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IIo PARTIE
LA PECHE ET LA PISCICULTURE EN CENTRAFRIQUE

EMPIRE CENTRAFRICAIN

Zones Piscicoles

CHAPITRE I -
LA PISCICULTURE

6.- PRESENTATION SOMMAIRE DE L'EMPIRE CENTRAFRICAIN

Le CENTRAFRIQUE est un vaste pays enclavé d'une superficie de 622 000 km2. BANGUI en est la capitale. Le français constitue la langue officielle. Mais il y a le Sango qui est une langue nationale véhiculant davantage dans tout le pays que le français. Il ne se pose donc pas de problèmes de communication, ce qui est un avantage appréciable en matière de vulgarisation.

C'est un pays de savanes particulièrement dans la partie nord. Au sud c'est la forêt où se développe l'exploitation forestière. Quelques plantations de coton, arachide café fournissent l'essentiel de l'exploitation

Le sous-sol renferme d'importants gisements de diamant.

Le relief est plus ou moins prononcé.

Le plus haut sommet est localisé dans la région de BOUAR à l'ouest à la frontière avec le CAMEROUN (1 420 m d'altitude). Au Nord-Est il y a le massif des Bongo (1 400 m d'altitude) vers la frontière avec le SOUDAN.

Tableau de pluviométrie comperative de 3 villes avec les mois les plus pluvieux (Année 1977)

PopulationVillesPluviométrie
mm/an
Mois les plus pluvieux
156 274 habitantsBambari1 200Août 2 057 mm
  40 120      "Bouar1 500Août 3 066 mm
346 700      "Bangui1 500Sept. 2 608 mm

7.- ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA PECHE ET DE LA PISCICULTURE

La Direction des Eaux, Pêches et Pisciculture a été créée en 1971.

C'est une Direction centrale (BANGUI)

Son personnel actuel est composé de

1 Directeur (Ingénieur)
1 Adjoint Technique (équivalant d'Assistant P.V.A. C.I)
2 Moniteurs piscicoles

Il n'y a pas de service extérieur

“La Direction des Eaux, Pêches et pisciculture, par manque de personnels techniques spécialisés et de moyens matériel est devenu un service administratif et bureaucratique qui n'a pratiquement aucune action sur le terrain.” (extrait mémoire de stage de Monsieur SAMSON LOKODIA, Elève du ler cycle de l'Ecole National d'Administration et de Magistrature à BANGUI).

La composition du personnel confirme cette affirmation. La Direction ne dispose même pas du moindre véhicule pour les tournées.

N.B. - L'organigramme ainsi présenté vise à faire ressortir les services et organisations qui oeuvrent pour le développement de la pisciculture, et à montrer les relations qui existent entre eux.

- Les relations du projet avec les autres services administratifs en commençant par le Ministère de tutelle se font par l'intermédiaire du Co-Directeur du projet.

8.- LES STADES D'EVOLUTION DE LA PISCICULTURE EN CENTRAFRIQUE

1952–1960

1967–1972 : Projet Régional regroupant 4 pays de l'Afrique Centrale.

1973–1975 : Projet CAF/72/002 Vulgarisation et Recherches

1975–1977 : Vulgarisation de la pisciculture phase 1

1977–1979 : Projet CAF/76/007 Vulgarisation de la pisciculture phase 2

Juillet 1979 : Vulgarisation de la pisciculture phase 3 en cours de préparation.

9.- LES ACTIVITES DU PROJET ACTUEL : PROJET CAF/76/007

Comme nous le constatons ci-dessus, le Projet CAF/76/007 est la suite d'une assistance des Nations-Unies devenue trop longue. Aussi, bénéficie-t-il d'un héritage relativement riche. (Nombreuses stations piscicoles existantes, équipées en bàtiments etc et toutes fonctionnelles.

De plus, ce projet à mon humble avis pourrait être intitulé Projet PNUD/ FAO/UNICEF/FENU

9.1 - L'UNICEF

(initiative propre de Monsieur VINCKE (à l'occasion d'une rencontre fortuite avec le Représentant Résident de l'UNICEF)

La présentation de la demande d'assistance à l'UNICEF a été faite en Novembre 1976 et le projet PNUD/FAO a commencé d'être bénéficiaire de cette assistance importante à la fin de 1977.

L'apport de l'UNICEF s'élève à environ 190 000 U.S.

L'assistance sert à former et soutenir 75 agents piscicoles (encadreurs piscicoles) en fournissant l'équipement pour le terrain avec vélos, balances et seaux.

Un lot important d'outils est mis ainsi à la disposition du projet : 5 Landrovers (dont 4 sont livrés), des pelles, pioches, brouettes, dames, sennes, matériel de laboratoire etc…

9.2 - LE FENU

(Fonds d'Equipement des Nations-Unies)

Au terme du projet PNUD/CAF/72/002 appelé phase I, le souci du Gouvernement centrafricain était de reconduire ce projet. C'est ainsi qu'il a été élaboré un projet ferme-pilote prévoyant la création d'une station de 10 ha d'étangs destinés uniquement à la commercialisation de poissons marchands. Le projet a été soumis à l'approbation du PNUD. Mais ayant présumé les gros moyens que nécessite l'exécution d'un tel projet et ne pouvant pas dégager seul ces moyens le PNUD à son tour a soumis le projet Ferme-pilote au FENU qui a accepté de financer sous réserve d'une modification des objectifs à atteindre.

En effet, une telle ferme, dans sa réalisation comme dans son exploitation ne touche pas directement la masse rurale. Le FENU est plutôt favorable à l'opération de vulgarisation de la pisciculture en milieu rural où seront construits 3 000 étangs d'un are environ et 30 petits barrages pour les éleveurs.

Ainsi a été signé l'accord de Don entre le Gouvernement centrafricain et le Fonds d'Equipement des Nations-Unies. C'est le projet CAF/76/C35 incorporé au projet CAF/72/002 qui à ce titre s'appellera projet CAF/72/002 phase 2 ou simplement projet CAF/76/007 “vulgarisation de la pisciculture”

(inf. Malétoungou et Doc. convention du projet CAF/76/C35)

9.3 - Structures du projet

- Direction du projetRésidence
• Directeur du projetBANGUI
• Co-DirecteurBANGUI
- Service de la vulgarisation 
• Expert en vulgarisationBANGUI-LANDJIA
- Service de la production 
• Expert associéBANGUI
- Formation 

Les deux Directeurs, les Experts, les Volontaires U.N quelques anciens Moniteurs piscicoles et manoeuvres spécialisés assurent la formation des moniteurs et encadreurs piscicoles.

Le service de la production: s'occupe de l'exploitation des stations piscicoles (production d'alevins, de poissons marchands, élévages associés, poissons-porcs et poissons-canards, recherche, vulgarisation)

Le projet CAF/76/007 compte 9 stations piscicoles dont

Ces dernières sont supervisées par les stations-mères.

A la tête de chaque station il y a un chef de station agent national adjoint technique ou moniteur piscicole, aidé dans sa tâche par un expatrié (expert associé ou volontaire U.N)

Dans les stations on y fait la production, la recherche et la vulgarisation

9.4 - Structure générale d'une station piscicole en CENTRAFRIQUE

Personnel

Bâtiment

Equipement

Matériel de pêche
Outils
Groupes électrogènes

Véhicule

Une Land-rover en général

9.5 - Cas particulier de la station de Landjia (BANGUI)

Personnel

Peronnel expatrié

1 expert Directeur du projet
1 expert en vulgarisation
1 expert associé chargé de l'exploitation des étangs (production, recherche sur l'alimentation, élevages associés)

Personnel national fonctionnaire

1 Co-Directeur du projet (Adjoint technique E et F)
1 Directeur National du centre piscicole (Adjoint technique)
1 chef de personnel (garde forestier)
4 moniteurs piscicoles
1 chef de documentation

Ouvriers

Il y a 62 employés à la Landjia y compris les manoeuvres.

1 secrétaire - comptable
3 chauffeurs
2 maçons
1 menuisier
1 mécanicien
1 planton (pour les courses)
1 porcher (responsable de la porcherie)
2 magasiniers
10 gardiens
2 filocheurs
1 préparateur de granulés (surtout pour les clarias)
2 surveillants de bassins et canaux
1 laboratin (manoeuvre spécialisé ayant rang de moniteur s'occupant surtout de la reproduction induite de clarias)
32 manoeuvres permanents

(Inf. E. DJIKARA)

Bâtiment

  • Bureaux : (voir croquis)
  • Atelier de menuiserie
  • Atelier de mécanique
  • Ensemble dortoir et Réfectoir
  • Ensemble cuisine, douche et WC
  • Résidence des expatriés
Pour les stagiaires

(Voir plan du centre piscicole national de la Landjia)

FIGURE 1
SUPERFICIES DES ETANGS (ARES)
SERIESUPERFICIESERIESUPERFICIESERIESUPERFICIE
B1  33,75A002,11L19,18
B2  28,621012,50L33,43
B3  31,21A13,80L41,80
B4  31,50A23,70L51,80
B5  33,25A34,30L61,80
B6  59,26A44,30L71,00
B7  72,06A54,50L81,00
B9  23,12A64,84L91,00
B10  22,00A73,82L101,00
  A84,00L115,81
GB140,00F12,00  
MBA1  40,78F22,00  
MBA2  58,56F32,00  
MBA3  35,37F42,00  
MBA4  62,55F52,00  
  F62,00  

RESUME-SUPERFICIE

Production - 672,02 ares
(séries B, GB, MBA)

Recherche - 77,69 ares
(séries A, L, F,)

TOTAL - 749,71 ares

FIGURE 1
CENTRE PISCICOLE NATIONAL DE LA LANDJIA BANGUI, EMPIRE CENTRAFRICAINE

CENTRE PISCICOLE NATIONAL DE LA LANDJIA BANJUI

Schema du bureau du Projet FAO CAF 76/007

9.6 - Les activités du personnel

Directeur projet, Co-Directeur, Directeur National, du centre piscicole, Chef du personnel, Secrétaire-Comptable, Expert en vulgarisation, Experts Associés Chefs de stations, Moniteurs piscicoles, Encadreurs piscicoles.

Fonctions des 2 Directeurs du projet

Les 2 Directeurs mènent des actions conjuguées dans:

Cependant, leurs responsabilités sont plus ou moins distinctes en matière de gestion financière. En effet, dans la consommation du budget, il faut distinguer 3 types de fonds:

(Recettes constituées par la vente d'alevins et de poissons marchands, de porcs et canards dans les stations piscicoles)

Directeur du projet

La gestion des fonds internationaux est uniquement sous la responsabilité entière du Directeur expatrié mais il discute préalablement avec le Co-Directeur sur l'achat éventuel et l'utilisation d'un matériel à long terme par exemple. A la limite, s'il n'y a pas d'entente entre les 2 responsables, cette consultation c'est d'exister.

Co-Directeur du projet

Les fonds du gouvernement sont uniquement sous la responsabilité du Co-Directeur qui est seul concerné s'il y a un contrôle d'Etat. Néanmoins toutes dépenses importantes se font après concertation des deux Directeurs.

GESTION DES RESSOURCES PROPRES DUES AU FONCTIONNEMENT DU PROJET (STATIONS)

Il y a Co-responsabilité de ces ressources. Les recettes sont sous double contrôle.

- A BANGUI l'argent ne peut sortir que si le chèque porte les deux signatures (Directeur et Co-Directeur)

- En province où les recettes sont mises en caisses (pas de banque) la sortie de l'argent se fait obligatoirement en présence de deux personnes responsables : le Chef de station et l'expatrié (volontaire U.N ou expert associé). En effet, par mesure dessécurité, l'un garde la caisse et l'autre la clef. Il faut donc nécessairement la présence des deux pour une action de retrait.

Dans les petites stations où il n'y a pas d'expatrié mais où les recettes ne sont pas importantes. C'est le Chef de station qui est seul responsable de sa caisse. Toutefois cette station est contrôlée par la station-mère (le national et l'expatrié).

N.B : En général toutes les dépenses d'investissement sont prises en charge par le PNUD, l'UNICEF ou le FENU et les dépenses de fonctionnement par la contrepartie centrafricaine. Mais dans l'état actuel des choses, exception faite du salaire des fonctionnaires affectés au projet, toutes les dépenses sont supportées par les fonds internationaux et un tout petit peu par les ressources propres dues au fonctionnement des stations piscicoles

(Sources d'information : Messieurs PETIT-JEAN et E. DJIKARA respectivement Directeur et Co-Directeur du projet CAF/76/007.

Le chef du personnel

Il joue parfois le rôle de chef d'équipe de la station de la Landjia. Il fait l'appel tous les matins, distribue les travaux aussi bien aux manoeuvres qu'aux ouvriers spécialisés.

Il surveille également les manoeuvres.

C'est lui qui tient la feuille d'attachement dont le pointage commence toujours le 22 du mois jusqu'au 21 du mois prochain.

Par exemple la feuille d'attachement de juillet à commencé à être pointée à partir du 22 juin et elle a été arrêtée le 21 juillet.

Ensuite la feuille d'attachement est transmise au secretaire-comptable pour la détermination du salaire mensuel puis elle est mise à jour, dactylographiée et envoyée au Co-directeur pour vérification, dépôt au trésor public, encaissement et paie.

Une carte individuelle au nom de chaque manoeuvre et ouvrier atteste que ceux-ci sont employés au projet. Cette carte est mensuelle mais tenue au jour le jour et signée à chaque présence le matin par le chef du personnel.

Ces cartes sont déposées au bureau du personnel tous les matins et reprises par les intéressés à la fin de la journée du travail.

Le Secrétaire-Comptable

Rôle de secrétaire

- Dactylographie

Il est le seul à s'en occuper sur la station de la Landjia, mais il faut signaler qu'une deuxième secrétaire travaille parallèlement pour le compte du projet CAF/76/007. Le bureau de cette dernière est au bureau même du siège du PNUD à BANGUI.

- Courrier

Le secrétaire reçoit les correspondances des provinces et des services extérieurs. Il les dépouille sur place, enregistre, notifie les motifs de chaque correspondance, les soumet d'abord à la connaissance du Co-Directeur puis du Directeur du projet.

- Classement

Documents:Archïves 
 ChronoDépart
  Arrivée

Exemple de classement des archives.

I - Personnel

I - 0 : Directeur du projet
I - 01 : Correspondance CTFT
I - 02 : Directeur National

II - Bâtiments et stations (construction et entretien, reparations)

II - 1 : Habitation, internat
II - 2 : Bureau

III - Etangs et canaux

III - 1 : Constructions nouvelles

IV - Equipement

etc...

Rôle de comptable

Il apparâit que le comptable n'assume pas pleinement ce rôle. Il faut tout de suite exclure la gestion des Fonds internationaux qui est uniquement du ressort du Directeur International du Projet. Pour le reste (contrepartie centrafricaine et ressources propres au fonctionnement des stations piscicoles), la comptabilité est assurée en partie par le Co-Directeur et en partie par le Secrétaire-comptable.

En effet, c'est le Co-Directeur qui détient les pièces comptables relatives à la gestion des fonds de la contrepartie centrafricaine (reduits actuellement au simple salaire du personnel national), et aux ressources des stations.

Quant au sécrétaire comptable, il détient

En clair, il ne joue que le rôle de secrétaire.

9.7 - Indemnités dues à l'exercice des fonctions

- Indemnités de Direction

Seul le Co-Directeur nommé par décret bénéficie d'une indemnité de responsabilité.

Frais de déplacement

En raison de la crise économique que connaît l'Empire centrafricain, tous les frais de déplacement ont été supprimés sur tout l'Empire.

Allocation de subsistance

Une allocation forfaitaire est accordée aux chauffeurs en mission ; ils sont les seuls bénéficiaires.

Heures supplémentaires

Le, bénéficiaires sont les ouvriers y compris le secrétaires, comptables et chauffeurs.

Cette prime est égale au tiers du traitement journalier multiplié par le nombre d'heures supplémentaires. Elle entre dans l'é at de salaire compte 07 du trésor.

Rappelons que le nombre d'heures de travail est de 7 heures par jour de 6 h 30 à 13 h 30 mm.a

9.8 - Situation du matériel roulant (véhicule)

- Projet en cours

En raison de diverses prolongations du projet comme c'est le cas en CENTRAFRIQUE, lorsque le matériel devient cher en réparation, le projet peut demander au PNUD l'autorisation de vendre le matériel et de le renouveler. En définitive on ne tient pas compte de l'amortissement économique.

- Fin du projet

Cette situation peut-être prévue dans le document du projet où le matériel doit être remis au Gouvernement qui normalement doit continuer l'action entreprise.

Dans le cas contraire, le PNUD garde le matériel et le donne à d'autres projets en cours dans le pays concerné.

Mais souvent, le Gouvernement demande explicitement que le matériel lui soit remis à la fin du projet. Ce n'est après tout qu'une question de négociation.

9.9 - Vulgarisation de la pisciculture

C'est le thème du projet CAF/76/007

A cette cellule on y inclura donc la formation des moniteurs et des encadreurs piscicoles.

Formation des moniteurs piscicoles

Le niveau minimum de ces gardes forestiers et celui de la classe de 5e. Parmi les 7 stagiaires avec qui j'ai vécu pendant mon séjour à BANGUI-LANDJIA, il y en a qui ont le niveau de la classe de seconde donc ayant déjà obtenu leur B.E.P.C.

Durant leur formation, outre les cours théoriques qu'il recçoivent, il font beaucoup de travaux pratiques sur le terrain. (génie civil piscicole, techniques drélevage des poissons, élevages associés, alimentation des poissons, techniques de vulgarisation....)

- Salaire : C'est celui de la fonction publique car les gardes forestiers sont des fonctionnaires de l'Etat.

Pendant leur stage, ils ne perçoivent aucune indemnité mais ils sont nourris par le projet et logés sur place à l'internat.

Les moniteurs piscicoles sont chargés de la vulgarisation de la pisciculture Toutefois, il peut arriver que certains soient nommés chefs de stations annexes et que d'autres soient orientés vers la recherche.

FORMATION DES ENCADREURS PISCICOLES

Lieu : Toutes les stations-mères.
Durée : Environ 45 jours
Source de recrutement : Anciens pisciculteurs considérés comme meilleurs.

En effet, après des années de vulgarisation, les responsables du projet ont pu tirer un certain nombre d'enseignement qui leur ont permis de s'appuyer sur d'autres agents vulgarisateurs : les encadreurs piscicoles.

- Les moniteurs piscicoles sont d'anciens gardes forestiers donc appartenant à un service paramilitaire et ayant généralement fait de la repression. Une telle situation n'est pas de nature à faciliter les relations avec les paysans.

Néamoins il serait ingrat de méconnaître les efforts déployés par les moniteurs grâce auxquels 1673 paysans sont devenus pisciculteurs avec 2 123 étangs d'une superficie de 3 004 ares ou 30 ha. (Recensement des pisciculteurs et étangs privés de l'année 1977).

Evidemment le nombre de bassins construits n'est pas toujours le reflet du succès d'un programme.

Ceci est d'autant vrai que parmi les pisciculteurs on en trouve de mauvais mais aussi des bons.

La nouvelle orientation est de sélectionner les meilleurs pisciculteurs faisant partie intégrante des divers terroirs, vrais fils des villages, paysans convertis et avertis, pour leur donner une formation complémentaire en techniques piscicoles, afin de mieux encadrer à leur tour leurs frères de même village ou de villages voisins.

Salaire :

Il s'agit plutôt d'une prime de compensation versée à chaque encadreur piscicole à la fin du mois. C'est l'UNICEF qui soutient financièrement cette action.

10 - TECHNIQUES DE VULGARISATION UTILISEES AU PROJET

Aides Audio-visuelles

Deux livrets ont été réalisés

La pisciculture, pourquoi ?” d'après Dr. J.C Micha ancien Expert/FAO, livret de sensibilisation de 18 pages (coût en matériel : 33 F CFA par copie)

Simon élève des poissons” - 60 copies

C'est un livret sous forme de “panneaux d'images” sur les techniques de base de la pisciculture. Coût en matériel 455 F CFA/copie.

Ce coût est moins élevé lorsqu'il est en noir et blanc. Ce livret est utilisé par les moniteurs piscicoles et par les volontaires du corps de la paix des U.S.A.

- Emissions radio

Une série de neuf émissions radio ont été préparées, mais ces programmes n'ont jamais été émis par manque d'animateur

L'émission à la radio devait être faite en Sango qui est la langue nationale

Certains sujets devaient être traités tels que :

La pisciculture - De quoi s'agit-il ?
La sélection d'un bon site pour faire votre étang
La construction de votre étang
L'empoissonnement de votre étang
Le compost pour votre étang
L'alimentation de vos poissons
L'entretiens de votre étang
La vidange de votre étang et la récolte de vos poissons
La remise en charge de votre etang.

- Visites organisées dans les stations piscicoles

A l'occasion des séminaires ou des réunions à BANGUI, le projet propose aux séminaristes une visite de la station piscicole. On en profite pour faire une vidange et donner quelques explications sur la pisciculture. (réunion politique, conseillers pédagogiques, étudiants, élèves etc…)

- Invitations de certaines personnalités politiques et administrative influentes (responsable de finances etc…) à l'occasion des vidanges.

- Organisation de la pêche sportive dans les grands bassins

Tout cela constitue des supports de vulgarisation.

Méthode de travail utilisé dans la vulgarisation piscicole
(par MILLER expert en vulgarisation et son homologue N'DJIKARA)

Répartition de la région en secteurs

Les secteurs sont répartis entre les moniteurs

- Horaire de sortie dans la vulgarisation

Cet horaire doit être respecté strictement par le moniteur car les pisciculteurs comptent sur lui. Il faut éviter de tromper les paysans.

Exemple d'horaire établi par un moniteur

SecteursLundiMardiMercrediJeudiVendrediSamedi (1)
Bengué+     
Ville +    
Elevage  +   
Kidjigra   +  
Aviation    + 

(1) samedi, le moniteur met au point les fiches d'étangs privés à la station piscicole.

Le moniteur doit absolument garder le contact avec les pisciculteurs.

Le contact est l'occasion d'offrir des conseils aux nouveaux pisciculteurs comme aux anciens.

Donc nécessité de préparer et d'organiser la présentation d'une démonstration.

Collecte des données et maintien des fiches et dossiers des pisciculteurs.

exemple de Bouar : Tilapia nilotica vendus et livrés à :

150 F/kg nouveaux pisciculteurs
300 F/kg anciens pisciculteurs

1.01 - Répartition des pisciculteurs par catégories socio-professionnelles
dans 3 régions en CENTRAFRIQUE (1977)

 BANGUIBOUARBAMBARITOTAL
Nb%Nb%Nb% 
Cultivateurs7024,525559,125290,0577
Fonctionnaires3512,27016,272,7112
Manoeuvres5117,8194,4103,880
Ouvriers7526,2347,983,1117
Anciens combattants165,6225,10-35
Militaires82,830,60-11
Instituteurs72,412,110,39
Elèves186,390,210,328
Commerçants62,1184,210,325
Totaux28699,9431 280 977

11 - DISPOSITIONS PRISES POUR L'AVENIR DE LA PISCICULTURE EN CENTRAFRIQUE

Le Projet CAF/76/007 prend fin le 31 Décembre 1979 -

La préoccupation actuelle des responsables consiste à demander la prolongation du projet.

Les résultats d'analyse de la revue tripartite à laquelle j'ai participé justifient cette demande. D'ailleurs, au terme de la réunion tripartite, le PNUD n'a t-il pas affirmé qu'il pourrait accorder au Gouvernement CENTRAFRICAIN une prolongation du projet, pourvu que celui-ci en fasse une demande justifiée ? voici quelques raisons.

- Autofinancement des stations (prévu dans la convention)

D'après l'expert agro-économiste qui en a fait l'étude pendant 2 mois, les stations ne peuvent parvenir à l'autofinancement à la fin du projet. A la rigueur, 2 stations pourraient s'autofinancer d'ici fin 1981 sous réserve que certaines recommandations soient observées, comme le réduction de l'effectif du personnel mal utilisé (10 gardiens pour une station !) L'effectif de main-d'oeuvre prévu est largement dépassé.

- Plan de formation

- Construction des barrages (30)

Le bull est arrivé avec 18 mois de retard en pleine saison de pluie.

L'expert en barrage promis par le FENU n'est venu qu'en Janvier 1979

Ainsi, au lieu de commencer en Janvier 1977, les travaux de construction de barrage n'ont démarré qu'en Mai-Juin 1979

- Vulgarisation de la pisciculture

Le projet encadre actuellement 2 350 pisciculteurs.

Quantitativement l'objectif est atteint mais pas qualitativement. On peut compter seulement 10 % de bons pisciculteurs.

Les rendements du reste sont faibles. Donc nécessité de donner une nouvelle orientation à la vulgarisation de la pisciculture le recours à des techniques piscicoles modernes plus avancées pouvant conduire à une pisciculture commerciale à haut rendement. Ce qui suppose la formation des agents vulgarisateurs plus compétents, le recyclage des moniteurs déjà formés.

Avenir immédiat

La prolongation du projet pour une durée de 2 à 3 ans semble être la garantie de l'avenir de la pisciculture en CENTRAFRIQUE et la grande préoccupation des responsables du projet.

D'ailleurs, avec la décision du Gouvernement américain de cesser tout financement USAID après le 30 Septembre 1979, le corps de la Paix américain n'envisage t-il pas de remettre son projet piscicole au projet CAF/76/007/PNUD/FAO ?

12 - LE CORPS DE LA PAIX AMERICAIN

C'est un autre organisme d'assistance qui, entre autres activités, s'est chargé de la vulgarisation de la pisciculture en CENTRAFRIQUE.

Le projet corps de la Paix est parallèle au projet PNUD/FAO/Pisciculture. Ce projet poursuit les mêmes buts. Il cherche à assister 2 800 pisciculteurs privés dans 9 régions de l'Empire Centrafricain.

Le projet a débuté en Juillet 1974 sans fonds mais avec 5 volontaires répartis dans les différentes provinces où des étangs avaient été abandonnés. Il s'agissait pour eux de reprendre et de remettre en état de petites stations de 10 à 50 ares ayant vocation unique de produire des alevins pour la vulgarisation.

En 1977, le projet a reçu de USAID un fonds de 120 000 dollars US pour le financement du programme sur 3 ans.

12.1 - Bilan actuel du projet corps de la paix - USAID

- Personnel

- Bassins privés en production

Janvier 1979 : 1 600 étangs
Production moyenne : 17,3 kg/a/an.
il y a des étangs ayant une production de 75 kg/a/an

- Techniques piscicoles utilisées : Sensiblement les mêmes que celle utilisées par le projet PNUD/FAO.

N.B Un programme est en cours de préparation pour que le projet PNUD prenne en main le projet corps de la paix USAID après le départ des américains (raisons politiques ?)

CHAPITRE II
LA PECHE EN CENTRAFRIQUE

La pêche traditionnelle de subsistance se pratique sur toute l'étendue du territoire centrafricain grâce aux bassins des fleuves Oubangui au sud et Chari au nord.

Mais la zone de production de poisson la plus importante se situe dans le Nord et le Nord-Est, particulièrement dans les rivières du bassin tchadien le Baraouk, les régions de N'Délé et Birao sont separées de 600 km. D'ailleurs, la zone Nord fait 1 200 km de long sur 600 km de large.Ici, la campagne de pêche commence en Octobre-Novembre et se termine au mois de Mai-Juin de l'année suivante.

Pendant la saison des pluies, les poissons qui s'étaient largement multipliés dans le lac Tchad pendant la saison sèche remontent le cours du Chari, passent dans les affluents et se répandent dans les plaines inondées.

Quelques mois plus tard, l'eau qui avait débordé dans les plaines est drainée par les rivières. Les plaines s'assèchent et dans les dénivellations se forment de nombreuses mares.

A la fin de la saison des pluies, lorsque l'eau commence à se retirer, une partie des poissons arrive à rejoindre à temps les rivières permanentes, l'autre partie reste prisonnière des rivières temporaires et des mares. Avec l'assèchement total de ces pièces d'eau, les poissons restent pratiquement à nu sur le fond de la vase et deviennent la proie de différents déprédateurs : animaux, oiseaux, hommes.

De tout temps, les habitants de cette région ont exploité cette source de richesse.

Production totale en produits de pêche : 11 883 t dont :

Pêche :11. 840 t
Pisciculture :43 t

Malgré un potentiel hydrographique non négligeable et une richesse ichtyologique incontestable, l'isolement géographique des zones de pêche, le manque d'encadrement des pêcheurs, la pauvreté de leur équipement et l'absence a'infrastructures routières pour l'évacuation des produits, constituent un frein au développement de la pêche en CENTRAFRIQUE.

13 - CONCLUSION PARTIELLE

Après douze ans d'assistance internationale (depuis 1967) de nombreuses carences sévissent encore dans le processus de développement de la pisciculture en CENTRAFRIQUE. Le véritable frein éside dans la formation du personnel national.

Seul des agents subalternes (moniteurs piscicoles et actuellement encadreurs piscicoles) ont été formés. Comme cadres moyens on y compte réellement que deux il s'agit de l'ex-Co-Directeur du projet et de l'ex homologue en vulgarisation devenus actuellement tous deux respectivement Directeur National et Co-Directeur. Ce sont des Adjoints techniques ayant reçu leur formation sur le tas et par des stages de courte durée à l'étranger (Israël, Hollande, Belgique). Il n'y a pas de cadres supérieurs : quant aux moniteurs piscicoles formés, du fait de leur statut de fonctionnaire, ils sont parfois affectés arbitrairement à d'autres services forestiers par le Ministère sans consultation préalable des responsables du projet, créant ainsi toujours de nouveaux besoins en ce personnel.

Ce qu'il faut remarquer, c'est que rien n'est fait pratiquement pour pallier cette carence en cadres moyens et supérieurs en particulier. Rien est également fait pour motiver les agents nationaux travaillant au projet. Ils ne perçoivent aucune indemnité, ils assurent eux-mêmes leurs frais de loyer alone que les expatriés bénéficient de la gratuité de logement généralement construit à cet effet sur place dans les stations piscicoles. De plus, ils sont frappés de retards de salaires répétés. J'ai été témoin d'une grève du personnel de la station piscicole de BANGUI-LANDJIA qui avait quatre mois de salaire impayé.

La relève du projet n'est pas encore conçu - Au contraire les responsables du projet oeuvrent pour obtenir une prolongation pour trois ans encore, ce qui reviendra à 15 ans d'assistance. Serait-ce une assistance permanente ? A qui la faute s'il n'y a pas eu de préparatifs pour laarelève ? Les responsables de projet ? Le Gouvernement centrafricain ? En tout cas, elle ne semble pas pour demain. Un autre exemple frappant, le projet FED/FAO/PB/ECA/78 sur la reproduction et l'alevinage de clarias lazera en pisciculture, projet associatif du centre piscicole national de la Landjia élaboré par l'université Agricole du Département pisciculture et pêche Wagenigen, Décembre 1978.

Ce projet vise à assurer la disponibilité régulière pour satisfaire les besoins en alevins de clarias lazera en nombre suffisant. Dans cette optique, il est prévu que le FED construise une écloserie avec une capacité de 50 000 alevins de clarias lazera de 4 g chacun par mois, 2 habitations pour le person nel et d'électrifier la station de la Ladjia.

Le Gouvernement des pay Bas fournira le personnel expatrié et prendra en charge le matériel nécessaire, le fonctionnement et les frais de recherche et de formation. Le gouvernement centrafricain sera responsable pour le personnel de contrepartie”

PersonnelNiveau formationFonctionCoût Prévisible
expatriés    
- 1 expertexpert en piscicuture (Docteur)- Directeur de projet, outre ces autres fonctions, sera chargé de l'exécution des recherche
- Des stagiaireslicenciés du département pisciculture et pêche de wageningen zootechniciens ou biologiquesIls passeront 6 mois chacun au minimum afin d'assister dans l'exécution générale des travaux et des recherches6 millions
F CFA
- Des consultantsResponsables de recherchesAssistance-conseil actie
15 mois de consultant
22 millions
F CFA
Nationaux    
- 1 homologue à l'expert en pisciculturecadre moyen
(Adjoint-techniques
co-responsable du fonctionnement de l'écloserie et de l'exécution des recherches et production d'alevins 
- 2 moniteurs   

P B : pays-Bas                               ECA : Empire centrafricain

Financement du projet

Fonds Européen de développement:105 000 000 F CFA
Gouvernement du Pays-Bas  84 000 000 F  "
Gouvernement centrafricain    5 580 000 F  "

Un examen rapide de la composition du personnel montre que sur le plan de la formation des cadres, c'est le gouvernement des Pays-Bas qui tirera le plus grand profit. Quant au gouvernement centrafricain, il bénéficiera des alevins de clarias lazera et des installations qui seront établies.

La formation de cadres nationaux se passe de commentaires -

Revenons au projet PNUD/FAO/CAF/76/007. A ce stade de fonctionnement l'Expert en vulgarisation n'a pas d'homologue et travaille donc seul. Rappelons que le projet prend fin le 31 Décembre 1979. Au reste, cet expert se trouve confronté à diverses fonctions (formation de moniteurs, vulgarisation, gestion dans la fonction de direction !) à tel point qu'il n'arrive pas à jouer son véritable rôle de vulgarisateur.

La propension de la population centrafricaine à consommer les poissons de toutes tailles inhibe quelque peu les performances techniques et la recherche. La pisciculture est donc à un stade encore rudimentaire. En conséquence les rendements sont très faibles. Les poissons que nous appelons fingerlings en COTE-D'IVOIRE (alevins d'environ 30 g prêts pour la mise en charge des étangs de production), sont considérés comme poissons marchands en CENTRAFRIQUE.

A l'actif du projet, des aspects positif méritent d'être soulignés. En premier lieu nous noterons la

La pêche quant à elle devra son salut à l'exécution du projet “pêche dans le Nord” tant attendu.

L'Empire centrafricain dispose des atouts pour le developpement de la pisciculture et de la pêche grâce à des conditions naturelles et humaines favorables. Reste la volonté politique artirmée des autorités compétentes pour permettre l'épanouissement de cette activité qui contribuera à l'amélioration de l'alimentation de toute la population.

CONCLUSION GENERALE

Les deux exposés qui précèdent révèlent les expériences du CAMEROUN et de CENTRAFRIQUE en matière de pisciculture et pêche. Les documents consultés tout au long de ce stage en particulier les documents de convention nous indiquent que les objectifs visés par les différents Gouvernements africains (CAMEROUN, CENTRAFRIQUE et COTE D'IVOIRE) pour ne citer que ceux-là, dans le domaine du développement de la pisciculture, sont pratiquement identiques. Il en est de même des justifications de ces projets. Au demeurant la pisciculture n'a t-elle pas pris naissance dans ces pays à la même période ?

De façon générale, le premier obstacle à dénoncer dans l'exécution de ces projets internationaux concerne la formation du personnel national. Les seuls personnels formés sont surtout les agents subalternes : moniteurs et encadreurs piscicoles en particulier. Une telle situation peut-elle permettre une meilleure relève ? Devons-nous rester dans l'état d'assistés permanents ? En tout cas il s'y dégage une co-responsabilité des Directeurs de projet et des gouvernements par le canal des Ministères de tutelles qui, manifestement n'appliquent pas les termes de la convention du projet sur la formation des cadres moyens et supérieurs et semblent négliger ces deux catégories de personnel. Il y a lieu plutôt de soutenir les efforts financiers (gouvernement, organismes d'assistance) et également l'action des experts internationaux les uns en fournissant le personnel, les autres en assurant effectivement la formation de ce personnel national à la fois sur le tas et dans des écoles spécialisées.

Malheureusement ces dernières sont rares dans notre Afrique Sous-Régionale Depuis quelque temps en COTE D'IVOIRE, c'est le centre de formation piscicole de BOUAKE qui accueille et assure la formation de cadres moyen ressortissants de plusieurs pays francophones d'Afrique (Ouest, Centre, Est) mais avec une capacité d'accueil si faible qu'il n'arrive pas à couvrir les besoins des pays intéressés. (La COTE D'IVOIRE y compris). Quant aux cadres supérieurs, il convient également de leur trouver des écoles adaptées : c'est l'objectif heureux poursuivi par le CAMEROUN actuellement. Dans le souci toujours d'une bonne relève, les constructions (villas d'expatriés) réalisées dans le cadre du projet piscicole en CENTRAFRIQUE, avec le minimum d'équipement (eau, électricité…) me paraissent judicieuses.

La réalisation de tels projets est contraignante en raison des objectifs précis à atteindre dans une courte période. Elle requiert donc indéniablement de la part du personnel (National et International) un déploiement d'effort supérieur à celui d'un personnel assumant des fonctions dans une structure administrative ordinaire car les moyens de travail sont plus grands et la gestion plus souple. Il serait plus juste que cet effort soit recompensé, ce qui n'est pas le cas dans les projets actuels de ce type. A l'avenir, il serait souhaitable que les projeteurs accordent plus d'attention au personnel de contrepartie.

Depuis ces dernières années, nous constatons de gros efforts consentis par le gouvernements et les organismes internationaux pour tenter de procurer du poisson, cette autre source de protéines animale aux populations nécessiteuses de nos pays. On assiste ainsi à un éveil de la pêche et de la pisciculture. Les technique d'élevage de poissons et de pêche s'améliorent de jour en jour. Pour notre part, nous pouvons dire que la COTE D'IVOIRE s'est engagée tôt dans ce processus général de développement de la pisciculture et de la pêche continentale, notamment en abritant sur sonsol la station de recherches piscicoles (C.T.F.T) de BOUAKE, en participant au financement du centre de formation piscicole de BOUAKE rattaché à la station piscicole ; en bénéficiant en 1971 du projet PNUD/FAO de développement de la pêche sur le lac de KOSSOU et depuis 1978 du projet PNUD/FAO de développement de la pisciculture en COTE D'IVOIRE. Nous pourrons également signaler le projet pêche sur le futur lac de barrage de BUYO dans le cadre de l'ARSO. (Aménagement de la Région du Sud-Ouest). Il faut signaler qu'antérieurement, les activités piscicoles étaient sous la conduite du service administratif (Eaux et Forêts).

A la lumière des expériences acquises, il ressort que seuls les projets disposant de plus de moyens (financier, personnel, équipement…) et échappant à la lourdeur administrative ont permis d'avoir des résultats tangibles en matière de pisciculture et de pêche continentales. Cependant, nous ne devons pas oublier que les projets ont une durée bien déterminée au cours de laquelle tous les objectifs ne peuvent pas toujours être atteinte.

Si l'on veut parvenir à une véritable promotion de la pisciculture en COTE D'IVOIRE, il conviendrait d'obtenir la prolongation pour 3 ans, du projet actuel de développement de la pêche et de la pisciculture, projet PNUD/FAO/ IVC/77/003 pour permettre d'atteindre les objectifs consignés dans le document du projet compte tenu du retard pris pour son démarrage et ensuite que le gouvernement accepte que la relève soit assurée par une structure à statut juridique et à autonomie financière qui pourrait s'apparenter par exemple au Fonds National Forestier et Piscicole (FNFP) au CAMEROUN dont les motivations ayant présidé à sa création sont aussi les nôtres en COTE D'IVOIRE.

Une autre solution à envisager serait la création d'une structure unique pour le développement des pêches, pisciculture et aquaculture en COTE D'IVOIRE, ayant un statut juridique et une autonomie financière.

Par exemple un office des pêches, pisciculture et aquaculture qui ne dépendrait pas exclusivement ni du Ministère de la Production Animale ni du Ministère des Eaux et Forêts comme c'est le cas actuellement, mais tout simplement serait sous la tutelle de ces deux Ministères pour la fourniture de personnel technique (vétérinaires, ingénieurs et techniciens de la pisciculture et pêche), puis de celle si possible des Ministères de la Marine et de l'Economie, des Finances et du Plan et de la Recherche Scientifique. Avec une Direction générale coordonnant les actions des Directions annexes spécialisées en pêche maritime, pêche continentale, pisciculture et aquaculture. Une telle structure nouvelle plus autonome éviterait des divergences parfois regrettables entre le Ministère de la Production Animale (pêche maritime et aquaculture lagunaire) et le Ministère des Eaux et Forêts (pisciculture et pêche continentales). Il faudrait désormais un seul interlocuteur des questions piscicoles sur le plan national et international. Ce souci de l'unicité de la structure chargée des problèmes piscicoles constituera une bonne vision et une bonne voie vers le développement des pêche, pisciculture et aquaculture en COTE D'IVOIRE. Là encore le CAMEROUN a pris le pas sur nous mais avec une structure organisationnelle légèrement différente (voir extrait du décret portant réorganisation du Ministère de l'Elevage, des pêches et des Industries Animales en République Unie du CAMEROUN.)

B I B L I O G R A P H I E

A N N E X E I
REPRODUCTION NATURELLE DE LA CARPE MIROIR

A la Station Piscicole de KU-BOME à BENGUI
dans la province du Nord-Ouest du CAMEROUN,
capitale BAMENDA          (région montagneuse)

METHODES DE REPRODUCTION

- Saison de reproduction : Mars - Avril

Lorsque la température est élevée (celle de l'eau y comprise)

- Séparation des géniteurs

Durant cette saison, les géniteurs mâles et femelles sont séparés et introduits dans des étangs distincts.

- Capacité de mise en charge :

5 kg de poids de carpe pour 100 m2 d'étang

- Nourrissage des géniteurs

Il est indispensable de bien nourrir les géniteurs durant cette période.

Aliment :

Dose : poids d'aliment égal à 4 % du poids du poisson.

- Accouplement de géniteurs

Survient lorsque les femelles sont mâtures. Signe extérieur de cet état. vente ballonné

Proportion : 1 femelle pour 2 mâles

- Conditions de ponte

Le lendemain, l'on observe des oeufs fécondés, collés aux branches.

CONDUITE DE L'ALEVINAGE

- Nourrissage des alevins

Fertilisation des étangs au superphosphate en une seule fois au début.
dose : 2 kg pour 20 m2 d'étang.

Les autres jours ils sont nourris avec le mélange son de riz plus sang ou uniquement avec tourteau d'arachide à raison de 250 g/jour.

Généralement on donne un poids d'aliment égal à 4 % du poids du poisson.

- Distribution d'alevins de carpe au pisciculteurs

Elle a lieu au bout d'un mois d'élevage.
Les alevins pèsent alors 5 à 10 g
Prix de vente : 25 f pièce

N.B : Avant d'être transportés, les alevins doivent séjourner 2 à 3 jours à jeûn dans des bacs en ciment.

- Quantité d'alevins distribués jusqu'en juillet :

12.000 alevins

- Stock de géniteur disponibles : 185 géniteurs

- Chef de station : Monsieur BARA
Assistant au Chef : Monsieur MOKA
2 Moniteurs piscicoles : Miss Emma et Monsieur TIKUM George.

ANNEXE II
NOUVEL ORGANIGRAMME DU MINISTERE DE L'ELEVAGE, DES PECHES ET DES INDUSTRIES ANIMALES
AU
C A M E R O U N

(Décret No 79/184 du 17 Mai 1979)
R.U.C

Composition du Ministère

Administration Centrale

Composition :

SERVICES EXTERIEURS

Les services extérieurs du Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales comprennent :


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