La situation forestière et piscicole d'Ambatolampy est située à 5 km d'Ambatolampy dans le Firaisana d'Ambatofotsy. Elle a été créée en 1950 après le rachat par le gouvernement d'une station essentiellement forestière appartenant au privé. L'essentiel des travaux de développement qui ont donné à la station ses installations actuelles (étangs barrés, étangs piscicoles, bâtiments) ont été réalisés entre 1954 et 1957. En 1980 alors que la station était prise en charge par un projet coréen furent ajoutées des porcheries et canardières pour l'élevage associé. Les activités de la station consistaient principalement en production/cession d'alevins, production de poissons marchands, cession de plants (pin et eucalyptus) ainsi que riziculture. En 1983, après le départ des Coréens, le domaine des Eaux et Forêts fit l'acquisition d'un lot de 38 ha situé à Ambohimandroso et distant de 22 km de la station. L'exploitation de ce lot fut confiée à la station pour la production de cultures sèches devant servir à l'alimentation de l'élevage-associé, cette exploitation a été pratiquement abandonnée par suite de l'éloignement et de la difficulté de surveillance. Pour la pisciculture et après divers essais, c'est l'élevage de la carpe commune var. royale qui a été retenue car cette espèce piscicole donne les meilleures performances de croissance.
3.1.2.1 Aménagements
La station comprend 8 étangs de barrage et couvre une superficie de 36,16 ha. Ces étangs sont barrés et munis de systèmes d'évacuation d'eau. Ces étangs alimentent le réseau d'étangs piscicoles aménagés et pourraient être utilisés pour la pisciculture extensive.
L'exploitation piscicole se pratique dans le réseau d'étangs aménagés qui couvre 2,62 ha de plan d'eau, alimenté par l'étang no4, et réparti comme suit:
6 étangs de 25 a | 150 a |
10 étangs de 10 a | 100 a |
12 étangs de 1 a | 12 a |
TOTAL | 2,62 ha |
6 bacs de stabulation de 3 m2 chacun |
Un autre réseau de bassins situés en aval de l'étang no7 est depuis longtemps à l'abandon et ne sera vraisemblablement pas remis en exploitation par suite de son éloignement qui le rend difficile à surveiller.
Faute d'entretien suffisant, l'érosion affecte à différents degrés les berges des étangs, et certains bassins piscicoles gardent mal l'eau et devraient être bétonnés.
3.1.2.2 Infrastructures
Les installations de la station comprennent un ensemble de 7 bâtiments comprenant un bureau, le logement du chef de station, 2 magasins, et 4 logements pour les ouvriers de la station.
Un bâtiment en construction est prévu pour abriter le broyeur et servir de magasin. Ces bâtiments construits en 1954 et 1955 souffrent d'un manque d'entretien et des travaux d'urgence sont à prévoir principalement pour la réparation des toitures.
3.1.2.3 Equipement et matériel
L'équipement de la station comprend une TOYOTA Pick Up, un tracteur Ford, une motopompe, une pompe, une charrue Bourguignon, une pompe à huile STAM, et un broyeur qui n'a pas encore été mis en route. L'installation électrique comprend une alimentation force de 70 ampères et une alimentation lumière de 50 ampères. Les véhicules (TOYOTA et tracteur) présentent des signes d'usures et devront bientôt être remplacés.
Le matériel piscicole inclut filet maillant, sennes, filet pour alevins, pesons, balances, coffrages métalliques pour buse et moines, épuisettes, seaux, brouettes, etc…
La station est également dotée de matériel optique, topographique et de laboratoire.
3.1.2.4 Personnel
Les effectifs actuels de la station s'élèvent à 12 permanents payés par la DPA et soumis à différents statuts :
1 chef de station/adjoint technique fonctionnaire,
1 ELD agent piscicole, chef de travaux,
1 ELD conducteur,
1 ECD chauffeur,
2 ECD gardiens,
1 ECD porcher,
1 ECD bouvier,
3 ECD ouvriers polyvalents,
1 ECD agent forestier.
Les ELD (emploi de longue durée) sont des contractuels intégrés à la fonction publique, les ECD (emploi de courte durée) sont sous statut du code de travail. Ils sont révocables sous réserves des procédures prévues dans le code du travail.
L'équipe des permanents est renforcée d'Avril à Décembre par des EMO (emploi main d'oeuvre) qui sont recrutés pour une durée déterminée et payés au mois.
Enfin pour des travaux spécifiques, de la main d'oeuvre occasionnelle est recrutée et payée à la journée ou à la tâche
Seuls le porcher, le bouvier, et les gardiens sont affectés à plein temps. Le reste du personnel est polyvalent et participe aux diverses activités selon les directives établies jour par jour par le chef de station.
L'horaire de 40 heures par semaine sur 5 jours de 7h00 à 15h00 ne prévoit pas d'heure supplémentaire. Les travaux indispensables en dehors de l'horaire font l'objet d'une récupération.
Le développement de la rizipisciculture sur les hauts-plateaux repose essentiellement sur :
Vulgarisation et production d'alevins sont en quelque sorte les deux piliers sur lesquels repose l'action de développement de la rizipisciculture et de la pisciculture en étang.
• Le rôle et l'objectif essentiel de la station est en conséquence la production d'alevins afin de satisfaire les besoins des rizipisciculteurs de la zone couverte par le projet. Le programme de cession établi par les vulgarisateurs, en tenant compte des demandes exprimées par les paysans, doit être réalisé par priorité en quantité et qualité ainsi que les besoins propres de la station pour la reproduction et renforcement du cheptel de géniteurs et donneurs d'hypophyses (ces besoins se limitent à quelques centaines d'alevins).
• Les autres activités élévage/associé, pisciculture et rizipisciculture, riziculture et culture sèche, doivent être considérées comme complémentaires (élévage associé) ou annexes et passer après l'objectif principal de production d'alevins. Ces activités ne doivent pas pour autant être négligées, car, bien menées, elles permettent de rentabiliser le potentiel de la station en réduisant les coûts de l'activité principale de production d'alevins.
• Le rôle également important de stations pilotes de formation et de vulgarisation se trouve actuellement limité, en effet :
Il appartient à la DPA de réfléchir et de décider si la station se verra confiée dans les années à venir d'autres missions que son mandat actuel de production d'alevins.
Les options possibles sont:
Production de géniteurs pour cession aux éleveurs artisanaux d'alevins. Le développement prévu du réseau privé de producteurs d'alevins suppose la mise en place d'un circuit de distribution de géniteurs. Cette activité de production à cycle long (il faut 3–4 années pour obtenir des géniteurs cessibles) nécessitera des investissements complémentaires et une importante immobilisation en fonds de roulement couvrant les 3–4 années des charges encourues pour la production des géniteurs. Une recherche d'accompagnement pour la sélection des géniteurs devra également être prévue.
Centre de formation pour les producteurs artisanaux d'alevins ; si la station doit jouer ce rôle, la mise en place de structures d'accueil devront être prévues et financées.
Il s'agit d'une exploitation à risques et même à “hauts risques” :
(tornades, grêles, inondations, sécheresse, baisse brutale des températures, maladies, invasion de prédateurs etc…) ont une incidence directe sur les résultats de l'exploitation. Ils obligent pour y faire face à une réaction immédiate qui ne peut se faire dans le cadre d'une gestion administrative : moyens financiers et embauche de main d'oeuvre pour les réparations des infrastructures, la conservation des géniteurs ; transfert dans d'autres étangs non contaminés et désinfections, réparation des digues et ouvrages d'art, pompage en cas de sécheresse, etc…etc… Les dégâts souvent considérables grèvent lourdement l'exploitation ;
La station s'étend sur une grande superficie d'ailleurs mal délimitée, elle est difficile à garder et les vols sont fréquents causant des préjudices considérables, et, rendant aléatoire sinon impossible certaines spéculations comme la culture sèche, la pisciculture en étangs barrés, la riziculture et la rizipisciculture. Il s'agit :
Des vols par effraction portant sur les marchandises stockées en magasin. Plusieurs vols ces dernières années, le dernier en Décembre 1987 portant sur plusieurs centaines de kilos d'engrais, de gasoil, de ciment, de riz et de pièces de rechange. Le préjudice de ces vols peut être estimé et fait l'objet d'un constat et du dépôt d'une plainte ;
Vols de culture sur pied (partielle ou totale), le cas s'est produit en 1986/1987 pour le maïs et les haricots, et les faibles rendements constatés pour la riziculture et autres cultures sèches sont dus en partie à des vols ;
Vols de poissons : braconnage dans les étangs barrés quasiment incontrôlables, et beaucoup plus grave, vols de géniteurs pouvant compromettre la production d'alevins de plusieurs campagnes (il faut 2–3 années pour reconstituer le cheptel de géniteurs) ;
Petits vols, coulages et grapillages divers qui, cumulés, doivent représenter des montants appréciables ;
Le rétablissement d'une sécurité acceptable peut être considéré comme un préalable à une saine gestion de la station. L'ensemble du personnel de la station devrait être concerné par le renforcement de la sécurité faute de laquelle une exploitation rentable n'est pas envisageable.
Une autre caractéristique de l'exploitation, d'ailleurs commune aux fermes intégrées, est l'étendue des compétences exigées pour la direction de la station. Le responsable de la station doit, en effet, être halieute spécialisé pour la pisciculture, vétérinaire pour l'élévage associé, agronome pour les cultures, et enfin bon gestionnaire. C'est beaucoup demander à un responsable qui ne pourra s'acquitter de sa tâche que si il est d'un niveau général élevé, et, que si il bénéficie d'une assistance technique appropriée.
3.4.1.1 Production d'alevins
Les activités piscicoles sont concentrées sur la production d'alevins cessibles de carpe royale destinée à la mise en charge des rizières.
Le cycle de production/commercialisation porte sur 6 mois :
Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Janv | |
Préparation/fertilisation des étangs | ------------------------------------------------ | |||||
Reproduction | ---------------------------------------------------------------------- | |||||
Alevinage | ------------------------------------------------------------------------ | |||||
Vente d'alevins | 15 Nov - 15 Janv |
De Février à fin Juillet, il est procédé à l'entretien général de la station et à la remise en état des étangs piscicoles.
Le processus qui exige le respect scrupuleux du calendrier et des normes techniques, ainsi qu'une surveillance constante des eaux sont bien maîtrisés par le personnel de la station, sauf peut être en ce qui concerne les mesures immédiates à prendre en cas d'imprévus (aléas climatiques, cataclysmes, et autres).
Les résultats pour les trois dernières campagnes ont été les suivants :
Année | 85/86 | 86/87 | 87/88 |
Gestion | Gestion adminitrative par DAP | Gestion directe par le projet | Gestion mixte DPA/Projet |
Productions d'alevins Ventes/cessions d'alevins | 240 000 108 494 | 470 000 345 374 | 551 000 416 275 |
La faiblesse de la production de la campagne 85/86 s'explique par les nombreux blocages dus à la gestion administrative de la station : écroulement en Septembre 1985 des bacs de stabulation qui n'ont pu être réparés immédiatement faute de crédits, impossibilité de fertiliser les étangs avec du fumier qui ne pouvait être qu'acheté cash aux paysans, impossibilité de recruter la main d'oeuvre occasionnelle nécessaire etc…
Perspectives
Il faut, avant de parler perspectives, évoquer la capacité de la station en matière d'alevinage. Cette capacité est théoriquement fonction du nombre d'étangs disponibles pour l'alevinage et de la densité de la mise en charge d'alevins par are.
La capacité telle que prévue par l'étude de Mr. A. Collart en 1978 était de 5.100.000 alevins par an. Mr. l'Heureux économiste qui avait apprécié en 1985 les possibilités réelles de la station fixait cette capacité entre 1.000.000 et 2.000.000 d'alevins par an.
Il apparaît raisonnable de retenir ce dernier chiffre (1 à 2 millions d'alevins par an) comme objectif à l'horizon des 4 à 5 années à venir. Bien entendu, cette agmentation de production sera progressive, car elle dépend de l'amélioration de la fertilisation des étangs, et, du renouvellement des géniteurs, et on ne peut passer de 551.000 (production de 87/88) à 1.000.000 ou 2.000.000 d'alevins qu'en l'espace de 4–5 années.
L'objectif réaliste que l'on peut se fixer est le suivant :
87/88 | .................................... | 551.000 alevins |
88/89 | .................................... | 800.000 alevins |
89/90 | .................................... | 1.200.000 alevins |
90/91 | .................................... | 1.600.000 alevins |
91/92 | .................................... | 2.000.000 alevins |
3.4.1.2 Production de poissons de consommation
En 85/86 les étangs disponibles après alevinage ont été utilisés pour l'élevage des carpes destinées au renouvellement du cheptel des géniteurs et des donneurs d'hypophyses. La mise en charge des rizières a donné en rizipisciculture des résultats décevants : 75 kg de poissons pour 14 parcelles rizicoles d'une superficie d'environ de 1,5 ha, alors que les paysans rizipisciculteurs obtiennent en moyenne 183 kg/ha soit pour la même superficie 275 kg. En 86/87 la situation en rizipisciculture et pisciculture en étangs piscicoles a été à peine meilleure : 110 kg de poissons vendus.
En 87/88 la production n'est pas encore connue.
En résumé:
La production de poissons de consommation dans les étangs barrés n'est pas envisageable car ces étangs sont pour l'instant incontrôlables. La production prévue par Mr. L'Heureux de 21.372 kg n'est pas envisageable avant 4–5 années et seulement si on trouve une solution pour assurer la “pêche gardée” en accord avec les paysans riverains.
La production en étang piscicole après alevinage est possible sous réserve d'améliorer le gardiennage du périmètre incluant les étangs piscicoles. Une production annuelle de 1.000 à 2.000 kg pourrait être envisagée.
En rizipisciculture, la production toujours pour des raisons de sécurité, sera limitée à 300/400 kg par an.
L'élevage associé poissons-porcs, le seul pratiqué actuellement, entraîne d'excellents rendements piscicoles. Il a été intensifié en 86/87 mais uniquement “porcs à l'engraissement”, qui limitent les risques de maladies et ne nécessitent qu'un suivi vétérinaire bien maîtrisé par le personnel de la station. En 87/88 la reproduction a été reprise avec les risques élevés de maladies pour les porcelets au sevrage et le besoin de soins intensifs pour les jeunes porcelets. Le personnel de la station ne maîtrise pas les techniques beaucoup plus délicates de l'élevage naisseur, une assistance technique d'un vétérinaire spécialisé serait nécessaire.
L'élevage associé poissons-porcs n'est pas rentable dans les conditions actuelles mais doit être poursuivi afin de tenir compte de ces bons résultats en rendement piscicole.
L'élevage associé poissons-canards a toujours été très limité et ne porte actuellement que sur une trentaine de canards de souche hybride achetés localement. De plus, la canardière construite sur pilotis a été enlevée par une tornade et n'a pas été reconstruite.
Si on décide de reprendre l'élevage associé poissons-canards sur une base moderne (incubateurs, couveuses, importation de canetons de souche appropriée) une assistance technique quasi permamente des services spécialisés de l'élevage sera nécessaire car le personnel de la station n'a pas la compétence requise pour mener à bien cette opération.
La station exploite présentement 2,6 ha de rizières, mais cette exploitation ne couvre qu'une partie du potentiel de la station, les paysans des communautés environnantes ayant depuis plusieurs années utilisé à leur compte les surfaces à potentiel rizicole. La production en 85/86 a atteint 1.309 kg, soit 509 kg à l'hectare. La faiblesse du rendement est imputable au non respect des techniques culturales (semences, engrais, labours, traitements insecticides, etc…) mais également à des vols.
En 86/87 les surfaces des rizières ont été agrandies à 460 ares, des semences sélectionnées et traitées achetées, les travaux de labour, herbage, sarclage effectués pour une grande partie par la main-d'oeuvre occasionnelle. Le résultat environ 3.000 kg de paddy a été aussi médiocre qu'en 85/86 par suite des innondations et également des vols.
En 87/88 le résultat de l'exploitation réalisé sur une surface restreinte n'est pas connu.
En résumé, la riziculture est possible et devrait se développer à condition de renforcer la surveillance au moment de la récolte, du battage, du séchage et de l'ensachage du paddy.
Le potentiel est très important puisque près de 100 ha sont disponibles à la station sans compter les 38 ha situés à Ambohimandroso.
En 85/86 les labours ont été effectués, et l'engrais réceptionné, et répandu ; seulement comme le DPA n'a pu livrer les semences, il n'y a pas eu de production!!!
En 86/87 on a planté 2 ha de maïs, mais à cause d'un manque de fumier et des vols, la récolte a été négligeable.
• En 87/88 les cultures sèches ont été abandonnées.
Il apparaît que les cultures sèches doivent être reprises en respectant les techniques culturales et en assurant la sécurité pendant la récolte.
Pour la station trois systèmes de gestion ont été appliqués:
Du début de l'exploitation et jusqu'en juillet 1986: Gestion administrative à distance, la station étant en quelque sorte un service (ou division) décentralisé de la DPA gérée selon les règles formelles de gestion budgétaire du domaine public.
De Juillet 1986 à Juin 1987 : Mise à la disposition de la station au projet MAG/82/014. Gestion directe du projet par l'intermédiaire d'un cadre-associé sur place chargé de la gestion courante en commun avec le chef de station, et règlement des dépenses indispensables grâce à la mise en place du “Sub Income Account”.
De Juillet 1987 à maintenant : Gestion mixte DPA/Projet avec l'appui technique et financier du Projet. Le Projet palliant aux carences de l'administration en matière d'approvisionnement en intrants, règlement de la main-d'oeuvre occasionnelle et des petites dépenses indispensables.
Pendant ces deux dernières périodes le Projet a pris en charge les plus grandes parties du coût des transports (entretien, réparations, changement de pneumatique, assurances et une partie du carburant lubrifiant).
Le personnel de la station payé directement par la DPA ne peut, dans le système administratif, être rétribué selon ses performances, ce qui entraîne une certaine démotivation et un manque d'autorité pour le chef de station. Des sanctions en cas de manque de conscience professionnelle sont certes possibles (avertissement, blâme, mise à pied, etc…), mais dans la pratique elles ne sont pas appliquées.
La mise en place du “Sub Income Account” a permis de débloquer la situation et de rendre possible l'exploitation.
Les résultats en production et cession d'alevins sont à cet égard significatifs:
Campagne | 85/86 | 86/87 | 87/88 |
Production d'alevins (en nombre) | 240.000 | 400.000 | 551.000 |
Ventes d'alevins par projet (en nombre) | 108.494 | 345.374 | 416.275 |
Nombre d'acheteurs | 1.114 | 3.487 | 5.102 |
Sur le plan de la gestion et du suivi des opérations, le Projet a mis en place un système de contrôle, de saisie des coûts et d'informations statistiques.
Ce système pourra être appliqué après quelques améliorations et aménagements à la future station piscicole autonome. En particulier la comptabilité analytique mise en place au Projet et traitée sur l'ordinateur personnel du CTP est applicable a quelques modifications et renforcements près au contrôle de gestion de la future station autonome. Les renseignements économiques et financiers recueillis ont permis d'estimer la rentabilité et les prix de revient.
Ce type de gestion est incompatible avec la gestion économique et efficace d'une unité de production tel que la station d'Ambatolampy qui exige une autonomie et un système de gestion qu'on appelle (souvent à tort) du type privé.
L'autonomie de gestion suppose :
Responsabilisation : Un seul responsable, maître à bord, qui a l'autorité sur son personnel et qui rend compte à une seule entité (conseil d'administration, comité de gestion, tutelle directe d'un département ministériel etc…) - Pas d'ingérence dans la gestion courante de l'entité chargée de la supervision de l'unité de production.
Gestion prévisionnelle : Un plan d'exploitation pour chaque campagne traduit en budget qui est négocié entre l'autorité de tutelle et le Responsable de l'unité de production. Ce plan d'exploitation engage les deux parties : le Responsable de l'unité de production qui sera jugé sur ses résultats par rapport à ce plan, et l'autorité de tutelle qui s'engage à mettre à disposition en temps et en heure et selon la qualité ou qualification requise les moyens humains, matériels et financiers nécessaires à la réalisation du plan.
Souplesse et adaptation : Le Responsable de l'unité doit pouvoir faire face à tout imprévu, s'adapter immédiatement aux situations qui peuvent se présenter et disposer des moyens principalement financiers pour y faire face (achats urgents, embauche de main d'oeuvre occasionnelle), il doit également être libre de réaliser certaines ventes au bon moment pour profiter des fluctuations du marché.
Connaissance des coûts de production : Un système simplifié de saisie des coûts (comptabilité analytique) doit être mis en place afin de permettre au Responsable de gérer en toute connaissance de cause en minimisant les coûts, sans nuire bien sûr, à la qualité de la production. Dans le choix de toute décision de gestion, un bon Responsable/Manager doit toujours avoir à l'esprit le coût économique des opérations afin de choisir la solution la plus économique. A noter qu'à Madagascar le coût des transports est très élevé (valeur élevée des véhicules à l'achat et qu'il faut amortir, coût excessif des réparations, pièces de rechange et des pneumatiques etc…). La gestion économique des transports devrait être une préoccupation constante du Responsable.
Intéressement : Il est normal que le personnel de l'unité de production soit intéressé matériellement aux résultats de l'exploitation ; la motivation du personnel repose sur la mise en place d'un système simple et compréhensif pour tous d'une rémunération stimulante en rendement. Pour le Responsable de l'unité de production il pourrait s'agir d'un intéressement aux résultats d'exploitaton par comparaison au plan d'exploitation. Pour l'équipe permanente d'une prime de rendement basée sur la plus ou moins bonne éxécution des tâches à accomplir. Un réglement intérieur devrait prévoir les conditions d'emploi de personnel, les primes et indemnités et les sanctions en cas d'abus ou de manque de conscience professionnelle.
Pour bien comprendre l'origine des blocages et surcoûts entraînée par une gestion administrative centralisée de la station d'Ambatolampy, il importe d'analyser le système d'établissement des budgets et de l'utilisation des crédits :
Etablissement des budgets
3 budgets sont concernés :
Le budget général qui prend en charge le personnel (fonctionnaires et ELD) et les dépenses de fonctionnement de l'administration (1 année civile)
Le FNDE - Fonds National de Développement et d'Equipement qui prend en charge les frais de fonctionnement et d'équipement des Projets de développement (personnel ECD et EMO et frais de fonctionnement et d'équipement)(1 année civile).
Le PIP - Programme d'Investissement Public, établi sur 3 ans et dont la lère année coïncide avec le FNDE.
La préparation du budget 1989, suit les étapes suivantes :
Février/Mars 1988 : 1er étape : Devis programme (ou budget programme.) La DPA (ou SPPA et plus tard CIRPA) établi le budget en dépenses et recettes de la station pour l'année à venir.
Les devis-programmes se basent sur les projets de plans d'exploitation que doit (ou devrait) établir le chef de station :
1ère difficulté : les plans d'exploitation sont établis pour une campagne par exemple : Juillet 1988–Juin 1989 : alors que le devis - programme concerne l'année civile 89. Pour être cohérent, il faudrait que le chef de station établisse les plans d'exploitation pour deux campagnes Juillet 1988/Juin 1989/Juin 1990, ce qui est difficilement réalisable à l'heure actuelle.
2ème difficulté : les dépenses en intrants, gasoil, petit matériel de pêche et autres fournitures sont évalués au prix en cours au moment de l'établissement des devis-programmes. Lors de la passation des commandes, ils auront varié et pour la plupart, en plus, compte tenu de l'inflation actuelle. Rappelons que les prix ont été libéralisés, et, ont subi le choc de la dévaluation de Juillet 1987.
Avril/Mai 1988 : 2ème Etape :
Centralisation au niveau des CIRPA - SPPA - DPA - MPAEF de l'ensemble des devis-programmes
pour établir le budget global du MPAEF (Budget Général et FNDE). Déjà certaines coupures ou
aménagements sont opérés pour tenir compte des prévisions en ce qui concerne l'enveloppe globale
allouée.
Juin à Septembre 1988 : 3ème étape :
Exploitation des projets de budget par le MPFE - Tenue des conférences budgétaires - Détermination
de l'équilibre général de la loi des finances. Nouvelles restrictions et
aménagements probables.
Octobre 1988 : 4ème Etape :
Présentation et vote du budget (ou loi des finances) par l'Assemblée Nationale Populaire après
rectification et aménagements éventuels.
5ème Etape :
Mise en place et répartition des crédits par Ministère - Crédits alloués aux utilisateurs. Pour le
budget général, les allocations de crédits et autorisations de dépenses s'effectuent dès début
Janvier - Par contre, le FNDE n'est mis en place qu'en Mars/Avril de l'année civile et aucune
dépense n'est possible sur ce budget pendant le ler trimestre de chaque année.
3.5.2.1 Blocages
La station agit dans le cadre de crédits alloués dont elle n'a d'ailleurs pas toujours connaissance.
Quatre sortes de blocages pour la fourniture des intrants et autres matériels ainsi que le règlement du personnel:
Les crédits demandés (devis-programmes) ont été réduits ou sous estimés, la demande de commande adressée par le Chef de station à la DPA ne peut être satisfaite, et aucune livraison ne sera faite.
Les crédits sont disponibles, la DPA passe la commande, envoie le bon de commande (ou bon d'enlèvement) à la station (durée du circuit entre demande de fourniture du chef de station et réception du bon de commande : environ 3 mois) mais entre-temps les prix ont varié, et les fournisseurs refusent d'honorer la commande d'autant plus que les règlements par le trésor durent environ 3 mois et parfois plus. Certaines fournitures comme le fumier doivent être payées cash au x paysans et ne peuvent faire l'objet d'un bon de commande.
La mise en place tardive du budget FNDE (3mois de décalage) bloque l'exploitation pendant le ler trimestre de chaque année. Rappelons que le FNDE' est la principale source de financement de la station, et prend en charge le personnel ECD, la main d'oeuvre occasionnelle et les intrants.
Le principe sacro-saint de non affectation des recettes aux dépenses ne permet pas d'alimenter directement une caisse d'avance pourtant indispensable pour régler les dépenses imprévues et celles que l'on ne peut payer avec des bons de commande. Toute dérogation à ce principe par les utilisateurs est passible de la juridiction de la chambre des comptes de la cour suprême et de celle du conseil de discipline financière.
3.5.2.2 Surcoûts
Sans parler du coût pour l'administration de cette gestion (temps passé par les fonctionnaires, coût des imprimés et fournitures de bureaux, télécommunications, coûts des transports en particulier celui du billeteur qui vient de Tananarive pour payer chaque mois le personnel ECD et EMO etc…, etc…) les surcoûts pour la station ont deux origines:
Le choix des fournisseurs par la DPA qui n'a pas toujours les informations pour choisir ceux qui présentent les meilleures conditions de prix et de qualité.
Et surtout le coût des transports supporté par la station pour l'acheminement des intrants et matériels qu'il faut chercher à Tananarive et Antsirabe, alors qu'ils sont souvent disponibles sur place, d'où déplacement de la Toyota souvent pour rien puisque les fournisseurs refusent parfois d'honorer les bons de commande, ou pour une quantité moindre que prévu en cas de disponibilité réduite etc…
A ce titre l'approvisionnement en carburant illustre d'une façon caricaturale les surcoûts supportés:
Le carburant doit être obtenu du garage administratif qui se trouve à Tananarive, ce même garage est d'ailleurs chargé de la réparation et entretien du parc de véhicules. Pour le carburant, le garage souffre d'un engorgement chronique et n'arrive que rarement à satisfaire la demande.
Pendant la mission, la Toyota est partie chercher 200 litres de gasoil, chauffeur et véhicule sont restés 3 jours bloqués à Tananarive pour obtenir en fin de compte 18 litres de carburant.
Un rapide calcul économique chiffre ainsi le coût de l'opération:
Résultat de l'opération
Produit: | Acquisition de 18 litres de gasoil Valeur 387 FMG/litre à la station service d'Ambatolampy: 18×387 | 6.966FMG | |
Charges: | |||
* | Immobilisation chauffeur pendant 3 jours (salaires + charges sociales) | 4.600 FMG | |
* | Carburant/lubrifiant 160 km (Aller-Retour Ambatolampy-Tananarive) à 59 FMG/km | 9.440 FMG | |
* | Prix de revient de l'entretien, réparations, pneumatiques et assurances: 160 Km à 223 FMG | 35.600 FMG | |
* | Amortissement du véhicule (hors taxes) 160 Km à 265 FMG |
42.400 FMG | |
TOTAL "Charges | 92.040 FMG | ||
Marge brute (perte sèche): | 85.074 FMG |
Cf. en Annexe: Prix de revient kilométrique de la Toyota en service à l a station.
Il est important pour le MPAEF comme pour le PNUD et la FAO d'apprécier la rentabilité de la station et le prix de revient des alevins cédés actuellement aux paysans au prix de 20 FMG l'unité. Cette connaissance des coûts et de la rentabilité pourra, en effet, guider les autorités nationales dans le choix des solutions sur l'avenir de la station, en particulier dans l'optique envisageable de la privatisation, car seules les activités rentables ou susceptibles de le devenir peuvent intéresser le privé.
Des estimations d'une approximation tout à fait convenable ont pu être établies grâce à la mise en place par le projet d'une véritable comptabilité analytique traitée sur l'ordinateur personnel du CTP du projet.
Le très important poste de coût “transport” qui avait été quelque peu occulté a été réintroduit en se basant sur le prix de revient kilométrique des véhicules en service au projet (Land Rover A 110), ce prix de revient s'établit comme suit pour un parcours de 12 000 Km par an:
Prix de revient au kilomètre parcouru (en FMG)
* | Personnel (chauffeur) | 50 |
* | Carburant/Lubrifiant | 59 |
* | Assurance | 20 |
* | Renouvellement pneumatiques (2 pneus par an) | 83 |
* | Entretien/Réparations (1% valeur TTC pour l'entretien courant et 10% valeur TTC pour les grosses réparations) | 356 |
* | Sous Total (hors amortissement) | 568 |
* | Amortissements (sur 5 ans) hors taxes | 359 |
toutes taxes comprises | 646 | |
* | TOTAL hors taxes | 927 |
toutes taxes comprises | 1 214 |
Cf. en Annexe: détail des calculs
Les amortissements ont été introduits sur une base minimum, on a en effet considéré que les infrastructures de base, mises en place au départ par l'Etat, n'étaient pas amortissables mais devaient être entretenues en état, que les bâtiments et autres installations construites en 1954 étaient amortis, et que seuls les équipements mécaniques (véhicules et matériels) à renouvellement rapide devaient être amortis.
Les estimations ont porté sur 3 périodes:
Campagne 86/87 du ler Juillet 1986 au 30 Juin 1987.
Situation actuelle 87/88 en isolant la production et la commercialisation des alevins.
Prévisions campagne 88/89 à partir du plan d'exploitation établi pendant la mission.
Les résultats sont résumés ci-après:
Production: | 470 000 alevins |
Vente/Cession: | 345 374 alevins |
Résultat d'exploitation 86/87
(en 000 FMG)
Activités | Pisciculture | Elevage associé (porcs) | Riziculture | Cultures sèches | Totaux | ||
1. | Produit | ||||||
1.1 | Ventes | 7 040,7 | 5 416,6 | 1 103,3 | 0 | 13 560,6 | |
1.2 | Variation stocks | +503,3 | 1 570,0 | -718,9 | - | 1 354,4 | |
Total “Produit” | 7 544,0 | 6 986,6 | 384,4 | 0 | 14 915,0 | ||
2. | Coûts directs | 1 058,4 | 7 243,2 | 200,3 | 104,0 | 8 605,9 | |
3. | Marge brute (1–2) | 6 485,6 | -256,6 | 184,1 | -104,0 | 6 309,1 | |
4. | Charges de structures | ||||||
4.1 | Personnel permanent | 5 500,0 | |||||
4.2 | Fournitures/Consommations | 638,9 | |||||
4.3 | Transport (entretien, réparation,pneumatique, assurance d'un véhicule : TOYOTA PickUp affecté à la station) | 2 676,0 | |||||
4.4 | Frais divers de gestion | 300,0 | |||||
Total “Charges de structure” | 9 114,9 | ||||||
5. | Résultat brut avant | ||||||
amortissement (perte) (3–4) cash flow | -2 805,8 | ||||||
6. | Amortissement | ||||||
(véhicule uniquement hors taxes) | 3 175,0 | ||||||
7. | Résultat net | ||||||
après amortissement (perte) (5–6) | -5 980,8 |
L'exploitation est déficitaire de 2,8 millions avant amortissement et de près de 6,0 millions après amortissement.
Ces résultats sont donnés à titre historique et indicatif car depuis Juillet 87 les conditions économiques ont été radicalement modifiées (doublement du prix du gasoil, pièces de rechange, intrants, augmentation progressive de près de 20 % de frais personnel, etc…) ce qui ne permet pas la comparaison avec les résultats d'exploitation des années suivantes.
Le cycle de production/commercialisation d'alevins se déroule sur 6 mois d'Août à fin Janvier selon le schéma suivant :
Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Janv | |
Préparation des étangs | --------------------------------------------- | |||||
Reproduction | 15 Sept – 15 Nov | |||||
Alevinage (grossissement) | -------------------------------------------------------------------------------- | |||||
Commercialisation d'alevins | 15 Nov - 15 Janv |
Les coûts parfaitement cernés du cycle de 6 mois ont été affectés directement à la production et à la
commercialisation. Pour tenir compte des pertes dans le calcul des prix de revient, on a retenu une
production utile de 504 450 alevins à la station et pour la commercialisation le nombre effectif d'alevins
vendus, soit 416 275 alevins.
Les charges de structures, qui comprennent principalement l'entretien de la station piscicole, le
gardiennage, et les coûts des transports de la station ont été estimés au plus près et affectés directement.
L'amortissement retenu ne concerne que les véhicules hors taxes, l'hypothèse étant faite que le renouvellement pourra s'effectuer hors taxes.
Enfin, l'approche choisie est celle du calcul direct des prix de revient sans passer par le compte d'exploitation.
PRIX DE REVIENT “ALEVINAGE”
Situation actuelle:
Production: | 551.000 alevins |
Production utile: | 504.450 alevins |
Commercialisation: | 416.275 alevins |
A-Production (504 450 alevins utiles)
Charges en (000 FMG) | Prix de revient en FMG par alevins | Totaux | |||
1. | Charges directes | ||||
1.1 | Consommations (intrants, petit matériel, conditionnement) | 1 495,4 | 2,96 | ||
1.2 | Personnel directement affecté pendant le cycle “Alevinage ” de 6 mois (permanents + travaux) | 3 215,5 | 6,38 | ||
2. | Charges de structures | ||||
2.1 | Entretien Général et Gardiennage | ||||
• Personnel | 1 970,3 | 3,90 | |||
• Consommations (fournitures et petits matériels) | 650,0 | 1,29 | |||
2.2 | Transports (9 000 Km à 568 FMG/Km) | 5 112,0 | 10,13 | ||
2.3 | Frais divers de gestion (électricité, fournitures de bureau, PTT, etc…) | 500,0 | 0,99 | ||
Sous Total | 12 943,2 | 25,65 | |||
3. | Prix de revient alevin départ station conditionné (hors amortissements) | 25,65 | |||
4. | Amortissements (véhicule hors taxes uniquement): 9 000 Km à 359 FMG | 3 231,0 | 6,40 | ||
TOTAL | 16 174,2 | 32,05 | |||
5. Prix de revient alevin départ station après amortissement | 32,05 | ||||
B-Commercialisation (416 275 alevins vendus aux paysans).
Charges en (000 FMG) | Prix de revient en FMG par alevins | Totaux | ||
1. | Consommations/Fournitures | 323,8 | 0,78 | |
2. | Publicité | 240,2 | 0,58 | |
3. | Personnel | 750,6 | 1,80 | |
4. | Transport (11 400 Km à 568 FMG/Km) | 6 475,2 | 15,56 | |
Sous Total | 7 789,8 | 18,71 | ||
5. | Prix de revient commercialisation alevin (hors amortissements) | 18,71 | ||
6. | Amortissements (Véhicules hors taxes): 11 400 Km à 329 FMG/Km | 3 750,6 | 9,00 | |
Total | 11 540,4 | 27,71 | ||
7. | Prix de revient commercialisation alevins (après amortissement) | 27,71 |
En résumé:
Hors amortissements: (en FMG par alevin) | |
Prix de revient départ station: | 25,65 |
Prix de revient “commercialisation” | 18,71 |
Prix alevin rendu paysan: | 44,36 |
Amortissements compris: (en FMG par alevin) | |
Prix de revient départ station: | 32,05 |
Prix de revient “commercialisation” | 27,71 |
Prix de revient rendu paysan: | 59,76 |
C-Structure du prix de revient rendu paysan par nature de charges
Hors amortissements | Amortissements compris | |||
Prix de revient | % | Prix de revient | % | |
Consommations | 5,03 | 11,4 | 5,03 | 8,4 |
personnel | 12,08 | 27,2 | 12,08 | 20,2 |
Transport | 25,68 | 57,9 | 41,08* | 68,8 |
Frais divers de gestion | 1,57 | 3,5 | 1,57 | 2,6 |
Total | 44,36 | 100,0 | 59,76 | 100,0 |
* L'amortissement porte uniquement sur les véhicules et donc sur les frais de transport.
D-Compte d'exploitation “Alevinage” campagne 87/88 (en 000 FMG)
Produit | ||
Vente d'alevins | 8 325,5 | |
Charges | ||
Production | 12 943,2 | |
Commercialisation | 7 789,8 | |
20 733,0 | ||
Résultat brut avant amortissement(perte) | -12 407,5 | |
Amortissement | ||
Production | 3 231,0 | |
Commercialisation | 3 750,6 | |
6 981,6 | ||
Résultat net après amortissement (perte) | -19 389,1 |
Objectif de production:
Pisciculture: | 800.000 alevins cessibles, soit une production d'environ 870.000 alevins |
2.360 kg de poissons marchands dont 2.000 kg en étang piscicoles et 360 en rizipisciculture | |
Elevage associé: | 100 porcs |
Cultures associées | 3.000 kg de riz 2.000 kg de blé 1.500 kg de soja |
Pour évaluer le résultat prévisionnel d'exploitation on a procédé classiquement comme suit:
Détermination des marges brutes par spéculation
Evaluation des charges de structures et répartition de ces charges au prorata des marges brutes dégagées; (répartition jugée la plus plausible après analyse des charges de structures)
Détermination du résultat net avant amortissement;
Amortissement au prorata des marges dégagées et détermination du résultat net après amortissement;
Etablissement du prix de revient des alevins;
L'évaluation des charges de structures et le délai des calculs figurent en annexe. Dans les tableaux ci-après la commercialisation/distribution des alevins est présentée séparément.
A-Resultat prévisionnel d'exploitation campagne 88/89 de la station d'ambatolampy (en FMG)
Alevinage | Poissons marchands | Elevage associé (porcs) | Cultures associées | Totaux | ||
1. | Produits: (ventes) | 16 000 000 | 2 360 000 | 12 150 000 | 1 565 000 | 32 075 000 |
2. | Coûts directs: (personnel directement affecté, travaux, consommations) Marge brute (1 – 2) | 2 357 800 13 642 170 | 1 687 830 672 170 | 10 184 830 1 965 170 | 956 750 608 250 | 15 187 240 16 887 760 |
3. | Charges de structures (personnel permanent, consommations/fournitures, transports, frais divers) | 11 417 256 | 562 545 | 1 644 669 | 509 050 | 14 133 520 |
4. | Résultat brut avant amortissement(au niveau de la station) : cashflow [(1–2) - 3] | 2 224 914 | 109 625 | 320 501 | 99 200 | 2 754 240 |
5. | Amortissement de la station | 3 803 027 | 187 381 | 547 830 | 169 562 | 4 707 800 |
6. | Résultat net après amortissement: (au niveau de la station) (4–5) | - 1578 113 | - 77 556 | - 227 329 | - 70 362 | - 1 953 560 |
7. | Frais de commercialisation alevins hors amortissemement | 8 088 300 | 8 088 300 | |||
8. | Amortissement “commercialisation” | 4 092 600 | 4 092 600 | |||
9. | Résultat brut avant amortissement : perte (production station + commercialisation alevins) (4 – 7) | - 5 863 386 | 109 625 | 320 501 | 99 200 | - 5 334 060 |
10. | Amortissement “station + commercialisation” (5 + 8) | 7 895 627 | 187 381 | 547 830 | 169 562 | 8 800 400 |
11. | Résultat net après amortissement station + commercialisation : perte (9 –10) | 13 759 013 | - 77 556 | - 227 329 | - 70 362 | -14 134 260 |
En résumé:
bénéfice de 2 754 240 avant amortissement, sans commercialisation
perte de 1 963 560 après amortissement, sans commercialisation
perte de 5 334 060 avant amortissement, avec commercialisation
perte de 14 134 260 après amortissement, avec commercialisation
B- Prix de revient alevins
Global hors amortissements (en FMGpar alevin) | |
• Départ station : | 17,22 |
• Commercialisation : | 10,11 |
• Rendu paysan : | 27,33 |
Global amortissements compris (en FMG par alevin) | |
• Départ station : | 21,97 |
• Commercialisation : | 15,23 |
• Rendu paysan : | 37,20 |
C- Structure du prix de revient rendu paysans part nature des charges
Hors amortissements | Avec amortissements | |||
Prix de revient | % | Prix de revient | % | |
Consommations | 3,80 | 13,9 | 3,80 | 10,2 |
Personnel | 7,63 | 27,9 | 7,63 | 20,5 |
Transport | 15,00 | 57,9 | 24,87 | 66,9 |
Frais divers de gestion | 0,90 | 3,3 | 0,90 | 2,4 |
Total | 27,33 | 100,0 | 37,20 | 100,0 |
L'exploitation est déficitaire aussi bien en 87/88 qu'en 88/89 :
• 87/88 : perte de 19,4 millions pour un chiffre d'affaire d'environ 20 millions (8,3 millions alevins + 10 millions porcs et 1,7 million autres spéculations).
• 88/89 : perte de 14,1 millions pour un chiffre d'affaire de 32,1 millions.
En 87/88 : le résultat brut (cash flow) au niveau de la station est négatif de 4,3 millions et la station n'est équilibrée en matière de trésorerie que grâce à la prise en charge par le gouvernement des frais de personnel. Pour l'ensemble production/commercialisation, le cash flow est négatif de 12,4 millions et l'équilibre de trésorerie n'est obtenu que principalement grâce à la prise en charge par le projet de la commercialisation.
En 89/90 : la situation s'améliore nettement : le résultat brut (cash flow) au niveau de la station est positif de 2,8 millions, ce qui signifie que si la station cède l'alevin 20 FMG, elle sera équilibrée en trésorerie et pourra même couvrir environ 60 % de ses amortissements. Le prix de revient de l'alevin rendu paysan diminue de 59,76 FMG en 87/88 à 37,20 FMG en 89/90 par suite de l'augmentation de la production/commercialisation (800 000 alevins en 88/89 contre 416 275 en 87/88) et aussi, et surtout grâce à une diminution des coûts de transport: 41,08 FMG l'alevin en 87/88 pour 24,87 en 88/89. Cette diminuation importante des coûts de transport est principalement imputable à une meilleure organisation de la distribution. Il est prévu en effet de commercialiser en 88/89, 800 000 alevins sur un parcours de 12 000 km du même ordre de grandeur qu'en 87/88 pour 416 275 alevins.
• Réduction des prix de revient des alevins
La structure des prix de revient des alevins se présente ainsi: (en FMG)
Campagne 87/88 | Campagne 88/89 | |||
Prix de revient | % | Prix de revient | % | |
Consommations | 5,03 | 8,4 | 3,80 | 10,2 |
Personnel | 12,08 | 20,2 | 7,63 | 20,5 |
Transport | 41,08 | 68,8 | 24,87 | 66,9 |
Divers | 1,57 | 2,6 | 0,90 | 2,4 |
Prix de revient rendu paysan amortissement compris | 59,76 | 100,00 | 37,20 | 100,00 |
Pour réduire les prix de revient, il faut s'attaquer aux postes principaux de coûts, à savoir en premier lieu des transports (66,9 % en 88/89) et ensuite les frais de personnel (20,5 % en 88/89), les autres postes de coûts sont difficilement compressibles pour les consommations et ne représentent qu'un faible pourcentage pour les divers.
Pour les transports, il s'agit de mieux gérer les véhicules, à savoir supprimer tout déplacement inutile, regrouper les courses pour une meilleure utilisation de la charge utile, attacher plus d'importance à l'entretien courant et en général “planifier” les transports en enregistrant systématiquement les dépenses correspondantes.
En matière de planification, le circuit de distribution (65 points de vente pour un circuit de 11 400 km s'étendant sur près de 5 000 km2) pourrait faire l'objet d'une recherche opérationnelle traitée sur informatique.
Pour le personnel, il s'agirait de mieux équilibrer les effectifs: moins de personnel permanent mais plus qualifié, en faisant plus largement appel à la main d'oeuvre occasionnelle. En tout état de cause, il n'y a pas actuellement pléthore de personnel à la station, et c'est l'augmentation de la production à effectifs permanents inchangés qui permettra une réduction des prix de revient.
• Perspectives
Toute projection au-delà de la campagne 88/89 est actuellement aléatoire, et ne pourra être valablement réalisée qu'en début 89 après que les résultats de 88/89 seront connus avec précision.
Il est possible toutefois, d'envisager pour 89/90 une nouvelle baisse du prix de revient de l'alevin rendu paysan à environ 30 FMG par alevin rendu paysan à condition que les conditions économiques restent inchangées, que les activités annexes se développent, et que les efforts de diminution des coûts de transport se poursuivent.
Il n'est pas envisageable d'augmenter dans l'immédiat le prix de cession car le risque serait trop grand d'un rejet par les paysans compromettant le développement de la rizipisciculture qui a certes bien démarré mais est encore fragile.
En conséquence, il faudra subventionner l'opération pendant encore quelques années et jusqu'à ce que la production artisanale d'alevins se développe, prenne le relais des stations en rapprochant consommateurs paysans des producteurs, et permette de minimiser les coûts de transport en alignant, sous réserves d'une étude qui reste à faire, le prix de cession au prix de revient réel.