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9. - CONCLUSIONS ET INTERETS POUR MADAGASCAR

A Madagascar, le manque d'approvisionnement d'origine animale (viande - poisson) pour satisfaire les besoins minimes et de l'ordre de 20.000 Tonnes et s'accroît de 3 % l'an.

Diverses études ont montré que le poisson dont la valeur alimentaire est aussi riche que la viande de boeuf permet à court terme de pallier à cette carence protéinique par la mise en valeur rationnelle des eaux douces et des eaux saumâtres qui disposent de réserves potentielles considérables. Ainsi, lacs, étangs, rivières, marais, rizières, lagunes et mangroves peuvent fournir plus de 150.000 Tonnes de poisson bon marché alors que la production actuelle est estimée à 60.000 Tonnes.

Il se trouve que le problème de base commun au développement de chacun de ces secteurs est la production d'alevins d'espèces intéressantes adaptées.

Par son apport financier, le projet PNUD/FAO/MAG 73,009 dont la zone d'intervention est le triangle FIANARANTSOA, TAMATAVE, ANTANANARIVO a permis une amélioration des techniques de mise en pose, d'incubation et d'alevinage de la Carpe et a porté la production des 3 Stations Piscicoles Principales de 300.000 en 1974 à 700.000 alevins de Carpes royales en 1975, soit tout juste de quoi peupler 400 hectares de rizières sur les 150.000 hectares qui peuvent encore faire l'objet d'empoissonnement. C'est assez dire l'effort qu'il faut encore déployer en matière de production d'alevins afin de répondre aux besoins et d'obtenir un impact sensible dans l'amélioration de l'approvisionnement en poisson des zones où les carences protéiniques sont les plus marquées.

Seule, la reproduction artificielle permet d'atteindre ces objectifs car en reproduction naturelle, en bassins, les opérations sont difficilement contrôlables et dirigeables ; il y a beaucoup de facteurs connus ou non qui limitent la production d'alevins. En reproduction naturelle par exemple, les géniteurs qu'on met en pose ne se reproduisent jamais tous. Il y en a qui se reproduisent difficilement car leurs gonades n'arrivent pas à maturité. Parfois, des femelles oeuvées ne parviennent pas à expulser la totalité de leurs oeufs même en présence de mâles.

En reproduction artificielle, on provoque par l'hypophysation la maturation des gonades et s'ensuivent facilement la ponte et l'émission de laitance.

La mise au point de cette technique apportera donc un outil d'un niveau technique élevé aux Stations Piscicoles productrices d'alevins. Elle présente de nombreux avantages.

9.1. - Production massive d'alevins grâce à :

91.1 - l'hypophysation :

Avec l'hypophysation, on utilise par rapport à la reproduction naturelle :

Certes, l'hypophysation suppose le sacrifice de nombreux géniteurs de Carpes pour la récolte de l'hypophyse d'autant plus que les consommateurs malagasy ne sont pas habitués à acheter des poissons décapités et apprécient beaucoup les têtes de poissons. La maturation des gonades des géniteurs pourrait cependant avoir lieu sans hypophysation si on arrive à assurer une température de l'eau appropriée et si cette température n'est pas sujette à beaucoup de variations. C'est le cas pour la période comprise entre mi-Octobre et mi-Novembre.

91.2 - l'emploi du produit sélectif Flibol E en étang d'alevinage

En éliminant les ennemis des alevins de Carpes, ce produit permet un empoissonnement élevé allant jusqu'à 50.000 pièces à l'are en étang d'alevinage avec un taux de survie de 50 à 60 % au bout de 3 semaines.

A Madagascar, depuis quelques années, en raison de l'exiguité des Stations productrices d'alevins, les chercheurs faisaient des essais dont l'objectif était la production par unité de surface du plus grand nombre possible d'alevins distribuables.

Les résultats de ces essais ont cependant montré qu'il n'est pas rentable de mettre en grossissement plus de 3.000 alevins à l'are et la Station de Recherches Piscicoles d'Analamazaotra gérée suivant un schéma bien défini utilisant la méthode de reproduction naturelle, a produit en 1975, 320.000 alevins d'un mois par hectare d'étang.

A titre comparatif, l'écloserie de Szazhalombatta a produit au cours de la même saison de reproduction 96 Millions d'alevins de Carpes communes de 3 semaines soit 64 Millions d'alevins par hectare d'étang. En 1976, elle comptait produire 130 Millions de Carpes communes.

Voilà deux chiffres qui se passent de commentaire. Il n'y a qu'à constater l'écart substantiel qui existe entre les deux modes de reproduction.

9.2.- Amélioration des conditions de travail en matières de sélections, de croissements ou d'hybridations

A Szarvas, on adopte la sélection massale progressive suivie d'une sélection individuelle qui permet le contrôle de la figuration héréditaire. On ne se base donc plus uniquement sur les caractères extérieurs.

9.3.- Allongement de la période de reproduction

si l'on dispose d'une chaufferie.

9.4.- Diminution de la période d'alevinage

En trois semaines au lieu d'un mois, on arrive à produire des carpillons distribuables.

9.5.- Economie d'étang

Fécondation et incubation ayant lieu en laboratoire, étangs de pose et étangs d'incubation ne sont plus nécessaires.

9.6.- Economie de temps

Elle résulte du fait que le programme de travail est bien défini et bien prévu à l'avance.

9.7.- Possibilité d'obtenir deux pontes en une saison

à condition que les géniteurs soient bien entretenus.


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