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II. EXTRAITS DES EXPOSES PRESENTES

2.1 IMPORTANCE DES STATISTIQUES POUR L'ADMINISTRATION

par Charles ANDRIANAIVOJAONA, Directeur de la Pêche et de l'Aquaculture au MPAEF.

Dans le contexte du séminaire, trois points ont été mis en exergue en ce qui concerne l'importance des statistiques des pêches pour l'Administration :

A. Satisfaire les besoins d'informations

La nature des informations sollicitées varie selon les demandeurs.

Dans le cadre du Ministère, il faudrait rappeler que toutes les données descriptives concernant les activités sous sa tutelle sont centralisées et diffusées hors du département au niveau du Bureau Organisation et Communication (B.O.C.). Des chiffres, servant d'éléments d'appréciation de certains indicateurs de développement et de production sont envoyés régulièrement à ce bureau, et sont utilisés pour la mise à jour du tableau de bord du Ministère d'une part et pour l'alimentation de la Banque des Données de l'Etat (BDE) que les gens ou organismes en dehors du Ministère peuvent solliciter, d'autre part.

La Division Appui Suivi et Statistique (D.A.S.S.) est l'antenne du BOC au niveau de la DPA.

Au sein de l'Administration toujours, d'autres départements ministériels comme le Ministère de la Recherche Scientifique et de la Technologie pour le Développement (MRSTD) ou le Ministère du Commerce (MINCOM) échangent des informations statistiques avec le MPAEF (captures, exportation…). Le Ministère de la Production Agricole et de la Réforme Agraire (MPARA) se charge, par ailleurs, de la compilation des données statistiques de production concernant le secteur agricole au sens large (agriculture, forêts, élevage, pêche…). Il faut aussi noter la centralisation de toutes les informations statistiques au niveau de la BDE.

D'autres organismes et institutions à Madagascar demandent aussi régulièrement à obtenir des éléments statistiques sur la pêche et l'aquaculture. On peut citer les universités, les banques, les bureaux d'études…

les données demandées concernent la production certes mais aussi d'autres aspects comme le conditionnement, la commercialisation, le transport etc…

Il faut noter sur le plan national l'intérêt que manifestent les opérateurs privés pour mieux connaître cette branche d'activités, afin d'évaluer leur performance par rapport à l'ensemble s'ils sont déjà en phase opérationnelle et afin de trouver un créneau intéréssant s'ils sont de nouveaux promoteurs en quête de projets viables. Plus les opérateurs connaissent la profession en matière d'exploitation halieutique, plus ils demandent des informations statistiques détaillées.

Enfin, les informations statistiques concernant la pêche et l'aquaculture sont diffusées à l'extérieur par le biais des annuaires publiées par la FAO.

L'Administration a le devoir d'informer, donc doit disposer d'éléments fiables et complets autant que possible.

B. Permettre une gestion rationnelle des ressources exploitées

L'un des principaux rôles de l'Administration est d'aménager l'exploitation des différents stocks identifiés pour permettre d'obtenir les meilleurs résultats selon les objectifs économiques préalablement fixés (poissons pour la population, emplois, bénéfices en devises…).

Cet aménagement n'est possible qu'avec l'assistance des scientifiques des centres de recherches qui sont appelés pour le moment à axer leurs efforts selon les besoins du MPAEF, principalement sur l'identification des ressources exploitables d'une part et la détermination de la Prise Maximale Equilibrée concernant les stocks exploités d'autre part. S'appuyant sur les éléments fournis par le Centre national de Recherche Océanographique (CNRO) et compte tenu de l'évolution de la pêcherie (suivie par la collecte des données statistiques au niveau de la production et par l'analyse des différents aspects économiques), la DPA propose soit une intensification (introduction de nouveaux bateaux), soit une réduction, soit une simple réorganisation de l'exploitation d'une ressource donnée. Malgré la disponibilité d'éléments statistiques sur les captures, en l'absence d'une analyse approfondie réalisée par le CNRO, la DPA ne peut proposer qu'un plan d'aménagement prudent dicté par la nécéssité impérative d'éviter la surexploitation biologique d'un stock.

C. Permettre une planification du développement du secteur d'activité

L'on ne peut planifier le développement d'un secteur d'activité sans connaître sa situation réelle et surtout son évolution. La connaissance de la situation peut être réalisée grâce à la conduite d'enquêtes ponctuelles, mais pour apprécier la tendance de l'évolution de la situation, il faut des séries statistiques.

Les éléments chiffrés demandés ne concernent pas uniquement la production ; il est aussi nécessaire d'avoir des renseignements sur les aspects économiques et sociaux du secteur d'activité.

Par ailleurs, il est patent que pour pouvoir identifier un projet et l'élaborer, il est indispensable de posséder des éléments statistiques valables.

Quelle que soit l'utilisation des statistiques, il est notoire qu'il faut d'abord les collecter, c'est l'oeuvre des services decentralisés. Et pour être exploitables, il faut qu'elles soient fiables c'est à dire vérifiées et complètes autant que possible.

Le système actuel de collecte et de traitement des données statistiques au niveau de la DPA est assez satisfaisant en ce qui concerne la production de la pêche industrielle crevettière et l'exportation. Il n'est pas très efficace pour la pêche thonière et il est à étudier et à mettre en place pour les pêches traditionnelle et artisanale.

2.2. LA SITUATION ACTUELLE DES STATISTIQUES DE PECHE AUX NIVEAUX CENTRAL ET DECENTRALISE.

par Christophe Veloson Tsirafy, chef de la Division Appui Suivi et Statistique (DASS) à la DPA/MPAEF.

A. Organisation

A l'échelon central, la compilation des données statistiques en provenance des services décentralisés est effectuée au niveau de chaque service respectif (services de la pêche industrielle, de la pêche artisanale et de l'aquaculture). Vu le nombre restreint de son personnel, la DASS s'est encore limitée aux statistiques de commercialisation par le biais des Certificats d'Origine et de Salubrité (COS). Ainsi, le besoin du renforcement d'une cellule statistique bien structurée s'y fait sentir, surtout que l'introduction d'une compilation mécanique des données nécéssite un degré de centralisation et de standardisation des informations.

Au niveau décentralisé, deux outils sont utilisés pour la collecte des informations statistiques des pêches traditionnelles, à savoir le COS et les enquêtes de consommation locale (contrôle de marché). En effet, le COS est délivré par le service de la pêche et de l'aquaculture à chaque fois qu'il y a une expédition (hors Fivondronana ou exportation) et donne ainsi des indications quantitatives et qualitatives sur le produit. Quant au contrôle de marché, les agents des services décentralisés viennent collecter les informations statistiques d'une manière plus ou moins régulière sur un certain nombre de marchés, ce qui peut fournir une idée sur la disponibilité des produits halieutiques dans les centres de consommation et non de production.

B. Sources des informations statistiques

B.1. Le Certificat d'Origine et de Salubrité

Le COS recèle comme principales informations la nature, la présentation, le mode de conservation, le poids, la valeur, l'origine et la destination du produit. De par leur nature, les COS peuvent donner des indications relatives aux circuits de distribution contrôlés (leur intensité) mais leur usage à des fins d'estimation de production est limité à cause des omissions, des doubles comptabilisations et des interférences de la dynamique des circuits commerciaux eux-mêmes. Aussi, dans le cadre d'une introduction de l'informatique dans le traitement des informations, il est souhaitable que tous les centres et services qui émettent des COS envoyent systématiquement une copie de ceux-ci tant intérieur (expédition hors Fivondronana) qu'extérieur (exportation) - impératif d'une informatisation et d'une analyse et compilation centrale plus rapide.

B.2. Enquête de consommation locale

Actuellement, un nombre indéterminé et variable des marchés situés dans des centres urbains importants sont suivis plus ou moins regulièrement selon le cas. La principale information recueillie concerne l'estimation des quantités des produits halieutiques offertes sur le marché. Bien que pour un certain nombre de centres l'on ne connaisse pas la forme exacte de collecte et la fréquence des visites, pour certains marchés (exemple : lac Itasy) l'on peut disposer des bordereaux d'enquête. Pour d'autres marchés, les informations sont collectées à partir d'un carnet remis au responsable du marché qui devrait y noter les informations statistiques.

Il s'agirait d'étudier les systèmes utilisés pour la collecte des informations des marchés et le cas échéant d'introduire des bordereaux d'enquête standards qui seraient centralisés périodiquement au niveau de la Direction Centrale en vue d'un traitement informatique.

Une fois encore, les enquêtes de marché, bien que limitées actuellement dans l'espace et dans le temps, peuvent fournir des informations très utiles quant à la disponibilité de produits halieutiques dans les centres urbains éloignés ou non des centres de production. Cependant, leur usage pour l'estimation de la production des pêcheries artisanale et traditionnelle (même et surtout après sommation des résultats obtenus à partir des COS) restent fort limité. Les enquêtes de marché couvrent en fait un type et une entité d'enquêtes bien spécifiques ayant des limites d'usage. Ainsi, les enquêtes de marché remises dans leur contexte spécifique devraient permettre de distinguer les origines des produits, leur forme de présentation aux consommateurs (frais, cuit, fumé, séché, entier…), les prix pratiqués pour les divers produits et espèces, la destination, les fréquences d'approvisionnement, etc…

Aux enquêtes de marché comme préconisées ci-dessus, il convient d'adjoindre les informations des sociétés de pêche industrielle qui disposent de points de vente dans les grands centres urbains. Là encore, se pose le problème de la standardisation dans la présentation des informations et l'interférence avec les données des enquêtes de marché n'est pas facilement quantifiable à l'heure actuelle.

B.3. Statistiques de pêche artisanale

Il y a lieu de mentionner qu'à l'issue de conventions signées avec le MPAEF, les opérateurs exploitant des dons japonais devraient envoyer au Ministère des statistiques détaillées, d'une part, sur les captures ventilées par espèce, type d'engins de pêche, nombre de sorties, et d'autre part, sur leur collecte/achat.

Telle devrait être aussi l'obligation des opérateurs autorisés par l'arrêté No 1093/86 du 05 mars 1986 règlementant l'exploitation des langoustes, des crabes, des holothuries et des algues.

B.4. Statistiques de pêche industrielle

Les quatre sociétés industrielles (Somapêche, Sopebo, Refrigépêche-Ouest, Refrigépêche-Est) devraient, périodiquement, faire parvenir à l'Administration des pêches une déclaration sur les captures effectuées par zone et par marée, sur la production, le mouvement des bateaux, et sur la collecte effectuée auprès des opérateurs artisans.

C. Couverture statistique dans les différents secteurs de pêche

D'abord, il est nécéssaire d'indiquer que la pêche traditionnelle se caractérise, dans le contexte malgache, par l'utilisation des embarcations non motorisées et/ou des engins traditionnels, tandis que la pêche artisanale se pratique déjà avec des embarcations motorisées de puissance inférieure à 25 CV et des engins plus performants.

C.1. Les pêcheries traditionnelles continentales

Pour l'heure, la couverture statistique de cette pêcherie est très insuffisante en ce qui concerne le niveau de production et très peu de caractéristiques structurelles ont pu être quantifiées. Seul le plan d'eau du lac Itasy (environ 3500 ha) devrait en principe être couvert de manière satisfaisante car il est divisé en quatre secteurs (Ampefy, Moratsiazo, Ambohimasina et Mahasoa) disposant chacun des agents qui délivrent des COS et qui font des enquêtes de marché et des enquêtes de production.

En ce qui concerne les autres Brigades de Pêche et Aquaculture (BRIPA) et Sections de Pêche et Aquaculture (SECPA), les informations sur la consommation locale sont tirées des rapports périodiques des Services Provinciaux de la Pêche et de l'Aquaculture (SPPA) respectifs pour autant qu'elles y soient présentées.

L'estimation globale de la production des eaux continentales (plans d'eau, fleuves, estuaires et lagunes) estimée à quelques 60.000 T, repose en grande partie sur l'étude conduite en 1961 par M. Kiner A. dans son oeuvre “Poisson, Pêche et Pisciculture à Madagascar”, et en constitue, en réalité, une extrapolation non contrôlable.

C.2. Les pêcheries traditionnelles maritimes

Très peu d'informations concrètes sont disponibles au niveau central et aucune enquête d'estimation de production du type mentionné pour le lac Itasy ne fonctionne pour le moment.

Un tel type d'enquête d'évaluation de la production devrait être mis en place à partir des centres d'enquête où un échantillonnage continu dans le temps et dans l'espace fonctionnerait en permanence.

L'élaboration et la mise en place d'un tel systéme nécéssite néanmoins la disponibilité au niveau central des données structurelles sur les pêcheries (qui ont fait l'objet de l'enquête-cadre).

Il convient aussi de mentionner l'existence d'une ébauche d'enquête-cadre menée de 1969 à 1971 par M. Collart, dans le cadre du projet “Fonds Spécial pour le Développement des Pêcheries Maritimes”.

C.3. Les pêcheries artisanales

A part les six sociétés qui exploitent les dons japonais, peu d'informations sont disponibles au sujet des pêcheurs artisans privés. Ces six sociétés sont :

Dans le Faritany d'Antsiranana : Sopema et Nosy-kely ;
dans le Faritany de Mahajanga : Sogedis ;
dans le Faritany de Toliara : Cofrito , Lansu et Sopemo.

Ces sociétés ont reçu, à travers l'assistance bilatérale japonaise et du MPAEF, des embarcations et du matériel de pêche qu'elles distribuent aux pêcheurs mais aussi qu'elles utilisent pour la pêche, la collecte, la conservation et la distribution des produits halieutiques.

Cette pêcherie artisanale pourrait être cernée de façon satisfaisante si l'on pouvait obtenir des opérateurs exploitant des dons japonais, et des opérateurs autorisées par l'arrêté 1093/86 du 05 mars 1986, des statistiques périodiques fiables, détaillées et standardisées de leurs captures propres (par type d'engins de pêche, nombre de sorties, captures ventilées par espèce, etc…) et de leur collecte/achat comme il est stipulé dans les obligations issues des conventions et autorisations mentionnées ci-dessus.

C.4. Les pêcheries industrielles

Le taux de couverture statistique de la pêche industrielle est plus que satisfaisant et le suivi est régulier. La standardisation des informations devrait permettre une information adéquate. Les statistiques parvenues dans le domaine crevettier comprennent : la déclaration des sociétés sur les captures effectuées par zone et par marée, la production, le mouvement des bateaux en mer pour la pêche, la collecte effectuée auprès des opérateurs - artisans.

Les statistiques de pêche thonière se limitent par contre aux données transmises par les organismes en coopération avec la République Démocratique de Madagascar (Communauté Economique Européenne, Union des Républiques Socialistes Soviétiques, Kajgai Gyogyo Kabushijki Kaisha, …). Elles ne parviennent qu'assez tardivement et les moyens de vérification sur leur exactitude font défaut.

D. Fiabilité des statistiques

Parlant de qualité des statistiques, comme le systéme de collecte actuel repose essentiellement sur des informations fournies par les sociétés mêmes, elles ne peuvent être considérées qu'à la valeur présente. En outre, le système de sommation des statistiques de commercialisation (distribution et exportation) et des statistiques de marché pour l'estimation de la production totale des pêches traditionnelle et artisanale ne permet pas de comprendre réellemment les activités de pêche. Cette approche ne permet pas non plus de combler l'absence d'informations structurelles au niveau central et ne permet pas d'asseoir des politiques saines en matière d'aménagement et de développement des pêches basées sur des grandeurs quantifiables.

Certaines inexactitudes sont présentes dans le système actuel de collecte et de compilation des informations (double comptage, omissions, mauvaise estimation, etc…). L'utilité des statistiques présentées est affectée, en outre, par l'existence d'erreurs classiques de calcul, l'absence d'information sur une base continue dans le temps et dans l'espace et l'absence d'informations de base détaillées sur les divers secteurs de l'industrie de pêche.

Ainsi, la tâche principale de la cellule statistique au sein de la DASS est de compiler les informations statistiques quantifiables et valables, en vue de leur publication dans un annuaire de statistiques de pêche. Les tableaux à inclure dans l'annuaire doivent également correspondre aux besoins et exigences des utilisateurs potentiels tels les planificateurs, économistes, investisseurs,…

Cette tâche de longue haleine requerra de la part du gouvernement, la volonté d'aboutir à des informations fiables et nécessitera une assistance extérieure soutenue, afin de pourvoir le matériel nécessaire à l'informatisation des données, à la mise en place et au suivi du système de collecte et de traitement des informations.

2.3. ENQUETE CADRE - CARACTERISTIQUE DESCRIPTIVE DES PECHES TRADITIONNELLES

par Théophile Rafalimanana, Fonctionnaire à la Division Appui Suivi et Statistique à la DPA/MPAEF.

A. Présentation de l'enquête

La mise en place d'un système de collecte et de traitement des données sur les prises et l'effort de pêche des pêcheries traditionnelles nécessite une connaissance préalable des caractéristiques structurelles existantes. Celles-ci peuvent être obtenues à partir d'une enquête cadre.

A.1. Objectifs de l'enquête

Les objectifs de l'enquête sont :

Il s'agit d'une enquête descriptive décelant les caractéristiques structurelles des pêches traditionnelles. Les informations suivantes sont obtenues par cette enquête :

A.2. Champ de l'enquête et méthodologie

Le champ de l'enquête se limite aux sites de pêche. Le site de pêche étant l'unité d'enquête et défini comme une dualité statistique composée :

Il s'agit d'une enquête exhaustive, c'est à dire que tous les villages sont visités systématiquement.

A.3. Préparation de l'enquête

Les bordereaux d'enquête utilisés ont été conçus principalement dans l'optique d'une quantification des informations structurelles : effectif de pêcheurs, nombre d'embarcations et d'engins de pêche.

Pour le repérage des villages, les cartes routières (echelle au 1/500000) et topographiques (echelle au 1/100000) ont été utilisées comme première approche permettant l'identification des villages de pêcheurs potentiels. Les enquêteurs doivent repérer les villages non mentionnés sur la carte originale.

Pour le recrutement et la formation des enquêteurs, comme la DPA ne disposait pas dans ses services décentralisés des ressources humaines et matérielles pour effectuer cette enquête, il a été décidé d'avoir recours à des équipes d'enquêteurs provenant des zones à visiter. Chaque période de formation des enquêteurs a consisté en deux étapes consécutives :

A.4. Organisation du travail de terrain

L'exécution de l'enquête impliquait le déploiement des enquêteurs et l'organisation d'un schéma de supervision.

Chaque enquêteur fut équipé avant son départ :

L'enquête devait cesser au bout d'un mois.

Aprés les travaux de terrain de l'enquêteur, une vérification rapide de l'exactitude de certaines informations fut effectuée dans quelques villages.

B. Résultats partiels de l'enquête cadre

B.1. Répartition des villages de pêcheurs :

Dans le tableau No 1, on a fait la répartition des villages de pêcheurs par Faritany, par strate et par classe de taille.

Sur les 1682 villages recencés, on a distingué :

En général, les villages de pêcheurs de la bande côtière malgache sont de petite taille :

Tableau 1 : Répartition des villages de pêcheurs par Faritany par strates et par classe de taille

Faritanystrate0–1011–2021–5051–100100
TOAMASINAdouce492933112124
estuarienne14151811159
marine562640181141
1197091404324
FIANARANTSOAdouce543552137161
estuarienne2151812864
marine006017
7540762516232
MAHAJANGAdouce1520148158
estuarienne4763134448296
marine1115165350
73981645712404
ANTSIRANANAdouce19592136
estuarienne495243101155
marine82715372215
150128105194406
TOLIARAdouce810276253
estuarienne721377476
marine2136673528187
36671314834316
douce145991354013432
estuarienne1381562508422650
marine1701481826535600
453403567189701682

B.2. Répartition des pêcheurs

On entend ici par “pêcheur” toute personne physique qui accomplit l'opération de capture de ressources aquatiques comme activité principale (pêcheurs purs/pêcheurs à plein temps) ou comme activité secondaire (pêcheurs - agriculteurs, agriculteurs - pêcheurs/pêcheurs à temps partiel).

La répartition des pêcheurs par Faritany, par strate et par type de pêcheur est présentée au tableau No2

Sur les 54,468 pêcheurs recencés, 65,7 % opèrent à partir d'embarcation, alors que 34,3 % travaillent à pied.

B.3. Répartition des embarcations :

L'on distingue lors de l'enquête les taxis d'eau et les pirogues de pêche. Les chiffres présentés au tableau No 3 ne représentent que les embarcations de pêche.

Sur les 24,754 embarcations recencées :

46,3 % des embarcations sont du type monoxyle, utilisé en milieu marin sur toute la côte est et en milieu estuarine et continentale seulement sur la côte ouest.

Les pirogues à balancier (52,9 %) se localisent presque exclusivement sur la côte ouest pour la pêche en mer. Néanmoins, on observe des pirogues à 2 balanciers dans le Faritany de Toamasina, plus précisement dans le Fivondronana de Fénérive-Est.

L'utilisation des pirogues à planches et des barques métalliques caractérise les Faritany de Fianarantsoa et d'Antsiranana respectivement.

B.4. Répartition des engins de pêche.

On note l'existence d'une grande variété d'engins de pêche traditionnelle à Madagascar. L'usage des sennes de plage, des filets maillants dormants, des lignes, des éperviers, des moustiquaires et des harpons est commun dans tous les Faritany (tableau No 4).

Tableau 2 : Répartition des pêcheurs par Faritany, par strate et par type de pêcheur

Faritanystratepêcheurs ∑
piroguierà pied
TOAMASINAdouce16969672663
estuarienne12195171736
marine22809743254
519524587653
FIANARANTSOAdouce133039415271
estuarienne193911123051
marine173236409
344252898731
MAHAJANGAdouce6708251495
estuarienne571041439853
marine9807601740
7360572813088
ANTSIRANANAdouce194526720
estuarienne27545183272
marine30649083972
607219527964
TOLIARAdouce11745891763
estuarienne23265652891
marine10275210312378
13775225717032
 douce5064684811912
estuarienne13948685520803
marine16772498121753
357841867454468

Tableau 3 : Répartition des embarcations de pêche par Faritany, par strate et par type de pirogue.

FaritanystrateP    I    R    O    G    U    E
monoxyleà balancierà planchebarque
TOAMASINAdouce14600001460
estuarienne104021001061
marine1556310001866
4056331004387
FIANARANTSOAdouce7440400784
estuarienne1084011701201
marine55022077
1883017902062
MAHAJANGAdouce5364700583
estuarienne11423033004175
marine10150800609
17793588005367
ANTSIRANANAdouce142000142
estuarienne4621437021909
marine38718180182223
99132550204266
TOLIARAdouce84010500945
estuarienne778723001501
marine11055121006226
27235949008672
douce37221524003814
estuarienne4506521411729839
marine32047757221811001
11432131231792024754

Tableau 4: Répartition des engins de pêche par Faritany et par strate

FaritanystrateSPFMDFMEKLNHBPOBCRPBRQELUMM
TOAMASINAdouce60132400687335011938412533471041785
estuarienne301271008317005582279410111262
marine881933002047726379801011407788122
 17845280035654776553474127111581282116469
FIANARANTSOAdouce35893004576247810952452710176512247977
estuarienne23140700289069427164395025441715711
marine8950026238281002091106120
 66239500772832101394310666045181401681808
MAHAJANGAdouce782500142297579100674001403340429
estuarienne52118961010611185191544731354450372078222593
marine3921601012443411434222067900456
 6382362101176165911535691321146704539111623478
ANTSIRANANAdouce181840057330725500253018
estuarienne21812800028198229363932303242227231
marine37510010044221551126371131106402393178
 61124650078142680222411545410638948120427
TOLIARAdouce6197800160216741462812087400131
estuarienne1661390008225856119296328433358920699
marine73930031318018343190521905203636021171611342051
 96653711318028170292871219934376403537935811342881
 douce2523629014973583882391736408324643021041640
estuarienne958724410106126616116927664326149344010270220754496
marine124962481318101275172140813228821893809118511714212927
 245917121132811766386841488232831144209042521381963916009063

SP : Senne de plage
FMD : Filet maillant dormant
FME : Filet maillant encerclant
K : Kopiko (mini-chalut
L : Lignes
LUM : Lumière
M : Moustiquaire
H : Harpons
BPO : Barrage à poissons
BCR : Barrage à crevettes
P : Masque
BRQ : Balance et Raguette à crabes
E : Epervier
N : Nasses

Les nasses sont utilisées soit pour la capture des poissons (nasses dormantes des barrages dans les eaux douces), soit pour la capture des crevettes (nasses trainantes dans les eaux estuarines) soit pour la capture des langoustes (casiers dans le Faritany de Toliara, plus précisement dans la partie Sud-Est de Madagascar).

La pêche au filet maillant encerclant et au “Kopiko” (mini-chalut moustiquaire) se localise dans le Faritany de Toliara en milieu maritime et dans le Faritany de Mahajanga en milieu estuarien respectivement.

CONCLUSION :

Cette enquête a permis de dégager des ordres de grandeur plutôt que des valeurs absolues de l'effectif de pêche traditionnelle côtière malgache. Suivant les besoins de l'utilisateur des informations, on pourrait présenter les résultats à l'échelon inférieur (Faritany, Fivondronana, village) d'une part, et présenter les résultats d'une autre manière en fonction de l'analyse qu'on veut faire, d'autre part.

Cette enquête comporte beaucoup d'imperfection. Aussi, faudrait-il encore l'affiner tant sur la méthodologie que sur les résultats.

2.4. SYSTEME DE COLLECTE DES DONNEES STATISTIQUES DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE ANNUELLE TRADITIONNELLE.

par Marc Bellemans, Expert Statisticien du projet PNUD/FAO/MAG/85/014.

Une enquête d'évaluation des captures est une enquête à caractéristique statistique en vue de la collecte d'informations sur les statistiques de captures, ventilées par espèce et par engin de pêche, et de l'effort de pêche des pêcheries artisanales et traditionnelles. Cette enquête est conçue comme une enquête par échantillonnage.

A. Statistiques à compiler

Les statistiques à compiler lors de l'enquête d'évaluation des captures peuvent se résumer comme suit :

B. Stratification spatiale

Comme les statistiques des captures et de l'effort de pêche doivent faire l'objet de publications officielles, il est nécessaire de diviser les zones de production en entités ayant une signification et correspondance au niveau de la structure administrative mise en place par le Gouvernement central (Faritany et/ou Fivondronana). Cette approche facilitera la publication des statistiques nationales des pêches.

C. Elaboration de l'enquête d'échantillonnage

Le système qui est prévu pour fonctionner à Madagascar, prépare dans le cadre du projet PNUD/FAO/MAG/85/014, pour les pêcheries artisanales et traditionnelles maritimes et continentales est en fait un système d'échantillonnage à trois niveaux. Dans l'optique où pour l'instant très peu d'informations fiables et quantifiées sont disponibles en ce qui concerne les captures et leur ventilation par espèce, par méthode de pêche et par saison pour les diverses zones écologiques du plateau continental et de la côte malgache, il a été considéré utile dans cette première tentative de mise en place d'un système statistique de collecte de données, de couvrir la totalité de l'île quitte à apporter des modifications qualitatives et quantitatives au système ultérieurement (en tenant compte alors des spécificités dynamiques et géographiques des diverses zones et des diverses entités halieutiques).

C.1. Echantillonnage à trois niveaux

On propose trois niveaux d'échantillonnage :

Au premier niveau d'échantillonnage, la sélection des sites de pêche (où les enquêtes ultérieures se dérouleront) sera faite par entité administrative (Fivondronana) parmi l'ensemble des sites de pêches identifiés lors de l'enquête cadre. Au second niveau d'échantillonnage, la sélection sera faite parmi les jours des différents mois de l'année pour chaque site identifié au niveau d'échantillonnage précédent. Au troisième niveau d'échantillonnage, la sélection de pirogues/pêcheurs sera faite parmi tous les débarquements (arrivage de pirogue et/ou de pêcheur à pied) durant chaque journée d'en quête et pour un engin de pêche déterminé.

C.2. Stratification des sites de pêche

Avant d'effectuer un choix dans les sites de pêche d'une région, tous les villages de pêche ont été regroupés (stratifiés) en strate des centres de pêche situés dans :

La classification des sites dans l'une ou l'autre catégorie s'est effectuée en fonction du type de pirogues de pêche dans le site, des espèces principalement capturées et de la localisation géographique du village.

C.3. Echantillonnage

Le choix et la sélection de l'échantillon constitue la partie la plus critique d'une enquête par échantillonnage. L'estimation ne peut être garantie comme une estimation non-biaisée (non-tronquée dans un sens ou dans l'autre) que lorsque les échantillons sont choisis au hasard (hasard pur) ou de manière systématique. Face aux contraintes auxquelles le projet fait face, l'on a proposé un schéma d'élaboration du système de collecte de données statistiques pour la pêche traditionnelle malgache basé sur les critères tenant compte des impératifs et contraintes réelles de la mise en place et du déroulement sur le terrain du système (limitations en ressources humaines, matérielles et budgétaires).

C.4. Sélection de l'échantillon des centres d'enquête

Les échantillons des centres d'enquêtes ont donc été sélectionnés en fonction de leurs potentialités de développement socio-technico-économiques et de leur représentativité des activités de pêche dans la zone. Certains centres sélectionnés par cette méthode l'ont également été en suivant une méthodologie statistique théorique plus rigoureuse. Cette méthode permet d'obtenir des données d'échantillonnage valable pour une extrapolation ultérieure pourvu que le choix des échantillons de deuxième et troisième ordre (pirogues ou pêcheurs à pied) ainsi que les données collectées sur les prises soient non biaisées, et que l'on tienne compte pour l'extrapolation de certaines caractéristiques typiques des régions. En outre la répartition des enquêteurs à travers l'île permet, du moins d'un premier abord, de cerner de manière satisfaisante la diversité des pêcheries traditionnelles tout en tenant compte des possibilités de la DPA et du projet en la matière. C'est ainsi qu'il est proposé que les lieux de résidence des enquêteurs sélectionnés pour mener pendant la durée d'une année calendaire des enquêtes de production soient ceux présentés à l'annexe 3 (liste vérifiée au cours du séminaire).

Il est prévu que les enquêteurs collectent dans un premier temps des renseignements sur la production de leur site de résidence et par la suite, lorsque des moyens de transport deviendront disponibles, d'étendre leur zone d'action à 4 ou 5 sites additionnels par enquêteur ce qui, au terme de l'enquête, on l'espère, aura comme effet que quelques 99 à 165 sites de pêche couvrant les divers milieux écologiques soient enquêtés sur une base routinière. Il est entendu que cette sélection doit faire l'objet d'une vérification sur place afin de valider et/ou remplacer les villages concernés au cas ou certains problèmes de terrain (inaccessibilité du site sur une base annuelle, mauvaise représentativité du village en ce qui concerne les méthodes de pêche, etc…) deviendraient évidents.

C.5. Sélection de l'échantillon des jours dans le mois

Le nombre de jours d'enquête durant un mois sera choisi selon une méthode de sélection systématique et en fonction du nombre de villages d'enquête. Comme il n'est pas possible de tenir compte d'une période de deux à trois jours consécutifs d'enquête dans un même centre d'enquête pour des raisons pratiques (logement et frais de mission des enquêteurs, etc…), il est proposé de mener les enquêtes successivement dans les divers centres sélectionnés et de choisir les jours d'enquête, pour des raisons de convenance. Il convient de noter que les enquêteurs ne travailleront pas en fonction des jours de la semaine (avec par exemple un repos le dimanche) mais en fonction des jours du mois sans distinction aucune des jours des semaines.

La fiche d'horaire mensuel devrait être retournée mensuellement en même temps que les autres bordereaux vers la cellule centrale afin que l'on puisse y suivre les activités des enquêteurs ainsi que leurs déplacements (à des fins de supervision par exemple).

C.6. Sélection des échantillons de débarquements

  1. Nombre estimatif et nombre réel de débarquements de pirogues et/ou de pêcheurs à pied :

    Avant de choisir les pirogues à échantillonner, l'enquêteur doit s'informer pour chaque type d'engin de pêche (y compris les engins fixes) du nombre de pirogues/pêcheurs partis en pêche durant la journée d'enquête. Après une certaine période de routine, les enquêteurs sauront compter eux mêmes le nombre de pirogues parties à la pêche pour un engin de pêche déterminé. Cette information servira à la sélection systématique, par type d'engin de pêche, des pirogues à échantillonner (nombre estimatif de pirogues/pêcheurs). Ce nombre estimatif de débarquement permettra la sélection sur une base systématique ce qui garantira un espacement des échantillons dans le temps. Ainsi l'on évitera que les pêcheurs revenant tôt car bredouilles ou avec peu de capture ou que les pêcheurs revenant tard car ayant fait bonne pêche ne soient les seuls enquêtés. L'échantillon doit être réparti dans le temps et dans l'espace.

    Durant sa journée d'enquête, l'enquêteur doit noter pour chaque type d'engin de pêche utilisé pendant la journée d'enquête, le nombre réel de débarquements. Ce nombre (par type d'engin de pêche) servira à l'estimation des captures journalières et de l'effort de pêche sélectionné. A cet effet, il est proposé que le bordereau P.A. No 2-Bis (annexe 6) soit rempli quotidiennement et renvoyé en fin de mois au bureau central pour traitement et vérification.

  2. Echantillonnage systématique des débarquements :

    Pour chaque journée d'enquête dans un centre d'enquête déterminé, il est suggéré de sélectionner systématiquement, pour chaque type d'engin de pêche, dix débarquements de pirogues/pêcheurs à pied. Si le nombre de débarquements pour un type d'engin de pêche déterminé est inférieur à dix, il est recommandé d'effectuer l'enquête d'évaluation des captures auprès de toutes les pirogues/pêcheurs. Si le nombre de débarquements pour un type d'engin de pêche déterminé est supérieur à ll, il est recommandé d'effectuer l'enquête d'évaluation des captures auprès de dix pirogues choisis de façon systématique en calculant l'intervalle d'échantillonnage et le nombre de hasard de départ.

C.7. Observations des débarquements

  1. Données des captures

    Comme les estimations sont calculées à partir des données des échantillons, il est important de s'assurer que les informations de base (estimations des captures) soient le plus correct possible. Les données les plus correctes se mesurent en pesant les captures à l'aide de balances portatives ou fixes. Cependant il est pratiquement impossible de peser toutes les mises à terre des pirogues à échantillonner. Aussi, l'on se fie souvent à la méthode d'estimation visuelle des captures (après que les enquêteurs se “sont faits l'oeil” sur le poids d'une unité de référence, p.ex. une soubique d'une certaine taille). Il est entendu que régulièrement les enquêteurs devraient être soumis à des tests périodiques afin de vérifier leurs estimations visuelles.

  2. Bordereau d'enquête

    le bordereau d'enquête destiné à recevoir les sujets d'information pris à partir des échantillons doit être distribué aux enquêteurs en avance. Le bordereau d'enquête proposé est celui présenté en annexe 7 (formulaire P.A. No 1).

  3. Identification des espèces

    En vue d'obtenir un équilibre entre le nombre d'espèces capturées et les espèces d'importance commerciale, il est proposé de se limiter à une soixantaine d'espèces maximum. En vue de permettre une identification correcte des espèces d'importance commerciale, il est conseillé de former les enquêteurs de façon adéquate et de les équiper de fiches d'identification des principales espèces commerciales. A cet effet, il est proposé de se limiter à la liste des espèces proposées en annexe 4 (liste vérifiée au cours du séminaire). Les espèces devraient être notées par leur nom scientifique afin d'éviter la confusion existante pour les noms vernaculaires.

    De ceci, il ressort, encore une fois, qu'il faut plusieurs années avant d'obtenir des chiffres sûrs d'un nouveau système statistique.

C.8. Soumission des résultats des enquêtes

Les bordereaux d'enquête doivent impérativement faire l'objet d'un contrôle par l'enquêteur et son supérieur hiérarchique avant d'être transmis au niveau central où se fera la compilation par l'ordinateur. Cette procédure de contrôle est nécessaire afin de permettre d'obtenir des bordereaux complets et corrects en vue de la codification. Compléter les bordereaux au niveau central s'avère en général très difficile voire impossible et l'introduction d'erreurs additionnelles n'est pas à exclure.

D. Estimation des captures

D.1. Estimations journalières

Les captures totales par type d'engin de pêche durant chaque journée d'enquête doivent être estimées sur la base des données d'échantillonnage des débarquements. Le bordereau d'enquête No 2 (annexe 8) doit être utilisé à cet effet.

Le facteur d'extrapolation pour cette estimation (facteur d'extrapolation des débarquements) doit être calculé en divisant le nombre total de débarquements de pirogues utilisant un engin de pêche particulier par le nombre de débarquements de pirogues échantillonnées et utilisant ce même type d'engin de pêche.

D.2. Estimations mensuelles

Les captures mensuelles totales pour chaque type d'engin de pêche pour un centre d'enquête donné sont estimées à partir des estimations totales journalières. A cette fin le formulaire No 3 (annexe 9) est utilisé. Le facteur d'extrapolation pour cette estimation (facteur d'extrapolation de temps) est calculé en divisant le nombre de journées de pêche dans le mois par le nombre de journées de pêche enquêtées.

L'effort de pêche mensuel total (nombre de sorties) pour chaque type d'engin de pêche utilisé dans chaque centre d'enquête est estimé de la même manière que les estimations mensuelles de capture.

Afin de simplifier la quantification des divers efforts de pêche des diverses méthodes de pêche, il est recommandé en cette phase initiale de la mise en place du nouveau système de se limiter à la “sortie” même si pour un seul engin, diverses “sorties” peuvent être enregistrées par jour.

En calculant le facteur d'extrapolation, le nombre de journées d'enquête devrait inclure celles avec et sans capture pour un engin de pêche donné. A cet effet, l'enquêteur doit remplir le formulaire No 3-Bis (annexe 10) tous les jours du mois.

D.3. Estimation par Fivondronana

Les estimations de captures mensuelles pour chaque strate et pour chaque type d'engin de pêche devraient être recopiées du bordereau No 3 sur le bordereau No 4 (annexe 11). Les totaux des échantillons sont multipliés par un facteur d'extrapolation pour obtenir les captures totales de la strate. Le facteur d'extrapolation (facteur d'extrapolation de cadre) pour cette estimation est calculé en divisant le nombre total de pirogues de pêche dans la strate ou dans la zone sur laquelle porte l'extrapolation (chiffres provenant de l'enquête cadre) par le nombre total de pirogues de pêche dans les centres d'enquête dans cette zone et/ou strate.

La présentation des captures totales estimées par Fivondronana par strate et pour tous les engins de pêche confondus se fera par le formulaire No 5 (annexe 12).

En vue de résumer les estimations des diverses strates, le bordereau No 6 (annexe 13) doit être utilisé pour l'obtention des captures totales estimées pour la région entière.

E. Suivi continu du système d'enquête

Les enquêtes d'évaluation des captures doivent faire l'objet de suivi continu en vue de pouvoir déceler toute forme de biais et d'erreur d'échantillonnage. Il est important de tenir à l'esprit que le cadre des centres de pêche, par exemple, ne restera pas le même au cours des années. Les centres peuvent devenir importants (par une action de développement par exemple) ou peuvent même disparaître ou diminuer en importance ; de nouveaux centres peuvent également être créés. De tels changements structurels, lorsqu'ils se présentent, affectent l'efficacité du système mis en place à l'origine. Il est évident qu'un cadre désuet produit des estimations inexactes à cause de facteurs d'extrapolation inadéquats, et par cet effet, des biais seront introduits dans les calculs des estimations totales.

Il est dès lors important de mener périodiquement des enquêtes cadres et si des changements structurels majeurs se sont produits, un nouveau groupe de centres d'échantillonnage pour l'enquête des captures doit alors être sélectionné.

2.5. ORIENTATION DES ACTIVITES POUR 1989

par Charles Andrianaivojaona, Directeur de la Pêche et de l'Aquaculture au MPAEF.

Les activités à mener par la DPA au cours de l'année 1989 sont la suite logique de celles qui ont été menées les années antérieures dans le cadre du plan quinquenal 1986–1990. Il est patent que les dites activités ont été conçues pour traduire en terme opérationnel les stratégies de développement définies dans la politique en matière de production halieutique. L'objectif économique précisé par le pouvoir Révolutionnaire est celui d'atteindre l'autosuffisance alimentaire au terme de ce plan, c'est à dire en 1990.

Si ce plan donne les grandes orientations et fixe les principaux objectifs à atteindre, le Programme d'Investissements Publics (P.I.P.) prévoit, quant à lui, pour une période de trois ans les actions à mener par l'Administration sur les fonds qui lui sont attribués par l'Etat (révisables tous les ans compte tenu du volume de crédit alloué par rapport aux prévisions).

Pour une meilleure utilisation des ressources budgétaires, un regroupement de certains projets visant les mêmes objectifs (ou à objectifs complémentaires) est proposé pour le PIP 1989–1991. Par ailleurs l'utilisation des financements prévus pour 1989, toutes sources confondues (Budget Général, Fonds National pour le Développement Economique, fonds de contre valeur, financements extérieurs), est à définir dans un seul document prévoyant le Programme des Dépenses Publiques (P.D.P.).

Si tel est le cadre de l'élaboration du Budget 1989, ou de la préparation des actions à réaliser cette année, l'utilisation des fonds doit suivre les principes ci-après :

Par ailleurs, en dehors des activités administratives habituelles de la Direction et de ses services décentralisés, il faut accentuer les efforts sur la sensibilisation des opérateurs à s'orienter davantage vers l'exploitation des ressources halieutiques sous exploitées et en visant la création de petites et moyennes entreprises (PME) et de petites et moyennes industries (PMI).

Enfin, la participation effective et active de tous les échelons hiérarchiques de la DPA dans la mise en place et le fonctionnement du système de collecte et de traitement des données statistiques sur la production halieutique est une des tâches les plus importantes à réaliser au cours de l'année 1989.


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