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7. CONCLUSIONS

L'analyse de l'enquête géographique nous a procuré des données relatives aux pratiquants de la (rizi)pisciculture. On a pu avancer que pour la région du Vakinankaratra, 51% des exploitants agricoles pratiquent l'élevage de poissons. De ces (rizi)pisciculteurs, 45% pratiquent l'élevage de poissons en rizière, 38% en étang et 13% les deux. Ces pourcentages montrent que plus de 71.310 familles pratiquent la (rizi)pisciculture dont 44.743 rizipisciculteurs ayant une surface de 7.069 ha de rizière empoissonnée et 39.150 pisciculteurs ayant une superficie de 666 ha d'étang.

Ces chiffres paraissent élevés en particulier par rapport au recensement des (rizi)pisciculteurs encadrés (13.300) mais, compte tenu du fait que ces derniers sont les pisciculteurs de contact, on peut penser qu'il y a au moins 5 voisins et/ou membre de la famille qui ont essayé de faire comme lui.

De plus, la même enquête menée dans la région de Fianarantsoa confirme ces résultats car si l'activité du projet n'a commencé que depuis 1989, on a trouvé que 53.913 exploitants agricoles (41%) pratiquaient l'élevage de poissons dont 10.520 aussi bien en rizière qu'en étang. On a aussi pu estimer qu'il y avait dans cette région 31.559 rizipisciculteurs occupant 8.312 ha et 32.874 pisciculteurs sur 953 ha.

L'importance de l'activité (rizi)piscicole et l'engouement des populations rurales des Hautes-Terres de Madagascar pour l'élevage de poissons sont confirmés par l'important marché parallèle décrit avec précision dans ce rapport. Ce marché parallèle est constitué pour l'instant surtout de pêches familiales ou de celles effectuées par des tiers (vendeurs) mais à l'avenir de plus en plus par des reproductions familiales.

Ces résultats nous permettent d'envisager qu'il y a un apport d'environ 670 t de poissons dans la région du Vakinankaratra (Antsirabe) et 890 t dans celle de Fianarantsoa1, ce qui n'est pas du tout négligeable et beaucoup plus élevé que nos estimations précédentes basées sur les recensements (rizi)piscicoles.

L'enquête géographique a aussi permis de connaître d'autres informations socio-économiques : ces (rizi)pisciculteurs ne sont pas plus instruits que l'ensemble de la population mais disposent de plus de terrain agricole ; ils trouvent l'activité rentable même si une grande partie de la production est autoconsommée ; les travaux piscicoles sont des activités principalement familiales et il existe un marché en alevins parallèle très important, la cession effectuée par le service n'en constituant en effet que le quart.

Ces résultats obtenus montrent qu'on a atteint les objectifs de l'enquête géographique. Elle a permis de connaître un peu mieux les zones d'activité du projet et de raffermir les contacts. Toutefois, ces résultats devront être interprétés avec prudence car les enquêteurs ne sont pas des professionnels et que le système adopté est tout nouveau pour l'équipe, donc encore au stade expérimental.

1 Cf. FAO FI : DP/MAG/88/005 document technique No10 “Compte rendu de la campagne rizipiscicole et piscicole 1991–1992 sur les Hautes-Terres de Madagascar”.

Néanmoins, il est évident que la pisciculture en rizière et en étang est devenue une activité très importante, non seulement dans les zones du projet, mais aussi dans les autres régions où aucune donnée n'est disponible. Pourquoi ne pas approfondir ce système de suivi-évaluation pour qu'il soit plus fiable et l'appliquer à d'autres régions à intérêt (rizi)piscicole à Madagascar ?


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