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16. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Ce voyage d'études de 2 mois avait un double objectif :

Ce rapport n'a pas insisté sur les détails techniques qui pourraient d'ailleurs être lus dans les rapports et manuels publiés par les différents centres de recherches et services vulgarisateurs.

16.1 - Aquaculture

Comme dans tous les pays en voie de développement, l'aquaculture a, dans les 3 pays visités, 3 objectifs : nutritionnel, économique et social.

Elle est nutritionnelle en ce sens qu'elle procure des protéines toujours déficientes ; elle est économique parce qu'elle améliore la condition économique des fermiers par l'augmentation des profits et qu'elle contribue au développement de l'économie nationale ; elle est sociale car elle est non seulement une source de meilleure nutrition, mais aussi une source d'emploi pour la masse rurale.

L'aquaculture s'y pratique sous différentes formes : en étang (association ou non avec les animaux domestiques), en rizière, en enclos, en cage, en eaux courantes, en eaux d'égoûts, en eaux regénérées, dans les baies et dans les lacs, en zone côtière (mangrove et zones adjacentes).

L'eau utilisée peut être salée (eau de mer), saumâtre ou douce.

Les espèces utilisées sont : chanos principalement, 25 % de la production totale aux Philippines, 28 % de l'aquaculture industrielle en Indonésie, viennent ensuite les Carpes, les crevettes, les poissons-chats, les tilapia, les huîtres, les moules, etc.…

Dans les 3 pays, la recherche occupe une place de choix, elle se propose avant tout d'apporter des solutions aux problèmes qui se posent sur le terrain, par exemple : sols acides, maladies de poisson, effets des pesticides en rizière ; elle a pour objectif principal l'amélioration des rendements par unité de surface, donc l'augmentation de la production en recourant à la mise au point de technologie avancée : reproduction induite, incubation en laboratoire, culture de masse de nourriture naturelle, nourriture artificielle riche et bon marché, enrichissement du milieu d'élevage, gestion des stocks, polyculture.

J'ai déjà mentionné plus haut qu'aux Philippines, à la Laguna de Bay, les rendements ont passé de 350 Kg à 5 Tonnes à l'hectare depuis l'établissement du système d'enclos.

En Indonésie, en 1974 la production par unité de surface, était très faible, de l'ordre de 360 Kg/ha/an. Cependant, les résultats d'expériences menées dans différents lieux ont clairement démontré que le niveau de production pourrait être amélioré jusqu'à 1.000 Kg/ha/an, moyennant adoption par les fermiers piscicoles de méthodes intensives d'exploitation. Ce qui explique l'effort actuellement entrepris en matières de formation et de vulgarisation des techniques améliorées.

De même en Indes, avec la pratique en étang sous porc ou sous canard ou en étang seul de l'association d'espèces exotiques et d'espèces endémique de régimes alimentaires différents, les rendements sont portés de 450 Kg à 4 Tonnes à l'hectare.

A Madagascar, la faune locale ou jusqu'alors introduite s'avère incapable d'occuper toutes les niches écologiques et d'utiliser les ressources nutritives naturellement disponibles et renouvelables dans les plans d'eau, du Pays ; il s'agit notamment des premiers maillons des chaines alimentaires phyto et zooplancton ainsi que détritus jusqu'alors inexploités : la productivité piscicole des eaux reste de ce fait bien en-dessous de ses limites (pertes biologiques sèches) et il convient de corriger au plus tôt cette carence. Il faudra promouvoir l'établissement d'écloseries modernes appliquant des technologies avancées de reproduction et d'alevinage, tant pour la Pêche que pour l'Aquaculture.

L'introduction des espèces piscicoles originaires de la China qui ne se reproduisent pas en milieu fermé, implique le restockage annuel des plans d'eaux en alevins. Il faut donc assurer la propagation artificielle de ces espèces, en créant des écloseries assorties de nurseries et de bassins d'alevinage en annexe aux plans d'eaux concernés.

L'intensification de la rizi-pisciculture, principalement dans les régions rurales éloignées de la mer, exige des quantités énormes d'alevins de Carpe commune. Ceux-ci ne peuvent être obtenus que par la reproduction artificielle imposant l'établissement d'écloseries et annexes en zones rizicoles importantes, de l'ordre de 5.000 à 10.000 ha de rizières irriguées, aménageables en rizi-pisciculture, par écloserie.

Tableau 10

Productions de poissons et consommations par tête comparées d'après les dernières statistiques (7)

P a y sSuperficie exploitée(ha)Production (tonnes)PopulationConsommation per capita/an(kg)
Indonésie299.2831.390.000     145.000.0009,6
Philippines187.604122.346    45.000.0002,7
Indes661.9152.200.000 (8)750.000.0003,1
Madagascar (1978)128.50047.908    8.000.0005,8

(7) - Production maritimes et continentales
(8) - Source non officielle.

Ce tableau appelle les commentaires suivants :

16.2 - Stages de formation

Le chapitre 10.2sur la formation internationale donne en détail les objectifs, les programmes et les conditions d'admission à la SEAFDEC, à Tigbauan. On retrouve le même type de formations à Leganes et à Munoz (chap.7) au Collège Piscicole de Luzon Central qui est rattaché à l'Université des Philippines. Sont formés dans tous ces centres des Malaisiens, des Thaïlandais, des Indonésiens, des Philippins, des Vietnamiens, des Nigérians.

Au futur Centre International de Dauhli, Indes (Voir sous-chap. 1422.5), seront également enseignés les mêmes programmes de formation qu'aux Philippines.

A Jepara, des stages pratiques de 2 – 3 mois sont organisés à l'intention des universitaires, des vulgarisateurs, de tous les cadres d'exécution, des chercheurs, des particuliers. Les personnels internationaux peuvent participer à ces stages.

Que ce soit aux Philippines, aux Indes et en Indonésie, j'ai constaté que la formation des cadres est une des tâches des centres de recherches et des universités.

A Madagascar, le gouvernement a inclus dans ses priorités les activités se rapportant à la pêche et à l'aquaculture. Actuellement, le projet P.N.U.D./F.A.O./MAG/76.002 “Développement des Pêches Continentales et de l'Aquaculture”, est en cours d'exécution. L'état d'avancement de ce projet est dans l'ensemble satisfaisant, certains objectifs étant même déjà dépassés. Mais le projet risque de buter au problème de personnel spécialisé notamment en matière d'aquaculture en zone côtière, si on n'assure pas d'ores et déjà l'encadrement technique adéquat, responsable de la gestion de ce secteur. En général, il faudra assurer l'encadrement technique et scientifique des Pêches et de l'Aquaculture par du personnel de maîtrise et d'exécution spécifiquement préparé et formé pour pouvoir assurer la gestion et l'exploitation rationnelle de toutes les ressources halieutiques protégées par ailleurs par un encadrement juridique adéquat.

La qualité de cet encadrement sera un facteur décisif de succès dans le programme envisagé. Aussi, la formation spécifique des Personnels Halieutes revêt la plus haute importance. En conséquence, on recommande particulièrement d'appliquer non seulement la densité et le niveau des Cadres proposés, mais aussi de prendre les mesures d'enseignement préconisées à l'intention de ces Cadres en matière de sciences halieutiques.

Parallèlement à cet enseignement de base, on recommande la création d'un Centre Piscicole de Formation Scientifique Technique et Pratique Appliquée, élément indispensable pour parfaire la formation des cadres piscicoles au cours de stages essentiellement pratiques destinés notamment aux Personnels de Gestion des Ecloseries Pêche - Aquaculture ; de plus, des stages complémentaires sont recommandés à l'intention des personnels halieutes, notamment dans les domaines de la technologie des pêches et du poisson, de l'aménagement écologique et piscicole des plans d'eaux, en mariculture, etc…

Etant donné le caractère urgent de la promotion de l'aquaculture en zone côtière, le type de formation développé au sous-chapitre 102.1 de la page 40 est à mon avis le plus conseillé pour les stagiaires malagasy; c'est en effet le plus pratique et est de courte durée. On enverra des stagiaires qui choisiront par exemple des thèmes différents.

Le stage sera complété par le séjour dans une ferme piscicole privée (Voir chapitre 12), et dans l'un des centres de démonstration du B.F.A.R. (Voir p.25).

Ce qui n'exclut pas l'envoi de stagiaires professionnels ou d'étudiants qui prépareront leur maîtrise ou leur doctorat en aquaculture soit à la SEAFDEC (Voir 102.2), soit au Collège Piscicole de Luzon Central.

En matière d'eau douce, le Centre d'Aquaculture de Murozest le plus indiqué (Voir 7.2). Les activités de ce centre se rapprochent beaucoup de celles de Madagascar, à savoir rizipisciculture, élevage associé, pisciculture en étang, espèces élevées.

Le Centre de Binangonan est aussi intéressant en ce sens qu'elle se spécialise dans la recherche appliquée à l'aménagement du lac Laguna de Bay.

On pourrait aussi envisager l'envoi de stagiaires au Centre de développement de l'Aquaculture d'eau saumâtre de Jepara (Voir chap.2). Ces stagiaires se spécialiseront dans la reproduction induite des crevettes, genres Penaeus et Macrobrachium. Il faut noter que ces crevettes existent également à Madagascar. C'est le moment de développer l'élevage des crevettes qui sont fort demandées sur le marché international.

Les stagiaires malagasy de haut niveau devront avoir une connaissance suffisante de l'anglais : si tel n'est pas le cas, ils devront être accompagnés par un homologue halieute pouvant assurer les traductions nécessaires.

Ce qu'il faut souligner en dernier lieu, c'est le rôle prépondérant tenu par les particuliers, surtout en matière d'aquaculture en zone cô tière. Ceci est dû en partie au soutien financier sous forme de prêts qui leur est apporté par leur gouvernement respectif ou par des organismes internationaux comme la B.I.R.D.

A Madagascar, l'un des objectifs à long terme du projet P.N.U.D./F.A.O./MAG/76.002 cité plus haut est la promotion des entreprises aquicoles privées :

Il importe d'éviter toute cassure ou interruption des opérations entreprises surtout quand elles visent des objectifs à long terme. Très souvent les programmes de développement s'arrêtent d'eux-mêmes par manque de support technique et financier, et aussi parce qu'ils sont trop fréquemment planifiés sur des périodes trop courtes ne permettant pas de consolider les premiers résultats acquis, et qui entraînent dès lors le désintéressement. L'expérience a démontré que dans ces cas, il est rare que la continuité puisse être assurée.

A N N E X E I

I T I N E R A I R E

LieuxArrivéesDépartMoyens de communication
Antananarivo, Madagascar 27.04.79Avion
Seychelles27.04.7929.04-"-
Sri Lanca29.0430.04-"-
Singapour30.04  1.05-"-
Jakarta, Indonésie  1.05  3.05-"-
Semarang-Jepara  3.0510.05Voiture
Jepara-Semarang  -"-
Magelang-Semarang10.0511.05-"-
Bandung-Cianjur-Bandung11.0513.05-"-
Jakarta13.0515.05Avion
Singapour15.0515.05-"-
Manille, Philippines15.0516.05-"-
Peombang16.0516.05Voiture et pirogue motorisée
Cardona Laguna de Bay17.0517.05-"-
Manille17.0523.05Voiture
Bacoor Cavite23.0524.05-"-
San Pag Bilao et San Pablao24.0525.05-"-
Iloilo26.0529.05Avion
Leganes29.0530.05Voiture
Tigbauan30.0531.05-"-
Igang31.05  1.06Pirogue motorisée
Leganes  1.06  3.06Voiture
Manille  3.06  4.06Avion
Binangonan, Laguna de Bay  4.06  5.06Voiture et pirogue motorisée
Tanay  5.06  6.06Voiture
Munoz  6.06  6.06-"-
Manille  6.0610.06-"-
Bangkok10.0611.06Avion
Calcutta, Indes11.0612.06-"-
Barrackpore12.0614.06Voiture
Kakdwip14.0615.06-"-
Khardah15.0616.06-"-
Krishnagar16.0617.06-"-
Bhubaneswar17.0619.06Avion
Cuttack19.0620.06Voiture
Barrackpore20.0623.06Avion
Cuttack23.0623.06Voiture
Bombay23.0624.06Avion
Maurice24.0625.06-"-
Réunion25.0626.06-"-
Antananarivo, Madagascar26.0626.06-"-

ANNEXE II

PERSONNES RENCONTREES

INDONESIE

PHILIPPINES

I N D E S

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