1. Le développement de la culture associée riz-crevettes se base sur des connaissances profondes dans le domaine de la biologie. Dans les pays différents, les principes sont les mêmes mais les conditions locales varient. Les recherches systématiques, les connaissances techniques, la politique du pays, l'ambition et l'attitude des paysans réclament d'être appréciées à leur juste valeur. Ceux-ci sont déterminants pour la vitesse de développement du projet. Pour les pays en voie de développement, l'expérience indique que tout devient possible, mais tout ne devient pas possible en même temps. Sa réalisation nous demande de la passion, de la persévérance et du dévouement dans le travail.
2. On est en train de construire des barrages anti-sel dans les régions de bolanhas. Aprés la construction une divergence du systéme biologique, écologique, chimique, pédologique… sera exposée, soit:
Derriére les barrages, l'eau devriendra de plus en plus douce, la nappe d'eau pendant la saison séche s'abaisse, le sol devient plus sec, l'aération est plus grande si les digues de ceinture sont bien soutenues et l'eau saumâtre ne rentre plus. La pénétration des juvéniles, post-larves sera bloquée. - La fourniture des semences naturelles deviendra insignifiante. Les crevettes de la famille Penaeidae ne peuvent se tenir bien dans ces conditions d'eau douce, comme le diagramme de l'annexe 5, qui donne une idée générale de la distribution des espéces de crevettes selon la salinité de l'eau, nous indique. Mais au contraire, on peut élever des espéces de crevettes d'eau douce de la famille palaemonidae, par exemple Macrobranchium rosenbergii, les poissons résistants au sol sulfate-acide comme Trichogaster pectoralis, Ctenopharyngodon idelus, Cyprinus carpio, Labeo etc…, cultures qui sont appliquées traditionellement au Vietnam.
Devant les barrages anti-sel, le terrain retient ses propriétés de mangrove avec les avantages déja mentionnées dans la présentation. La superficie estimée d'aprés les cartes de sol (annexe 2) est à peu prés 435.000 hectares (riziéres sur sol de mangroves, mangroves, mangroves et tannes) en Guinée-Bissau. Si l'on utilise seulement un dixiéme pour l'élevage des crevettes, on pourra gagner au moins 3.000 tonnes par an (à la moyenne de 50 kg/hectare).
Au moment que l'élevage extensive sera popularisé, on commencera à étudier et appliquer la méthode de culture sémi-intensive qui nous donne plus de rendement.
3. Aux mois de novembre. et décembre 1986, selon nos observations dans les endroits différents de Tombali, nous pouvions déterminer l'existance des crevettes roses récoltés dans les riviéres et rizières nouvellement crées, avec des tailles de 2,1-3,1 cm (30%), de 4,4-6,7 cm (60%) et 11,1-11,6 cm (10%). Toutes les crevettes citées ci-dessus appartiennent à la famille des Penaeidae, l'espèce Penaeus (Farfantepenaeus) notialis Perez-Farfante, 1967 (Penaeus (Melicertus) duorarum Burkenroad, 1939, Penaeus brasiliensis Latreille, 1917). On les trouve aussi à Bissau et Cancine.
Selon les deux documents de la FAO que nous avons reçus, on ne rencontre que deux espèces en Guinée-Bissau: P. duorarum et P. Kerathurus. Le nombre d'espéces n'est donc pas si nombreux qu'au Vietnam (8 espéces)
4. Comme nous n'étions pas en mesure de déterminer la période de l'année avec la présence maximale de juvéniles et de post-larves dans l'eau, il se peut que la récolte dans le pilot de démonstration à Cantone n'atteint pas sa valeur maximale. La détermination de cette période de présence maximale se fait par deux méthodes combinées: L'une est un essai de 5 ou 6 variantes (5 ou 6 bassins): la premiére variante donne des résultats pour l'entrée de l'eau saumâtre dans les mois de janvier, mai, septembre. La deuxiéme, pour les mois de février, juin, octobre, la troisiéme pour les mois de mars, juillet, novembre, la quatriéme pour les mois d'avril, août, décembre (3 mois d'élevage); la cinquième pour les mois de janvier et juillet (6 mois d'élevage). L'autre est d'observer dans deux ou trois endroits choisis, tous les mois avec des échantillons capturés dans l'eau. Ceux-ci donneront un ensemble dans la vulgarisation.
5. Le pilot de démonstration à Cantone n'est qu'un exemple d'élevage traditionnel de Vietnam que l'on peut populariser pour les pays en voie de développement, mais le résultat de cette expérience (entrée d'eau saumâtre au mois de janvier) dépend encore de l'abondance de juvéniles et post-larves, de la nourriture, la protection ultérieure et la gestion de Pescarte.
6. L'élevage rotative riz-crevettes ou associé, devra être étudié en 1987. On pourra le réaliser à la saison pluvieuse à Cantone et à Caboxanque. Il faudra donc procurer le pH-métre, le réfractométre, le conductimétre pour étudier sur place et surtout, réserver un terrain, des homologues concernés … pour cette réalisation.
7. Pour continuer le travail en général il faut donc tenir compte des problemes suivants:
8. La science et technique de la riziculture dans les terrains salins associées avec la culture de crevettes tiennent la moitié de l'étude de ce projet: la dynamique du sol, la sélection des variétés, l'application d'engrais, la modification des techniques culturelles etc… sont des problèmes de base qui l'on doit étudier systématiquement pour arriver à l'objectif du projet. L'annexe 3 propose des essais de premiers pas dans l'année prochaine (1987). Il faudra donc la mettre à sa juste disposition.