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Annex: 11

ADCOM/3(86): 6

VOYAGE DES STAGIAIRES ET DU PERSONNEL D'ARAC
AU KENYA, EN COTE D'IVOIRE ET AU CAMEROUN
POUR ETUDIER LES ACTIVITES D'AQUACULTURE

Un programme unique organisé pour le sixième cours de formation pour aquaculteurs de niveau supérieur au Centre Régional Africain d'Aquaculture (ARAC) a permis aux trente stagiaires (29 de différent pays africains anglophones et francophones et un d'Haiti) de faire un voyage d'étude de 10 jours (17 – 27 Septembre 1986) et d'apprendre différentes techniques appliquées en Afrique de l'Ouest et de l'Est. Les stagiaires étaient divisés en quatre groupes, chaque groupe guidé par un expert FAO/PNUD et un expert national (N.I.OiMR). Un groupe a visité le Kénya, un autre le Cameroun et deux la Côte d'Ivoire - l'un étudiant l'aquaculture continentale, l'autre l'aquaculture côtière. Les 10 jours de voyage d'étude hors du Nigéria ont aidé les stagiaires et le personnel d'ARAC de voir et de passer en revue les autres activités nationales en aquaculture.

Une partie des dépenses encourues lors du voyage d'étude fut financée par les bourses accordées à ARAC par les différents bailleurs de fond et le reste par ARAC à travers son budget revisé selon les recommandations de la deuxième réunion du comité consultatif d'ARAC (1985) et l'ADCP/FAO à travers les fonds accordés par le PNUD.

KENYA

Le premier arrêt technique du groupe visitant le Kénya était à la ferme piscicole à Sagana, bien que tout le monde est passé d'abord par la direction des Pêches à Nairobi, où le directeur, Mr. Odero et le personnel (y compris 12 anciens stagiaires d'ARAC les 2 au siège étant Philemon Otieno, 1980/81 et Karani Ayugu, 1985) avec l'assistance du Représentant de la FAO à Nairobi, ont établi un programme très intéressant et très instructif pour les quelques jours que le groupe avait à passer au Kénya. La ferme de Sagana, sous la direction de Charles Chege (ARAC 1985) fonctionnaire supérieur des pêches, fut une vision agréable avec sa ferme de 20 ha et ses 52 étangs sous la direction de 2 agents principaux de pêche, 8 fonctionnaires adjoints et 27 vedettes. Actuellement la ferme de Sagana a un programme actif en cours de production d'alevins de tilapia, de carpe commune et de black bass et de d'application des engrais organiques et minéraux et d'essais d'alimentation avec des sous produits locaux. L'approvisionnement en eau à la ferme se faisant grâce à un canal d'améner de l'eau à partir de la rivière Ragati, qui a été construit en 1948, et qui fonctionne toujours.

A Kiganjo, près du mont Kénya, à une altitude de 7000 pieds (2128 m) le groupe a visité une écloserie pour truite arc-en-ciel et pour la truite brune - les truites furent introduitent au Kenya en 1905 pour la pêche sportive principalement mais aujour'hui le département des pêches à Kiganjo a établi un programme populaire d'élevage de truite pour des pisciculteure privés - les alevins sont fournis par le gouvernement et les poissons produits dans les fermes d'eau courante se vendent à un bon prix (95 shillings/ kg comparé aux 15 shillings pour le tilapia).

Au projet de Mariculture (KEN/84/005) à Ngomeni (Malindi), le groupe a visité des étangs alimentés par la marée, où la salinité a soint parfois un niveau elevé due aux difficultés de vidange et mise sous eau. Ils ont assisté à la récolte d'un étang de 1.76 ha, empoissoné avec 72,000 individus de Penaeus indicus. La récolte (4 mois après l'empoissonnement) a rapporté environ 700 kg des crevettes dans l'étang fertilisé (bouse de vache et aux DAP). Le P. monodon étaiont peu nombreux, mais un nombre considérable de milkfish (Chanos chanos) de taille moyenne qui sont entrés par inadvertance dans l'étang, semble avoir enrichi la récolte. Pour les étudiants venant de l'Afrique de l'Ouest les poissons et les crustacés de la côte Est étaient nouveaux et divertissants. Le Directeur de projet FAO, Mr. Kongkeo, un biolegiste (VNU), Mr. Nickerson et Mr. B. Kavu (ARAC 1985), agent du service des pêches ont fait visité au groupe l'écloserie de crevettes qu'ils sont en train de construire.

Après Ngomeni, le groupe est parti à la ferme “Babbab” à Bamburi (Mombasa) - la ferme est en fait établi pour un programme de réclamation/conservation (d'une compagnie privé de ciment) sous la direction de Réne Haller et John Balarin. C'était une expérience d'une très grande importance où les étudiants ont pu voir l'eau des marais pompée (par des pompes à grande capacité et faible dénivellement), envoyée à travers des raceways et des bacs d'eau courantes. On y élève des tilapia jusqu'a taille (100 à 250 g) vendus pour la consommation locale et pour des cuisines de mess. L'eau usée est traitée par un système de filtrage biologique constitué d'herbes (couches de Pistia) et réutilisée. Les excréments et déchets d'alimentt (solides) sont collectés par un processus de sédimentation dans des basins et réutilisés comme engrais pour les exploitations. Cela fut une étude intéressante en aquaculture et son intérgration avec la nature.

La visite suivante fut celle faite à l'institut de la recherche des pêches marines du Kénya à Mombasa, où le groupe a étudié les techniques employées à l'écloserie d'Artemia établi avec l'assistance du gouvernement Belge. Plus tôt le groupe a vu la présence naturelle d'adultes et des cystes d'Artemia dans les cuvettes et canaux d'eau salée des ouvrages de Kensalt près de Ngomeni.

Le groupe s'est rendu ensuite à Kisumu, leur dernière étape, du voyage d'étude au Kénya. Le service de développement du Bassin du lac (LBDA) siège du projet FAO/PNUD (KEN/80/006) pour le developpement de l'élevage à petite échelle de poissons dans le Bassin du lac Victoria, projet financé par le Fond Belge pour la Survie, a developpé un programme très actif de vulgarisation de l'aquaculture. Ce programme fut expliqué aux stagiaires par le personnel (les experts FAO, François Vallet et Boyd Haight, et l'Aquaculture principal, Mathias Wafula, ARAC 1980/81). Les stagiaires ont également visité les 3 centres de Production d'alevins du Bassin du lac et aussi certaines fermes privées, où les étangs sont approvisionnés en alevins de tilapia par LBDA (assisté par les volontaires des Nations Unies René Herzet et Paul Vincke). Ces petits poissons sont élevés en même temps que d'autres explotations végetables et animales. Situation idéale où l'intérgration de l'aquaculture et de l'explotation de l'élevage de volailles est possible.

COTE D'IVOIRE

Le but de voyage d'otude en Côte devoire était de montrer aux stagiaires les différentes activités locales en aquaculture et de les familiariser avec l'aquaculture experimentale rurale et semi-commerciale. Pendant leur sejour en Côte d'Ivoire les stagiaires furent invité à participer à un seminaire sur la selection génètique du tilapia organisée par la CRO/ICLARM. Parmi les interlocuteurs, Dr. T. Gjedrem, directeur de la Recherche de l'Institut de la Recherche d'Aquaculture en As, Norvège, a donnée un séminaire sur les principes de la sêlection en génètique et I'amélioration par élevage sélectif et hybrides Dr. G. Hulata a fait un exposé sur leurs experiances d'élevage de tilapia. Des hybrides de Oreochromis aureus et O. niloticus ont été beaucoup employés, mais des techniques de renversement des sexes ont également été pratiqués. Le sexage manuel des tilapia n'est plus pratiquée en Israel. Dr. Pullin, lui, a présenté des diapositives sur l'élevage integré (Poissons et Canards) en Thaïlande et la production d'alevins de O. niloticus en arrièrecour dans des étangs à Saint Dominigue, Philippines.

Plusieurs fermes piscicoles gouvernementales et privés furent visitées. Parmi celles-ci 4 fermes gouvernementales du projet lagune, celle à Anna, Bingerville, Mopoyem et à Jacqueville. La ferme à Bingerville est spécialisée surtout en production/deraces ameliorés de tilapia par hybridation utilisant des stocks de O. niloticus, O. aumeus, O. hornorum et de O. mossambicus. Le but principale de la ferme à Mopoyem est la production d'alevins mâles de O. niloticus destinée à la vente aux pisciculteurs privés. La capacité de production annuelle atteint 250,000 de poissions de 30 à 40 g et est produit en bacs et étangs. L'aire totale des étangs est de 3,5000 m2. La ferme à Jacqueville est destinée à la production commerciale d'alevins de Chmysichthys nigrodigitatus utilisant la technique du CRO/ORSTOM, ces alevins sont destinés aux éleveurs en enclos. En attendant l'établissement de leur propre stock de géniteurs ils élevent du frai de la ferme Layo jusqu'à taille d'alevin. La ferme piscicole expérimentale du CRO/ORSTOM à Layo, près de Dabou a principalement 4 programmes de recherches en cours notamment la production de frai et d'alevins de C. nigrodigitatus y compris la reproduction semi naturelle et l'élevage en enclos jusqu'à une taille commerciale, l'élevage et la production d'alevins Heterobranchus longifilis, l'étude de la biologie du Trachinotus teraia pour determiner son potentiel pour l'aquacu ture et l'élevage en enclos et en cage du T. guineensis et du S. melanotheron. La production annuelle d'alevins de C. nigrodigitatus a atteint 2.5 millions de poissons en 1985.

Les étudiants ont passé le reste du temps à visiter des pisciculteurs privés et des fermes gouvernementales attachées au projet de développement de pisciculture rurale FAO/PNUD. Mamadou Diarra, (ARAC 1980/81) est directeur national de ce projet et Mabea Blimi (ARAC 1984) est chargé de l'évaluation et de l'assistance financière aux pisciculteurs ruraux. A ce point les stagiaires furent divisés en 2 groupes l'un visitant Daloa et les fermes aux alentours l'autre groupe se rendant à Bouaké et à Korhogo. Les stagiaires visiterent differents types de fermes au niveau subsistence, des fermes semi-commerciales et des étangs scalaires ou sur base cooperative. Le O. niloticus est actuellement la seule espèce utilisée pour l'élevage de poissons dans les endroits ruraux. Au niveau semi-commerciale, les mâles sexés manuellement de 30 à 40 g sont empomssonnés à une densité de 2/m2. Les poissons sont nourris le plus souvent avec une farine à base de son de riz (70%), tourteau du coton (20%) et farine de poisson (10%). La production nette varie entre 5 et 10 tonnes/ha/an. Au niveau subsistence, des alevins sexes mélangés de 10 g sont empoissonnés a raison de 2 poissons au metre carré (2/m2) et la production varie entre 2 et 7 tonnes/ha/an selon l'intensité de la gestion. L'introduction d'une deuxième espèce de poisson, le poisson chat Clarias gariepinus est en considération. A cet effet une écloserie est en construction à la ferme piscicole de Loka près de Bouaké.

Les stagiaires et le personnel furent également invités par le Ministre de la production Animale qui leur souhaîta la bien venue en Côte d'Ivoire et leur a expliqué la politique de son département en ce qui concerne l'élevage du poissons. Le Conseiller Technique du Ministre a expliqué en détails les differents projet en aquaculture en Côte d'Ivoire.

CAMEROUN

Le groupe de stagiaires qui est parti pour le Cameroun a visité le Centre National d'Aquaculture et l'Institut de Recherche Zootechnique à Foumban, la Station Piscicole de Kubomé, Mbwengwi, la Ferme Piscicole de Bamessing, Bamenda; la Station IZR de Limbe et autres activités de pêches à Douala. Toutes les stations d'eau douce visitées pratique une aquaculture intrègrée, utilisant des poulets/porcs/lapins. Dans la plus part des cas, les enclos d'élevage utilisés pour garder les animaux ont été construit au dessus des étangs mêmes, mais dans certains cas les animaux sont gardés dans des batiments séparés et le fumier ramassé périodiquement. Lorsque c'est possible. les étangs sont empoissonnés avec un mélange de tilapia, de Clarias et de corpes communes dans les proportions restives de 2,1 et 0,2 par m2. Les poulets (à chair ou pendeuses) sont placés à raison d'un par 50 m2, mais aucune proportion standard de porcs ou de Lapin est utilisé. Le groupe a discuté avec le personnel locale (Gabriel Atemnkeng (ARAC 1985) présentement le Directeur de la station à Foumban) des differents problèmes liés au développement de l'aquaculture. Une insuffisance dans l'approvisionnement de frai de carpe et de poissons chats fut noté. Cependant, dans tous les centres regionaux de production de frai (Foumban, Bamessing, Kuboré etc) utilisant l'eau courante, des bouteilles de Zug, des bacs en fibre de verre etc ont été recement construits et vont être operationnels sous peu ce qui va permettre la reproduction artificielle des carpes et de Clarias. Le groupe tout entier a bénéficié dans large mesure du voyage d'étude particulièrement des visites dans les fermes d'élevage intègré.

Les stagiaires sont rentrés à Port Harcourt avec une nouvelle et grande experience en aquaculture pour entamer la phase finale surchargée de leur programme de formation à l'ARAC.


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