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2. DESCRIPTION SUCCINCTE ET EVALUATION DES STATIONS PISCICOLES

2.1 STATION PISCICOLE DE LA SISAONY

Cette Station située 27 km au sud d'Antananarivo dispose d'une surface d'eau de 3 hectares dont 15 ares sont utilisés pour le stockage des géniteurs, 95 ares pour le premier alevinage et 190 ares pour le second alevinage de carpes communes

Le personnel de la Station s'avère adéquat la supervision de la gestion et des opérations étant aisée en raison de la proximité de la Capitale La taille des bassins d'alevinage est bonne, ce qui facilite les opérations

Le problème le plus important est celui de l'approvisionnement en eau L'étang réservoir (moins de l ha) était déjà à sec aux premiers jours de septembre 1978 L'alimentation en eau se fait par recirculation, l'eau étant pompée d'un réservoir aval et refoulée en amont afin d'être redistribuée dans les étangs Auparavant elle passe au travers d'un système de filtration Les étangs d'alevinage les plus bas, situés à proximité de ce réservoir d'alimentation sont approvisionnés de là par pompage direct de l'eau L'adduction d'eau par pompage permanent ne peut être maintenue dans ce site et par conséquent, il n'est pas indiqué d'y construire une écloserie, bien qu'il soit très proche des régions rizicoles et qu'il y ait plusieurs grands étangs

L'approvisionnement en eau pourrait être résolu, du moins partiellement en installant une vanne hermétique de 20–25 cm de diamètre à la sortie inférieure de la canalisation de décharge du moine du réservoir Cette vanne protégée contre les usages non-autorisés, remplacerait la fermeture existante du moine du réservoir faite d'une double rangée de planches mal ajustées au milieu desquelles de l'argile est tassée Quand la Station désire prélever de l'eau, une paire de planches doit être enlevée entraînant ainsi une couche d'eau de 15 à 20 cm environ sans égard à la quantité d'eau vraiment nécessaire Dans ces conditions, une règlementation stricte de la gestion de l'eau ne peut être appliquée et elle ne peut être économisée pour l'époque (Sept -Oct) où elle est la plus nécessaire Une brèche a été ouverte dans le canal d'alimentation et l'eau a été déviée à travers une zone pierreuse pour alimenter des rizières voisines

Environ 3 m de hauteur d'eau maximum peut être stockée dans le réservoir ce qui représente environ 10 000 à 20 000 m3 de réserve disponible Un léger filet d'eau provient du ruisseau mais la plus grande partie s'évapore dans un petit bassin construit en amont du réservoir principal et envahi d'herbes aquatiques Ce petit bassin devrait être nettoyé et son moine (1-1 50 m de haut) hermétiquement clos de telle façon que seul le surplus d'eau alimente le grand réservoir Beaucoup d'eau pourrait ainsi être économisée et maintenue dans celui-ci, qui devrait être muni d'un simple réservoir pour éviter les dommages par inondation

Le stock de géniteurs est ici constitué de deux fois plus de carpes mâles que de femelles Ceci n'est pas nécessaire et entraîne une lourde charge pour la Station Dans les écloseries modernes, l'on ne maintient actuellement qu'un nombre égal de mâles et de femelles (qui sont alors des producteurs potentiels) ou même moins de mâles du fait qu'ils peuvent être utilisés plusieurs fois pendant la saison de reproduction, le temps de pleine reconstitution étant d'environ 7 à 10 jours Au lieu d'un surplus de mâles le nombre de femelles pourrait être accru et ainsi la capacité de production de la Station pourrait être augmentée considérablement

Le système de reproduction des carpes est celui pratiqué couramment à Madagascar: reproduction naturelle dans des petits étangs de ponte sur kakabans placés en une rangée près de la surface de l'eau Ce système nécessite de profonds changements car (i) les étangs de ponte étant vaseux les géniteurs souvent ne s'y reproduisent pas; et (ii) beaucoup des oeufs pondus tombent dans la vase et y disparaissent Certains des étangs de ponte existants peuvent être aménagés en creusant un fossé de 50cm de profondeur entre l'arrivée et la sortie d'eau et en laissant croître l'herbe sur le reste du fond de l'étang La reproduction naturelle s'opère ainsi sur les herbes tandis que les géniteurs peuvent être capturés après la ponte dans le fossé (Annexe 6) Mais la plus grande partie des reproductions peut être accomplie à cette station dans les bacs de stabulation ainsi que cela fut démontré sur place avec succès (Annexe 2)

Les kakabans couverts d'oeufs sont actuellement placés dans des caisses d'éclosion couvertes d'un fin grillage Les inconvénients de la pratique actuelle sont nombreux:

(i) les échanges d'eau sont trop réduits; (ii) le fond des caisses est situé trop près du fond de l'étang empêchant ainsi la circulation d'eau verticale; (iii) les caisses n'étant pas régulièrement nettoyées le grillage des parois et du fond sont complètement bouchées par la vase; et (iv) trop de kakabans (jusqu'à 6–7) sont placés dans chaque caisse de 150 × 120 cm L'incubation et l'éclosion des oeufs pourraient être utilement modifiés ainsi que décrits à l'Annexe 2

La capacité de production en alevins de la Station est limitée par la surface sur des étangs d'alevinage Afin d'augmenter cette production d'alevins l'on pourrait envisager les mesures suivantes:

  1. Une population plus dense (100–300 larves par m2) dans les étangs de premier alevinage, traités et enrichis avant la mise en charge

  2. La saison de reproduction peut être retardée en maintenant en attente les géniteurs sexés jusqu'en novembre et même peut-être décembre La reproduction avant ou dans la première moitié de septembre est inutile et très coûteuse (alevinage prolongé); la distribution des alevins ne commençant habituellement qu'en novembre

  3. les étangs d'alevinage peuvent être utilisés 2–3 fois dans la même saison, si leur remise en charge est assurée soit par la reproduction étalée de ses propres géniteurs soit par la production de larves en écloserie

Possibilités d'augmentation de la production L'étang-réservoir aval est fréquemment inondé et par conséquent il ne peut actuellement être utilisé pour l'élevage d'alevins En rehaussant la digue et en aménagement un simple déversoir avec grilles cet étang pourrait être utilisé pour la production par exemple, de futurs géniteurs, de géniteurs complémentaires et de donneurs d'hypophyses Une autre possibilité serait de couper cet étang en deux par une digue d'y créer deux bassins et d'en conserver un à l'abri des inondations Dans ce but, un large canal peut être aménagé le long du côté gauche de ce bassin (en faisant face à l'aval de la Station) les terres d'excavation étant rejetées à droite afin de créer ainsi un étang-tampon entre le canal d'évacuation des eaux d'inondation et l'étang

2.2 STATION PISCICOLE D'AMBATOFOTSY [AMBATOLAMPY]

Cette station située à 80 km au sud d'Antananarivo dispose de la même surface d'eau utile qu'à la Sisaony (Section 2.1.), la seule différence étant qu'ici les étangs d'alevinage y sont plus grands. Cependant, le personnel local responsable de la gestion ne semble pas à même de mener à bien les objectifs fixés à cette station piscicole.

A l'arrivée du Consultant le 14 septembre, les géniteurs avaient déjà tous été mis en pose dans des étangs d'alevinage utilisés comme étangs de ponte. Des kakabans y avaient été placés en une rangée discontinue près de la surface de l'eau et près des digues. Celles-ci étaient partiellement couvertes d'herbes sur lesquelles les géniteurs avaient également déposé leurs oeufs. Le nombre de jeunes alevins obtenus dans les caisses d'éclosion était faible, vraisemblablement dû au fait que ces caisses n'avaient pas été sorties de l'eau après une première reproduction. Entretemps, elles s'étaient colonisées de Cyclops adultes, microprédateurs des larves de carpes et du jeune frai. Ces Cyclops pénètrent dans les caisses à leur premier stade de vie et s'y développent dès lors librement.

Dans tous les étangs d'alevinage ainsi que dans ceux utilisés comme étangs de ponte, il y avait des groupes d'alevins. Ces étangs n'avaient pas été préparés en vue de produire suffisamment de nourriture naturelle et, en particulier, la nourriture de premier âge extrêmement importante pour le frai. La population de plancton s'est améliorée après l'épandage de fumier. Cependant, il semble qu'il était déjà trop tard pour agir.

Les étangs d'alevinage avaient été mis sous eau plusieurs semaines avant leur empoissonnement et lors de celui-ci ils étaient ainsi infestés de larves d'insectes et d'insectes carnivores, ennemis potentiels du jeune frai de carpe. Lors de l'inspection des étangs le 27 octobre, le stock d'alevins y était plutôt faible. La production de plancton y était visiblement très réduite. Dans la plupart des étangs, il y avait en mélange des alevins de toutes tailles allant de 5 à 2.5 cm, et même 1.5 cm.

Fondamentalement, la Station d'Ambatofotsy présente de bonnes conditions et ses disponibilités devraient lui permettre d'augmenter et d'améliorer sa production en alevins de carpe:

  1. La température y est plus fraîche qu'à Sisaony (au moins 2 à 3°C) et la saison de reproduction de la Carpe peut y être étendue, vraisemblablement jusqu'en décembre

  2. L'approvisionnement et les facilités de stockage des eaux sont meilleurs qu'à Sisaony. Au moment des visites, le moine du réservoir qui alimente la Station en eau ainsi que la prise d'eau sur le canal de draînage n'étaient fermés que par une seule rangée de planches, une bonne partie de l'eau s'échappant en pure perte

  3. Une zone d'extension possible existe en aval, où l'on a déjà créé des casiers rizicoles, mais où selon les dires, il n'y aurait pas assez d'eau pour alimenter des étangs

  4. Beaucoup d'eau peut être économisée en fermant proprement les moines des étangs

  5. Une expérimentation d'élevage-associé porcs-poissons y est en cours et il y a donc du fumier disponible pour améliorer la productivité des étangs

  6. Contrairement aux dires du responsable, les Carpes femelles ne jettent pas leurs oeufs dans les étangs où elles sont stockées séparément des mâles, quand elles ne sont pas mises en pose à temps. La cause la plus probable de ces pontes sauvages est dûe à une mauvaise séparation des sexes, des mâles restant mélangés aux femelles. De plus si les étangs de stockage des géniteurs (séparés par sexe) mal entretenus, sont envahis par de la végétation, il peut arriver que quelques femelles très mûres pondent en partie leurs oeufs, stimulées par ce “milieu de ponte”

2.3. STATION PISCICOLE D'ANALABE

Dans cette station piscicole (155 km à l'est d'Antananarivo), l'adduction d'eau est assurée par un étang de barrage de 3–5 Ha situé dans le domaine du reboisement forestier de la région. Le réservoir est principalement alimenté par les eaux de pluie. Bien que localisé dans une zone protégée, ce plan d'eau n'est pas mis en charge avec des carpes pour produire des donneurs d'hypophyses, de futurs géniteurs, ou même éventuellement du poisson de consommation. Il y a 15 étangs d'un are et 18 étangs de 10 ares, ces derniers convenant parfaitement comme étangs d'alevinage. Il y a également 8 étangs de ponte (30 m2) et 8 bacs cimentés de stabulation (1 × 6 × 0.9 m). La station est bien entretenue et les étangs y sont propres.

Le 2 novembre la reproduction des géniteurs y était justement terminée, trois des grands bassins étant à sec et trois autres étant mis en charge avec Carassius auratus.

La mise en charge généralement appliquée en jeunes alevins de carpe commençant à se nourrir (larves de 3 jours environ) est de 3.000 à l'are, ce qui est très peu, vu les possibilités existant ici. Trois à quatre grands étangs étaient stockés avec l femelle et 2 mâles pour une reproduction naturelle tardive (remise en pose des femelles antérieurement négatives) et dans trois d'entre-eux, on pouvait y observer des oeufs.

Les femelles utilisées ont 3 ans, un poids moyen d'environ 2–2.5 kg et elles peuvent produire de 200.000 à 300.000 oeufs chacune. Cependant, le taux de survie des alevins au-delà du premier âge ne dépassera probablement pas 5–10%, ce qui équivaut à un maximum de 10.000 à 15.000 alevins par étang de 10 ares.

Actuellement il n'est pas possible de remplacer les alevins distribués par un nouveau stock de larves fraîchement écloses et les étangs sont ainsi totalement mis à sec et hors d'exploitation. Au lieu de cela, les étangs d'alevinage devraient être pêchés à l'aide d'un filet à fines mailles. Les alevins non capturés devraient être laissés en grossissement produisant ainsi des poissons pour la mise en charge de plans d'eau divers. Par ce moyen, les étangs d'alevinage resteraient plus longtemps en production et auraient une bien meilleure utilisation. Pendant la saison des pluies quand l'eau abonde, les étangs pourraient être vidés successivement et restockés avec une population déterminée, pour le grossissement de poissons d'un an.

La Station est distante de 70 km de la Station expérimentale de Périnet où il est conseillé d'établir une écloserie de moyenne importance (Annexe 4). La Station d'Analabe pourrait avantageusement bénéficier de cette installation, les bassins vides étant par exemple remis sous eau, préparés aux fins d'alevinage et remis en charge avec des larves de 3 jours provenant de l'écloserie. Afin d'augmenter la capacité de production, il y a donc lieu ici également, de prévoir l'utilisation des mêmes étangs à 2 ou 3 reprises, aux fins d'alevinage.

2.4. STATION PISCICOLE EXPERIMENTALE DE PERINET (ANDASIBE)

La surface des étangs de cette Station totalise 2,08 Ha comprenant 45 étangs de l are, 9 de 10 ares et 14 de 4 ares. L'alimentation en eau est assurée par deux réservoirs procurant de l'eau à volonté tout au long de l'année. La Station est située dans la ceinture forestière et il pleut pratiquement chaque jour. L'eau est pauvre en sels minéraux ce qui souligne l'importance du chaulage et de l'utilisation d'engrais phosphatés et azotés. Au niveau technologique présent, le personnel et la gestion de la Station paraissent adéquats pour faire face et solutionner les problèmes de production donnés. Des élevages-associés expérimentaux sont en cours (canards-poissons et porcs-poissons) qui devraient être améliorés pour rendre plus efficiente l'utilisation de la fumure produite.

Il y a beaucoup trop de petits étangs (l are ou moins) qui ont seulement une utilisation très limitée comme étangs expérimentaux et qui sont pratiquement inutilisables comme étangs d'alevinage ou de grossissement. En raison de la disponibilité en eau à volonté, de la température adéquate, de la capacité de gestion et des facilités de communication, il est conseillé d'établir une écloserie de moyenne importance pour la reproduction induite de la carpe commune et peut-être ultérieurement d'autres espèces piscicoles.

Augmentation de la surface de production. Bien que la Station soit entourée de forêts et collines, il existe quelques possibilités d'expansion qui cependant n'auront leur pleine signification que lorsque l'écloserie sera édifiée.

  1. En direction du second réservoir (côté est) il existe beaucoup de petits étangs, construits initialement pour l'élevage du tilapia mais impropres aux objectifs actuels. Ils peuvent être agrandis en supprimant les digues intermédiaires. Au moins trois ou quatre étangs de plus grande taille peuvent ainsi être aménagés pour l'alevinage. Etant d'une surveillance difficile, il n'est pas indiqué d'y produire de plus gros poissons.

  2. Quand la reproduction artificielle et/ou la reproduction induite sur kakabans sera pratiquée avec succès, les étangs de ponte actuels, trop petits, pourrent être convertis en étangs d'alevinage ou autres, en supprimant quelques digues intermédiaries. Les carpes ne grandissent pas bien en espace limité, en aquarium ou en container plastique de quelques centaines de litres, sauf en présence d'une forte alimentation en eau et d'une nourriture riche et équilibrée. Pour l'élevage traditionnel de la carpe, des étangs de 5 à 20 ares (ou plus) conviennent bien mieux.

  3. Près de la route principale, à l'embranchement de la piste allant à la Station, il existe un étang abandonné dont le fond, semblerait-il, serait trop perméable. Ce problème pourrait être surmonté en y laissant pousser l'herbe et en mettant l'étang sous eau de temps en temps. Le pourrissement des matières organiques colmatera la partiè supérieure du sol et les suintements diminueront progressivement. Un fossé devrait aussi être creusé le long des digues affectées par les suintements et rempli de bonne argile, disponible localement en de nombreux endroits.

Amélioration de la production en alevins par les mesures ci-après:

  1. Le fumier de bétail peut être utilisé pour la fertilisation des étangs. Ce fumier a un bon effet de fumure organique quand il est frais, mais son efficacité diminue rapidement avec le temps pour devenir quasiment nulle quand il est desséché.

  2. Il est conseillé de répandre 10 à 20 kg de chaux à l'are, une fois par an, sur le fond des étangs.

  3. Les plantes aquatiques sont à éliminer parceque' elles y exploitent les matières inorganiques de base (phosphates, nitrates, etc.) tout en n'étant pas elles-mêmes utilisées. Il pourrait être utile de maintenir quelques carpes herbivores dans les plus grands étangs afin d'y assurer le contrôle des algues.

  4. Les pertes en eau résultant aussi en pertes de matières minérales utiles, spécialement dans les plus petits étangs, il y a lieu de veiller à la fermeture hermétique des moines.

  5. Certains des petits étangs expérimentaux sont ombragés par de grands pins, pendant tout l'après-midi. Les processus de photosynthèse et de production de matières organiques y sont ainsi limités. Ces étangs ne sont donc pas comparables, en protocole expérimental, avec les autres, non affectés par cet ombrage. Il serait donc indiqué d'éliminer celui-ci.

Elevages associés porc-poisson. Pour le moment, la porcherie est établie à cheval sur la digue intermédiaire d'étangs de 4 ares. Dans ces conditions, le fumier des porcs ne peut être diffusé dans les étangs, mais reste stagnant, provoquant un environnement malsain pour les porcs et d'utilité limitée pour le poisson. Il est conseillé d'enlever totalement cette digue intermédiaire et de créer ainsi un étang plus grand qui peut servir au stockage annuel des géniteurs carpes femelles, après leur mise en pose et jusqu'au resexage suivant (juillet-août). L'alimentation en eau de l'étang doit passer par la porcherie afin que le fumier des porcs soit pleinement diffusé et utilisé. Pour l'expérimentation, il serait plus indiqué de faire grossir des porcelets jusqu'au stade commercial (100–110 kg) au lieu de maintenir des adultes. Six à huit porcelets pourraient ainsi être engraissés.

Elevage associé canard-poisson. Cet élevage a pour objectifs: (i) de produire de la nourriture naturelle pour les poissons par la fumure des fientes et ainsi augmenter la production piscicole. Les poissons mangeurs d'algues (carpe herbivore) ainsi que les mangeurs de zooplancton (carpe marbrée) peuvent profiter au maximum de ce type d'élevage associé; et (ii) de produire des canards de consommation ou des oeufs fécondés, les canards utilisant quelques ressources de l' l'étang, telles que mollusques, insectes, etc.

Pour parvenir à ces objectifs, il conviendrait de procéder à quelques modifications essentielles de la technologie utilisée actuellement.

  1. Certains étangs sont trop petits (1 are) de sorte que les effets bénéfiques ne peuvent s'y développer correctement. De plus grands étangs doivent être utilisés, où de plus grands groupes de canards peuvent être élevés.

  2. Autant que possible, il y aurait lieu de stocker sur ces étangs de jeunes canards d'une variété de chair améliorée (race de Pékin). Les canards sont aussi des animaux nocturnes, aimant se déplacer la nuit. Les enfermer de 17.00 à 7.00 heures porte un grand préjudice à leur croissance et à leur production. Une bonne qualité de chair est produite rapidement, même si l'alimentation des canards ne contient pas plus de 12 à 14% de protéines. Mais il faut les nourrir également pendant la nuit et à cet effet, des auto-distributeurs de nourriture peuvent être employés. Il faut également leur donner à boire. La taille commerciale (2–2.3 kg) peut alors être atteinte en 40–50 jours d'élevage sur étangs, à partir de cannetons de 10 jours.

  3. Pour la production d'oeufs fécondés, les canards géniteurs de bonne qualité sont gardés sur les étangs. La proportion mâles-femelles est très importante: il faut l mâle pour 4–5 femelles. Si la quantité de mâle est supérieure, la production d'oeufs est faible en raison de l'ardeur des mâles, perturbant sans arrêt les femelles dont beaucoup peuvent être tuées. La ponte des cannes nécessite une nourriture riche en protéines (18–20% de protéines digestibles) et, particulièrement pendant la nuit avant la ponte des oeufs, les cannes doivent boire abondamment. Aussi, les cannes enfermées la nuit ne peuvent pondre. La production d'une canne pondeuse est de 130–140 oeufs par an. Habituellement, elles sont utilisées jusqu'à l'âge de l à 1,5 ans, la production d'oeufs diminuant ensuite.

  4. L'élevage de canards a ses propres règles qui demandent à être respectées pour obtenir de bons résultats, même en association avec la pisciculture.

  5. Les étangs sous canards ne peuvent être utilisés comme bassins de premier alevinage, parceque le jeune frai n'est pas en mesure d'utiliser convenablement le plancton s'y développant. Habituellement, des alevins plus forts (3–5 cm) sont stockés dans ces étangs car ils sont alors à même d'utiliser pleinement les ressources développées par la fumure des canards.

2.5. STATION PISCICOLE EXPERIMENTALE DE KIANJASOA

La Station est située à 170 km à l'Ouest d'Antananarivo, dans une région de savane herbeuse. Cette Station est toute nouvelle et elle a ses propres difficultés de démarrage.

Afin de solutionner le problème de l'alimentation en eau, il est conseillé de construire des étangs-réservoirs en chaîne (Annexe 3) qui permettraient d'étendre les activités de la Station jusqu'à la production commerciale de poisson de consommation. Le problème actuel de l'eau peut être résolu en relevant la base du déversoir existant, de façon que l'eau puisse être stockée jusqu'à l m sous la partie la plus basse du sommet de la digue. La prise d'eau du canal doit aussi être fermée à l'aide de deux rangées de planches entre lesquelles il faut tasser de l'argile. Une planche ne sera enlevée que lorsque nécessaire. Il est très important de stocker l'eau pour la saison de reproduction, au cours de laquelle elle est indispensable pour l'incubation, l'éclosion et la croissance des larves, ainsi que pour le remplissage rapide des étangs d'alevinage. Les moines des étangs doivent être fermés hermétiquement (planches et argile bien tassée), ne permettant aucun suintement d'eau. Les étangs à carpes n'ont jamais besoin d'un courant d'eau et l'on y compense simplement l'évaporation.

Ainsi qu'il a été dit pour la Station de Périnet (Sec.2.4), il n'est pas indiqué de construire davantage de petits étangs. Au contraire, des étangs d'alevinage et de grossissemènt plus vastes sont nécessaires tout en solutionnant le problème aigu de l'eau.

Du fait de l'accès plus difficile à cette Station, il est conseillé d'y installer une écloserie plus petite contenant 20 petites bouteilles de Zoug, 10 jarres moyennes (env. 50 1) et 5 grandes jarres de 200 l. chacune.

Pour alimenter le laboratoire en eau propre, il est conseillé de placer un filtre inversé similaire à celui recommandé pour l'écloserie de Périnet (Annexe 4).

Il y a quelques petits étangs (10 × 2 m) qui sont d'un emploi limité dans leur forme actuelle. Ces étangs pourraient être maçonnés à l'aide de briques et de ciment, en élevant des murs droits et crépis. Ils pourraient alors servir pour la manipulation des géniteurs et des alevins ainsi que pour la reproduction induite sur kakabans et l'élevage des larves (Annexe 2).

Actuellement, les étangs ainsi que les canaux d'alimentation en eau et de draînage de la Station sont infestés de gambusies qui s'y multiplient librement. Bien qu'utiles dans les étangs de stockage des géniteurs et de grossissement, ils deviennent nuisibles et piscivores dans les étangs de premier alevinage où sont déversés les jeunes larves. Des observations en aquarium pourraient aider à mieux définir leur effet exact dans ce cas.

Beaucoup d'étangs ne sont pas complètement vidangeables. Les parties basses doivent être comblées, là où la base de support du moine est plus élevée que le fond du bassin. L'utilisation de pompes est indiquée pour réaliser un assec rapide et complet des plus petits étangs. L'eau résiduelle des étangs non complètement vidangeables (spécialement des étangs d'alevinage) rendent le fond marécageux, et permettent l'envahissement des végétaux aquatiques.


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