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3. MATERIEL ET METHODE

3.1. Définition de l'unité statistique et du champ d'enquête

L'enquête géographique détermine le pourcentage des exploitations agricoles qui pratiquent la rizipisciculture et/ou la pisciculture et leur superficie piscicole moyenne dans les deux zones d'action de la CIRRH/projet.

Parce que l'échantillonnage a été effectué au hasard et que le nombre total d'exploitations agricoles dans la zone d'action est connu, une extrapolation donnera le nombre des paysans qui pratiquent la (rizi)pisciculture, ainsi que la superficie totale exploitée.

Afin d'atteindre ses objectifs, la cellule Suivi-Evaluation a opté pour une enquête en milieu rural, en se basant sur les données du Recensement National Agricole (RNA) de 1984–1985. La méthode utilisée pour l'enquête géographique a été mise au point avec la collaboration du projet PNUD/FAO-MAG/87/013. L'élément qui est l'objet de l'enquête géographique est l'exploitation agricole. Suivant le dossier du Recensement National Agricole de 1984–1985, la d'éfinition d'une exploitation agricole est, en résumé : “une unité technico-éconmique de production agricole comprenant tous les animaux qui s'y trouvent et toute la terre utilisée entièrement ou en partie pour la production agricole, et qui, soumise à une direction unique est exploitée par une personne seule ou accompagnée par d'autres personnes, indépendamment du titre de possession, du statut juridique, de la taille et de l'emplacement”.

Le champ de cette enquête est le sous-ensemble de la population des Hautes-Terres malgaches, composé des exploitations agricoles.

Suivant le RNA de 1984–1985, le nombre d'exploitations agricoles dans la zone d'action du projet est de 139.823 pour la région d'Antsirabe, et pour la région de Fianarantsoa et d'Ambositra, il est de 131.495.

3.2. Processus de l'enquête géographique

3.2.1. Définition du type de l'enquête

Vu le manque de personnel et de temps, ainsi que le grand nombre d'exploitations agricoles, la cellule Suivi-Evaluation a opté pour une enquête par sondage, c'est-à-dire portant seulement sur une fraction de la population étudiée.

3.2.2. Réalisation du sondage

Les informations qui portaient sur un échantillon des exploitations agricoles ont été obtenues par l'intermédiaire des enquêteurs, c'est-à-dire par le sondage indirect. Les enquêteurs étaient les 6 responsables de zone pour la région d'Antsirabe et les 30 vulgarisateurs piscicoles pour la région de Fianarantsoa. Ils ont effectué leur enquête sur le terrain à partir d'un questionnaire (annexe 2).

3.3. Précision souhaitée

Avant de définir la taille minimale de l'échantillon des exploitations agricoles à enquêter, il était nécessaire d'indiquer la précision souhaitée du sondage. La précision d'un sondage est, entre autres, fonction de la taille de l'échantillon. En tenant compte de la disponibilité du personnel pour mener les enquêtes dans les deux zones d'action, nous avons choisi une précision d'environ 10% pour la région d'Antsirabe et d'environ 4% pour celle de Fianarantsoa et d'Ambositra, ce qui constitue des précisions assez élevées.

3.4. Méthode de sondage

Pour le sondage, une méthode combinée a été choisie. D'abord, un partage en des unités homogènes, des strates. Ensuite, un tirage des unités d'échantillonnage dans les diverses strates.

3.4.1. Un choix raisonné : la stratification

La stratification est un partage préalable des exploitations agricoles en unités plus homogènes. Cela permet de faire des tirages dans chaque strate, en améliorant la précision des estimations, et surtout de mieux connaître les différences entre les strates.

Pour réaliser un tel tirage, il était indispensable de posséder une base de sondage. Le projet PNUD/FAO-MAG/87/013 dénommé “Système Permanent des Statistiques Agricoles” d'Antananarivo a dressé une liste de 977 exploitations agricoles pour la région d'Antsirabe et de 566 pour la région de Fianarantsoa, à partir du RNA de 1984– 1985. Cette liste a été mise à la disposition de la Cellule Suivi-Evaluation et a constitué la liste de base du sondage.

Dans cette liste de base, il y a, par exploitation agricole, les renseignements suivants : le nom de l'exploitant, son adresse, c'est-à-dire, le Fivondronana (district malgache), le Firaisana (sous-district) et le Fokontany (village) ainsi que la superficie totale de l'exploitation et la superficie rizicole.

A partir de cette liste de base, nous avons fait un sondage élémentaire simple. La première était de stratifier la liste par Fivondronan. Les strates par région sont mentionnées dans le tableau 3.1.

Le tableau 3.1. montre la répartition des exploitations agricoles de la liste de base pour les deux zones d'action de la CIRRH/projet. Notons que cette répartition n'est pas proportionnelle au nombre total d'exploitations agricoles selon le Recensement National Agricole de 1984–1985.

Tableau 3.1. : Stratification de la liste de base par Fivondronana.

Région d'AntsirabeNombre d'exploitations agricoles de la liste de baseNombre total d'exploitations agricoles1Région de FianarantsoaNombre d'exploitations agricoles de la liste de baseNombre total d'exploita- tions agricoles1
Antsirabe II24139.083Ambositra10930.423
Betafo15130.865Fandriana8119.427
Faratsiho10316.114Ambohimahasoa15721.247
Ambatolampy12821.806Fianarantsoa II14545.563
Antanifotsy35431.955Ambalavao7414.835
Total977139.823 566131.495

1- Source : RNA 1984–1985.

3.4.2. Taille de l'échantillon

Le nombre des exploitations agricoles figurant sur la liste de base est donc de 977 pour la zone d'Antsirabe et de 566 pour celle de Fianarantsoa.

Même si ce nombre constitue déjà un échantillon de l'ensemble des exploitations agricoles, il était impossible d'enquêter sur toutes ces exploitations. Cela valait surtout pour la région d'Antsirabe où il n'y avait que 6 responsables de zone, qui chacun, s'occupe d'une région égale à un Fivondronana (sauf pour le Fivondronana de Betafo, qui, à cause de ses dimensions, a été réparti en deux zones : la zone de Betafo-Ouest et celle de Betafo-Est, chaque zone ayant un responsable de zone). Quant à la région de Fianarantsoa, à l'époque de l'enquête géographique, il y avait encore les 30 vulgarisateurs piscicoles. Ces vulgarisateurs ne disposaient que de vélos pour se déplacer en milieu rural. Cela limitait le nombre d'exploitations agricoles qu'ils pouvaient chercher et sur lesquelles ils pouvaient enquêter.

Il est donc évident qu'il fallait tirer un échantillon dans chaque strate. Le nombre d'individus à enquêter est fonction de la précision souhaitée et de la variance, de la variabilité du critère étudié, c'est-à-dire la fréquence de la pratique de la (rizi)pisciculture, ainsi que le nombre d'enquêteurs et leur temps disponible. Il existe des méthodes pour calculer la taille d'un échantillon à partir de cette fréquence, mais parce qu'elle n'est pas connue (c'est d'ailleurs l'objectif de l'enquête géographique de la déterminer), il était nécessaire de suivre une autre méthode. A cette fin, nous avons opté pour celle qui consistait à calculer la taille minimale de l'échantillon à partir de la variance et de la précision.

Ainsi, la taille minimale de l'échantillon était déterminée par la formule suivante :

n = taille d'échantillon (exploitations agricoles)

M = taille d'univers (exploitations agricoles de la liste de base)

Pr = Précision souhaitée (%)

Dans le tableau 3.2., les données relatives à la formule sont reprises pour les deux zones de l'enquête géographique.

Tableau 3.2. : Récapitulation des données relatives à la formule de calcul de l'échantillon.

DonnéesRégion d'AntsirabeRégion de Fianarantsoa
M: base de sondage977566
Variance de la surface totale (ares)4.077,361.845,91
Moyenne de la superficie totale (ares)74,9066,44
Précision souhaitée (%)9,64,4
n = taille d'échantillon114125

3.4.3. Nombre d'exploitations agricoles enquêtées par Fivondronana

Après la détermination de la taille de l'échantillon, il était nécessaire de calculer le nombre d'exploitations agricoles à enquêter par Fivondronana. Pour le tirage, les exploitations de la liste de base ont été classées par Fivondronana, suivant la taille de l'exploitation, la plus petite d'abord, la plus grande en dernier. C'est par un tirage systématique, C'est-à-dire suivant le pas, en fonction de la taille de l'échantillon et proportionnel à la liste de base, que le nombre d'exploitations agricoles minimal à enquêter par Fivondronana a été déterminé.

Après concertation avec toute l'équipe de la CIRRH du Vakinankaratra/projet, le nombre d'échantillons a été adapté pour la région d'Antsirabe, pour que chaque responsable de zone ait plus ou moins le même nombre d'exploitations à enquêter et qu'ils puissent mieux connaître leurs zones d'intervention (cf tableau 3.3.). Le nombre adapté pour chaque responsable de zone a été déterminé à 20, ce qui veut dire que pour le Fivondronana de Betafo en particulier où travaillent deux responsables de zone, le nombre a augmenté substantiellement. Quant à la région de Fianarantsoa, le nombre de 125 exploitations agricoles à enquêter a été retenu.

Tableau 3.3. : Nombre d'exploitations agricoles à enquêter par Fivondronana.

Région d'AntsirabeRégion de Fianarantsoa
FivondronanaNb minimalNb adaptéFivondronanaNombre
Antsirabe II2828Ambositra24
Betafo-Ouest920Fandriana18
Betafo-Est920Ambohimahasoa35
Faratsiho1220Fianarantsoa32
Ambatolampy1520Ambalavao16
Antanifotsy4141  
Total114149 125

Suite à la taille d'échantillon adaptée pour la région d'Antsirabe, la précision change de 9,6% à 8,2%, c'est-à-dire, une précision plus favorable.

3.5. Le questionnaire

3.5.1. Généralités sur le questionnaire de l'enquête géographique

Pour ce questionnaire (annexe 2) qui était rédigé en langue française, les questions étaient de type “fermé”. Cela présentait l'avantage d'être plus facile à exploiter, parce qu'il n'y avait que quelques possibilités de réponses. Afin d'éviter d'imposer des réponses aux enquêtés, il y avait toujours la possibilité de “autres, précisez…”.

Le questionnaire pour l'enquête géographique comportait 41 questions dont la plus importante était “Est-ce que l'exploitant pratique la rizipisciculture, la pisciculture en étang, toutes les deux ou aucune ?”. La (rizi)pisciculture dans cette question porte sur des activités intentionnelles des paysans d'élever des poissons, dans le sens large. Il est à noter que cette question primordiale pour l'enquête n'a jamais été posée directement à l'enquêté. En fonction des réponses aux autres questions, l'enquêteur a eu la responsabilité de répondre à cette question. Si l'exploitant pratiquait l'aquaculture, il y avait des questions à poser sur le nombre et la superficie des rizières et/ou étangs empoissonnés, l'espèce utilisée et l'origine des alevins, la destination des poissons produits, ainsi que sur les personnes qui faisaient le travail piscicole. Les dernières questions de l'enquête visaient à connaître l'opinion de l'exploitant sur la pisciculture en général, sa rentabilité et l'espèce préférée pour l'élevage de poissons. En outre, si un exploitant pratiquait la rizipisciculture et la pisciculture en même temps, l'enquêteur avait à enquêter le paysan séparément sur chaque méthode d'élevage.

Même si un exploitant ne pratiquait pas la pisciculture, l'enquêteur devait poser des questions générales portant sur la superficie de l'exploitation, l'âge, le sexe et le niveau d'instruction de l'exploitant, la composition du ménage, les autres professions exercées, l'expérience éventuelle en pisciculture et la raison pour laquelle l'exploitant ne pratiquait pas l'aquaculture.

3.5.2. Les enquêteurs

L'enquête géographique qui est essentiellement de type “enquête technique” a été réalisée par les vulgarisateurs piscicoles et les responsables de zone. Ils ont tous reçu une formation d'une journée sur le but et l'importance de l'enquête géographique, sur les techniques d'enquête et de communication, une explication de toutes les questions du questionnaire, ainsi que plusieurs exercices afin de les habituer à un tel travail.

Pendant le déroulement de l'enquête, les enquêteurs ont été suivis - aidés, si nécessaire - et contrôlés sur le terrain, au moins une fois après l'achèvement du travail.


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