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DEUXIEME PARTIE EVALUATION DES AUCTIONS (suite)

2.2.3 GVC

NOM DU GROUPEMEMBRESRAPPORT ENTRE MEMBRESRAISONS DE LA CREATION DU GROUPEMENTCREDITOBSERVATIONS
VC-PINDIKRO10Tous frères parce que du même village• Avoir de l'argent et assurer l'avenir parce que les étangs sont comme une maison : ils restent pour de bon.Aucun-
ALOUZON8Tous du village = tous frères• Avoir du poisson pour l'auto-consommation1. 270 090 (PAPUCD)Projet fait partie du programme Agriperi-Urbain de la Commune de Daloa (PAPUCD)
• Vendre et avoir de l'argent pour assurer l'avenir des enfants
GBIGBIKOU56 dont
23 femmes
Fraternité traditionnelle• GVC facilite le travail500 F d'adhésion de chaque membrePrésente le meilleur exemple d'organisation
• Avoir du poisson pour se nourrir et pour la vente
• Combattre la chèreté et la rareté du poisson
KOKOUEZO17Tous du villageA l'initiative d'un cadre du village Le travail est actuellement négligé
GBOKORA12IdemIl n'y a plus de terre à cultiver2000/membre + subvention PAPUCDGVC démembré
NAMBEKAHA38Tout le village• Améliorer le cadre et les conditions de vie7 000 000
(B.N.D.A.)
L'espoir du Projet au Nord
• Avoir de l'argent

2.2.4. Analyse des données socio-économiques

Pour mesurer les effets économiques de la pisciculture sur la situation des familles au niveau du village et de la région, la simplification des différents tableaux est nécessaire.

Dans le secteur de Bouaké, on obtient la situation suivante :

SECTEURNOMBRE PRODUCTNBRE EXPLOITATIONSSURFACES CULTIVEES (ARES)OBSERVATIONS
ETANGSBARRAGESE T A N G SBARRAGES
BOUAKE371764488,84 (pour 171 étgs soit 2,85a/ét)Informations non parvenues70 % des exploitations ont tari : abandon temporaire
NBRE INVESTISS.MONTANT INVESTISSEMENTS (FCFA)NBRE ETANGSSURFACE (ARES)PRIX/EXPLOITATIONNBRE PROD.PDS TTL RECOLTEREVENU (FCFA)PRIX/Kg
ETANGSARES
93 794 700 F88289,1743 121,613122,7381355,09430 200317,47
PM:95–400g

On peut constater que toutes les exploitations individuelles ne comportaient pas l'ensemble d'informations qui permettent la mesure des effets socio-économqiues. Toutefois, 88 exploitations rendent compte, au plan qualitatif, de la réalité du projet. Les raisons qui ont déterminé ces résultats sont diverses, mais le manque d'eau constitue la principale.

P.M. : Poids moyen

 NOMBRE PRODUCTEURSNBRE EXPLOITATIONSSURFACES CULTIVEESOBSERVATIONS
ETGANSBARRAGESETANGSBARRAGES
DALOA361382360,85164• Pas beaucoup de problèmes d'eau
• Beaucoup d'exploitations envahies par les herbes
N.B : Man, Gagnoa, Issia, Touba sont incorporés dans le secteur.
NOMBRE PRODUCTEURSMONTANT INVESTISSEMENTS (FCFA)NBRE ETANGSSURFACE (ARES)PRIX/EXPLOITATIONNBRE PROD.POIDS TOTAL RECOLTEREVENU (FCFA)PRIX PAR KG
ETANGSARES
23Etgs : 4 273 40044524,85
(E + B)
97122,7211741,8086788,911334725196,6 F
PM : 40 – 166g
Bar. : 6 148 400
         1 875 000

Dans le secteur de Daloa, il y a plus de 69,4 % des exploitants de l'échantillon qui ont investi parce que la plupart des pisciculteurs de la région ont des exploitations de café et de cacao relativement importantes. Ce ne sont pas les “petits” paysans qui ont adhéré au projet : le coût moyen de l'étang va à 97 122,72 FCFA.

D'autre part, les projets constituent pour ceux qui ont déjà produit du poisson, une source de revenus. Mais le prix au kg est bas parce que le poids moyen (45–166g) représente le petit obstacle (qui n'en est pas un en réalité puisque les populations n'ont pas beaucoup de possibilités).

Comment se résume la situation dans le secteur de Korhogo ?

SECTEURNOMBRE DE PRODUCTEURSNBRE EXPLOITATIONSSURFACES CULTIVEES (ARES)OBSERVATIONS
ETANGSBARRAGESE T A N G SBARRAGES
KORHOGO2146-54,01-Plus de 70 % des exploitations ont tari et sont abandonnés
NBRE INVESTISSEMENTMONTANT INVESTINBRE DE PROD.SURFACE
(ARES)
PRIX/EXPLOITATIONNBRE PRODU.PDS TTL RECOLTE (KG)REVENUPRIX/KG
ETANGSARES
-Eux-mêmes----7106,221
(pr le produc;)
34650324

La pisciculture dans le secteur de Korhogo, n'a pas produit beaucoup d'effets économiques. La sécheresse de 1983 a compromis les prévisions des producteurs. L'unique mesure de l'impact du projet au Nord, à l'heure actuelle, est le groupement à Vocation Coopératif (GVC) de Nambékaha.

SECTEURNBRE PRODUCTEURSNRE EXPLOITATIONSSURFACES CULTIVEES (ARES)OBSERVATIONS
ETANGSBARRAGESE T A N G SBARRAGES
ABOISSO36864300,80
(3,50 ares/étang)
295Une multitude d'étangs individuels “bourrés” d'alevins
NBRE INVESTISSEURSMONTANT INVESTINRE DE ETANGSSURFACE
(ARES)
PRIX/EXPLOITATIONNBRE DE PROD.PDS TTL RECOLTE (KG)REVENUPRIX/KG
ETANGSARE
2720 467 000 dont71364,5?55175,5819???
 20 111 500 pour71       

Aboisso est le secteur qui regroupe le plus grand nombre d'exploitations piscicoles (plus de 400 étangs). On y trouve des producteurs qui exploitent de larges superficies. Ces derniers devaient permettre d'évaluer quantitativement et qualitativement les effets des activités piscicoles. Les fiches d'étangs n'informent pas suffisamment encore parce qu'elles se mettent en place maintenant. En plus, les pisciculteurs témoins n'ont pas voulu donner trop de détails sur leurs résultats.

Ce qui est évident, c'est que l'ensemble des producteurs ne sont pas encore parvenus à rentabiliser toutes leurs exploitations. Pour ce faire, il faudrait qu'ils offrent aux consommateurs (au niveau du village et oe la localité) un produit qui se compare aux poissons marchands des lacs et des lagunes.

En effet, la présence des lagunes et du lac d'Ayamé favorise une importante production de poissons. Donc les populations du secteur d'Aboisso ont l'habitude de consommer le poisson (30 à 40 kg/habitant), dont la taille moyenne est généralement égale ou supérieure à 70g.

Ces données gênent à l'heure actuelle la plupart des producteurs qui souhaitent vivement être présents sur le marché.

2.2.4.1. Distribution, consommation du poisson et effets sur la nutrition

La production du poisson ne s'est pas développée dans l'ensemble des secteurs et particulièrement dans la Zone Savane. C'est pourquoi ceux qui produisent aujourd'hui ne connaissent pas encore tous les problèmes liés à la distribution.

En effet, comme le disent les gérants des dépôts d'Afripêche et de Cofral (deux importantes sociétés de distribution du poisson en Côte d'Ivoire). A Bouaké, à Korhogo et à Daloa, le poisson est un produit périssable : quand le stock dure dans le magasin frigorifique, la qualité du produit est entamée. En plus toutes les espèces ne sont pas faciles à placer.

Si les grandes compagnies de distribution ont des problèmes d'écoulement du produit, toutes les régions restent encore à pourvoir. En effet, au cours de l'étude, il a été constaté que des régions comme Touba ne recevaient pas encore suffisamment de poissons. Une consommatrice soutient que le kilogramme de poisson est acheté, en période de pénurie (saison des pluies) à 800 F (le kg de viande coûte actuellement 600 F à Touba).

Mais il existe des points comme le Cantonnement de Gagnoa où quelques pisciculteurs dynamiques se manifestent. Pour permettre à tous d'avoir accès au marché, le Cantonnement va mettre au point un calendrier de vente. Cela suppose, au préalable, une organisation des pisciculteurs…

De manière générale, la distribution du poisson pour les quelques producteurs de l'échantillon se fait au niveau du village. Pour tous ceux qui sont installés en ville ou près de la ville, les encadreurs les aident à placer leurs poissons. Avant une vidange, l'information est souvent diffusée auprès des employés des bureaux.

Si tous les producteurs ne vendent pas du poisson, tous reconnaissent que le poisson élevé est de très bon goût : il serait meilleur par rapportau poisson qui se développe à l'état sauvage dans les eaux. Quelques consommateurs non producteurs font des commentaires bien favorables sur le “poisson des Eaux et Forêts” (cf tableau de distribution p. 35).

On peut donc soutenir que, quels que soient les griefs qu'on fait de la taille et du poids des poissons des étangs, l'aquaculture a des effets réels sur la nutrition: la quasi totalié des pisciculteurs utilisent une partie inestimable de leur production pour la consommation domestique.

D I S T R I B U T I O N   D U   P O I S S O N

PISCULTURE (PROJET)SOCIETES DE PRODUCTION
LIEUX DE VENTEVENDEURPRIXLIEUX DE VENTEVENDEURPRIX
• Sur place
(les étangs)
Le pisciculteur lui-même100 à 200 F pour 3 poissons ou le tas• Tous les marchés• Il y a des dépôts dans certaines villes et chefs-lieux de départements. Ce sont ces dépôts qui approvisionnent les vendeuses.3 000 à 7 000 F le carton de 20 kg
   • Dans les villages
• Le village• Son fils350 à 500 F/kg 
  500 à 800 F/kg au consommateur (prix marché)
• Dans les bureaux• Son épouse
   
• Au marché• L'encadreur (se)100 F le poisson fumé (prix village)
N.B : Les femmes sont exclusivement les vendeuxes du poisson congélé 

2.2.4.2. L'intégration de la pisciculture au processus du développement rural

Quand on considére le nombre important des réalisations : 2000étangs réalisés sur 3000 prévus, il n'y a pas de doute de croire que la pisciculture s'intègre au processus de développement du milieu rural.

Les facilités qu'on a pour élever le poisson en milieu paysan : les feuilles de manioc, de patates, de taro, drêches de tchapalo, manioc bouilli, son de riz et de maïs… permettent de soutenir le même point de vue.

Des producteurs ajoutent qu'elle est même mieux indiquée pour tous ceux qui n'ont plus la même force pour entretenir des plantations de café et de cacao.

La pisciculture serait aussi une alternative sûre par rapport aux cultures de café et de cacao. Car“l'eau ne brûle pas comme les champs de café et de cacao”.

Enfin, et surtout la pisciculture n'est pas une activité qui occupe toutle temps du pisciculteur. A part la construction des étangs, l'en- tretien des étagns est facile. C'est pourquoi la quasi totalité des producteurs de l'échantillon n'emploient pas de main-d'eouvre pour s'occuper exclusivement de leurs exploitations. Ils s'engagent avec leurs enfants et d'autres membres de la famille pour conduire leur élevage. Et cela ne réduit pas du tout le temps de travail qu'on consacre aux cultures principales, c'est-à-dire champs de café, de cacao, de palmier, d'hévéa, de riz, etc.

2.2.4.3. Utilisation alternative des ressources

Si on s'en tient aux seules possibilités qu'engendrerait l'activité piscicole, on peut conclure qu'il ne se développe pas, et ce de manière systématique, d'autres créations économiques autour ou auprès des étangs pour employer les eaux enrichies ou la boue fertile des exploitations..

2.3. ETUDE DES CAS

La présentation de toutes les facettes d'une réalité est le principe cardinal de l'évaluation. C'est pour révéler les diverses contradictions du projet, qu'il est préférable dans ce chapitre de faire intervenir les pisciculteurs eux-mêmes.

2.3.1. L'intégration de la pisciculture dans le processus du développement national

La majorité des producteurs considèrent que la pisciculture est une nécessité.

Pour Yao Alphonse, “le gibier est devenu rare en brousse et le poisson qu'on vend coûte cher au marché. Donc le produire soi-même pour nourrir la famille et vendre une partie, c'est la meilleure solution”.

“On payait le poisson ; on apprend ajourd'hui à l'élever : c'est devenu une nécessité surtout pour le milieu rural”, soutiennent les responsables de UTPA (Usine de traitement des produits agricoles).

“Le village achéte du poisson congelé et peut-être mal entretenu. Tout le poisson que les vendeuses envoient ne suffit pas”, explique encore Kouadio Léon.

“La pisciculture représente une économie de devises pour le paysan”, soutient Yapi Célestin. Au lieu d'acheter du poisson qui a longtemps été gardé dans les chambres froides, il l'a frais et sur place.

Si la pisciculture est conçue et reconnue comme un impératif pour “rendre disponibles les protéines en poisson” dans le cadre du programme d'auto-suffisance alimentaire, surtout en milieu rural, les tableaux suivants présentent les difficultés que connaissent les pisciculteurs.

2.3.1.1. - Le problème de l'eau

Il se pose de deux manières : il faut de l'eau en quantité et en permanence. Car, comme l'a souligné la majori- té des producteurs “l'eau représente en pisciculture l'une destoutes premières ressources pour la réussite des projetspiscicoles”….

Dans la Zone Savane, la durée de la saison séche (6 à 8 mois) a marqué visiblement les réalités sur le terrain. Si à Bouaké les étangs de la ville et des environs ne manquent pas d'eau toute l'année, ce n'est pas le cas d'Assrikro (dans la Sous-Préfecture de Sakassou) où 81 % des étangs visités ont été abandonnés parce qu'il manquait de l'eau. Cette situation s'est revélée à Brobo : sur 22 étangs construits, trois seulement, soit 90, 90 % du total, sont empoissonnés et suivis. Le problème demeure le même pour la région de Korhogo et de Ferkessédougou. 70, 81 % des exploitations sont aban- données.

En tenant compte des conditions climatiques de la Zone Savane, le Projet avait organisé les pisciculteurs pour qu'ils suivent un cycle court. La population avait adhéré au programme : de 1979 à 1980, 286 étangs ont été réalisés, à Korhogo et 254 à Bouaké.

Aujourd'hui les données doivent être révisées. En effet aprés la grande saison séche de 1983, la reprise des exploitations n'est pas effective.

Même si cette saison s'annonce favorable les pluies sont abondantes les cours d'eau ne sont pas encore régu- liers et plus de la moitié des étangs n'ont pas encore le niveau requis pour qu'on décide de les réempoissonner.

En forêt, les saisons séches inquiétent un peu ; mais elles n'ont pas la même intensite, excepté la mémorable saison séche de 1983. Le problème ici, c'est celui de la qualité des ouvrages. En construisant certains étangs, on n'a pas pensé qu'en saison de pluies, la montée d e s e a u x pouvait les endommager. On l'a constaté souvent. L'école des Dingouin dans la Sous-Préfecture de Biankouma a perdu une importante quantité de poissons quand les eaux de ruissellement ont inondé les étangs.

Dans tous les cas, la maîtrise de l'eau est un problème fondamental qui se pose aux pisciculteurs et, par récurrence, au Projet.

2.3.1.2. - Le manque des ressources financières

Les pisciculteurs soutiennent unanimement que le manque de ressources est le premier frein au développement de la pisciculture.

Dans la Zone Savane, il a été constaté que la plupart des étangs étaient construits par les producteurs eux- mêmes.

En Zone Forêt, par contre, les producteurs emploient une main-d'oeuvre “qualifiée”. Ce sont des tâcherons qui interviennent sous le contrôle technique de l'encadreur.

En milieu paysan, le problème de ressources se pose parce que les opérations de construction se font généra- lement dans la période de soudure, c'est-à-dire au moment où les ruraux n'ont plus rien, les recettes de la traite ayant été déjà “consommées”.

En milieu urbain, les travailleurs de villes qui ont décidé de faire de la pisciculture n'ont pas toujours ce qu'il faut pour réaliser leurs projets. Or le programme de vulgarisation de la pisciculture se déroule dans une période économique critique. Donc la conjoncture socio-économique difficile fait qu'à la banque on ne réserve pas toujours une suite favorable aux différentes demandes de crédit.

Sinon, plus de 80 % des pisciculteurs qui ont été visités en Zone Forêt possèdent de grandes plantations de ca- fé et de cacao. En zone Savane aussi ceux qui ont “essayé” de faire la pisciculture sont des paysans dits pilotes, c'est-à dire le genre d'hommes qui ont une certaine ouverture d'esprit et qui aiment prendre des initiatives. Au niveau de leur village, ils jouissent d'un certain prestige social parce qu'ils possèdent des biens.

En d'autres termes, la plupart des pisciculteurs ne sont pas des “petits” cultivateurs. Alors comment employer les ressources du milieu pour promouvoir la pisciculture?

2.3.1.3. La compétition des cultures

Les frères Silué Gofigué et Silué Kalourgo constatent que “les étangs occupent des surfaces qui, cultivées en riz, seraient très utiles. “Par rapport à la pisciculture expliquent-ils, la riziculture est meilleure. Faire donc des étangs, c'est gaspiller du terrain. Il faut chaque fois acheter les alevins alors qu'on ne gagne rien”.

En général, dans la région de Korhogo, le problème de terre est devenu crucial. De manière plus particulière, il l'est devenu dans la Sous-Préfecture de TIORONIARADOUGOU, située à 19 Km au Sud de Korhogo.

Dans cette localité, la densité au km2 est déjà forte par rapport à la moyenne. Le manque de terre oblige les paysans à cultiver même les espaces vides qu'ils ont autour des cases rondes.

Si tous les espaces libres peuvent être aménagés pour certaines cultures (mil, tabac, maïs, patatesdouce, etc) les bas-fonds représentent les lieux de prédilection pour produire le riz et le maïs en quantité suffisante en vue de se prémunir contre la famine en saison sèche.

Voilà pourquoi, les Sénoufo disent que les “bas-fonds sont les meilleurs héritages qu'on peut obtenir de ses pa- rents”. C'est aussi pourquoi Yéo Zombena refuse d'étendre ses surfaces quand on lui demandait de construire encore deux étangs sur son site qui ne manque pas d'eau.

En Zone Forêt, le planteur de café et de cacao ou de palmier accorde évidemment la priorité à ses champs. “Les travaux des champs, avoue Moussa Diallo, ne permettent pas encore de construire un second étang”. Non seulement son ca- lendrier agricole, mais le manque de main-d'oeuvre l'amène à négliger l'entretien des exploitations piscicoles. La plu- part des étangs que nous avons visités dans les secteurs de Daloa et d'Aboisso sont en train d'être envahi par les herbes.

2.3.1.4. Le poids du poisson

Le faible poids du poisson est représenté par tous les producteurs qui ont été visités comme le motif de découragement des pisciculteurs. “Le poisson ne grossit pas. Pourtant je le nourris. C'est cela mon problème majeur”, explique Yapi Assi Pascal (directeur d'école).

Pour comprendre le phénomène, Yéo Zombéna se demande si cela provient du régime alimentaire auquel les producteurs soumettent les poissons. En effet, à la question comment alimentez-vous vos poissons, il répondent :

ALIMENT QUOTIDIEN DONNE AUX POISSONS

 ALIMENTS


LOCALITES
F A 3 (ALIMENT COMPLET)SON DE RIZSON DE MAISTOURTEAU DE COTONSON DE MILDECHETS DES LEGUMESDRECHE DE TCHAPALO (EAU DE V.FEUILLES DE MANIOCFEUILLES DE PATATESFEUILLES DE PAPAYEMANIOC BOUILLI
BOUAKE14 pers.10 pers. 4 pers. 1 pers.     
KORHOGO  1  "18  "15 pers. 2 pers. 1 pers.    
DALOA20  "27   "  1  "       1 pers.
ABOISSO13  "12   "19  "    1 pers.1 pers.1 pers. 

En observant le tableau on remarque que les régimes alimentaires des poissons se conforment aux habitudes alimen- taires des populations suivant les régions. Dans l'Inspection de Daloa par exemple, le riz constitue la base de la nourriture des populations du Centre-Ouest; par contre à Aboisso (qui fait partie de l'Inspection de Daloa), le maïs représente pour les Burkinabé et les Maliens (groupes dominants de l'échantillon), la base de l'alimentation.

Dans tous les cas, la quasi totalité des pisciculteurs ont employé au moins une fois, la formule 3A. c'est-à-dire l'aliment complet que le Projet vend aux producteurs. Mais diverses raisons déterminent aujourd'hui leur comportement :

- le coüt de l'aliment 3A : • 2 100 F le sac de 50 kg (il faut 8 400 F pour un cycle et pour un étang) ;

• 100 à 300 F le sac de 50 kg de son deriz au Centre-Ouest et 1 000 F le sac dans le région d'Aboisso

- le transport des aliments : la plupart des campements sont éloignés de la ville ou du village. Par exemple 8 pisciculteurs de Binouan (S/P d'Ayamé) sont dans des campements qui sont situés à 14 km du village.
Généralement les pistes des campements ne, sont pas reconnues par lés services des TP. Donc ils ne les entretiennent jamais. C'est laissé à la charge exclusive des paysans eux-mêmes.
A v e c les pluies actuelles, toutes les pistes sont maintenant impraticables : les herbes les ont envahies, les mares se sont formées et des rivières n'ont plus leurs ponts.

C'est pourquoi il apparait difficile aux paysans de s'approvisionner en aliments pour nourrir les poissons.

Si le coût de l'aliment (1000 F le sac de son de riz et 2100 F les 50 kg de la formule 3 A) et le transport constituent des handicaps, il faut reconnaître que d'autres facteurs concourent à expliquer l'état des poissons. On peut citer les habitudes des paysans, la taille des exploitations et la négligence des producteurs.

- les habitudes : Dans nos sociétés, la pratique de l'aquaculture est une donnée nouvelle. Comme le dit le prési- dent du GVC de Nambékaha, “on sait qu'on pêche le poisson dans l'eau, mais on ignorait qu'on pouvait l'élever”.
On remarque encore par leur comportement que les producteurs ne se sentent pas t r o p con- cernés par ce qu'ils font : “J'essaierai pour voir ce que ça vaut”, avoue Tiécoura. C'est pourquoi, ils préfèrent débuter avec des petites superficies.

- la taille des étangs : dans les deux inspections, 24,81 % des producteurs visités ont plus de 10 ares. Le chef de Cantonnement et les encadreurs d'Aboisso reconnaissent par exemple que plus de la moitié de leurs producteurs ont un étang. Les réalités du terrain l'atteste bien : à Gaoussoukro, sur les 13 pisciculteurs interrogés, deux paysans soit 15,38 % du public- cible de ce village, ont deux étangs.

On a remarqué en général que la plupart des exploitations ont une superficie moyenne comprise entre deux et quatres ares.

Le nombre d'étangs par pisciculteur et la taille de ces exploitations ne donnent pas beaucoup de possibilités aux pisciculteurs pour produire du poisson dont le poids varie entre 100 et 200 g au bout de six mois. En effet, les “trous” (selon l'expression de certains producteurs) sont pleins d'alevins. Et la densité au m2 est tellement forte que, comme le dit Ousmane Ouadraogo, “même en les nourrissant avec la F3A, ils ne grossissent pas”.

- la négligence des producteurs : certains producteurs ont des possibilités réelles pour mieux faire (meilleurs sites, les ressources). Mais les premières réalisations qu'ils ont faites ne sont jamais entretenues. Les étangs sont comme des mares. Les herbes ont envahi des superficies appréciables.

2.3.1.5. La non rentabilité de la pisciculture

On peut déduire, de ces différents points de vue, que la principale préoccupation de celui qui s'engage dans l'activité piscicole demeure la recherche du gain ; il compare l'étang à un champ de cacao ou de coton, c'est-à-dire comme une simple culture de rente.

Pourtant, un des objectifs du projet était, avant tout, de produire du poisson en vue d'assurer en milieu rural, l'auto-suffisance en protéines d'origine piscicole. C'était le surplus qui devait par la suite, être vendu. Nous constatons le contraire : on destine d'abord le produit à la commercialisation.

Mais cette manière de voir la réalité du projet (du point de vue des pisciculteurs s'entend) n'est pas, en soi, un obstacle au développment de la pisciculture. Ce qui traduit surtout la non rentabilité de l'aquaculture reste évidemment la faiblesse du poids des poissons. En effet le petiti poisson se vend difficilement au marché du village. Il est un motif de découragement de la plupart des éleveurs. De ce point de vue, la rentabilité de l'ensemble du projet est mise en question.

Il faut reconnaître qu'en général, les pisciculteurs s'occupent peu de leurs exploitations : les conseils de l'encadreur ne sont pas toujours suivis comme il faut, la ration alimentaire exigée n'est pas souvent donnée, etc. Avec peu d'efforts, ils attendent tirer des “trous” plus de ressources.

Avec ceux qu'on peut considérer comme les gros producteurs, c'est-à-dire les personnes qui possédent à peu près 1 ha, les choses ne sont pas tout à fait faciles. Au cours de l'enquête, ceux qui ont été interrogés acceptent très difficilement de donner des renseignements sur les résultats financiers de leurs exploitations. Leurs fiches d'étangs ne les fournissent pas tous.

En effect pour aider un exploitant à cultiver, il faudrait qu'il ait au moins trois étangs. Ainsi après un sexa- ge et avec les différentes pêches de contrôle on peut être en mesure de lui donner les indications techniques indispensables qui préparent les conditions de réussite. Dans certains cas, cela s'est vérifié. Kibaforo, Amoudji Amon, Souleymane, Brou Koffi, Yassongo Ouattara sont quelques exemples.

Un seul étang ne peut pas permettre l'application de toutes les mesures technqiues, donc ne favorise pas la production de bons poissons. Il a été constaté que des pisciculteurs refusent, lorsque l'encadreur vient faire une pêche en vue d'éliminer une partie des poissons, qu'on allège leur étang.

De toute évidence, on ne doit pas systématiquement espérer, avec un étang de petite taille, rentabiliser ses investissement en produisant du poisson qui dépasse 150 grammes.

2.3.1.6. Les difficultés de commercialisation

Le poids du poisson est, pour une majeure partie, un handicap sérieux. “Car les consommateurs aiment le gros poisson (à partir de 150 g), ont constaté les pisciculteurs. C'est pourquoi, ils jugent que les” Bozos (pêcheurs maliens) repré- sentent de sérieux concurrents : ils offrent aux acheteurs et/ou aux consommateurs de gros poissons. D'eutres part, nous pensions que c'était le Projet qui allait nous acheter le poisson comme le fait la CIDT pour le coton”.

Par ailleurs “la présence de la lagune et des barrages n'avantage pas le pisciculteur : il place difficilement son produit, surtout en saison des pluies”.

Les autres ennuis du pisciculteur proviennent “des tracasseries que nous avons avec les policiers et les agents des Eaux et Forêts (Brigade Chasse) le jour du marché de Korhogo. Il faut beaucoup parlementer et prouver que vous êtes pisciculteur pour qu'ils vous laissent passer. Vous arrivez au marché avec un poisson non seulement de faible poids mais en plus fatigué”.

Il faut donc souligner que “le problème de débouchés préoccupe le pisciculteur. Avant une pêche, il faut qu'il prenne contact d'abord avec des clients. Sinon il perdra du poisson s'il n'arrive pas à écouler tout le produit. Surtout que le problème de conservation se pose”.

D'autre part, il faut d'abord pouvoir transporter le produit jusqu'au marché si les clients ne viennent pas l'acheter sur place.

On peut reconnaître que les pisciculteurs sont quelquefois gênés pour placer leurs produits. Mais ce n'est pas la même situation qui prévaut partout. Au Centre, (avec le lac du barrage de Kossou) et au Sud (avec les barrages d'Ayamé et la présence des lagunes) on trouve, régulièrement en saison des pluies du poisson sur les marchés. Et les prix pratiqués ne varient pas dans les deux régions : 500 F le kilogramme pour les tilapias et 800 à 1000 F celui des clarias. En saison sèche quand le poisson devient rare, la réalité change.

Dans la région de Touba, par contre, la rareté du poisson en toutes saisons fait que le prix du kilogramme oscille entre 600 et 800 F. Dans la Sous-Préfecture de Koonan par exemple, le pisciculteur parvient même à vendre sespoissons dont le poids moyen est supérieur à 100 g.

Il faut reconnaître que l'appui du Projet à tous ceux qui produisent aujourd'hui du poisson, facilite énormément les données du problème de commercialisation. En effet les encadreurs prennent généralement les contacts avant de conseiller aux pisciculteurs de faire les pêches.

C'est pourquoi, quand tous les producteurs qui acceptent jusque-là que l'encadrement organise l'exploitation n'ont pas encore connu les contraintes du marché. A Gagnoa par exemple, le Cantonnement veut mettre au point un calendrier de vente afin d'éviter que des producteurs monopolisent le marché. De cette manière par groupe de producteurs, chaque pisciculteur sera en mesure de livrer son poisson.

Par ailleurs, l'enquête a permis de se rendre compte que les problèmes de débouchés n'étaient pas seulement liés au poids et/ou à lataille du poisson. Sur le débarcadère d'Ayamé par exemple, le poisson proposé aux clients n'avait pas un calibre uniforme : il y en avait de tous les poids. Mais comme il était fumé, les consommateurs ne se souciaient pas du tout de leur taille (le jour de la visite, il y avait plusieurs paniers de tilapias dont le poids moyen varie entre 60 et 70 g).

2.3.1.7. Les problèmes financiers

En Zone Savane, le problème majeur demeure l'utilisation des ressources (bas-fonds et eau) situées en aval des barrages qui avaient été créés par la SODERIZ (l'ex-société de développement de la riziculture) et dont la gestion est fiée à la CIDT (Compagnie Ivoirienne pour le Développement des fibres textiles).

Le problème se pose da la manière suivante :

En Zone Forêt, ce sont les allogènes qui connaissent les problèmes fonciers (ils forment la majorité des producteurs).

En effet, au Centre-Ouest et au Sud, les populations autochtones reconnaissent avoir vendu ou cédé des grandes superficies de forêts aux “étrangers” (Burkinabé, Maliens et quelques Sénégalais). Mais ils s'opposent en général à l'exploitation des bas-fonds quand leurs “protégés” se mettent à faire de la pisciculture : “Nous avons vendu des forêts et non les rivières”, expliquent-ils. Car dans le cadre global de l'utilisation traditionnelle des espaces, on ne s'approprie jamais une rivière, disons l'eau en général. Elle demeure un bien collectif. Puisque c'est en fonction des ressources en eau que les gens organsient l'habitat, ils s'opposent à toute forme d'appropriation des cours d'eau. “Nous pensons que les étangs sont des cultures pérennes”. Ils s'opposent à la privatisation des points d'eau.

Le problème de l'utilisation des bas-fonds ne se pose uniquement entre autochtones et allogènes. Même entre allogènes, il existe. A Gaoussoukro par exemple, il y a un étang par pisciculteur en général, parce que ceux qui ont leurs plantations tout le long de la rivière s'opposent à l'extension des exploitations piscicoles.

Au niveau de la ville, c'est le processus d'urbanisation qui inquiète bon nombre de pisciculteurs. “La Mairie peut un jour me dire de déguerpir d'ici. Et je ne pourrai pas emporter mes étangs” ;

“J'ai été convoqué plus d'une fois par la Mairie parce qu'elle s'opposait à ce que je m'installe ici. Elle m'a pour le moment, laissé tranquille. Ce sont les propriétaires coutumiers qui m'importunent à leur tour”.

“Je comptais étendre mes surfaces. J'ai déjà débuté les travaux de construction d'un petit lac. Maintenant j'ai peur de poursuivre les travaux parce que nous ne savons pas les mesures qui seront prises demain pour les terrains que nous occupons présentement”.

2.3.1.8. Les problèmes posés par l'encadrement

Le manque de moyens éloigne l'encadrement des producteurs. Dans certains secteurs, les pisciculteurs attestent que “depuis maintenant trois mois, ils n'ont pas reçu d'encadrement”. Ailleurs “cela fait six mois que ces villages ne sont pas visités”.

Dans tous les cantonnements le problème du manque d'encadrement se pose dans les mêmes termes. On tourne donc au ralenti. Or, comme l'explique un pisciculteur, “quand l'encadrement n'est pas régulier pour entretenir la motivation et la mobilisation, les pisciculteurs se découragent. Il faut que les encadreurs et leurs responsables fassent sentir qu'ils sont là à tout moment pour qu'on veille à ce que nous entreprenons”.

D'autres aspects des problèmes posés par l'encadrement proviennent du comportement même des encadreurs sur le terrain. Au cours de l'enquête, des pisciculteurs ont signalé des faits qu'ils reprochaient à certains encadreurs.

Des encadreurs “s'arrangeraient même avec des tâcherons pour la détermination des coûts de construction des étangs”.

Il y a aussi le fait que, dans beaucoup d'endroits, les sites sont éloignés du lieu de résidence de l'encadreur. Nous avons parcourur des fois 200 km aller-retour pour visiter quatre pisciculteurs et 4 étangs. Comment s'organisera par exemple l'unique encadreur de Touba pour suivre les 13 producteurs installés à Touba, Waninou et Koonan?

En plus de la distance, il y a la densité des populations encadrées. Dans le seul secteur de Maféré, on dénombre plus de 200 étangs. Ici on peut se demander si l'encadreur est en mesure d'assurer le suivi des producteurs.

Indépendamment des différents aspects qui sont ci-dessus mentionnés, il se dégage de l'attitude de la majorité des encadreurs, un certain détachement vis-à-vis des problémes de terrain.

En effet, les encadreurs qui “brillent” sur le terrain ne sont pas nombreux. Et les rares qui ont été remarqués au cours de l'enquête ont réussi à créer un certain climat de confiance au point que partout les producteurs attendent toujours qu'ils viennent pour vérifier toutes les informations qu'ils reçoivent de la part d'autres personnes.

Le reste qui constitue le gros lot, cherche à reproduire un comportement de type fonctionnaire (qu'ils ont peutêtre remarqué ailleurs). Parce qu'ils sont devenus des fonctionnaires, la rigueur au travail voire la passion du travail ne sont plus des vertus qu'on cherche à cultiver. Par exemple il a été constaté chez un encadreur que les exploitations exixtant autour des villages qu'il habite n'étaient même plus suivies. Pourtant cela n'exige pas du tout de sa part des moyens de déplacement.

L'image du fonctionnaire crée un type de complexe qui ne simplifie pas chez les encadreurs les relations qui devraient exister entre eux et les producteurs (surtout ruraux), c'est-à-dire des relations horizontales, seul moyen d'enraciner la pratique de l'aquaculture.

2.3.2. Les problèmes généraux des groupements

Le problème au sein des groupement est d'abord organisationnel : “Au départ nous étions nombreux. Nous sommes aujourd'hui 8 parce que les autres trouvaient le travail non seulement rebutant, mais en plus refusaient de se soumettre aux principes disciplinaires définis pour un meilleur fonctionnement du groupement. Les seuls travaux de leurs champs primaient sur tout…” ;

“Le groupement ne marche pas parce qu'il y a un membre qui fait preuve d'une très mauvaise volonté pour travailler”.

“Les 24 étangs étaient exploités en commun. Quand l'encadreur a constaté que les herbes prenaient la place, il nous a réunis et nous avons pris la décision d'attribuer deux étangs à checun des membres. Et ça marche ! Nous n'avons de GVC que le nom”;

“Nous nous entendions bien au départ. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Au début le travail sur les étangs se faisait tous les dimanches. Nous ne respectons plus ce calendrier. Quand on attend Konan aujourd'hui, demain ce sera le tour de Koffi”.

Les problèmes organisationnels sont encore compliqués quand ils sont surdéterminés par le complexe soci-culturel du milieu. Cela a été remarquable quand l'enquête a permis de faire un “voyage” à l'intérieur du GVC de Nambékaha.

“Je vais démissionner, avoue le président. Les gens ne respectent pas les principes. En effet, nous avions dit qu'il fallait d'abord aviser les autres si on veut s'absenter. Sinon tout membre qui s'absente délibérement doit obligatoirement payer 2 000 Fau GVC. Surtout, le travail de groupe doit être scrupuleusement exécuté par tous ceux qui sont programmés. Cela ne fonctionne toujours pas comme il faut. Quand je prends des décisions, les vieux traînent beaucoup avant de les exécuter. Peut-être, c'est parce que je suis le plus jeune de tous…”.

En effet, l'organisation sociale, politique et économique des Sénoufo est codifié par le poro, un système socio éducatif. La communauté villageoise est organisée en différentes classe d'âge ou générations. La coutume veut qu'on voue beaucoup de respect aux aînés qui constituent en fait la classe détentrice du pouvoir, donc le centre des décisions.

A Nambékaha, le jeune président semble réellement faire de la figuration : les canaux de décision sont ailleurs…

2.3.3. - Les enjeux autour des étangs scolaires

Généralement, la construction des étangs scolaires a bénéficié du concours appréciable des parents d'élèves. Certaines écoles ont même obtenu des parents une participation financière pour l'achat des aliments.

Au niveau des écoles mêmes, la pisciculture s'incorpore comme outil pédagogique dans la vie des établissements. Les enfants sont motivés et assument généreusement leurs responsabilités quand il faut entretenir les diques, nourrir le poisson et faire des pêches de tri. C'est pourquoi, le responsable de la pisculture à l'école d'Agouatanokro soutient que “l'école est la meilleure base de vulgarisation…”.

Mon on reproche à certains instituteurs de se servir des exploitations piscicoles pour viser une promotion au plan professionnel

Il est aussi arrivé que l'utilisation des produits de la pisciculture ouvre des conflits latents qui s'opposent la direction de l'école et les encadreurs.


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