Table des matières Page suivante


I. RESUME DES CONSTATATIONS ET RECOMMANDATIONS

Mission d'évaluation PNUD/FAO/MALI24 Février au 25 Mars 1992

A - CONSTATATIONS:

Générales:

1- La mission a constaté qu'il y avait beaucoup d'avancement dans les activités du projet durant ces derniers 18 mois.

2- Le projet doit élargir son approche et l'orientation des activités piscicoles. Il ne doit pas se limiter à la pisciculture villageoise d'autoconsommation, il convient donc, de promouvoir la capture, le stockage et le conditionnement des alevins présents dans les eaux libres, principalement le silure. Le projet piscicole, doit mettre davantage d'effort dans l'aménagement des emprunts de terrassement et des canaux dans les périmètres irrigués et des mares villageoises ainsi que les bras morts du fleuve.

L'empoissonnement de ces plans d'eau se fera à l'aide d'alevins récupérés dans la nature au moment du retrait des eaux. Cette activité ouvre une possibilité au travers du pays, de commercialisation de ces alevins au niveau des mares villageoises, entretenues par les excédents de pompage solaire.

3- Le retard accusé dans l'approbation de la révision budgétaire a bouleversé l'exécution des travaux, des cours de formation, et la production d'alevins. Les événements survenus en Mars 1991 ont provoqué une période de flottement d'au moins un mois.

Installations:

4- Les améliorations et constructions prévues au niveau des stations piscicoles de Sélingué et Kourouma sont achevées. Au Centre Piscicole National de Molodo, les bâtiments sont achevés et il ne reste que la finition des étangs. Il n'y a cependant pas de logements d'astreinte au niveau des deux stations de Molodo et Kourouma.

Approvisionnement en alevins:

5- La capture des alevins sauvages de silures a bien réussie comme début de cette experience. Néanmoins, la production d'alevins de Tilapia nilotica n'a pas encore atteint la capacité des stations et les besoins des pisciculteurs.

6- Le contenu du rapport du consultant sur la capture, le conditionnement, et le transport des alevins sauvages n'est pas conforme aux termes de référence pourtant clairs et pertinents.

Formation:

7- Le programme de formation des cadres à l'étranger est pratiquement achevé. Les cours de formation et cours de recyclage locaux sont en cours d'exécution. Il reste pour ceux qui sont formés d'appliquer et de modifier leur connaissance obtenue.

8- Les activités de vulgarisation se déroulant bien, il y a plus d'étangs qu'auparavant. La mise en valeur piscicole d'emprunts de terrassement est en expansion dans les zones irriguées et l'utilisation des eaux de trop plein des pompes solaires commence à prendre de l'ampleur.

Personnel:

9- Les services des Volontaires des Nations Unies à Molodo et Sélingué sont bien appréciés. La gestion du projet est faite par le CTP en étroite collaboration avec le Directeur National du Projet.

Autres activités:

10- Les activités de rizi-pisciculture sont hors de portées du projet et devraient être confiées aux organismes chargés de la recherche sur la riziculture.

11- L'élaboration d'un plan directeur de développement piscicole national doit attendre la fin du projet lorsqu'un nombre suffisant de données fiables et pertinentes seront disponibles.

12- La collaboration avec d'autres structures de formation dont le CFPF-Tabakoro a bien commencé et doit se renforcer. La coordination avec les autres organismes de développement dont le AFVP et OERHN est d'un bon niveau.

13- Les aménagements piscicoles de mares réalisés par les populations péri-urbaines de Bamako sont encourageants. La pisciculture et l'aménagement piscicole des mares font de plus en plus l'objet d'un intérêt communautaire et individuel dans plusieurs régions du pays.

Volet pêche:

14- La mission confirme le besoin et l'intérêt exprimé par la structure responsable de la pêche pour la conception et la mise en oeuvre d'un projet à part entière sur le réhabilitation et l'aménagement de la pêche dans le Delta Central du Niger.

Projet FED:

15- Il existe un potentiel d'expansion de la pisciculture dans les villages isolés ayant bénéficié de pompes solaires installées à travers les programmes FED, ONG et d'Agences de développement.

Perennité:

La perennité des activités du projet dépend de l'engagement du Gouvernement surtout en ce qui concerne le financement des stations et l'activité de formation et de vulgarisation. Tout en gardant la technicité dans le personnel formé des Eaux & Forêts, le budget du Centre de Formation pourrait être inclu dans d'autres structures de Formation existantes (IER de Katibougou, CFPF de Tabakoro).

L'activité de collecte et distribution d'alevins, passera dans le domaine privé, une fois que les méthodes de stockage et de transport sont fiabilisées.

Au sujet l'opportunité d'une direction nationale du projet a suivre, la mission pense que l'option est un peu prématurée en ce qui concerne la gestion de Molodo et Kourouma. La mission pense que c'est au niveau de Sélingué que les conditions sont les meilleures pour le moment.

Conclusion:

16- Malgré les retards et divers problémes rencontrés, les réalisations faites par l'équipe du projet et ses collaborateurs externes constituent une bonne base du développement des activités futures.

B - RECOMMANDATIONS

Générales:

1- Compléter les étangs du centre de Molodo et construire les logements-résidences des responsables des stations de Molodo et Kourouma pour permettre des opérations plus efficaces. Chaque station doit avoir un panneau d'identification.

2- Accorder une plus grande priorité à la maîtrise technique de la collecte, du conditionnement et du transport des alevins notamment de silure.

3- Les membres de la revue tripartite doivent visiter régulièrement les stations pour apprécier sur le terrain les contraintes, encourager et faciliter le déroulement des activités du projet.

4- Promouvoir la mise en valeur des eaux libres des canaux et emprunts par l'introduction de cages, enclos ou au besoin leur empoissonnement direct.

5- La mission recommande que le projet développe une approche permettant de mobiliser et de responsabiliser le plus grand nombre de femmes et de favoriser l'émergence des initiatives privées.

AU PNUD:

1- D'accorder plus de flexibilité dans les procédures d'allocation/approbation budgétaire pour permettre l'installation complète du centre de pisciculture conformément aux accords de 1990 afin que des systèmes opérationnels puissent être effectivement installés pendant la durée du projet.

2- Procéder à des visites de suivi plus fréquentes sur les sites du Projet pour assurer une meilleure appréciation des contraintes opérationnelles.

3- Permettre la construction de deux logements d'astreinte pour les deux (2) responsables techniques des deux (2) stations afin de garantir la surveillance technique permanente indispensable à cette étape de démarrage.

4- Approuver rapidement le projet de réhabilitation et aménagement des pêches et accorder son financement afin que la complémentarité de l'expertise soit opportune vis-à-vis de la pisciculture et de la pêche de capture.

5- Faciliter la coordination avec d'autres projets impliqués dans l'utilisation multiple de l'eau avec empoissonnement (PAM, FED, ODIK, ETC…)

6- D'accorder le financement pour la continuation du projet jusqu' à la fin de l'année 1995.

A LA FAO:

1- Assurer un appui administratif et logistique permettant au personnel technique international de mettre à plein temps leur compétence technique à la disposition du Projet.

2- Procéder au recrutement des consultants au compte du projet, et un suivi plus rigoureux de technicité pour la capture des alevins.

3- D'accorder plus d'appui technique et de fourniture de documentation sur la pisciculture (matériels audiovisuels, livres, brochures, etc…).

4- D'accorder un appui et des instructions techniques pour les VNU au siège de la FAO.

5- Formuler en rapport avec le Gouvernement du Mali dans les meilleurs délais du projet d'aménagement et de réhabilitation de la pêche dans le Delta Central du Niger afin que son implantation puisse être coordonnée avec le projet pisciculture.

6- Promouvoir la collaboration avec le Centre International de Recherche sur le Riz (IRRI) et tout autre organisme pour la mise en place de systèmes de rizipisciculture adaptés aux conditions locales du Mali.

AU GOUVERNEMENT DU MALI:

1- D'accorder une attention particulière à l'utilisation multiple des eaux impliquant leur empoissonnement en tenant compte de la contribution du poisson dans le contrôle des vecteurs de maladies et de ses avantages économiques et nutritifs.

2- Promouvoir autant que possible l'utilisation multiple de l'eau dans les projets présents et futurs.

3- Adresser au PAM une requête pour un appui dans la collecte, le transport d'alevins et l'empoissonnement à grande échelle dans les zones favorables (petits barrages en pays Dogon etc…).

4- Investir un budget specifique en vue d'assurer la pérennité des stations piscicoles et du centre national de formation de Molodo.

5- Examiner les possibilités de gestion par le personnel national de la station de Sélingué comme un volet du projet.

6- Prendre une décision dans les meilleures délais sur l'avenir de la station de San avant que les infrastructures commencent à se dégrader, en tenant compte de la possibilité éventuelle de détacher un spécialiste des Eaux & Forêts pour sa gestion future.

Remarque terminale:

Les constatations et recommandations présentées ci-dessus ont été présentées séparement au PNUD et aux Eaux & Forêts, en l'absence d'une revue tripartite programmée.

La mission exprime son inqiétude de ne pas pouvoir présenter ses constatations et recommandations comme prévu en page 6 des termes de référence.


Début de page Page suivante