PREMIER AXE STRATEGIQUE : ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION DESTINEE AU MARCHE LOCAL
Programme 1 - promotion de la pêche traditionnelle maritime, amélioration des moyens de travail et du niveau de vie des pêcheurs.
1.1. Intensification de la collecte des poissons auprès des pêcheurs traditionnels
Il s'agit d'accroître l'écoulement régulier des produits et ainsi de stimuler la production, d'encourager la productivité, en particulier dans les zones rurales enclavées ou éloignées des grands centres urbains où l'effort de pêche (production) est limité volontairement par les pêcheurs eux-mêmes à cause du manque de débouchés.
1.1.1. Désenclavement des villages de pêcheurs :
par voie maritime ou fluviale (en particulier dans les régions où l'accès par voie terrestre est difficile ou impossible) ;
par voie terrestre, en favorisant l'entretien des infrastructures routières existantes et en construisant des routes ou des pistes dans des zones sélectionnées pour leur forte potentialité de développement (essentiellement dans les fivondronana enclavés de Mahajanga, de Mananara, Maroantsetra, Morondava et de Belo-sur-Tsiribihina).
1.1.2. Support direct à la profession des mareyeurs/collecteurs par la mise en oeuvre de mesures incitatives (fiscales, financières et statutaires) :
en facilitant l'accès aux devises étrangères pour l'importation de matériel et intrants destinés à la collecte ;
en favorisant l'accès des mareyeurs au crédit institutionnel ;
en facilitant l'acquisition et la redistribution des intrants et équipements de collecte grâce à la diminution de l'assiette ou l'exonération de certains impôts et taxes, en particulier :
abaissement de 30–35 à 10% de la taxe d'importation sur les moteurs, à gas-oil ou à pétrole, destinés à la pêche artisanale,
abaissement, après l'étude des impacts, de la taxe d'importation sur les pièces détachées pour moteurs et des taxes sur certains équipements de traitement et conservation du poisson sous froid (par exemple : matériel d'isolation, fabrique de glace),
élaboration, en collaboration avec le ministère chargé du commerce et la chambre de commerce, d'un statut professionnel de collecteur/mareyeur et incitation à la création d'une association professionnelle ;
en limitant les taxes et les impôts liés à la profession à la patente dont l'assiette est à diminuer et à redéfinir selon les types de produits (frais, séchés, etc.), la période de l'activité (annuelle, saisonnière) et le type d'activité (grossiste, détaillant, mareyeur, collecteur) ;
en incitant les mareyeurs et les collecteurs à collaborer étroitement avec les pêcheurs pour :
l'approvisionnement de ces derniers en matériel de pêche et en produits de première nécessité,
la construction réalisée conjointement par les pêcheurs et les mareyeurs de petites infrastructures villageoises facilitant la collecte et la conservation du poisson, tel que débarcadère, magasin de stockage, fumoir,
le confinancement du renouvellement ou de l'acquisition de moyens de production.
1.1.3. Renforcement du soutien administratif à la profession par :
une amélioration de la vulgarisation (formation aux techniques de transformation et de conservation, à la gestion des petites et moyennes entreprises de collecte/mareyage, etc.) ;
la diffusion plus large de l'information (notamment sur les dispositions légales et fiscales en vigueur, sur les zones de production à forte potentialité) ;
l'assistance à l'investissement et à la préparation de dossiers bancaires pour l'obtention de crédit.
A court et à moyen terme, des activités spécifiques des thèmes No1, 13 et 30 (voir le tableau 3) soutenues par l'assistance internationale permettront la mise en oeuvre des actions envisagées.
1.2. Amélioration des techniques de capture et des technologies de traitement et de conservation des produits
Il s'agit d'assurer, d'abord, l'extension de la pêche traditionnelle vers des zones peu ou pas exploitées, ensuite, la conservation des produits et ainsi l'augmentation de la production et l'amélioration de la qualité des produits.
1.2.1. Augmentation des disponibilités en engins de pêche :
en facilitant l'importation par la diminution des taxes, en particulier celle pour l'importation des hameçons qu'il faudrait abaisser de 40% à 10% ;
en facilitant l'accès aux devises étrangères pour l'importation de matériel et intrant ;
en encourageant la fabrication de filets par les pêcheurs et leur famille ;
en orientant la production locale ou les achats à l'étranger de matériel et engins de pêche grâce à l'identification des besoins des pêcheurs en outils de production.
1.2.2. Amélioration de la construction et de la conservation d'embarcation de pêche traditionnelle :
en augmentant la durée de vie des pirogues par des moyens simples et peu coûteux (par exemple : utilisation de goudron, d'huile de requin, d'huile de vidange) ;
en changeant le mode de construction des pirogues pour réduire les besoins en tronc d'arbres.
1.2.3. Amélioration et vulgarisation des techniques de traitement et de conservation des produits :
en perfectionnant progressivement les techniques et pratiques traditionnelles de fumage, de salage et de séchage ;
en vulgarisant l'utilisation d'isolants naturels (par exemple : fibres de coco, son de riz) pour les bacs de stockage.
1.2.4. Introduction de nouvelles embarcations et techniques de pêche :
en procédant à des essais d'embarcations, d'engins et de méthodes de pêche ;
en vulgarisant les innovations retenues auprès des jeunes pêcheurs des régions facilement accessibles, où les prix du poisson permettent un investissement important ;
en facilitant l'accès au crédit.
Les thèmes No2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 30 ont été identifiés pour mettre en oeuvre les actions envisagées.
1.3. Assistance au développement intégré des communautés de pêcheurs
Il s'agit d'aider les pêcheurs à assurer le développement de leurs activités, à améliorer leurs conditions de vie d'une manière autonome et durable, et ainsi d'assurer l'accroissement de la production.
1.3.1. Amélioration de la structure organisationnelle des communautés :
en créant une “Unité de développement des pêches” chargée de suivre les différentes activités professionnelles du projet et de gérer les mini-projets à caractère social (par exemple : adduction d'eau, réparation d'école) ;
en mettant en place un système de crédit/épargne de type mutualiste autofinancé et autogéré par les membres.
1.3.2. Amélioration des conditions et du niveau de vie des communautés :
en développant les activités de pêche (techniques de pêche, technologies de traitement et de conservation des produits, acquisition et fabrique de matériel de pêche, commercialisation des produits, etc.);
en apportant des solutions aux préoccupations majeures des pêcheurs (ravitaillement en produits de première nécessité, approvisionnement en eau potable et en combustible, santé, éducation, etc.);
en incitant les banques à accorder des prêts aux pêcheurs.
A court terme, il est proposé de réaliser, le projet pilote, théme No2.
Programme 2 - Participation plus importante de la pêche artisanale et industrielle dans le ravitaillement du marché intérieur
2.1. Meilleure utilisation des poissons d'accompagnement de la pêche crevettière et des poissons de rebut de la pêche thonière
Il s'agit de récupérer au maximum les poissons rejetés par les bateaux de pêche crevettière et thonière pour accroître principalement les disponibilités en poisson pour la consommation locale.
2.1.1. Débarquement des poissons par les sociétés crevettières :
en encourageant les sociétés à ramener les poissons dans le port le plus proche, par la mise en place d'une infrastructure d'accueil appropriée (chambre froide) et en organisant la commercialisation par une autre société ou par des opérateurs artisanaux ;
en obligeant les sociétés, en contre-partie d'une autorisation de pêche crevettière ou d'un avantage particulier (par exemple : attribution d'une zone exclusive) à débarquer un certain quota de poissons.
2.1.2. Collecte en mer des poissons d'accompagnement du chalutage crevettier :
en stimulant la création d'un armement à la collecte avec, en parallèle, une sensibilisation des sociétés crevettières pour qu'elles acceptent la conduite de l'opération (vente des poissons en mer) ;
en rentabilisant l'exploitation des embarcations de collecte par des activités complémentaires de pêche ou de collecte des produits de la pêche traditionnelle.
2.1.3. Récupération des poissons de rebut des thoniers :
en organisant le débarquement de ces poissons grâce à la mise en place d'une structure de collecte et de commercialisation.
2.1.4. Valorisation des poissons récupérés :
en stimulant la commercialisation en frais, salés, séchés ou fumés des poissons récupérés et éventuellement la transformation en farine des invendus ou des déchets de la conserverie de thon.
La mise en oeuvre des actions envisagées nécessite une prise de décision de l'administration, une application en ce qui concerne les quota à imposer aux sociétés et la réalisation des thèmes No11, 12 et 39.
2.2. Développement de la pêche artisanale et industrielle aux poissons
Il s'agit d'orienter les pêches artisanale et industrielle vers l'exploitation du poisson, une activité qui peut être rentable et qui contribuera à long terme à l'augmentation des disponibilités en poisson pour le marché local.
2.2.1. Promotion de la pêche artisanale aux poissons :
en associant la capture des poissons à l'exploitation des produits nobles destinés à l'exportation (par exemple : crevette, calmar, thon);
en encourageant les sociétés industrielles, pouvant être intéressées par une partie des captures de cette pêcherie artisanale, à contribuer à son développement (assistance à la maintenance, achat des produits, financement des investissements).
2.2.2. Promotion de la pêche semi-industrielle ou industrielle aux poissons :
en encourageant l'exploitation des ressources en poissons pélagiques et démersaux de la côte Est ;
en orientant la commercialisation de ces poissons sur les marchés des grands centres de consommation, essentiellement sur les Hauts-plateaux.
Pour le court et le moyen terme, les thèmes No5, 9 et 10 ont été identifiés.
Programme 3 - Développement de la pisciculture
Il s'agit surtout d'accroître et de favoriser le développement autonome des activités de rizipisciculture et, ainsi, d'augmenter les apports en poisson pour la consommation locale et d'améliorer le niveau de vie des paysans.
3.1. Support aux activités des producteurs d'alevins :
en assurant l'assistance technique et la formation ainsi qu'en facilitant l'accès au crédit;
en fournissant des géniteurs de souches améliorées;
en cédant certaines stations étatiques aux opérateurs privés sous forme de vente directe ou de location ;
en libéralisant le prix de cession des alevins.
3.2. Développement des activités des pisciculteurs :
en renforçant la vulgarisation et la formation dans les zones où cette action a été déjà entreprise et en étendant cette activité aux régions où l'on pratique la riziculture irriguée;
en aidant les rizipisciculteurs à accéder au crédit.
3.3. Aquaculture de macrobrachium, de truite et d'écrevisse :
en procédant à des essais d'élevage sur la base des techniques connues et à la démonstration de la rentabilité de ces activités.
3.4. Pisciculture pour le réempoissonnement des plans d'eau surexploités :
en impliquant les pêcheurs et les autorités locales dans le financement de la production des alevins destinés à cet effet.
Pour le court et le moyen terme, le thème No29 est retenu pour la mise en oeuvre des actions envisagées.
Programme 4 - Promotion de la commercialisation locale des poissons et mise en place des infrastructures de base
Il s'agit d'assurer une meilleure distribution des poissons aux consommateurs pour assurer un débouché sûr à la production et pour préserver la qualité des produits.
4.1. Support administratif aux actions des opérateurs :
en les informant de l'organisation et du fonctionnement actuels de la commercialisation des poissons, ainsi que des caractéristiques de l'évolution de l'offre (production) et de la demande (préférence et pouvoir d'achat des consommateurs);
en mettant en place des mesures juridiques, fiscales et économiques incitatives (code des investissements, baisse des taxes d'importation d'équipements, facilité d'accès aux devises étrangères et au crédit institutionnel, réduction du montant de la patente, etc.).
4.2. Mise en place des infrastructures de base :
en encourageant, d'abord, la réhabilitation des infrastructures de froid qui existent, lorsque c'est justifié techniquement et économiquement;
en cédant aux opérateurs privés les infrastructures de froid gérées par l'Etat;
en construisant des halles aux poissons dans les principaux marchés ;
en encourageant la construction de complexes de stockage dans les grands centres de consommation appelés à recevoir des quantités importantes de poissons ;
en assurant un meilleur débarquement de la production pour en faciliter l'évacuation (par exemple : débarcadères, quais à réserver et à aménager pour les bateaux de pêche dans les différents ports existants).
Pour le court et le moyen terme, les thèmes No13, 14, 15, 30 et 39 ont été retenus pour mettre en oeuvre les actions envisagées.
DEUXIEME AXE STRATEGIQUE: DIVERSIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES PRODUITS MARINS D'EXPORTATION
Programme 5 - Augmentation des captures de crustacés et autres produits marins
Il s'agit d'améliorer ou d'encourager l'exploitation des ressources halieutiques prisées à l'extérieur et, en conséquence, d'augmenter les recettes du pays en devises étrangères.
5.1. Crevettes pénéides et crustacés d'eau profonde :
en identifiant et en appliquant les mesures d'aménagement appropriées a l'exploitation crevettière pour en améliorer l'exploitation;
en proposant aux opérateurs privés les méthodes de pêche adéquates pour les crustacés d'eau profonde.
5.2. Langoustes côtières :
en identifiant et en appliquant les mesures d'amènagement appropriées à l'exploitation des stocks entre Tolagnaro et Maroroy ;
en élargissant les zones de pêche par l'identification de nouveaux stocks ainsi que de nouvelles techniques de capture ;
en améliorant les techniques de pêche, de traitement, de conservation et de commercialisation des langoustes ainsi que la gestion des entreprises de collect.
5.3. Crabes de palétuviers :
en aidant les opérateurs à trouver des marchés extérieurs intéressants.
5.4. Autres produits :
en identifiant les espèces potentiellement exportables et en diffusant les informations sur le marché extérieur aux opérateurs nationaux intéressés ;
en assistant techniquement les opérateurs qui s'intéressent à l'exploitation de ces ressources;
en localisant et en évaluant les stocks de trépangs;
en encourageant la culture d'algues.
Les thèmes No16, 17, 18, 19, 20, 22 et 23 ont été retenus pour le court et le moyen terme afin de mettre en oeuvre les actions envisagées.
Programme 6 - Meilleure intégration de l'exploitation thonière dans l'économie nationale
Il s'agit de tirer le maximum de profit de l'exploitation thonière par la promotion aussi bien de la pêche étrangère que de la pêche nationale ainsi que par le développement des activités connexes.
6.1 Maximisation des profits tirés de la pêche étrangère :
en continuant la vente de licences et en choisissant les armateurs de façon à diversifier les nationalités et les techniques de pêche utilisées dans les eaux malgaches (pour contrôler et pour en tirer des expériences destinées à améliorer l'exploitation thonière);
en améliorant les services d'entretien, de réparation des bateaux, d'avitaillement et ceux relatifs à la relève des équipages;
en réhabilitant les infrastructures du port d'Antsiranana, notamment par l'extension du quai et le dragage du fond;
en encourageant les opérateurs à transborder le thon dans les ports malgaches par la création d'infrastructures appropriées;
en renforçant le contrôle des activités des thoniers étrangers.
6.2 Constitution de sociétés (mixtes) de droit malgache:
en essayant de conclure des accords réciproques d'accès dans la ZEE des différents pays de la sous-région du Sud-Ouest de l'Océan Indien ;
en créant des environnements fiscaux, juridiques et économiques attrayants pour les investisseurs étrangers.
6.3. Participation à une meilleure connaissance des ressources :
en renforçant l'expérience des scientitiques et la formation des cadres malgaches pour la collecte, le traitement et l'analyse des données scientifiques (création d'une cellule pour la gestion de ces activités);
en participant aux activités des organisations régionales et internationales qui réalisent différentes études sur les thonidés dans l'Océan Indien.
Mises à part les actions à mener par le Gouvernement dans la conclusion des accords avec l'extérieur et dans le cadre de la politique de développement économique du pays, les autres seront concrétisées par la mise en oeuvre des thèmes No13, 19, 32 et 39.
Programme 7 - Promotion de l'aquaculture des crevettes marines
Il s'agit de créer des fermes industrielles de crevetticulture et ainsi d'accroître la production de crevettes, sources de devises étrangères à l'exportation.
7.1. Orientation des activités des opérateurs privés :
en assurant une large diffusion des résultats d'études déjà réalisées et à effectuer;
en réalisant une étude socio-économique dans les zones aménageables pour la crevetticulture;
en proposant la mise en valeur des sites favorables dans la zone Nord-Ouest en priorité (température plus favorable);
en soutenant les projets industriels qui pourront plus tard servir de pôle de développement aux fermes satellites de taille plus réduite;
en définissant les règles qui fixent les conditions de mise en place des fermes
7.2. Support aux activités des opérateurs privés :
en créant des conditions juridiques et fiscales favorables;
en contribuant au désenclavement des zones aquacoles;
en créant un centre de formation pour cadres et techniciens spécialisés en aquaculture à Mahajanga;
en assurant une assistance technique auprès des opérateurs;
en encourageant la production locale d'aliments.
Pour renforcer et compléter les dispositions à prendre par l'administration, le thème No21 a été identifié pour mettre en oeuvre les actions envisagées.
Programme 8 - Aménagement des pêcheries et conservation des stocks
Il s'agit d'éviter la surexploitation des ressources soumises à un effort de pêche intensif et donc d'assurer la pérennisation de leur exploitation.
8.1. Aménagement de la pêche crevettière :
en gelant d'abord l'effort de pêche à son niveau actuel;
en évaluant les stocks sur la côte Est et en réévaluant ceux sur la côte Ouest ;
en réunissant les données socio-économiques présentant les revenus et bénéfices socio-économiques des différentes pêcheries (industrielle, artisanale et traditionnelle);
en préparant une modélisation bio-économique qui présentera les revenus et bénéfices socio-économiques pour chaque option possible d'aménagement ;
en formulant un plan d'aménagement à expliquer et à discuter entre les décideurs, les techniciens et les représentants des différentes branches de la profession.
8.2. Aménagement de la pêche à la langouste du Sud :
en prenant, dans l'immédiat, des mesures drastiques pour empêcher la pêche et la commercialisation des individus n'ayant pas dépassé l'âge de la reproduction et des femelles ovées ;
en raccourcissant la durée et en changeant la période de fermeture de la campagne langoustière;
en formulant un plan d'aménagement à expliquer et à discuter entre les décideurs, les techniciens et les représentants des différentes branches de la profession.
8.3. Plan d'aménagement de la pêche aux thons :
en s'efforçant d'obtenir le maximum d'informations sur l'exploitation thonière dans la ZEE malgache;
en prévoyant, dans le cadre des accords de pêche, l'obligation pour le partenaire de prendre en charge la mission d'un scientifique ou d'un technicien national auprès de l'institution chargée de compiler et d'analyser les données de pêche des bateaux autorisés à pêcher dans la ZEE malgache;
en renforçant la collaboration avec les Etats riverains de l'Ouest de l'Océan Indien, pour essayer d'adopter un plan d'aménagement et une politique commune de développement visant à harmoniser les stratégies adoptées par chaque pays.
8.4. Aménagement de la pêche continentale :
en formulant des plans d'aménagement pour les lacs Alaotra, Mantasoa, Itasy, Kinkony, Tsiazompaniry et Antohomaro;
en essayant de maîtriser la prolifération du fibata (Ophicephalus striatus) par l'identification et l'application de mesures appropriées ;
en éliminant les plantes aquatiques qui envahissent certains plans d'eau ou en limitant leur prolifération.
8.5. Autres ressources :
en assurant l'application des réglementations en vigueur;
en établissant une monographie des pêcheries soumises à une exploitation intensive (par exemple : trépangs, coquillages à nacre ou d'ornementation) afin d'orienter l'élaboration des plans d'aménagement.
Les thèmes No22, 23, 24, 25, 26 et 27 permettent de mettre en oeuvre les actions envisagées.
Programme 9 - Amélioration de l'intervention de l'administration
9.1. Démarrage et suivi du plan directeur
Il s'agit d'améliorer les compétences des cadres et de renforcer la structure de la Direction des Ressources Halieutiques pour assurer la mise en oeuvre du plan directeur.
9.1.1. Développement des capacités de planification des cadres de la DRH :
en expliquant aux cadres centraux et décentralisés le plan directeur retenu et le rôle des différentes structures de la DRH dans son exécution ;
en formant les cadres dans le domaine de la planification du développement de la pêche et de l'aquaculture ;
en créant un poste d'économiste planificateur au niveau central.
9.1.2. Mise en oeuvre du programme cadre pour le démarrage des actions à court et moyen terme prévues dans le plan directeur :
en finalisant avec les différents bailleurs de fonds les fiches des projets du programme pour le moyen terme ;
en créant une structure d'appui à la gestion et à l'exécution de ce programme.
La mise en oeuvre des actions envisagées sera assurée par les activités des thèmes No28 et 33.
9.2. Redéfinition des attributions de la DRH et adaptation de sa structure et de ses moyens aux besoins du secteur
Il s'agit de rendre plus efficiente la structure de la DRH.
9.2.1. Désengagement des activités commerciales et de production :
en arrêtant définitivement le ravitaillement des pêcheurs en matériel de pêche par le biais de l'administration ;
en privatisant progressivement la production d'alevins ;
en privatisant la station salmonicole de Manjakatompo et la station ostréicole de Toliara, ainsi que le centre d'élevage de crevettes de Nosy-Be ;
en cédant aux privés les dons en équipement de production sous forme de vente directe ou sous forme de location (avec un coût incluant les frais réels d'amortissement).
9.2.2. Simplification et renforcement de la structure de la DRH :
en réduisant les quatre échelons hiérarchiques des services décentralisés à trois dans un premier temps, puis à deux dans un deuxième temps;
en créant un service des statistiques au niveau de la Direction centrale et en recrutant des agents permanents chargés de la collecte des données au niveau du terrain ;
en renforçant la fonction d'encadrement pour couvrir non seulement les activités de production mais aussi de stockage, de traitement et de distribution des produits.
La concrétisation de certaines des actions envisagées par décisions administratives sera appuyée par les activités des thèmes No29, 31 et 33.
9.3. Amélioration de l'environnement économique et juridique
Il s'agit d'améliorer les recettes fiscales de l'Etat et de créer un environnement favorable à l'investissement des opérateurs privés, donc de stimuler le développement de la pêche et de l'aquaculture.
9.3.1. Amélioration des recettes fiscales de l'Etat :
en instituant un système de licences payantes à toute activité de pêche nationale ou étrangère, sauf pour la pêche traditionnelle.
9.3.2. Adaptation du régime fiscal:
en facilitant l'accès des pêcheurs traditionnels et artisanaux et des pisciculteurs au crédit institutionnel, par l'amélioration de l'information halieutique au niveau des banques et par la préparation avec celles-ci de contrats types ;
en diminuant l'assiette des taxes d'importation :
sur les moteurs marins de petite puissance à gas-oil ou pétrole réservés à la pêche artisanale et à la collecte ;
sur les pièces détachées pour ces moteurs ;
sur les hameçons ;
sur les matières premières pour la fabrication des filets ;
sur certains équipements frigorifiques (fabriques de glace, isolants) ;
en limitant à la patente les impôts et taxes sur la collecte des poissons ;
en identifiant les autres mesures pour résoudre les problèmes fiscaux qui bloquent ou gênent le développement des pêches traditionnelle et artisanale ;
en créant un fonds de développement des pêches.
9.3.3. Adaptation du régime juridique :
en élaborant les textes d'application de la nouvelle ordonnance réglementant la pêche et l'aquaculture :
texte portant organisation générale des activités de pêches et déterminant les différentes notions incluses dans l'ordonnance définissant le régime juridique des licences et des autorisations de pêche et enfin, précisant le régime de la pêche étrangère ;
texte portant création d'un fonds de développement de la pêche et de l'aquaculture ;
texte déterminant les conditions d'octroi des concessions de pêche et d'aquaculture ;
révision du texte portant création de la Commission Interministérielle des Pêches ;
élaboration du texte portant délimitation de la ZEE ;
révision de tous les textes réglementaires et élaboration de nouveaux textes ;
mise en oeuvre d'un mécanisme de coordination en matière de contrôle et de surveillance des pêches ;
réorganisation de l'administration des pêches.
Le thème No30 appuyera les dispositions à prendre par l'administration pour la mise en oeuvre des actions envisagées.
9.4. Contrôle
Il s'agit d'assurer le développement de la pêche et de l'aquaculture en respectant les textes réglementaires et les conditions exigées par l'administration.
9.4.1. Contrôle des captures
Pour la pêche traditionnelle :
en concentrant le contrôle, d'une part, sur les ressources destinées à l'exportation (langoustes, crevettes, trépangs, certains coquillages à nacre et d'ornementation) et d'autre part, sur les ressources localisées aux abords des grands centres de consommation (par exemple la faune ichtyque de certains lacs) ; le contrôle est à effectuer sur les engins et techniques de pêche ainsi que sur les captures ;
en effectuant le contrôle sur la collecte, les usines de traitement, le conditionnement et le stockage ainsi que sur la commercialisation des produits sus-cités.
Pour la pêche artisanale :
en assurant un contrôle exhaustif des licences, des engins de pêche et des captures.
Pour la pêche industrielle nationale :
en effectuant des contrôles épisodiques des engins, des zones de travail et des captures par des observateurs à imposer aux sociétés et pris en charge par celles-ci ;
en assurant un contrôle systématique au niveau de l'usine et au moment des expéditions.
Pour la pêche étrangère :
en dotant la DRH d'un réseau de stations côtières reliées à une antenne centrale pour recevoir les informations que doivent transmettre les bateaux ;
en exigeant la transmission rapide et régulière des fiches de pêche ;
en imposant aux armateurs l'embarquement et la prise en charge d'observateurs;
en instaurant la concurrence dans l'espoir d'obtenir un contrôle entre les bateaux;
en renforçant la collaboration avec le Ministère de la Défense ;
en instaurant une relation étroite avec les organismes des pays chargés de compiler et de traiter les données de pêche de leurs bateaux qui travaillent dans les eaux malgaches ;
en obligeant les bateaux exploitant les ressources malgaches, autres que le thon, à venir dans un port malgache avant et après chaque marée, pour le contrôle et pour l'embarquement ou le débarquement des observateurs ;
en imposant, pour ces bateaux, le transbordement à quai sur un navire de transport ;
en mettant en place un système de contrôle basé sur des moyens plus conséquents (bateau, avion) ou sur des méthodes beaucoup plus persuasives, si une étude sur les coûts et avantages en démontre l'opportunité.
9.4.2. Contrôle de qualité:
en formant des agents de contrôle de qualité et en les dotant de moyens appropriés ;
en installant des laboratoires de contrôle de qualité dans les principaux centres d'exportation (Antsiranana, Nosy-Be, Mahajanga, Tolagnaro, Toamasina, Antananarivo) ;
en renforçant le système de contrôle des marchés locaux et autres magasins de vente de produits halieutiques ;
en approfondissant le problème des poissons saisonnièrement et totalement ou partiellement toxiques.
En complément des dispositions qui seront prises par l'administration, les thèmes No32 et 34 permettront de mettre en oeuvre les actions envisagées.
Programme 10 - Support aux institutions concernées par le développement des pêches
Il s'agit de mieux stimuler et d'appuyer les actions de développement par les institutions, surtout celles de recherches et de formation.
10.1. Recherches :
en élaborant un plan de recherches appliquées prioritaires pour le secteur de la pêche et de l'aquaculture grâce à des consultations auprès de la Direction des Ressources Halieutiques, des institutions de recherches et des opérateurs ;
en cherchant le financement de ce plan de recherches auprès de l'administration, des bailleurs de fonds extérieurs aussi bien que des sociétés ;
en encourageant la conclusion d'un protocole de recherches avec les sociétés privées qui peuvent mener, soit pendant les campagnes de pêche, soit pendant la période de fermeture, des programmes de recherches qui intéressent les activités de ces sociétés ;
en instituant un mécanisme contractuel de collaboration et d'échange d'informations entre l'administration, les institutions de recherches et les opérateurs privés.
10.2. Formation :
en définissant les besoins du secteur de la pêche et de l'aquaculture en personnel spécialisés ;
en amenant la formation halieutique à un degré de professionnalisme plus élevée et en restructurant les établissements existants et leurs programmes de formation
en aidant ces structures de formation à trouver les financements nécessaires ;
en formant les formateurs et en réservant un budget suffisant pour ces structures;
en assurant le recyclage des vulgarisateurs ;
en formant les pêcheurs au niveau de leur village ou dans les centres de formation ;
en prévoyant des stages de formation spécifique et de courte durée dans des domaines particuliers tels que la collecte, la gestion des petites et moyennes entreprises, le conditionnement et la transformation des produits.
Les thèmes No36, 37 et 38 permettent de mettre en oeuvre les actions envisagées dont l'exécution n'a pas encore été prévue dans le cadre des autres programmes.