La survie des pêcheries du Lac Alaotra est sérieusement menacée et demande l'application urgente des nesures suivantes :
la limitation du nombre de pêcheurs exerçant une activité de pêche commerciale; leur nombre, ou le nombre de pirogues devrait se situer entre le millier et les 1.500 unités maximum. Il conviendrait donc d'instaurer un système de licence (permis de pêche) par pirogue (pêcheur) et par engin; ce dernier devra être soumis préalablement au Contrôle des Autorités compétentes, pour vérification des mailles -
le nombre et les dimensions maximales des filets Sennes sont à définir; une longueur de 150 m par engin semble raisonnable et de toute évidence leur nombre devrait être limite à une centaine; de même pour les filets maillants : nombre maximum 200 à 300, et longueur unitaire de 100 m. Eperviers 300 à 500 maximum -
la limitation de l'effort de pêche : toute pêche commerciale devrait être interdite pendant les périodes le reproduction intensive des espèces principales, Carpe et Tilapia, soit en Septembre et en Janvier, (ou de mi-Septembre à mi-Octobre et de mi-Janvier à mi-Février) selon les résultats d'observations biologiques plus précises, restant à effectuer : ces observations pourraient être confiées à une équipe d'enquêteurs (teuses) disponible -
de même toute capture de Carpe de moins de 20 cm L.T. et de Tilapia de moins de 15 cm L.T. devrait être interdite; les sujets pêchés vivants et inférieurs à ces tailles, par espèce, devraient être rejetés à l'eau; cette mesure n'est pas utopique car elle pourrait s'appliquer progressivement, au fur et à mesure de l'éducation des pêcheurs regroupés en coopératives (éducation collective). Les systèmes de pêche actuels (senne, épervier, nasse) permettent l'application de cette mesure puisqu'ils capturent les poissons vivants -
le regroupement des pêcheurs en syndicats ou en coopératives devrait être obligatoire. Cette disposition ne peut apparaître comme une contrainte, étant donné qu'elle s'applique à l'exploitation d'un plan d'eau relevant du domaine de l'Etat : elle faciliterait la gestion du plan d'eau, le contrôle de l'exploitation et la mise en application des mesures indispensables de protection et d'aménagement des stocks piscicoles. Par ailleurs, l'approvisionnement du matériel de pêche devrait être organisé sur une base officielle; c'est certainement la meilleure, sinon la seule garantie du respect des dimensions règlementaires des mailles et engins.
Les coopératives appuyées par les services techniques compétents pourraient et devraient jouer un rôle décisif dans ce domaine délicat. Leur action devrait se prolonger jusqu'aux consommateurs des gros marchés, par une section commerciale parfaitement équipée (Froid) -
les observations statistiques de production et commercialisation effectuées en 1978 doivent se poursuivre régulièrement et s'étendre à d'autres centres de pêche du Lac (production) et de transport du poisson (voie ferrée route/commercialisation), ce qui implique le renforcement du personnel affecté à la brigade des pêches de ce plan d'eau ; à défaut, des sondages ponctuels pourraient être effectués par une équipe d'enquêteurs
l'aménagement piscicole du Lac Alaotra, en plus des mesures de rationalisation des pêches déjà préconisées, exige l'introduction d'espèces ichtyologiques nouvelles, seules susceptibles d'exploiter au maximum les ressources nutritionnelles naturelles et renouvelables du Lac, et parvenir ainsi à sa productivité optimum. Ces espèces demanderont pendant quelques années (3 à 5 ans) des observations biologiques des plus sérieuses (acclimatation au milieu, croissance, comportement, maturité sexuelle, reproduction …); il faudra vraisemblablement prévoir la reproduction artificielle en écloserie, pour assurer le restookage annuel de ces nouvelles espèces qui ne se reproduisent pas en milieu fermé -
enfin, l'envahissement d'Eichhornia crassipes (Jacinthe d'eau) doit être contrôlé et jugulé (protection de l'environnement).