FOOD AND AGRICULTURE ORGANIZATION OF THE UNITED NATIONSPNUD/FAO/MINEFOR
IVC/77/003
PECHE ET PISCICULTURE
EN COTE D'IVOIRE
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
ORGANIZACION DE LAS NACIONES UNIDAS PARA LA AGRICULTURA Y LA ALIMENTACION

Fiche Technique no 80/FT/01

APPROCHE ECONOMIQUE
DE LA PISCICULTURE EN COTE D'IVOIRE

PAR

JAQUES ARRIGNON
DIRECTEUR INTERNATIONAL DU PROJET


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1 - Introduction
2 - Problèmes communs d'Economie Piscicole
3 - Caractéristiques Economiques de Différents Types d'exploitation Piscicoles
4 - Analyse Générale des connaissances acquises

D'après “Economie de l'Aquaculture en Afrique Tropicale” par
P. DE KIMPE - CTFT. Après révision, actualisation et adaptation au contexte ivoirien -

JANVIER 1980

RESUME

L'analyse économique de l'aquaculture permet de mettre en évidence certaines caractéristiques qui sont :

  1. les facteurs de production ;
  2. les coûts ;
  3. et les rendements ou productivité.

Les données et résultats économiques varient selon les types d'activités et ainsi il apparaît ; qu'en pisciculture familiale en étang le rendement par rapport à l'activité consacrée est relativement faible et la rentabilité de l'exploitation paraît assez fragile dans les conditions actuelles. Alors qu'en pisciculture artisanale simple et associée le bilan de cette forme d'activité est nettement plus favorable que le précédent, mais elle demande une plus grande technicité de l'exploitant. Pour la pisciculture commerciale - forme d'activité peu répandue en Afrique Tropicale - la rentabilité est largement tributaire de la taille des exploitations, et elle est bien souvent négative pour des installations de faible surface ; elle semble susceptible de s'améliorer pour des élevages intensifs. En pisciculture en cages et en enclos - malgré le manque des données les résultats de ces deux types d'opérations semblent favorables. Pour la Pisciculture extensive en retenue artificielle, ce type d'opération n'exigeant qu'un faible capital au départ, les cé résultats sont économiquement très intéressants mais variables suivant les caractéristiques des retenues ; il en va de même pour la pisciculture en rizière, ou bien que les productions soient assez faibles, les rendements sont très favorables par rapport au capital et à l'activité d'exploitation très réduite.

Pour améliorer l'économie piscicole, il apparaît indispensable de développer les connaissances économiques de divers types d'exploitation et d'organiser des essais techniques, en particulier sur les problèmes d'alimentation.

Il convient également de développer les travaux sur les espèces de poissons aptes a un élevage intensif.

1 - INTRODUCTION

L'on pense, à bon escient, que la pisciculture tropicale est une activité profitable, mais bien souvent il est difficile, aux responsables ou animateurs qui y travaillent, de démêler les différents facteurs parfois complexes qui permettent de faire apparître les profits, ou dans certaines occasions les pertes qui résultent de l'activité piscicole.

Il convient de distinguer au début l'aspect technique et économique ; le premier recherche un résultat, par exemple la production de poissons par différents procédés ou méthodes piscicoles. On parle d'économie lorsqu'on s'intéresse au coût des procédés utilisés, et qu'on le compare à la valeur du résultat obtenu.

En matière de pisciculture, il faut donc toujours associer à la recherche des solutions techniques, une appréciation en valeur des résultats et des moyens mis en oeuvre.

2.- PROBLEMES

2.1 - Les facteurs de production

La production piscicole est une opération de transformation qui exige plusieurs facteurs. On distingue :

  1. - Les ressources naturelles ;
  2. - le travail ;
  3. - le capital constitué par les installations et l'équipement piscicole ;
  4. - et les connaissances techniques.

2.2 - Le rendement (ou productivité)

C'est un rapport entre la valeur d'un ou de plusieurs des facteurs de production et la valeur de cette production. En pisciculture, comme en agriculture, le rendement est lié à une loi de productivité décroissante, qui s'applique à chacun des facteurs de production. Audela d'un certain niveau d'effort productif, l'accroissement de la récolte devient de plus en plus petit par rapport au travail ou capital engagé.

2.3 - Les coûts de Production

Généralement, pour apprécier le coût monétaire du produit obtenu, on considère le prix des facteurs de production utilisés. On suppose ici que toute chose ou tout facteur de production a un prix, ce qui n'est pas toujours le cas (travail familial.)

Les differents postes de depense d'une exploitation de pisciculture constituent les coûts de production. Ils se répartissent en 2 catégories :

  1. - Frais fixes qui restent a peu près invariables, quelle que soit l'importance de la production.

  2. - Frais variables qui augmentent de façon proportionnelle ou non en fonction de la production réalisée.

On appelle coût moyen total le rapport entre les deux coûts précédents et la production obtenue.

La connaissance de ce rapport est important dans le choix de la dimension d'une exploitation, en complément d'autres facteurs, tel que l'importance du marché par exemple.

2.4. Facteurs externes

L'économie d'une exploitation piscicole ne dépend pas uniquement des facteurs de sa propre unité de production, mais également des économies ou facteurs externes, qui contribuent beaucoup à abaisser le coût de production dans les régions développées ou dans des zones en voie de développement. Les facilités de route, d'énergie, de services, d'enseignement apportent des avantages certains aux exploitations qui y sont localisées, d'où l'intérêt économique d'une certaine concentration des actions piscicoles ou autre en Afrique.

3. Caracteristiques Economiques de Différents types d'exploitation Piscicole

1.3 - Définition

Il est possible de produire des poissons, c'est-a-dire de faire de la pisciculture dans les milieux aquatiques divers, construits ou contrôlés par l'homme avec ou sans l'intermédiaire de dispositifs variés.

On peut classer ces milieux aquatiques, où des activités spécifiques de production sont exercées, de la manière suivante :

  1. - Etangs de toutes tailles construits spécialement pour l'aquaculture, où se pratique normalement un élevage intensif.

  2. - Cages immergées, que l'on utilise uniquement en Pisciculture intensive.

  3. - Enceintes ou enclos où on peut éventuellement pratiquer deux types de pisciculture, intensif ou extensif, suivant les possibilités locales.

  4. - Retenues d'eau artificielle conçues pour d'autres usages, où on peut pratiquer une pisciculture extensive.

  5. - Rizière, dans lesquelles on peut éventuellement associer à la production rizicole “humide”, un élevage intensif ou extensif de poissons suivant les techniques cultures du riz utilisées.

3.2. - Pisciculture en étangs

On peut distinguer grosso modo 3 types d'exploitation piscicole en étang suivant la taille des installations.

  1. - La pisciculture familiale qui réprésente une activité d'appoint, au niveau de la famille, avec autoconsommation des produits ;

  2. - La pisciculture artisanale qui assure une part importante, au moins 25 pour cent du revenu professionnel de l'exploitant ;

  3. - La pisciculture commerciale, est une entreprise qui occupe plusieurs personnes et qui produit des quantités importantes de poissons revendus sur place ou sur des marchés locaux.

3.2.1 - Economie de la pisciculture familiale.

Modeste par ses dimensions, l'exploitation familiale est également installée le long de petits cours d'eau. On utilise l'approvisionnement en eau de sources ou nappes phreatiques, les coûts d'installation sont de ce fait assez variables, mais il convient d'analyser un exemple aussi classique que possible de ce mode d'exploitation, soit le cas d'un bassin familial de 2 ares2/ en dérivation d'un cours d'eau.

3.2.1.1 - Capital et / ou activités d'investissement

Heures de main-d'oeuvres

Familiale non rémunerée

O P E R A T I O N S
- Prise d'eau sur la rivière avec petit barrage130
- Canal de dérivation (200 m)50
- Creusement du bassin (75 m3 de déblai)300
- Pose des tuyaux2
T O T A L     482

Valeur estimative en CFA * (1980)

M A T E R I A U X
- Ciment (200 kgs)4.200
- Pierres et graviers (2 m3)4.000
- Sable (1/2 m3)600
T O T A L CFA     8.800

3.2.1.2. Activités d'exploitation (base 6 mois)

Valeur (CFA. F)

- Achat d'alevins (400 + 2 kg)800
- Entretien ordinaire, alimentation des poissons1.100
- Gros travaux (réparation-vidages) 2 journées 
T O T A L CFA     1.900

3.2.1.3.- Eléments de production (base 6 mois)

Récolte en poissons (kg)

- Ressources naturelles3
- Déchets ménagers (350 kg)17
T O T A L   CFA20
Valeur CFA.F7500

* 1 are = 100 m2
* U.S $ 100 = ± CFA.F 200

3.2.1.4 - Rendements par rapport à l'activité

CFA. 7500 (valeur réelle de production) = 1,05
CFA. 7150 (valeur 13 jours de travail)

3.2.1.5 - Commentaires

La totalité ou la grande partie de la production étant autoconsommée, l'interêt de la Pisciculture familiale résulte surtout du supplément de protéines animales qu'elle peut apporter et d'une certaine forme d'épargne qu'elle constitue.

Dans le schéma classique précédent, l'intérêt économique ou la rémunération de l'activité apparaît du même ordre que pour l'exercice d'un emploi non qualifié.

Les incidents quelconques qui peuvent entraîner une baisse de production (manque d'alevins, vols de poissons, défaut d'aliments) conduisant souvent à son abandon.

Les facteurs qui peuvent l'influencer favorablement sont les possibilités de réduction de l'activité d'exploitation, les facilités d'alimentation ou de fertilisation de l'eau, les possibilités d'augmentation de la production par des espèces aptes aux élevages intensifs.

Il convient donc d'avoir un ou des bassins familiaux proches de l'habitation, d'obtenir une alimentation ou fertilisation automatique des étangs par des cultures ou élevages associés (manioc - porcs canards.)

Il est intéressant d'autre part d'élever des espèces qui ont des exigences faibles au point de vue de conditions du milieu et qui valorisent bien les sous-produits principalement végétaux distribués.

3.2.2. - Economie de la Pisciculture artisanale

Une exploitation artisanale typique comprend au moins 4 bassins de 4 ares, et 2 bassins de 1 are, pour le stockage et l'alevinage, elle est normalement installée en dérivation de petits cours d'eau.

3.2.2.1 - Capital ou activités d'investissement

Heures de main-doeuvres

Familiale non rémunerée

O P E R A T I O N S
- Prise d'eau sur la rivière 
   Petit barrage130
- Canal de dérivation (270)70
- Crausement des bassins (950 m3) de déblai)3.600
- Pose des tuyaux et moines90
T O T A L CFA     3.890

Cette installation demande le travail de 2 personnes pendant une année, au moins compte tenu de la saison des pluies = 2.000.000

Valeur estimative en CFA

M A T E R I A U X   E T   E Q U I P E M E N T
- Ciment (1 000 kg)21.000
- Sable (1m3)1.200
- Gravier et pierres (4 m3)8.000
T O T A L   CFA     30.200

3.2.2.2 - Activité d'exploitation (base 6 mois)

- Entretien ordinaire alimentation poissons17 journées (135 h)
- Gros travaux (réparations -vidanges)12      -"-
T O T A L29     -"-

3.2.2.3 - Eléments de production (base 6 mois)

Récolte en poissons (kg)

- Ressources naturelles24
- Déchets, aliments, fumure (4 200 kg)204
T O T A L CFA228
Valeur CFA85 500

3.2.2.4 - Rendement

En amortissant les installations sur 20 ans, il convient de considérer éventuellement dans le rendement, la valeur de 1 pour cent des activités d'investissement, soit CFA 5.100 (6 mois). Dans cette éventualité, le rendement est le suivant :

3.2.2.5 - Commentaires

La majeure partie de la production étant commercialisée, ce type d'exploitation ne peut s'établir que la où il existe un marché possible pour les poissons produits.

La production a été estimée sur la base de quelques données moyennes. Dans certairs, des productions plus élevées ont été obtenues.

En République Populaire du Congo, par exemple, la base de l'alimentation ou de la fertilisation est constituée par le rouissage du manioc qui est une opération gratuite. Le problème principal qu'il faut considérer dans ce type d'exploitation est celui des aliments ou déchets a distribuer aux poissons dans ce but, il apparaît interessant d'intégrer ce genre d'exploitation avec un mélange associé.

3.2.3.1 - Capital ou activités d'investissement

Heures de matériaux, équipment
Kain-d'oeuvre
(CFA)

O P E R A T I O N S
- Etangs2 79029.200
- Porcheries48025.000

3.2.3.2 - Activités d'exploitation (base 6 mois)

Récolte en poissons porcs valeur (CFA)
(kg)                  (kg)

- Ressources naturelles24 9.000
- Achat aliments porcs 90/kg 360108.000
- 720 kg a CFA 90 64 800   
(2)   
- Fumure et déchet porcherie  51.000
340 
   168.000
   168.000 – 64.800 
 T O T A L   CFA =103.200
La valeur brute de la production est de CFA 

1 On pourrait éventuellement doubler le rendement en doublant le nombre de porcs, le facteur limitant est celui de l'oxygènation de l'eau, satisfaisant fonction de l'espèce utilisée.

2 QN = 2 avec appoints vivriers
CF 103.200

CFA 44.200 + CFA 5.000 (Porcherie) + CFA 4.000 (étangs)

Ce rendement qui laisse un bénéfice de CFA 50.000 correspond en fait à une activité de deux mois de travail pour une période de 6 mois.

3.2.3.5 - Commentaires

La plus grande part de l'activité d'exploitation est cet exemple consacrée à l'élevage des porcs, les poissons demandent un entretien quasi nul, et doivent être considérés comme production complémentaire ou marginale. La même formule peut être utilisée avec un élevage de canards (qui demande plus d'entretien) ou de poules.

Il est évidemment essentiel d'avoir dans la zone de production un marché effectif pour les produits d'élevage obtenus, ce qui se rencontre plus facilement près des grands centres urbains.

A notre connaissance, la Vulgarisation de ce type d'exploitation en est encore au stade expérimental, du moins en Afrique, alors qu'il est assez largement répandu en Asie du Sud-Est.

3.2.4 - Economie de la pisciculture commerciale

Cette forme d'exploitation de plusieurs hectares de superficie commence à se développer en Afrique Tropicale.

Les données économiques que nous citons ci-après ont été obtenues au cours d'une année d'observation pour 5 ha d'exploitation a la station de la Landjia (République Centrafricaine.) La pisciculture y était baséee presqu'exclusivement sur l'élevage du Tilapia nilotica, alimenté par des drèches de brasserie. Des données complémentaires ont également été obtenues à échelle réduite et sur une base expérimentale, pour l'élevage du Clarias lazera.

3.2.4.1 - Capital

 CFA
- Valeur estimative des installations de produit (étangs-canaux)12.000.000
- Bâtiments6.000.000
- Equipement d'exploitation (véhicule + divers)5.000.000
T O T A L =23.000.000

3.2.4.2 - Activité d'exploitation (12 mois)

- Frais fixes de personnel3.600.000
- Frais fixes de fonctionnement1.800.000
T O T A L CFA =5.400.000

3.2.4.3 - Eléments de production
Récolte en poissons valeur (CFA)

- Ressources naturelles (pour mémoires) 
- Aliments - 2 hypothèses 
- Drèche de brasserie (coût négligeable) 10 tonnes3.750.000
- Granulés (coût CFA 90/kg)                  25 tonnes9.375.000
- Conversion 24.875.000
T O T A L = CFA 4.500.000 
valeur nette de la production 

3.2.4.4. - Rendement

Ière hypothèse

  1. par rapport à l'activité d'exploitation

  2. par rapport également au capital amortissable
    (la valeur des étangs peut être considérée comme constante) - bâtiments sur 20 ans, équipment sur 5 ans :

2 ème hypothèse

  1. par rapport à l'activité d'exploitation

  2. par rapport à l'activité et au capital amortissable

3.2.4.5 - Commentaires

Compte tenu de l'importance de ses frais fixes, une station de pisciculture de cette dimension exploitée dans les conditions précédentes est différemment rentable.

Pour l'appréciation des composantes économiques de cette production, il convient de constater que pour la méthode d'élevage des Tilapia avec de la drèche de brasserie, l'équilibre des recettes et dépenses serait atteint pour une production de l'ordre de 15 tonnes. Il faudrait dans ces conditions, en principe, porter la surface à 7 ha 50.

Dans l'hypotèse, l'équilibre est atteint avec une production de 28 tonnes/an correspondant a une surface de 5;5 ha ou à un accroissement du rendement de 5 a 6 T/ha, ce qui est tout a fait possible.

Bien entendu, ces données sont schématiques et une augmentation des surfaces entraîne également, mais dans une moindre mesure, un accroissement des coûts fixes.

3.2.4.6 - Composantes économiques de données expérimentales

L'élevage intensif du Clarias lazera a donné une production en poissons équivalente a 15 000 kg/ha/an, avec une alimentation par granulés dont le quotient nutritif était de 2,5, le coût des aliments était de CFA 90/kg.

Sur les mêmes bases que précédemment, les élements de production et de récolte seraient les suivants :

Quantite d'aliments nécessaires187 500 kg
Valeur arrondieCFA16.875.000     
Production 75 000 kg
ValeurCFA28.125.000    

L'équilibre recettes - dépenses est atteint aux environs de 35 tonnes/an de production équivalent à une surface légèrement inférieure à 2 ha 5

Cette analyse sommaire indique bien l'intérêt économique d'un élevage intensif d'un poisson comme le Claria lazera qui permettrait de rentabiliser des exploitations de surface moyenne (2 à 5 ha.)

3.3 - Pisciculture en cage

Ce type d'élevage est relativement récent, du moins en Afrique, mais il est pratiqué depuis plusieurs dizaines d'années en Asie du Sud-Est et depuis deux ans dans la lagune EBRIE, a KOSSOU et plus recemment à KAN et a LOKA

Les dimensions et types de cages peuvent être assez variables A titre indicatif, on peut admettre les normes suivantes pour une cage de 20 m3 actuellement utilisés par le Projet de Développement des Pêches.

3.3.1 - Capital d'investissement

 CFA
- Bois (planches - chevrons)14 000
- Flotteurs (fûts métalliques)6 000
- Filet30 000
- Main-doeuvre10 000
TOTAL CFA60 000

Pour information, en Asie une cage de 60 m2 de surface sur 2,70 m de profondeur revient à environ CFA 600 000 sans la superstructure (logement de propriétaire.)

3.3.2 - Activité d'exploitation

Elle consiste, après l'achat des alevins ou une alimentation intensive journalière des poissons (500 à 1 000 pour 1O m2), mais ce travail s'effectue généralement sur place.

3.3.3 - Eléments de production semestrielle
Récolte théorique en poissons

Uniquement par nourriture artificielle1 000 × 90 =  90 000
(valeur + CFA 50 000)500 kg × 375 =187.500
Revenu semestriel par cage soit par an près de 200 000  97.500

Sans information précise, concernant les activités d'exploitation et les problèmes rencontrés, le rendement de ce type d'élevage n'a pas été calculé. Nous savons qu'il est largement positif en Asie où la carpe forma la base de cet élevage. Il convient toutefois de ne pas perdre de vue deux facteurs, le risque de maladie propre à tous les élevages intensifs et la necessité de posséder au départ d'un capital “argent” pour l'installation.

3.4 - Pisciculture en enclos

Ce dispositif, constitué par une barrière de grillage ou de filets, est généralement installé dans des eaux peu profondes (I à 2 m.)

Il peut occuper des surfaces très variables qui peuvent atteindre 0,5 à 1 ha par enclos. On peut théoriquement y pratiquer une pisciculture intensive ou extensive.

Une installation de ce genre a été exploitée avec succès à Grand-Lahou par la SODEPALM. L'élevage concernant le Mâchoiron.

En Extrême-Orient, le coût d'un enclos de 3 000 m2 était en 1972 de l'ordre de CFA 165 000, la durée d'utilisation peut varier de 2 ou 3 à 10 ans.

3.5 - Pisciculture extensive dans des retenues artificielles de plus ou moins grande dimension

Economiquement, ces installations sont intéressantes, du point de vue piscicole, car elle ne demandent pratiquement aucun capital propre à cette activité. L'importance de la production, assez faible a l'unité de surface (20 à 100 kg/ha/an), peut cependant être assez considérable dans les plans d'eau étendus. Les connaissances techniques des exploitants peuvent influencer l'importance de la production par la composition des espèces introduites et le contrôle des récoltes.

Chaque barrage ayant des caractéristiques particulières, il est difficile de schématiser un aspect économique type. Signalons pour information qu'au barrage hydroélectrique d'Ayamé en Côte d'Ivoire (14 000 ha) empoissonnement unique de 400 kg d'alevins de Tilapia nilotica et de quelques centaines d'Hetérotis, a été effectué en 1962, et que les récoltes annuelles de ces poissons introduits varient depuis 1966 de 300 à 600 tonnes/an. La tendance est de se stabiliser autour de 300 tonnes (60 pour cent de la production.)

3.6 - Pisciculture en rizière

La rizipisciculture est une technique complémentaire de la culture du riz irrigué en casiers ; ceux-ci sont des plans d'eau temporaires, peu profonds, dont le niveau fluctue en fonction des pratiques culturales du riz.

Les frais d'investissement pour la pisciculture sont minimos, soit par exemple, le cas d'une production de 2 casiers de 6 ares chacun.

3.6.1 - Capital ou activité d'investissement

Main-d'oeuvre pour le creusement des fossés refuge (200 m.)

3.6.2 - Activité d'exploitation (base 4 mois)

Achat d'alevins 40/are = ± 500 de 5 g coût CFA 1 000

Entretien et vidange (pour mémoire) considérée comme activité rizicole, sauf si alimentation des poissons)

3.6.3 - Eléments de production (base 4 mois)

Généralement uniquement la production naturelle
± 2 kg/are (32 kg) valeur           CFA 12000

3.6.4 - Rendement

Par rapport a l'activité d'exploitation

En incluant un amortissement du travail d'investissement sur 5 ans :

3.6.5 - Commentaires

Bien que la production unitaire soit faible, le rendement est très bon, car il ne demande que peu de travail et un investissement minime. A part a Madagascar, cette pratique de rizipisciculture n'est guère développée en Afrique, où la culture de riz irrigué est d'introduction assez récente.

Cette technique de culture du riz demande déjà elle-même un effort particulier de l'agriculteur pour ne pas trop lui compliquer la tâche par une activité d'élevage simultané. Il existe également une difficulté de pouvoir se procurer des alevins en temps voulu et parfois des pertes de poissons par des oiseaux prédateurs. Il faut ajouter que le traitement éventuel du riz des produits phytosanitaires expose les cultivateurs a des pertes élevées en poissons et des précautions spéciales ne sont pas prises.

4. - Analyse Générale des connaissances acquises

L'objectif de cette analyse est de dégager, si possible des connaissances économiques acquises, des directives d'orientation socio-économiques et techniques de la pisciculture.

Il apparaît immédiatement que cette analyse ne peut être complète car certaines données sont incomplètes, inexistantes ou fragiles.

En principe, il convient essentiellement d'apprécier les rendements en fonction du travail ou capital engagé, mais en distinguant les activités piscicoles principales, des activités complémentaires.

Ce sont ces dernières, pisciculture en rizière avec un rendement de 12 et certainement la pisciculture extensive dans les retenues agro-industrielles qui assurent la meilleure rentabilité du faible capital investi.

Les piscicultures intensives en cage et en enclos sont en principe susceptibles d'apporter un rendement assez elevé. Elles ont un handicap important par la nécessité de structures quasi inexistantes actuellement en Afrique, de commercialisation régulière d'alevins, de distribution d'aliments, ou sous-produits agro-industriels problèmes que le Projet de Developpement de la Pêche et de la Pisciculture s'attachent à résoudre en Côte d'Ivoire. Les connaissances technique sur les possibilités d'utilisation d'espèces de poissons locaux pour ces types d'élevage sont insuffisantes. Il faut rapprocher de cette technique de culture en cages et en enclos l'élevage expérimental intensif de silures qui peut se pratiquer en étangs ordinaires, donc sans capital important et qui apparaît apte a valoriser beaucoup de sous-produits locaux, sous une forme d'activité moins strictement piscicole, de bon rendements de l'ordre de 5 à 7 tonnes/ha/an sont obtenus en élevages associés. Cette technique qui a déja fait ses preuves en Extrême-Orient est très certainement à encourager en Afrique, elle a l'avantage de repartir les charges sur deux ou plusieurs activités d'élevage, elle demande évidemment une qualification plus grande de l'exploitant, mais pourra être simplifiée par des possibilités régulières d'approvisionnement en aliments pour animaux de basse-cour ou petit bétail. Dans certaines régions la Pisciculture pourra préparer la nourriture de ses poissons sur place.

L'économie de la pisciculture commerciale intensive donne des rendements négatifs ou positifs suivant l'importance et l'activité de l'exploitation. Des situations plus ou moins favorables sur le plan de l'économie externe peuvent exister suivant la situation des exploitants et les influencer favorablement. Cependant, les connaissances détaillées de gestion et d'aménagement de ce genre d'exploitation sont encore insuffisantes pour définir clairement leur intérêt économique.


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