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10 - LA SEAFDEC

Le Centre de Développement des Pêches dans le Sud-Est de l'Asie (SEAFDEC) est une organisation internationale établie en Juillet 1973 par un traité signé par 6 pays à savoir : La Malaisie, le Singapour, la Thaïlande, le Vietnam, le Japon et les Philippines. Son objectif est le développement et l'adoption de techniques modernes en aquaculture dans cette région du Sud-Est de l'Asie qui couvre une aire de 18 millions d'hectares de zones côtières tributaires de marées et d'eaux continentales desquelles 5% seulement sont actuellement utilisées.

Il existe 3 départements au sein de la DEAFDEC :

Ce rapport de mission traitera uniquement des activités du Département de l'Aquaculture. Oe département s'attèle à :

10.1 - Recherches

Elles comportent quatre programmes :

Le but des recherches est quadruple :

101.1- Programme crevettes

Les thèmes étudiés portent sur :

101.2- Programme Chanos

Très connu et très apprécié dans le Sud-Est de l'Asie et pouvant être élevé en eau douce, en saumâtre, le Chanos fait également l'objet d'intenses recherches afin de standardiser les techniques de reproduction, d'alevinage et de grossissement en étang et en enclos. Or retrouve ici les mêmes thèmes que chez les Penaeidés (Voir 101.1).

101.3- Programme Exploitation en Eau Douce

Commencé il y a 3 ans, ce programme comprend des recherches et des projets de développement des pêches en eau douce afin de :

Le programme comporte les thèmes suivants :

101.4- Programme Mariculture (Fermes marines)

Ce programme étudie la sélection et l'élevage d'espèces marines dans les baies. Il établit des centres pilotes en différentes zones où seront introduites les nouvelles technologies de la mariculture. Il étudie la collection, la reproduction et l'élevage des espèces marines en cages, en étangs, en enclos, en bacs.

10.2- Formation internationale

La formation a un double objectif :

Deux types de formations y sont dispensées.

102.1- Les programmes de formation non sanctionnés par aucun diplôme à la fin des études.

Ils s'adressent à des participants venant des pays en voie de développement et notamment du Sud-Est Asiatique et la durée des études va de l à 5 mois. Les études consistent en cours magistraux, en travaux en laboratoire sur la théorie et l'application de la recherche sur les espèces intéressantes, et en travaux sur terrain, dans les stations de recherches SEAFDEC.

Six différents aspects de la technologie de l'aquaculture sont dispensés durant ce premier type de formation. Il revient donc à chaque participant de choisir le (les) thème (s) qui l'intéresse (nt) :

102.2 - Les programmes sanctionnés par le diplôme de Maîtrise Sciences en Aquaculture (degre of Master of Science) après soutenance de thèse.

Parrainées par le Département Aquaculture et l'Université des Philippines, les études durent deux ans et sont ouvertes aux étudiants du Sud-Est Asiatique et d'autres pays en voie de développement.

Une année de formation pourrait également être dispensée aux titulaires de maîtrise chercheurs et scientifiques spécialisés en aquaculture.

En vue de faciliter le transfert des techniques industrielles de l'aquaculteur, un 3ème type de formation s'adresse aux particuliers. Les programmes concernent la construction d'étangs, la gestion des écloseries de Penaeidés au niveau barangay (firaisana), l'élevage de moules et d'huîtres, la conduite des recherches sur la récolte et la commercialisation des crustacés, l'économie de l'exploitation…

Pour toutes ces formations, des bourses d'études pourraient être supportées soit par la SEAFDEC soit par les pays d'origine des étudiants.

10.3- Transfert de technologie

Le Département Aquaculture organise très souvent des conférences nationales et internationales relatives à l'aquaculture au cours desquelles sont dégagées les formules appropriées à ce transfert de technologie.

103.1- Vérification de la technologie

Afin de diminuer les risques pouvant être provoqués par l'adoption d'une technologie, il est d'usage de vérifier les résultats de recherches acquis soit à l'intérieur, soit à l'extérieur du pays.

103.2- Vulgarisation

Elle consiste en :

10.4- Station principale Tigbauan

La station est située à 26 Km à l'Ouest d'Iloilo-City. Elle comprend entre autres des écloseries, des étangs et des bacs pour l'alevinage et pour la culture de masse de plancton et d'algues, des laboratoires.

A Tigbauan, la reproduction de chanos est induite par injection d'hormones homogènes extraites de glandes pituitaires de saumon et de gonadotropine chorionique humaine. La ponte a lieu 8 à 10 heures après les deux injections. Oeufs et laitance sont mélangés par la méthode sèche pendant cinq minutes et sont ensuite déversés en bacs plastiques destinés à la fois à l'incubation des oeufs et au grossissement des larves, ceci pour éviter les mortalités dues aux fréquentes manipulations.

Les larves ne reçoivent de la nourriture artificielle qu'à partir du 23è. jour. Jusqu'à cet âge, ils sont nourris au plancton (Brachyonus sp) et à l'Artemia sp qui sont élevés en masse dans des bacs en béton ou en plastique de différents volumes allant jusqu'à 40 tonnes.

Si la reproduction artificielle connaît des succès, il semble qu'il y ait des mortalités terribles à la fin des alevinages, et actuellement les chercheurs se penchent sur ce problème.

Je n'ai pas eu la chance d'assister à l'opération de reproduction du chanos, mais j'ai quand même pu la suivre à l'aide de diapositives.

En ce qui concerne les recherches sur la nutrition des Pénaeidés et des Chanidés, les chercheurs se proposent de connaître les meilleurs ingrédients qui donnent les meilleures croissances, le temps approprié pour la distribution des nourritures, ainsi que la fréquence, les exigences en salinité.

10.5- Sous-station de Leganes, à 17 Km au Nord-Est d'Iloilo-City

Il y existe 96 ha d'étangs qui sont utilisés pour démontrer qu'il est possible de produire à l'échelle commerciale des larves de Pénaeidés et d'autres espèces aquatiques.

On veut aussi étudier dans un premier temps la différence entre la productivité d'un étang avec et sans fertilisation, avec et sans nourrissage, et dans un deuxième temps, on veut savoir les doses, les types d'engrais et d'aliments à utiliser.

Comme toutes les autres stations, celle de Leganes possède entre autres des laboratoires chimiques et biologiques, une bibliothèque, des salles de projection et de formation.

Les thèmes de recherches en cours d'études sont les suivants :

Pénaeidés : Production de larves, Constitution de stock de géniteurs, Monoculture.

Chanos : Détermination de l'effet des pesticides sur le chanos, Technique de stockage, Reproduction artificielle, Monoculture, Polyculture (crabe + chanos Penaeus sp + chanos).

En laboratoire : Analyses de sol, d'eau et de nourriture.

10.6- Sous-station d'Igang

Elle est établie sur l'île de Guimaras, à une heure environ de Tigbauan par pirogue motorisée. Elle sert uniquement à stocker des géniteurs de chanos et de Pénaeidés jusqu'au stade de maturation. L'eau de mer a été barrée par une haie de pierrailles pour constituer un étang de quelques hectares. L'eau est très claire, le fond très visible et sablonneux ou rocailleux; la profondeur moyenne est de 2 mètres. C'est un milieu de prédilection des chanos et des mulets. Deux enclos viennent d'être construits à l'intérieur même de l'étang. Les Chanos sont nourris deux fois par jour au granulé. Ils ont 4 ans et pèsent individuellement 1,5 Kg à 2 Kg.

Des cages sont également installées à la station et sont de 2 types :

Dans les deux cas, les filets qui constituent les parois sont lestés et la partie immergée a une profondeur de 3 m.

Ces cages servent aussi au grossissement et au stockage des géniteurs de chanos et de crevettes.

10.7 - Sous-station d'eau douce de Binangonan, Rizal

Etablie à Tapao Point au bord du lac Laguna de Bay, la sous-station de Binangonan, Rizal occupe une superficie de 45 hectares. Les principales activités qu'on y mène portent sur les recherches sur l'aquaculture et l'écologie du lac d'où l'existence de laboratoire limnologique, d'écloseries, d'enclos et de cages. Sur un personnel de 83 membres, 25 sont chercheurs. A la station, on veut résoudre les problèmes chaque fois qu'ils se présentent.

La liste prioritaire des recherches 1978–1979 est la suivante :


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