REPUBLIQUE UNIE DU CAMEROUN
Geographie physique et humaine
Limites du CAMEROUN (voir carte)
La République unie du CAMEROUN a une superficie de 475 000 km2. De façon très sommaire, le CAMEROUN est un pays relativement vaste présentant une diversité écologique et culturelle -
Relief varié : Sud-ouest, ouest et Nord-ouest, montagneux
Sud-ouest : Mont CAMEROUN 4 070 m
Ouest : Le plus haut sommet fait environ I 800 m d'altitude.
Climat : Chaud et froid a l'ouest, montagneux, chaud et humide au sud et a l'est, chaud et sec au nord.
Végétation : 2 types : forêts au sud, savane au nord.
Hydrographie : Le CAMEROUN est un pays suffisamment arrosé. On
peut déjà citer le lac Tchad, le Logone et le
Chari
(nous en reparlerons dans le chapitre sur la
pêche)
Sur le plan humain : il ya une diversité d'ethnies.
population
Au plan culturel
Le CAMEROUN occidental est anglophone
Le CaMEROUN oriental est francophone
Autrefois le CAMEROUN était une fédération
Maintenant c'est la République unie du CAMEROUN. Le bilinguisme est institué
dans les établissements scolaires.
Voie de communications
La compagnie aérienne nationale CAMEROUN Airlines dessest pratiquement toutes les régions.
Politique du Gouvernement : Unité, Nationale, Paix, Développement.
N.B. : Il ne s'agit pas pour nous de faire un organigramme exhaustif de cee deux Ministères.
Nous voulons simplement montrer la tutelle des services pêches et Pisciculture en République unie du CAMEROUN -
Le service central (YAOUNDE) de pisciculture comprend :
En provinces
1952–1959 : | Développement spectaculaire de la pisciculture familiale mais la biologie des espèces a elever et les techniques de pisciculture etaient précaires. | |
1959–1966 : | Declin de la pisciculture | |
1967–1972 : | Projet Régional regroupant les quatre pays de l'Afrique Centrale Avec l'assistance du PNUD/FAO | |
Objectifs : | Former du personnel d'encadrement Faire des recherches pour améliorer les techniques piscicoles. | |
1973–1976 : | Projet National pour le Développement de la Pisciculture avec l'assistance du PNUD/FAO |
Les obstacles majeurs au développement de la pisciculture que le Gouvernement camerounais avait relevés et que le Projet devait envoyer sont :
Les résultats et conclusions finales du projet font apparaître
1974 : Decret No 74/935 du I5 Novembre 1974 portant application des dispositions de l'ordonnance No 73/I8 du 22 Mai 1973 creant un Fond National Forestier et piscicole (F.N.F.P.)
Le Fonds National Forestier et Piscicole
C'est le service de la Pisciculture du Fonds National Forestier et Piscicole qui a pris la relève du Projet PNUD/FAO. Mais il faut noter l'appui incontestable des volontaires du corps de la Paix americain.
POLITIQUE DU FONDS NATIONAL FORESTIER ET PISCICOLE
Le Fonds National Forestier et Piscicole est un organisme para public à autonomie financière jouissant de la personnalité morale et juridique.
FINANCEMENT
Le budget est constitué par
Le budget est global. Il n'y a pas de part spécialement affectée à la pisciculture. Les investissements, l'équipement, le fonctionnement y compris les salaires et indemnités sont pris en charge par le F.N.F.P
Le budget de 1979 est d'environ 1 millards de francs C.F.A
Les raisons qui ont presidé à la creation du F.N.F.P
Elles sont multiples mais essentiellement
La promotion de la pisciculture qui avait périclite et dont le PNUD/FAO n'a pu apporter l'espoir attendu.
3.3.1 - Service Central (YAOUNDE)
1 Chef de service
1 Chef de service adjoint
1 Comptable - matière
1 Secretaire.
3.3.2 - Service extérieurs (Provinces)
Des stations piscicoles
Des centres d'alevinage
Le Centre National de Formation Piscicole du MELAP à FOUMBAN
Le Chef de service de la pisciculture
Outre ses fonctions administratives, il conçoit la politique de la pisciculture, organise et assure la coordination entre les services exterieurs.
Il effectue également des recherches à la station piscicole de YAOUNDE, siège du Fonds National Forestier et Piscicole.
Le Centre National de Formation Piscicole de FOUMBAN
Ce Centre a été mis en place par l'administration coloniale (les français) puis repris et répris et réaménagé par la FAO.
Il comporte 52 étangs répartis en :
Ce centre assure la formation de moniteurs piscicoles c'est surtout le corps de la paix américain qui constitue le personnel enseignant. Le niveau de recrutement minimum est le C E P E.
Il n'y a pas de concours organisé pour le moment. Les candidats sont choisis suivant les nécéssités de chaque région après simple consultation des dossiers. L'utilisation de langue locale est primordiale.
La formation a démarré en 1976. Durée d'étude : 6 mois
Pendant la formation, chaque élève-moniteur perçoit une bourse de 12 000 F par mois dans laquelle on soustrait 5 000 F pour les frais de nourriture et de loyer.
A leur sortie, les moniteurs sont mis à la disposition du Fonds National Forestier et piscicole et sont assimilés à des manoeuvres de 4e catégorie dans la convention collective camerounaise avec un salaire brut de 25 000 F/mois.
Des crédits sont consentis aux moniteurs pour l'acquisition d'une moto. Tous les mois, une some de 4 000 F est attribuée à chaque moniteur pour l'entretien de sa moto. Il bénéficie également d'une dotation de 25 l d'essence.
Les Responsables de la pisciculture assurent que les moniteurs formés leur donnent actuellement satisfaction.
PERSONNEL DU CENTRE DE FOUMBAN
2 Chauffeurs
1 Mécanicien
3 Volontaires du corps de la paix américain assurant la
formation
2 Moniteurs
15 Manoeuvres.
La durée d'étude de 6 mois correspond à un cycle d'élevage de Tilapia nil tica en étang. Chaque élève a ainsi à sa disposition un étang qu'il exploite lui-même ceci est un aspect de travaux pratiques notés. En T.P vulgarisation, chacun construit également au moins un étang jusqu'à la fin de sa formation.
STATIONS PISCICOLES ET CENTRE D'ALEVINAGE
Selon l'adjoint au Chef de service pisciculture, on dénombre actuellement envirion 32 stations piscicoles fonctionnelles disséminés à travers le CAMEROUN. Ces stations sont des centres multiplicateurs d'alevins. Mais on y fait parfois un peu de recherche appliquée. C'est le cas de la station de Ku-Bome département de M'BENGWI, province du Nord-Ouest, Chef lieu BAMENDA.
Les Chefs de stations sont actuellement des moniteurs. C'est un poste de responsabilité importante qui requiert aux postulants des connaissances techniques suffisantes. Ce qui n'est pas le cas actuellement car il faut reconnaître que les moniteurs sont limités même s'ils sont animés d'une bonne volonté. C'est pourquoi la gestion des stations est confiée à des moniteurs d'un niveau plus élevé lorsqu'il en existe.
Ainsi les deux plus grandes stations du Nord-Ouest que j'ai eu l'honneur de visiter sont dirigées l'une par un bâchelier ayant suivi une formation piscicole à BENGWI autrefois centre de formation piscicole de l'ex-CAMEROUN Occidental anglophone, et l'autre par une jeune femme de 28 ans qui attendait les résultats du baccalauréat 1979 et ayant suivi la même filière.
Ces deux stations sont très belles parce que conduites par de jeunes gens responsables ayant la vocation piscicole, et particulièrement dynamiques. Ces stations semblent davantage spécialisées dans la reproduction de la carpe (cas de la station de BAMBUI, département du Mezam, province du NW), mais un peu de Tilapia nilotica.
C'est dans la province du Nord-Ouest que la pisciculture s'est le plus développé, mais les pisciculteurs ont une préférence pour l'élevage de la carpe.
Dans mon exposé, je parlerai brièvement de la station de BAMBUI et plus longuement de la station de Ku-Bome
LA STATION DE BAMBUI
C'est une petite station de 4 étangs d'environ 8 ares chacun créée par les Français avant l'indépendance du CAMEROUN. 16 petits barsins sont venus s'y ajouter à l'initiative propre du Chef de station qui est une jeune femme.
Cette station a pour vocation première la reproduction naturelle de la carpe. Pour 1979 elle a produit et distribué 14 000 alevins de carpe aux pisciculteurs privés. Le personnel de la station de BAMBUI est composé de 20 personnes dont le Chef de station, un moniteur, une secrétaire, un chauffeur, un technologiste de pêche, un gardion et des manoeuvres plus ou moins spécialisé La station n'est séparée de la ville que de 200 à 500 m. Comme bâtiment il n'y a qu'un magasin et un petit bureau. Véhicule : une Land Rover en panne.
LA STATION DE KU-BOME (voir schéma d'ensemble)
DATE DE CONSTRUCTION : 1973 par deux américains et deux camerounais
(l'actuel Chef de station et son assistant)
FINANCEMENT :
SUPERFICIE : 4,5 ha
NOMBRE D'ETANGS : 32 étangs en dérivation
EFFECTIF PERSONNEL : 29
1 Chef de station
1 Assistant au chef de station
2 Moniteurs piscicoles (dont une jeune femme)
1 Dactylo
1 Secouriste
2 Maçons
1 Menuisier
1 Magasinier
1 Gardien
Des Manoeuvres
BATIMENTS
FONCTION DES ETANGS
ESPECES DE POISSONS ELEVES
Ici on pratique la reproduction artificielle de clarias par injection d'hormone. En annexe du rapport, je parlerai de la technique de reproduction naturelle de la carpe telle qu'elle se pratique à la station de Ku-Bome.
EQUIPEMENT
REMARQUE INTERESSANTE
Monsieur MOKA, Adjoint au Chef de station est un fonctionnaire retraité ayant une grande connaissance pratique en construction d'étangs et dans la conduite même de la pisciculture. C'est en raison de sa longue expérience qu'il a été réengagé par le Fonds National Forestier et Piscicole. Ce vieux que j'ai personnellement vu et bavardé avec lui est un homme encore solide qui continue à rendre d'utiles services à son pays.
By Tikum George
Au sens large, ce terme regroupe la pêche maritime et la pêche continentale.
Sous la tutelle du Ministère de l'Elevage et des Industries Animales est représentée à DOUALA par une Direction Centrale et 3 services :
Ce dernier service ne s'occupe pour le moment que de la documentation.
4.1.1 - La pêche Maritime Industrielle
C'est l'oeuvre de 6 petites sociétés disposant de 3 à 12 chalutiers chacune.
Elle se pratique dans les eaux camerounaises et nigérianes sans accord tacite entre ces 2 pays.
PRODUCTION : 20 000 t/an répartir ainsi qu'il suit :
Le poisson est entièrement consommé sur place tandis que les crevettes sont exportées aux ETATS-UNIES, EUROPE et JAPON.
Les unités de pêche industrielle sont tenue d'exercer leurs activités à partir de 3 km de la côte. La zône de démarcation inférieure ou égale à 3 km est réservée à la pêche maritime artisanale.
4.1.2 - La Pêche Maritime Artisanale
Production : 35 000 t/an composés surtout d'Etmalos et de crevettes fumés et séchés.
Il existe actuellement une caisse de développement de la pêche maritime artisanale qui vient en aide aux artisans en leur accordant des prêts pour l'acquisition d'un moteur hors-bord, 2 filets et 1 pirogue à rembourser en 2 ans.
Cette aide vise à améliorer les conditions de travail des pêcheurs augmenter la rentabilité de la pêche.
Source financières de la caisse
Elle proviennent
taxe de : - 1 F/kg de poisson pêché
- 2 F/kg de crevettes pêchés.
La moitié du montant de ces taxes est déversé au trésor public et l'autre à la caisse de développement de la pêche maritime artisanale.
Le crédit n'est octroyé qu'à des équipes de 5 pêcheurs.
Le Gouvernement camerounais élabore conjointement avec le Gouvernement canadien un projet de mise en place d'une nouvelle caisse pour substituer la caisse actuelle.
La pêche maritime artisanale se pratique surtout dans les régions enclavées d'accès très difficile.
Au cours des 3 dernières années, le Gouvernement camerounais importe chaque année 11 000 t de poissons congelés. Ce chiffre atteindra 13 000 t en 1979.
La Direction des pêches maritimes à DOUALA assure actuellement la formation de moniteurs de pêche en 3 mois durant lesquels on les initie au vocabulaire de la pêche, à la systématique de poisson et aux opérations sanitaires.
Structure organisationnelle : un bureau unique dans l'appartement représentant la Direction des Eaux et Forêts.
Pesonnel : Il est réduit à 1 seul agent assurant les fonctions de Chef du Bureau de pêche sans moyen de déplacement ni crédit.
Comme nous le constatons, la pêche continentale n'est pas du tout organisée au CAMEROUN.
Le problème crucial est la pénurie de cadres spécialisés en pêche. Il est à noter que les agents des Eaux et Forêts sont de formation forestière pure et n'ont aucun engouement pour la pêche et la pisciculture. Cette situation est aggravée par le manque de structure de formation de cette discipline.
Pourtant le pays récèle beaucoup de dispositions naturelles favorables au développement de la pêche continentale. Il y a deux ethnies de pêcheurs : les KOTOKO et les MASSAS, des plans d'eau suffisants grâce à un réseau hydrographique important comme le lac Tchad, les bassins du Logone et du Chari, le Bénoué, le Sanaga et le Nyong, à l'Ouest Diagne et Magno, le Voli (littoral), au Sud le Thème, au Sud-Est la Sanga et le Goko qui sont les affluents du fleuve Congo. A tout cela il faut ajouter les lacs du barrage tels : le lac de Bamingin (25 000 ha) le lac de M'BAKAO, pouss : 24 500 ha et le lac de barrage de Lagdo en construction par les chinois et qui sera la plus importante retenue d'eau du CAMEROUN.
La pêche est donc anarchique au CAMEROUN. Il y a eu une tentative d'établissement de statistiques de pêche sur lac Tchad mais le projet a avorté. Il en est de même de quelques prévisions dans le plan quinquenal qui n'ont pu être réalisées.
Qu'apportera la nouvelle organisation des activités piscicoles issue du Décret Présidentiel du 17 Mai 1979 ? En tout cas, clest là que réside l'espoir du Chef de Bureau de pêche.
Comme nous venons de le voir tout au long de l'exposé, de nombreuses difficultés contrarient encore le développement de la pêche et de la pisciculture au CAMEROUN.
VULGARISATION
La pisciculture ici reste encore de type familial à caractère rudimentaire. Le poids d'alevins vendus aux pisciculteurs particuliers varie de 8 à 10 g. On ne pratique pas de sexage dans l'élevage de Tilapia nilotica qui possède déjà une grande faculté reproductrice et il n'y a pas non plus de prédateurs associés à cet élevage.
Le nourrissage se réduit généralement à la seule fertilisation organique au compost (herbe ou parfois divers aliments avariés) le rendement est donc faible, en moyenne 1 200 kg/ha/an.
En milieu rural, on recommande aux paysans motivés par la pisciculture de construire au moins 3 étangs de 300 m2 chacun.
La satisfaction que l'on peut tirer est que la pisciculture a fini par devenir une réalité au CAMEROUN. Elle est à la portée de tous. Là réside le succès de la vulgarisation. La motivation de la population pour la pisciculture est devenue si grande que les centres d'alevinage n'arrivent pas souvent à satisfaire à la forte demande. (Cas des alevins de carpe dans la province du Nord-Ouest)
Je rappelle que les alevins sont vendus
Alevin tilapia nilotica | : 1 F/pièce | 7 à 10 g |
Alevin de carpe | : 25 F/pièce | " " |
Alevin clarias | : 25 F/pièce | " " |
Il convient actuellement de donner une nouvelle orientation à la vulgarisation par le recyclage des agents d'encadrement de base pour l'application de techniques plus modernes à haut rendement.
Par exemple en pisciculture essentiellement
Toutefois, il y a des raisons d'augurer d'un bon avenir de la pisciculture:
Pendant que l'on dresse le bilan des activités piscicoles, l'attention des responsables de la pisciculture et de la pêche est brusquement détournée et polarisée à présent sur un évènement politique nouveau. Il s'agit du Décret Présidentiel No 79/184 du 17 Mai 1979 portant réorganisation du Ministère de l'élevage, des pêches et des Industries Animales où la pêche Continentale et la pisciculture y sont incluses.
Il est peut être encore trop tôt pour faire des réflexions, mais en attendant les textes d'application du décret, l'on est en droit de se poser des questions :
Le service de la pisciculture continuera t-elle à bénéficier de son autonomie financière comme au sein du Fonds National Forestier et piscicole ? ou bien
retombera t-elle dans la même lourdeur administrative qu'elle avait pourtant à juste titre réussi à échapper ?
En fait, quel sera l'avenir de la pisciculture et de la pêche Cameroun ?