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III. DISCUSSION

A. Importance des statistiques pour l'Administration

Il a été mis en exergue que les statistiques ne jouent pas seulement le rôle d'instrument d'information mais aussi celui d'un outil précieux pour la planification du développement des pêches, pour la gestion et l'aménagement rationnel des ressources halieutiques ainsi que pour l'analyse technico-économique des diverses pêcheries.

On a souligné que le recueil des données fiables et complètes est de rigueur pour avoir une image concrète de la réalité, afin de pouvoir envisager la promotion du secteur aussi bien au niveau central que décentralisé. PLus grande sera la fiabilité des données, plus précises seront les projections.

Les participants au séminaire ont souligné que l'utilité des statistiques de pêche ne se limite pas seulement au niveau du Ministère de tutelle mais a aussi sa place prépondérante dans les autres départements ministériels et les organismes internationaux.

La direction centrale ne doit pas seulement se contenter de demander aux services décentralisés différentes informations statistiques mais elle devrait aussi les approvisionner en statistiques globales, collectées et traitées au niveau central.

A part les informations concernant la production et la commercialisation, des données sociales, économiques et biologiques doivent être recueillies en permanence. Ainsi il serait souhaitable que des efforts soient entrepris dans ce sens. La collecte des données socio-économiques revient évidemment à l'Administration des Pêches, tandis que le recueil des informations biologiques, nécessaires pour l'évaluation des stocks et l'aménagement est du ressort des intitutions de recherche, dont éssentiellement le Centre National de Recherche Océanographique (CNRO).

B. Situation actuelle des statistiques de pêche aux niveaux central et décentralisé

Les outils utilisés actuellement pour la collecte des données statistiques pour les pêches traditionnelles sont éssentiellement le certificat d'origine et de salubrité et les enquêtes de consommation locale (contrôle de marché).

Il a été signalé que lors de l'exploitation des COS, des anomalies de présentation (p.ex: omission de la valeur des produits) et de diffusion des ampliations. Par ailleurs tous les centres d'expédition ne sont pas couverts par l'Administration. Aussi, l'attention des responsables de statistiques de terrain a été attirée afin de remplir correctement les fiches des COS et de les envoyer dans le délai prévu, pour permettre un traitement informatique valable.

Il a été signalé par ailleurs que dans certains formulaires de COS, l'on ne spécifiait seulement que les espèces et le poids global. Aussi, a-t-on reconnu de noter le poids pour chacune des espèces.

En outre, les participants au séminaire ont mentionné le problème de risques de double comptage : par exemple, la majeure partie des produits expédiés à partir d'Antananarivo ont été déjà comptabilisés par les COS des provinces d'origine du produit. Donc, pendant le traitement des données de COS au niveau central, il faut bien analyser les informations issues des provinces d'origine et des provinces de destination.

Il a été conclu que les informations des COS permettent de fournir des indications précieuses sur les circuits de distribution et de commercialisation, mais ont une limitation d'usage à des fins d'estimation de la production.

Il a été aussi éclairci que pour les produits à l'exportation, il faut mentionner la valeur FOB et la quantité réelle expédiée (la conversion sera faite au niveau central).

On a décidé que les services décentralisés doivent envoyer mensuellement les prix moyens par kilogramme pratiqués aux marchés, tandis que des informations relatives aux prix mondiaux des produits halieutiques devraient être disponibles au niveau central.

On a noté que les enquêtes de marché sont limitées actuellement dans le temps et dans l'espace. En effet, ces contrôles de marché sont menés dans des centres où la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture est représentée, et souvent, faute de moyens, ils ne sont pas continus. Il a donc été recommandé d'effectuer une étude de marchés.

Il a été remarqué que les informations statistiques préparées par les différents opérateurs, n'étaient pas les mêmes. Aussi, a-t-on jugé necéssaire de préparer une fiche statistique standardisée.

Quant au volet industriel, les participants au séminaire étaient d'accord que la pêche crevéttière est suivie de manière satisfaisante, tandis que la pêcherie thonière étrangère échappe encore au contrôle rigoureux de l'administration des pêches.

Il a été soulevé les cas des touristes non résidents qui viennent spécialement pour acheter des produits de la mer (p. ex: cas des touristes comoriens à Mahajanga). Ce genre d'exploitation nous donne des informations assez fiables en ce qui concerne la quantité (grâce au COS) mais ne fournit pas des données sur la valeur. Aussi il a été proposé qu'on mentionnerait, dans les COS, la valeur d'après le prix d'achat.

C. Enquête-cadre, caractéristique descriptive des pêches traditionnelle et artisanale

La discussion s'est concentrée autour de la fiabilité des données présentées par l'enquête-cadre. En général, il a été constaté que les chiffres avancés dans cette enquête sont plus élevés que ceux des informations statistiques disponibles aux niveaux des services décentralisés. Comme causes de cette différence, on a cité :

D. Système de collecte de données statistiques de la production halieutique annuelle traditionnelle

Une grande partie de la discussion était consacrée au choix des villages d'enquête, ensuite à la vérification de la liste des familles et des espèces ainsi que des engins de pêche retenus pour la collecte des informations statistiques.

En ce qui concerne la sélection des centres d'enquête et les villages à enquêter, il a été adopté comme critères de sélection, la représentativité des techniques et méthodes de pêche, l'accessibilité, la répartition stratigraphique (eaux douce, marine et estuarienne), et la possibilité d'appui logistique. L'identification des villages à enquêter a permis aux responsables des services décentralisés de bien préciser le besoin en moyen de locomotion des enquêteurs. La liste des villages retenus avec les centres de résidence des enquêteurs et les moyens de locomotion figurent en annexe 3. Pour la province d'Antsiranana et essentiellement dans les villages choisis et proposés dans la liste, avec l'indication du moyen de transport.

La liste des familles et espèces proposés dans le système préparé a été actualisée par les services provinciaux. Vu la diversité des espèces dans les diverses zones écologiques de Madagascar, il a été décidé de se limiter pour des raisons pratiques à une soixantaine de groupes d'espèces (voir annexe 4).

Les participants au séminaire ont procédé à une petite modification de la liste des engins de pêche retenus pour la collecte d'informations statistiques (voir annexe 5). La discussion a montré que la connaissance d'engins utilisés par la pêche traditionnelle n'est pas suffisante et que pour le même engin, différentes appelations sont pratiquées. Aussi, il a été recommandé d'élaborer un catalogue d'engins de pêche traditionnels à Madagascar.

En outre, on a jugé indispensable de couvrir par l'enquête, le plus grand nombre de lacs possible. En effet, contrairement à la pêche traditionnelle maritime, l'extrapolation des résultats collectés pour un lac n'est pas souvent évidente pour l'estimation de la production des autres.

On a suggeré de profiter de cette enquête sur la production pour mener parallèlement une enquête socio-économique en vue de la préparation d'un bilan diagnostic et de la stratégie de développement.

Il a été toutefois mentionné que la réussite de cette enquête dependrait d'un recrutement de bons enquêteurs et d'un suivi organisé et réalisé par les services décentralisés. Aussi, on a proposé de recruter des enquêteurs d'un certain niveau d'instruction générale qui seraient après formés dans le domaine des pêches et dans l'organisation de son travail sur terrain. Par ailleurs, un certain nombre des séminaristes a signalé le manque des moyens humains et techniques pour réaliser cette tâche de suivi et de contrôle et a exprimé leur souhait d'être équipé dans ce sens. La formation des responsables statistiques des services décentralisés, en même temps que les enquêteurs, a été jugée indispensable.

L'attention du séminaire a été appelée sur les problèmes de procédures de recrutement, de formation et des conditions d'engagement des enquêteurs par le Gouvernement et le projet (18 enquêteurs étaient prévus à être recrutés par le Gouvernement, et 15 par le projet). Il a été proposé que les trente trois enquêteurs devraient être recrutés, formés et payés dans les mêmes conditions.

Prenant en considération les moyens humains et matériels limités et la nécéssité de la vérification pratique du nouveau système, il a été adopté de démarrer sa mise en place, dans un premier temps, par les Faritany de Toamasina et Fianarantsoa, et par la suite, à Antananarivo et Toliara, enfin par Mahajanga et Antsiranana.

A la fin de la discussion, on a accepté le système des données statistiques de captures proposé par le projet. Toutefois, l'Administration des pêches a souhaité préparer et mettre en place dans un deuxième temps, un système plus léger et plus souple.

E. Les statistiques dans les rapports d'activités et l'orientation des activités pour 1989

En ce qui concerne les statistiques dans les rapports d'activités compte tenu du temps assez limité, les volets administratif et développement ont été supprimés. Seul, le volet production des différents secteurs de pêche a été discuté.

Pour la pêche industrielle, il a été mis en exergue la différence entre la production et les captures ainsi que la production et le débarquement. On a noté que c'est plutôt au niveau des usines que les chiffres de production étaient fiables. Il a donc été suggeré que chaque service devrait déployer un effort particulier pour se rapprocher des chiffres de production exacte.

Lors de l'examen des statistiques de la pêche artisanale, il a été constaté que la collecte des données a été confuse du fait que la plupart des opérateurs sont à la fois producteurs et collecteurs. Ainsi, il a été recommandé de faire présenter par les opérateurs les informations statistiques conformément aux obligations issues des conventions signées avec l'Administration.

Quant à la pêche traditionnelle, il a été cité que les difficultés de collecte des données se situent au niveau du suivi de la production de ce secteur (capture et débarquement). Toutefois, un suivi strict s'avère necéssaire, pour les cas d'une exploitation intensive (p.ex.: l'exploitation de langouste dans le Sud). En outre, les participants au séminaire ont soulevé les problèmes d'évaluation des captures réelles des crevettes pêchées par le système des valakira (barrage côtier à crevettes). Il a été demontré que la multiplication anarchique de ce système de capture pouvait avoir un impact certain sur les stocks de crevettes exploitées aussi par la pêche industrielle. A la lumière de cette observation, la préparation d'une étude d'évaluation des captures réelles par le système des valakira était demandée.

Avant la vérification de l'efficience du nouveau système, le maintien des différents systèmes de collecte des données statistiques existants était proposé et accepté.

En clôturant la discussion, Monsieur le Directeur de la Pêche et de l'Aquaculture a rappelé les grands axes des activités principales à réaliser en 1989, à citer entre autres : la production d'alevins, la promotion de la pêche artisanale et le réseau d'approvisionnement en matériel de pêche. Pour ce dernier point, il a été signalé de bien spécifier les besoins de chaque régie et d'envoyer dans les autres réseaux les matériels de pêche non cessibles dans une localité.


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