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CONCLUSION

Au cours de l'année 1992, la Ferme Pilote n'a réalisé que 10 élevages : 3 prégrossissements et 7 grossissements. Par comparaison avec les années précédentes (voir tableaux de production en annexe), année 1990 : 24, année 1991 : 15, la capacité de production de la Ferme Pilote n'a pas été exploitée à son maximum.

A cela plusieurs raisons

  1. certaines difficultées au niveau de l'écloserie pour la production de post-larves dûe à un manque de géniteurs de bonnes qualités.
    La production de post-larves a également été perturbée par l'approvisionnement de la Ferme AQUALMA qui a reçu au cours de cette année 2,5 millions de post-larves ;

  2. la production de juvéniles de l'élevage 92.01 qui a du être jeté au lieu de servir à ensemencer les bassins de grossissements. Cette production n'a pu être utilisée en raison d'une mauvaise coordination de planning entre les récoltes des bassins de grossissements et leur réensemencement.

  3. la très mauvaise survie (13%) du prégrossissement 92.02 n'a pas permis d'ensemencer les bassins de grossissement comme prévu dans le planning. Seul 2 bassins de 0,5 ha ont pu démarrer ce qui a laissé vides les autres bassins pendant plus de 6 mois, c'est à dire le temps d'un cycle de production. C'est pour cette raison que les essais suivants ont été réalisés en ensemencement direct avec les post-larves sortant de nursery ;

  4. l'année 1992 a été la première année où la Ferme Pilote a été prise en main par l'équipe des biologistes et techniciens en raison de départ du Conseiller Technique Principal affecté au Ministère à ANTANANARIVO. Malgré les très bonnes bases techniques de cette équipe, cela a entraîné un certain flottement dans la gestion de la Ferme Pilote et une capacité plus réduite de réponses immédiates aux problèmes qui pouvaient apparaître.

Pour les prégrossissement, les résultats ont été encourageants malgré la survie de 13 % de l'élevage 92.02. Les deux autres élevages ensemencés à 78 et 107/m2 ont donné des survies de 100 et 81 % respectivement. Les indices de conversion sont très bons avec des taux inférieurs à 1 (0,69 et 0,97).

L'augmentation de la densité initiale s'est donc réalisée sans difficulté, les prégrossissements des années 1990 et 1991 dépassaient rarement 60/m2. Il y a là un progrès important car la superficie nécessaire pour un même nombre de post-larves s'est réduite de 50 à 70 %.

La mauvaise survie de l'élevage 92.02 est dûe a la mauvaise qualité des post-larves et de l'eau du canal. Pendant la durée de cet élevage , les autres bassins en amont étaient vides d'où la stagnation de l'eau dans ce canal et sa dégradation avant d'arriver à son extremité où se situe le bassin de prégrossissement. Ce problème technique a bien mis en évidence la nécessité de travailler avec de l'eau de bonne qualité surtout en terme de concentration en oxygène.

Pour les grossissements , on observe principalement trois points : la méthode d'ensemencement , le traitement des fonds du bassin et la surface des bassins.

a) Méthode d'ensemencement : un élevage peut démarrer soit avec des post-larves sorties de nursery et âgées de 10 à 12 jours , soit avec des juvéniles de 1 à 2gr préalablement prégrossis à forte densité dans un bassin.

La méthode d'ensemencement direct avec des post-larves présente les avantages suivants :

Par contre les inconvénients sont :

Avec la méthode d'ensemencement avec des juvéniles, on augmente les rendements finaux par un meilleur contrôle sur la survie et un temps d'élevage plus court. Mais il est nécessaire de passer par un bassin de prégrossissement pendant 40 à 60 jours, ce qui augmente les investissements et les charges de travail. Le transfert des juvéniles pose un problème technique de transport , surtout en saison des pluies, lorsque les bassins sont très éloignés les uns des autres.

Dans le cas des élevages réalisés en 1992, 2 bassins (92.04 et 92.05) ont été ensemencés avec des juvéniles de 3,32 gr , tandis que les autres l'ont été avec des post-larves âgées de 11 jours et de 0,004 gr.

Les rendements finaux sont supérieurs pour les 2 premiers bassins avec 3,5t/ha/an contre 2,4 T/ha/an pour les 4 autres bassins (on ne tiendra pas compte de l'élevage 92.10 dont une partie du cheptel a été volée). Au vu de ces résultats , il ne faut pas conclure trop vite que la méthode d'ensemencement direct est inadaptée car si l'on étudie les résultats d'élevages de 1991, on note que les élevages 90.23/24 et 25 ont donné 5,8 – 5,6 et 4,8 T/Ha/an, malgré un ensemencement avec des post-larves.

Le point le plus important est la survie plutôt que la durée d'élevage pour obtenir de bons rendements. Pour y arriver, il faut absolument soigner la préparation du bassin avant l'ensemencement.

b) Méthode de traitement des fonds de bassins : les traitements ont consisté en utilisation de l'hypochlorite de calcium (chlore) ou de chaux éteinte (CaoH).

Depuis les premiers essais de traitement au chlore des fonds de bassin en 1990, les rendements avaient été nettement meilleurs. On retrouve donc avec l'élevage 92.04 un rendement conforme aux prévisions. Par contre, l'élevage 92.05 qui lui sert de comparaison et qui n'a pas été traité obtient un rendement presque égal. On peut y voir l'effet du traitement précédent qui avait éliminé les principaux organismes compétiteurs ou prédateurs.

Pour les bassins avec traitement à la chaux, les rendements sont inférieurs, mais il est difficile de savoir si cela tient au type d'ensemencement ou au traitement lui-même.

On note tout de même que le traitement à la chaux est d'un coût inférieur à celui d'un traitement au chlore : 250.000 FMG/ha avec le chlore pour 125.000 FMG/ha avec de la chaux.

Pour des raisons de coût et de protection de l'environnement, on recommande un traitement à la chaux. L'utilisation du chlore doit être reservée au bassin très réduit et nécessitant un traitement de fond pour éliminer les bactéries et autres micro-organismes pouvant être dangeureux pour les élevages.

c) Surface des bassins : Les rendements sont également très différents suivant que l'on travaille sur des bassins de 0,5 ha ou 2,2 ha. Les rendements moyens sont de 2,9 T/ha/an et 1,9 T/ha/an respectivement. Ceci s'explique par le fait que les petits bassins sont plus faciles à gérer que les grands et que sur la Ferme Pilote, le nettoyage des grands bassins entre deux productions est quasiment impossible en raison de la nature très vaseuse de leur fonds.

La production totale pour l'année 1992 est de 6.376 kg. Pour les diverses raisons techniques évoquées plus haut, un seul cycle de production a pu être réalisé au cours de cette année.


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