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4. RESULTATS DE LA REGION D'ANTSIRABE

4.1. Activités (rizi)piscicoles dans la région d'Antsirabe

4.1.1. Nombre d'exploitations agricoles pratiquant la (rizi)pisciculture

Le nombre initial d'exploitations agricoles à enquêter était de 149 (voir 3.4.3.), mais du fait que le responsable de zone de Faratsiho a effectué une enquête de plus, cela a porté le nombre d'exploitations enquêtées à 150, c'est-à-dire, 28 pour le Fivondronana d'Antsirabe, 20 pour les Fivondronana de Betafo-Ouest, Betafo-Est et Ambatolampy, 21 pour le Fivondronana de Faratsiho et 41 pour le Fivondronana d'Antanifotsy.

Les réponses à la question “Est-ce que l'exploitant pratique la rizipisciculture, la pisciculture, toutes les deux ou aucune ?” sont reprises dans le tableau 4.1.

Tableau 4.1. : Aperçu des activités (rizi)piscicoles des exploitations agricoles enquêtées, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992 (exprimé en nombre).

FivondronanaExploitants agricoles enquêtésPratiquants (rizi)piscicoles1Pratiquants rizipiscicoles et piscicolesPratiquants rizipiscicoles2Pratiquantes piscicoles3
Antsirabe II287016
Betafo-Ouest20133010
Betafo-Est2010064
Faratsiho21181044
Ambatolampy206060
Antanifotsy41230185
Total15077133529
Répartition ensemble (%)1005192319
Répartition pratiquants (%)-100174538

1- Ceux qui pratiquent la rizipisciculture et/ou la pisciculture.

2- Ceux qui pratiquent uniquement la rizipisciculture.

3- Ceux qui pratiquent uniquement la pisciculture.

Ce tableau montre que des 150 exploitants agricoles enquêtés, il y a 77 (51%) pratiquants de la (rizi)pisciculture. De ces derniers, il y a 13 (17%) qui pratiquent la rizipisciculture et la pisciculture en étang en même temps, 35 (45%) qui pratiquent uniquement la rizipisciculture et 29 (38%) qui ne pratiquent que la pisciculture en étang. Ainsi, au total, le nombre d'exploitants agricoles qui pratiquent la rizipisciculture s'élève à 48 (13 + 35), c'est-à-dire 32% des exploitants agricoles enquêtés et ceux qui pratiquent la pisciculture à 42 (13 + 29), c'est-à-dire 28%.

4.1.2. Superficie exploitée par les (rizi)pisciculteurs

Le tableau 4.2. donne la superficie totale moyenne de toutes les exploitations enquêtées et la compare avec celle des exploitants qui pratiquaient l'aquaculture ainsi que celle des non-pratiquants. Notons que les données réelles proviennent de l'enquête géographique.

Tableau 4.2. Superficie agricole moyenne des exploitations de l'ensemble des exploitants, des pratiquants et des non-pratiquants de la (rizi)pisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–19921

FivondronanaExploitants enquêtés Pratiquants (rizi)piscicolesNon-Pratiquants (rizi)piscicolesSuperficies agricoles pratiquants/ non-pratiquants (%)
NombreSuperficie agricole moyenne (are)NombreSuperficie agrico moyenne (are)NombreSuperficie agricole moyenne (are)
Antsirabe II28160727521122225
Betafo-Ouest20219132507161155
Betafo-Est20217102061022890
Faratsiho21212182213158140
Ambatolampy2049632145657
Antanifotsy411932321318167128
Total150-77-73--
Moyenne pondérée-177-199-154129

1 Les totaux sont les moyennes des résultats.

Le tableau 4.2. montre que la superficie totale moyenne de l'ensemble des exploitations agricoles enquêtées était de 177 ares par exploitation et celle des 77 exploitations qui pratiquaient la rizipisciculture et/ou la pisciculture de 199 ares, c'est-à-dire 29% plus grande que la superficie moyenne des 73 non-pratiquants (154 ares).

4.1.3. Non-pratiquants de la (rizi)pisciculture

De toutes les 150 exploitations enquêtées dans la région d'Antsirabe, 73 (49%) ne pratiquaient pas l'aquaculture au moment de l'enquête. Seuls 2 (3%) de ces exploitants non-pratiquants ne connaissaient pas la (rizi)pisciculture. Un tiers des paysans (24, soit 33%) était au courant de cette technique, mais ne l'avait jamais appliquée, tandis que 47 exploitants agricoles (64%) en avaient une certaine expérience, de 1 jusqu'à 18 années même.

La figure 4.1. montre les raisons pour lesquelles ces 73 exploitations agricoles ne pratiquaient pas l'aquaculture.

Figure 4.1.: Aperçu des raisons de la non-application de la (rizi)pisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

Figure 4.1

Les 73 non-pratiquants de la (rizi)pisciculture ont avancé au total 85 raisons pour leur non-application de cette technique.

La figure 4.1. montre que les raisons principales de la non-application de l'aquaculture dans la région d'Antsirabe sont liées aux problèmes d'eau-rizières inondables ou pas assez d'eau (52, soit 61%) -, au manque d'argent (7, soit 8%), au manque d'alevins (6, soit 7%), au vol (6, soit 7%), à l'éloignement du site de l'habitation (3, soit 4%), et parmi les autres raisons avancées figurent l'âge de l'exploitant (2, soit 2%), la nonrentabilité supposée de l'aquaculture (3, soit 4%) et une autre tranche de 3 (4%) a dit ne pas s'intéresser à la (rizi)pisciculture. Un seul exploitant a dit que la livraison des alevins par la CIRRH/projet était trop tardive pour lui. Seuls 2 exploitants agricoles (2% du total des raisons) ne connaissaient pas la (rizi)pisciculture.

Toutefois dans la région d'Antsirabe, 47 des 73 exploitations agricoles (65%) qui ne pratiquaient pas la (rizi)pisciculture en avaient une certaine expérience. Ces exploitants ont abandonné la spéculation pour différentes raisons, comme le montre la figure 4.2.

Les 47 non-pratiquants de la (rizi)pisciculture ayant une expérience ont mentionné au total 58 raisons différentes d'abandon.

La raison principale d'abandon de la (rizi)pisciculture était le problème d'eau, soit le manque d'eau, soit les inondations (31, soit 53%). Le vol était également mentionné assez fréquemment (12, soit 21%). Le manque d'alevins (6, soit 10%) ainsi que l'âge de l'exploitant (2, soit 3%) et des problèmes d'ordre social (3, soit 5%) étaient aussi des raisons relativement importantes d'abandon. Parmi les raisons invoquées dans “autres” figure un seul paysan trouvant la spéculation non rentable. Un paysan a répondu que le lieu de cession d'alevins par la CIRRH/projet était trop éloigné, tandis que pour un autre exploitant, l'arrivée des alevins de la CIRRH/projet était trop tardive. Une autre raison mentionnée une fois est le manque d'argent.

Figure 4.2. : Aperçu des raisons d'abandon de la (rizi)pisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

Figure 4.2

4.2. La rizipisciculture

L'enquête géographique a, pour les paysans rizipisciculteurs, avancé quelques données relatives à la superficie empoissonnée, l'espèce utilisée, l'origine des alevins, les personnes qui faisaient le travail inhérent à la rizipisciculture et la destination des poissons élevés. Quant à la production en milieu rural, le rapport “Suivi de production rizipiscicole, campagne 1991–1992” de la CIRRH du Vakinankaratra donnera des chiffres détaillés et vérifiés sur ce sujet. Notons que 27% des rizipisciculteurs pratiquaient également la pisciculture en étang, mais en ce qui concerne les données citées auparavant, elles ont été traitées séparément sur chaque méthode d'élevage.

4.2.1. Superficie rizipiscicole

Le tableau 4.3. présente les résultats concernant la superficie et le nombre du total des rizières des rizipisciculteurs, ainsi que la superficie et le nombre de leurs rizières empoissonnées.

Des 150 exploitants enquêtés, 48 (32%) pratiquaient la rizipisciculture. La superficie totale en rizière était de 67,9 ares par rizipisciculteur, pour une moyenne de 11,3 rizières. De ces rizières, en moyenne 2,9 rizières pour une superficie totale de 15,8 ares étaient empoissonnées par rizipisciculteur au moment de l'enquête, c'est-à-dire 23% de la superficie totale en riz.

Tableau 4.3. : Nombre et superficie des rizières des exploitants agricoles pratiquant la rizipisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

FivondronanaExploitants agricoles enquêtés (nombre)Pratiquants rizipiscicoles (nombre)Total pratiquants rizipiscicolesRizières empoissonnées
NombreSuperficieNombreSuperficie
Totale (are)Moyenne (are)Totale (are)Moyenne (are)
Antsirabe2815255,0155,0
Betafo-Ouest203783504,515533,5
Betafo-Est206502054,114966,9
Faratsiho211411399076,5422997,1
Ambatolampy206331003,014423,0
Antanifotsy41182261.6027,1482465,1
Total150485313.189-134741-
Moyenne pondérée--11,367,96,02,915,85,5
Répartition (%)10032------

1- Pour le Fivondronana de Faratsiho, il y avait 14 rizipisciculteurs, mais pour l'un d'eux, il n'y avait pasde données relatives au nombre des rizières empoissonnées. Pour le calcul des moyennes par exploitation,le total est divisé par 47.

4.2.2. Espèces utilisées

Les espèces élevées étaient la carpe commune (Cyprinus carpio), les tilapias2 et le trondro gasy (Carassius auratus). La question concernant ce sujet avait aussi comme réponse possible “autres”, mais aucun rizipisciculteur n'utilisait une espèce autre que celles mentionnées. La plupart des rizipisciculteurs (34, soit 71%) empoissonnaient leurs rizières en polyculture dont 29 (85%) avec la carpe comme l'une des espèces. En monoculture (14 rizipisciculteurs, soit 29%), la carpe (5 rizipisciculteurs, soit 36%) ou le tilapia (6 rizipisciculteurs, soit 43%) était utilisé, et pour les autres rizières empoissonnées avec une seule espèce (3, soit 21%), il s'agissait du trondro gasy.

L'espèce de loin préférée par les rizipisciculteurs était la carpe (43 des 60 réponses, soit 72%). Le trondro gasy est mentionné comme espèce préférée par 12 des 60 réponses (20%), et pour 8% (5 réponses), elle était le tilapia. Un quart des rizipisciculteurs a mentionné plusieurs espèces, un type de réponse qui est compté également dans l'évaluation.

2- Les enquêtés n'avaient pas spécifié l'espèce de tilapia. Dans la région d'Antsirabe, on trouve le Tilapia zillii, T. melanopleura et Oreochromis niloticus ainsi que différents hybrides.

4.2.3. Origine des alevins

Le tableau 4.4. suivant montre le nombre de transactions en alevins destinés à la rizipisciculture ainsi que les différentes sources d'alevins. Si un rizipisciculteur ne mentionnait comme origine de ses alevins qu'une seule source, cela a été noté comme une transaction. Au cas où un paysan mentionnait deux ou trois sources différentes d'alevins, cela a été compté respectivement comme deux ou trois transactions.

Tableau 4.4. : Origine des alevins destinés à la rizipisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

Sources d'alevinsRizipisciculteurs (nombre)Transactions (nombre)Origine des alevins1
CIRRH/projetProducteur privéPêche familialeReproduction familialeVendeurs d'alevinsEmpoissonnement naturel
Une source31310210883
Deux sources16323511760
Trois sources13101100
Total4866472216143
Répartition transactions (%)-1006113324215
Répartition rizipisciculteurs (%)1001378154633296

1- Exprimée en nombre de transactions.

Ce tableau montre que 17 (35%) des 48 rizipisciculteurs enquêtés dans la région d'Antsirabe avaient plusieurs sources d'alevins. Ces 48 paysans ont eu 66 transactions pour obtenir leurs alevins auprès de 6 sources différentes. Notons qu'aucun rizipisciculteur n'a eu plus de 3 sources à la fois.

Des rizipisciculteurs enquêtés, aucun n'a acheté tous ses alevins auprès de la CIRRH/projet. Les 6% des transactions en alevins qui ont été faites auprès de la CIRRH/projet étaient uniquement en complément d'alevins d'une autre source. Les producteurs privés ont approvisionné également des rizipisciculteurs (11% des transactions), mais seulement pour 3% des rizipisciculteurs comme seule source. Au total, 11 transactions (17%) en alevins ont été effectuées par ou sous le contrôle de la CIRRH/projet (vente d'alevins par la CIRRH/projet et par les producteurs privés encadrés par celle-ci).

Dans 33% des cas, la pêche familiale était mentionnée comme l'une des sources d'alevins. La reproduction familiale (dans ce cas, il s'agissait surtout du tilapia et du trondro gasy) était également pratiquée par un nombre important des rizipisciculteurs (24% du total des transactions). 21% des transactions d'alevins étaient effectuées par des vendeurs d'alevins. Pour 5% des transactions, il s'agissait de l'empoissonnement sauvage des rizières (alevins apportés par des inondations), c'est-à-dire une rizipisciculture traditionnelle.

Il n'y a malheureusement pas de chiffres sur les nombres d'alevins ou l'espèce pour chaque transaction.

4.2.4. Main-d'œuvre rizipiscicole

Cette question portait sur tout le travail concernant la production de poissons, tel que les aménagements de la rizière, l'achat ou la pêche des alevins, la fertilisation, l'alimentation et la récolte.

Il y avait comme réponses possibles : l'exploitant, le (la) conjoint(e), les enfants, la main-d'œuvre, “autres”, ou plusieurs réponses.

“Autres” n'était jamais mentionné. Pour 46 des rizipisciculteurs (96% des réponses). l'exploitant faisait le travail, dans 50% cas aidé par le (la) conjoint(e) et/ou les enfants. Seulement un exploitant faisait le travail avec des salariés. Pour deux (4%) rizipisciculteurs, les enfants s'occupaient des rizières empoissonnées.

4.2.5. Destination des poissons élevés

Enquêtés sur la destination des poissons produits, les rizipisciculteurs ont répondu que la plupart des poissons étaient destinés à l'autoconsommation et à la vente, soit sur le site, soit au marché local.

Pour 19 rizipisciculteurs (40%), la seule destination des poissons produits était la consommation familiale et 28 (58%) rizipisciculteurs ont, à part l'autoconsom-mation, vendu aussi une partie des poissons. Seulement un rizipisciculteur (2%) a vendu tous les poissons élevés. Parmi les 58%, un seul paysan a utilisé les poissons, pour une partie, comme salaire de la main-d'oeuvre. Un autre exploitant de ce groupe a préféré garder des poissons pour continuer l'élevage.

4.2.6. Opinion des paysans sur la rizipisciculture

Les rizipisciculteurs trouvaient en général (45 sur 48, soit 94%)) que la spéculation était rentable. Seulement deux paysans (4%) ont dit que la rizipisciculture était une perte, et pour un paysan (2%), cela variait d'une année à l'autre, en fonction des inondations.

Les 45 exploitants (34%) ayant trouvé la rizipisciculture rentable voulaient refaire de la rizipisciculture dont 21 (47%) ont déclaré avoir l'intention d'augmenter la superficie empoissonnée. De tous les rizipisciculteurs enquêtés, seulement 3 (6%) voulaient arrêter.

4.3. Pisciculture en étang

Pour les 42 pisciculteurs recensés parmi les exploitations agricoles enquêtées (28%), les mêmes données que pour les rizipisciculteurs sont reprises dans les chapitres suivants. Notons qu'un tiers des pisciculteurs pratiquait également la rizipisciculture.

4.3.1. Superficie piscicole

La superficie et le nombre total des étangs des pisciculteurs sont représentés dans le tableau 4.5..

Tableau 4.5. : Nombre et superficie des étangs des exploitations agricoles pratiquant la pisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

FivondronanaExploitations agricoles enquêtées (nombre)Pratiquants piscicoles (nombre)Etangs empoissonnés
NombreSuperficie totale
(are)
Superficie moyenne
(are)
Antsirabe II28678,51,2
Betafo-Ouest20131814,20,8
Betafo-Est20458,31,7
Faratsiho21142818,20,7
Ambatolampy200---
Antanifotsy415720,83,0
Total150426570,0-
Moyenne pondérée--1,61,71,1
Répartition (%)10028---

Le tableau 4.5. montre que les 42 pisciculteurs (28% du total des exploitations agricoles enquêtées) avaient au total 65 étangs avec une superficie totale de 70 ares. Ces pisciculteurs avaient, en moyenne, 1,6 étang par exploitation avec une superficie de 1,1 are par étang.

4.3.2. Espèces utilisées

Les étangs étaient empoissonés avec la carpe commune (C. carpio), différentes espèces de tilapias et le trondro gasy (C. auratus). Pour 28 des 42 pisciculteurs (67%), il s'agissait de la polyculture, avec deux ou trois espèces dont pour 20 pisciculteurs (71%) avec la carpe comme l'une des espèces. En monoculture (14 des 58 pisciculteurs, soit 33%), le tilapia était la plus utilisée (8 pisciculteurs, soit 57%), le trondro gasy en deuxième lieu (4 pisciculteurs, soit 29%) et dans 14% des cas (2 pisciculteurs), les étangs étaient uniquement empoissonnés avec la carpe.

Les pisciculteurs préféraient, comme les rizipisciculteurs, la carpe (35 des 56 réponses, soit 63%), mais le trondro gasy était également apprécié (14 des 56 réponses, soit 25%). Le tilapia est mentionné sept fois (12%) par les pisciculteurs comme espèce préférée. Si un exploitant a mentionné plusieurs espèces de poissons comme espèces préférées (le cas de 12 pisciculteurs, soit 26%), nous avons compté chaque espèce séparément.

4.3.3. Origine des alevins

Le tableau 4.6. montre l'origine des alevins destinés à la pisciculture en étang, ainsi que le nombre de sources par pisciculteur.

Tableau 4.6. Origine des alevins destinés à la pisciculture, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

Sources d'alevinsPisciculteurs (nombre)Transactions (nombre)Origine des alevins1
CIRRH/projetProducteurs privésPêche familialeReproduction familialeVendeurs d'alevinsEmpoissonnement naturel
Une source2525029950
Deux sources1632848840
Trois sources13101100
Total426096181890
Répartition transactions (%)-10015103030150
Répartition pisciculteurs (%)10014221144343210

1- Exprimée en nombre de transactions.

Des 42 pisciculteurs, plus d'un tiers, c'est-à-dire 40% d'entre eux, avaient deux ou même trois sources d'alevins. Au total, il y avait 60 transactions d'alevins. Aucun pisciculteur n'avait plus de trois sources d'alevins. Tous parmi ceux qui ont acheté les carpillons lors des cessions de vente organisées par la CIRRH/projet (9 des 60 transactions, soit 15%) se sont aussi approvisionnés ailleurs. Quant aux producteurs privés d'alevins, ils ont pris en charge 6 des 60 transactions (10%) en alevins destinés à la pisciculture, mais seulement dans deux cas, il s'agissait d'une seule source. Au total, 15 des 60 transactions (25%) en alevins ont été faites par ou sous le contrôle de la CIRRH/projet (vente d'alevins par la CIRRH/projet et par les producteurs privés encadrés par celle-ci).

En revanche, 18 transactions en alevins (30%) des pisciculteurs concernaient la reproduction familiale. Comme pour la rizipisciculture, il s'agissait surtout du tilapia et du trondro gasy. Pour une autre tranche de 30% des transactions, la source d'alevins était la pêche familiale. Les vendeurs d'alevins ont effectué 9 du total des transactions d'alevins destinés à la pisciculture en étang (15%). L'empoissonnement naturel n'a pas été mentionné comme source d'alevins.

Notons qu'il n'existe pas de chiffres sur le nombre d'alevins ni sur l'espèce par transaction.

4.3.4. Main-d'œuvre piscicole

Cette question visait à savoir par qui les travaux piscicoles, tels que la construction des étangs, l'entretien, l'alimentation, l'achat ou la pêche des alevins, la fertilisation et la récolte étaient faits.

L'exploitant effectuait lui-même dans 35 des 42 cas (83%) le travail relatif à la pisciculture, dont les deux-tiers ensemble avec l'épouse et/ou les enfants. Deux pisciculteurs (5%) faisaient faire une partie des travaux par des salariés, et un exploitant n'a pas donné de réponse. Dans 4 cas (10%), les enfants ont effectué le travail piscicole.

4.3.5. Destination des poissons élevés

Les pisciculteurs, comme d'ailleurs leurs collègues rizipisciculteurs, utilisaient les poissons produits principalement pour l'autoconsommation, soit la récolte entière (23 pisciculteurs, 55%), soit une partie (19 pisciculteurs, 45%). Parmi ces derniers, 17 (89%) ont vendu une partie de la récolte sur le site ou au marché local, et un seul exploitant qui a payé également la main-d'oeuvre avec une partie des poissons. On peut aussi signaler le cas d'un paysan qui, disposant davantage d'étangs (6), a utilisé les poissons pour la consommation familiale et comme cadeaux, vendu une partie et gardé quelques poissons afin de continuer l'élevage. Deux pisciculteurs (11%) ont expédié une partie de leur récolte ailleurs (destination non spécifiée).

4.3.6. Opinion des paysans sur la pisciculture

Pour la plupart des pisciculteurs (40 sur 42, soit 95%), la spéculation piscicole a été rentable. Seulement deux paysans ont déclaré que la pisciculture en étang ne l'était pas. Un de ces deux avait même l'intention d'abandonner la pisciculture. Des autres pisciculteurs enquêtés, 41 (98%) continueront l'activité dont 22 (54%) qui avaient l'intention d'augmenter la superficie de leurs étangs empoissonés pour la campagne suivante.

4.4. Généralités

Dans ce chapitre, quelques caractéristiques des exploitations qui pratiquaient l'aquaculture seront reprises pour la rizipisciculture ainsi que pour la pisciculture.

4.4.1. Des chefs d'exploitation féminins

Des 150 exploitations agricoles enquêtées, 11 avaient une femme comme chef de l'exploitation, c'est-à-dire 7%. De ces 11 femmes chefs d'exploitation, 5 pratiquaient la (rizi)pisciculture au moment de l'enquête géographique. Ceci est à comparer avec le total des exploitations agricoles dont 51% pratiquaient la rizipisciculture.

La superficie totale exploitée par les chefs d'exploitation féminins était en moyenne de 164 ares. Les (rizi)pisciculteurs féminins disposaient de plus de terrain, c'est-à-dire 183 ares.

Des cinq aquaculteurs féminins, deux pratiquaient la rizipisciculture, une la pisciculture et deux pratiquaient les deux activités en même temps. Les femmes “rizipisciculteurs” enquêtées disposaient en moyenne de 4,25 rizières avec une superficie moyenne de 4,2 ares, et les pisciculteurs féminins avaient en moyenne 1,3 étang avec une superficie moyenne de 0,9 are.

4.4.2. Age du chef de l'exploitation

Les résultats de l'enquête géographique concernant ce sujet paraissent dans le tableau 4.7. Ce tableau montre que l'âge moyen des chefs d'exploitation était de 50 pour l'ensemble des exploitations agricoles, de 51 pour les rizipisciculteurs et de 52 pour les pisciculteurs. Il n'y avait pas de différence entre l'âge moyen des chefs d'exploitation pratiquant ou ne pratiquant pas l'aquaculture. Pour toutes les exploitations agricoles, l'âge médian était de 50.

Quant aux 11 chefs d'exploitation féminins, l'âge moyen était de 54, et pour les 5 femmes qui pratiquaient la (rizi)pisciculture, il était de 49.

Tableau 4.7. : Age moyen du chef d'exploitation agricole de l'ensemble des exploitations, des pratiquants de la (rizi)pisciculture ainsi que des non-pratiquants, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

FivondronanaExploitations enquêtéesPratiquants rizipiscicolesPratiquants piscicolesAge moyen chef d'exploitationAge médian chef exploitations enquêtées
Nombre totalAge moyen chefNombreAge moyen chefNombreAge moyen chefPratiquants rizipiscicolesNon-pratiquants
Antsirabe II2851130652495148
Betafo-Ouest20443391346464142
Betafo-Est2057648454506462
Faratsiho215414591456545460
Ambatolampy20496450-455043
Antanifotsy41491850553514650
Total150-48-42----
Moyenne-50-51-52515150

4.4.3. Taille du ménage

Le tableau 4.8. reprend les données relatives au ménage pour toutes les exploitations agricoles enquêtées, ainsi que pour celles pratiquant l'aquaculture, avec l'exception des exploitations du Fivondronana d'Antanifotsy, dont il n'y avait pas de données exploitables concernant la taille du ménage. Le tableau montre que pour l'ensemble des exploitations enquêtées (avec l'exception du Fivondronana d'Antanifotsy), la taille moyenne du ménage est de 6,06, ce qui est égal à celle du Faritany d'Antananarivo. Le nombre moyen de femmes et d'hommes adultes était respectivement de 1,38 et 1,37 par ménage. En ce qui concerne les enfants scolarisés et/ou ceux âgés de moins de 6 ans (les non-actifs), ils étaient en moyenne de 1,97 par ménage.

Tableau 4.8. : Composition du ménage des exploitations agricoles enquêtées, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

Exploitations enquêtéesExploitations enquêtées (nombre)Taille moyenne ménageNombre moyen
femmeshommesnon-actifs
Ensemble1096,061,381,371,97
Pratiquants de la rizipisciculture306,271,431,362,36
Non-pratiquants de la (rizi)pisciculture375,851,331,381,59

En prenant uniquement les exploitations agricoles qui pratiquent la (rizi)pisciculture, la taille moyenne du ménage est de 6,27, avec une moyenne de 1,43 femme, 1,36 homme et 2,36 non-actifs. Ces chiffres pour les non-pratiquants de la (rizi)pisciculture sont de 5,85 pour la taille du ménage, pour les nombres moyens de femmes et d'hommes respectivement de 1,33 et de 1,38, et de 1,59 pour le nombre moyen de non-actifs. La taille du ménage des 11 chefs d'exploitation féminins était en moyenne de 4,1. Les 5 (rizi)pisciculteurs féminins avaient également des ménages composés en moyenne de 4,1 personnes.

4.4.4. Niveau d'instruction

Le tableau 4.9. compare le niveau d'instruction du chef de l'exploitation pour l'ensemble des exploitations agricoles enquêtées et celui des (rizi)pisciculteurs.

A l'intérieur des Fivondronana, il y avait des menues différences entre les niveaux d'instruction des pratiquants de l'aquaculture et l'ensemble des exploitants enquêtés, mais en général, les différences étaient insignifiantes. Pour les chefs d'exploitation en général, 18% étaient illettrés, ce taux étant de 21% pour les pratiquants. 82% des exploitants enquêtés et 79% des (rizi)pisciculteurs avaient suivi une formation primaire ou secondaire.

Le niveau d'instruction des 11 chefs d'exploitation féminins était du niveau du primaire pour 9 (82%) et 12 (8%) étaient illettrées. Quant aux cinq femmes (rizi) pisciculteurs, une était illettrée et quatre avaient un niveau d'instruction primaire.

Tableau 4.9. : Comparaison du niveau d'instruction des chefs d'exploitation agricole enquêtés avec celui des pratiquants de la (rizi)pisciculture recensés, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

FivondronanaExploitations agricoles enquêtées (nombre)Niveau d'instruction ensemble exploitations enquêtées (%)

 

Pratiquants (rizi)piscicoles (nombre)Niveau d'instruction pratiquants (rizi)piscicoles (%)
illet.prim.sec.illet.prim.sec.
Antsirabe II28187111707129
Betafo-Ouest201075151315778
Betafo-Est20158501020800
Faratsiho21109001811890
Ambatolampy205905608317
Antanifotsy41345972343489
Total150---77---
Moyenne(%)-18757-21718

4.4.5. Autres professions exercées par les exploitants enquêtés

Le tableau 4.10. comparant l'ensemble des exploitations agricoles enquêtées aux (rizi)pisciculteurs sur les autres professions exercées par le chef d'exploitation, (hormis l'agriculture et l'élevage), montre que les (rizi)pisciculteurs exerçaient en général autant de professions non agricoles que l'ensemble des chefs d'exploitations agricoles. C'était seulement dans les Fivondronana d'Antsirabe II et de Betafo-Est que les paysans qui pratiquaient l'aquaculture avaient plus d'activités en dehors de l'agriculture par rapport au total.

Tableau 4.10. : Comparaison des autres professions exercées par l'ensemble des chefs des exploitations agricoles enquêtées avec celles des (rizi) pisciculteurs recensés, région d'Antsirabe, campagne 1991–1992.

FivondronanaExploitations enquêtées (nombre)Exploitants avec autre professionPratiquants (rizi)piscicoles (nombre)(Rizi)pisciculteurs avec autre profession
Nombre%Nombre%
Antsirabe II284147229
Betafo-Ouest2042013323
Betafo-Est2021010220
Faratsiho2162918422
Ambatolampy2015600
Antanifotsy41102423313
Total15027-7714-
Moyenne (%)--18--18

Des 11 femmes (rizi)pisciculteurs, trois (27%) avaient une autre profession, dont deux vendeuses de fruits et d'arachides et une tresseuse de nattes.

Une grande diversité a été trouvée pour les activités non agricoles chez les hommes. Ici, nous ne mentionnerons que les métiers de forgeron, menuisier ou maçon, fonctionnaire, commerçant, instituteur et vendeur de légumes, de fruits ou d'arachides.

4.4.6. Connaissance de la CIRRH/projet

Les résultats de la question portant sur la connaissance de l'existence de la CIRRH/projet sont repris dans le tableau 4.11. et visualisés dans la figure 4.3.

Du total des 149 exploitations enquêtées (d'un exploitant de Faratsiho, il n'y avait pas de réponse), 78 (52%) connaissaient la CIRRH/projet et 68 (48%) ne la connaissaient pas.

Sur les 77 exploitants qui pratiquaient l'aquaculture, 51 (66%) connaissaient la CIRRH/projet et 26 (34%) n'étaient pas au courant de l'existence de cette dernière.

Des 72 exploitants enquêtés ne pratiquant pas la (rizi)pisciculture, 27 connaissaient la CIRRH/projet, c'est-à-dire 37,5%.

Tableau 4.11. : Répartition des différents groupes enquêtés connaissant ou ne connaissant pas la CIRRH/projet, région d'Antsirabe, campagne 1991– 1992.

Exploitations enquêtéesConnaissant la CIRRH/projetNe connaissant pas la CIRRH/projet
Ensemble5348
Pratiquants de la (rizi)pisciculture6634
Non-pratiquants de la (rizi)pisciculture3763

Figure 4.3.: Répartition des différents groupes enquêtés connaissant ou ne connaissant pas la CIRRH/projet, région d'Antsirabe, campagne 1991– 1992.

Figure 4.3

Initialement, il avait été prévu d'enquêter les exploitants qui connaissaient la CIRRH/projet sur leur opinion au sujet de cet organisme. Après la saisie des données, il est devenu clair que la façon dont les enquêteurs ont posé la question a influencé les réponses d'une telle manière qu'il est impossible de tirer des conclusions objectives sur ce sujet. Ceci nous a amené à ne pas présenter les résultats relatifs à cette question.


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