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2. CONTEXTE ET INFORMATIONS GENERALES

2.1 MPAEF

Le Ministère de la Production Animale (Pêche et Elévage) et des Eaux et Forêts (MPAEF) a été créé en Juillet 1985 (Organigramme en Annexe). Au départ, un service de la Pêche maritime rattaché au Secrétariat Général du Ministère a été créé, le service de la Pêche continentale et de l'aquaculture demeurant rattaché à la Direction des Eaux et Forêts.

En Mai 1985, le MPAEF a été restructuré et les services de la Pêche Maritime et celui de la Pêche Continentale et de l'Aquaculture ont été fondus au sein de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture (DPA).

Rappelons que depuis 1957 et jusqu'à la création du MPAEF, la charge d'administrer le secteur des pêches maritimes, incombait à la division des pêches du service de l'Elevage et le secteur de la pêche continentale et de l'aquaculture, était rattaché à la Direction des Eaux et Forêts, dépendant (Elévage et Eaux et Forêts) du Ministère du Développement Rural et de la Réforme Agraire.

2.2 Direction de la Pêche et de l'Aquaculture

La DPA comprend trois services : Pêche industrielle, Pêche artisanale, Aquaculture ainsi qu'une division appui, suivi et statistiques et une division administrative et financière.

La DPA est représentée à l'échelon des Faritany par les 6 services Provinciaux de la Pêche et de l'Aquaculture (SPPA) lesquels sont subdivisés en 18 Circonscriptions de la Pêche et de l'Aquaculture (CIRPA). Seront également mis en place au niveau des Circonscriptions, des sections de la Pêche et de l'Aquaculture (SECPA), et des Brigades de la Pêche et de l'Aquaculture (BRIPA).

Les stations piscicoles (STAP) dépendent des SPPA et des CIRPA toutefois les stations ou opérations pilotes sont gérées directement par la DPA.

La DPA a eu des difficultés pour se structurer et s'implanter. En effet d'une part sa mise en place s'est faite en pleine période de restriction budgétaire et d'autre part, il y avait un manque d'ingénieurs, adjoints techniques et agents techniques halieutes qualifiés. Pour pallier à cette carence, des formations ont été mises en place au niveau de l'Université (Ingénieur halieute), au niveau des Lycées Agricoles (adjoints techniques) et au niveau des projets touchant au développement de la Pêche.

Si la DPA à niveau central est maintenant convenablement structurée, il n'en est pas de même au niveau régional :

5 SPPA n'ont été mis en place qu'en 1986 ainsi que 9 CIRPA sur les 18 prévues.

La SPPA d'Antananarivo n'est devenue fonctionnelle qu'en Septembre 1987 et la CIRPA d'Antsirabe (zone couverte par le projet) vient d'être crééc (Mars 1988) et un responsable désigné qui ne dispose encore d'aucun moyen.

2.3 Les stations piscicoles

Leur vocation essentielle, en dehors de la recherche et mise au point des techniques d'alevinage, est la production d'alevins cessibles pour la rizipisciculture et la pisciculture en étang. La station piscicole est donc le support indispensable à toute action de vulgarisation et de développement de la pisciculture en attendant que se mette en place un réseau artisanal de production d'alevins.

Sur les 11 stations mises en place au cours de la dernière décennie, six sont fonctionnelles. Il s'agit:

Province d'AntananarivoObjectif 87/88

(en nombre)
Production d'Alevins campagne 87/88
(en nombre)
Station de Sisaony100.000  25.000
Station d'Ambatolampy500.000551.000
Station de Miarinarivo230.000122.000
Station de KianjasoaStation de recherche 
   
Province de Toamasina  
   
Station d'Analamazoatra (écloserie)Station de recherche-?
Station d'Analabe300.000  15.850
   
 TOTAL production713.850

Seule la station d'Ambatolampy ayant une gestion semi-autonome et qui a bénéficié de l'appui technique et financier du projet a une production que l'on peut qualifier de convenable ; les autres stations gérées comme un service administratif ont toutes des productions insuffisantes, bien sûr les raisons de ces carences peuvent avoir d'autres causes (aléas climatiques, non maîtrise de l'eau, écoulement d'alevins non encore possible par suite de l'absence de vulgarisation de la pisciculture dans la région etc…) mais il est certain que l'absence d'une gestion autonome est l'une des raisons du manque de productivité de ces stations.

Il y a lieu également de souligner que toutes les missions PNUD/FAO, tous les experts et consultants des projets successifs, et ceci depuis 1979, ont insisté sur la nécessité de doter les stations piscicoles d'une gestion autonome, afin que ces stations atteignent l'auto-suffisance financière, et ne soient plus une charge de budget de l'Etat. On peut donc supposer que l'autonomie de gestion est un préalable à la rentabilisation des stations piscicoles.

2.4 Le projet “Vulgarisation de la pisciculture et développement de la pêche continentale” - MAG/82/014

Le projet MAG/82/014 a pris la relève du projet multidisciplinaire PNUD/FAOMAG/76/002 “Développement des Pêches Continentales et de l'Aquaculture” terminé fin 1982 avec un impact certain sur la capacité des services gouvernementaux d'appuyer le développement de la Pêche Continentale et de l'Aquaculture dans le cadre d'une politique cohérente de développement du secteur pêche. Le démarrage effectif du projet MAG/82/014 n'a eu lieu qu'en Janvier 1985 avec l'arrivée du CTP.

La stratégie sectorielle arrêtée par le MPAEF prévoit de développer l'aquaculture par étapes en axant les efforts sur la promotion de la rizipisciculture et la pisciculture dans les zones peuplées et les régions où le déficit en protéines animales est particulièrement élevé.
C'est bien là l'objectif principal du projet MAG/82/014 : “Développer la rizipisciculture et la pisciculture en étangs dans la région d'Antsirabe, en renforçant les structures (stations piscicoles et formation des cadres et vulgarisateurs) pour assurer l'encadrement de 6.000 paysans dans la zone du projet et constituer un noyau pour le développement généralisé de la pisciculture sur les hauts plateaux”.

Avec le projet MAG/82/014 on est passé de la théorie à la pratique, et on a su surmonter tous les obstacles et difficultés rencontrés sur le terrain pour réussir. Une chose est de planifier des opérations autre chose et combien plus difficile est de le mener concrètement à bien. Il y a d'ailleurs toujours décalage entre planificateurs et économistes et réalisateurs : les premiers font en règle générale des prévisions trop optimistes qui ne tiennent pas compte des difficultés de réalisation. C'est d'ailleurs le cas pour le projet MAG/82/014 quand on compare les prévisions (capacité des stations piscicoles - production de poisson en rizipisciculture etc…) et les réalisations.

Toujours est-il que le principal est la réalisation concrète d'opération sur le terrain, et sur ce plan, le projet a parfaitement réussi, ce qui suppose un esprit d'entreprise et un remarquable travail en équipe du personnel national et international du projet.

En l'espace de trois années, le projet a formé 30 vulgarisateurs, encadré 6.000 paysans, mis au point le circuit de distribution de 65 points de vente, sur un parcours de près de 12.000 km, et relancé la production d'alevins en la synchronisant avec les possibilités de la commercialisation.

Le noyau pour la généralisation de la pisciculture sur les Hauts-plateaux est bien en place, et les paysans encadrés, persuadés de l'intérêt pour eux de la rizipisciculture et de la pisciculture en étang.

Cet intérêt a d'ailleurs été chiffré par le recensement piscicole de Juillet 1987 à près de 25 % du revenu rizicole.

Il s'agit maintenant de consolider et surtout de développer la pisciculture, et il reste encore beaucoup à faire, car théoriquement, près de 19.000 hectares de rizières pourraient être empoissonnées, alors que, à l'heure actuelle, seuls 500 hectares le sont effectivement.


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