3.1.1. Un cours de formation de courte durée (2 × 2 semaines) devrait être organisé à l'intention des Chefs de Stations Piscicoles, de leurs adjoints et des ouvriers qualifiés (en plus du Personnel Cadre), en vue de leur expliquer et leur démontrer les techniques modernes de propagation de la carpe. Ceci inclut notamment la préparation des étangs d'alevinage (fumure), le contrôle de ses effets, l'élimination des ennemis des oeufs, larves, et alevins, ainsi que la gestion du stock de géniteurs et de l'eau.
3.1.2. Le stock des géniteurs carpes des Stations devrait être génétiquement amélioré par l'application d'une sélectivité plus stricte, basée sur la croissance et l'indice de forme. Il faudrait aussi établir les bases d'une sélection plus large en élevant des carpes dans de grands étangs pour assurer un meilleur recrutement de futurs géniteurs. Le remplacement des vieilles souches par de nouvelles introductions ainsi que l'importation d'excellentes souches de carpes à écailles pourraient également être envisagés.
3.1.3. La proportion mâles/femelles doit être ramenée préférablement à 50–50% du fait que les mâles peuvent servir à plusieurs reprises au cours d'une même saison de reproduction, en supposant qu'ils soient récupérables et non remis dans un grand étang.
3.1.4. Il est recommandé de construire une écloserie d'importance moyenne et utilisable pour beaucoup d'espèces de poissons d'eau chaude, à Périnet, afin de pouvoir augmenter la capacité de production de toutes les Stations.
3.1.5. L'introduction progressive à titre expérimental d'abord, d'espèces piscicoles de haute productivité pourrait être envisagée, en prenant toutes les mesures nécessaires pour leur strict confinement en Station. Pourraient être ainsi considérés Ctenopharyngodon idella (carpe chinoise herbivore), Aristichthys nobilis (carpe chinoise marbrée), Hypophthalmichthys molitrix (carpe chinoise argentée) et Labeo rohita (carpe indienne rohu). De telles introductions pourraient se justifier par le fait que la faune ichthyologique locale des eaux continentales ne contient quasiment pas d'espèce convenant aux élevages piscicoles et que les espèces déjà introduites (C. carpio, Carassius auratus, Tilapia spp., Micropterus salmoides, etc..) ne sont pas à même d'exploiter rationnellement toutes les ressources naturelles présentes dans un plan d'eau fermé (Annexe 5).
3.1.6. Il est conseillé d'augmenter le taux de mise en charge des jeunes larves jusqu'à 100–300 par mètre carré, dans les étangs de premier alevinage. A cet effet, il est nécessaire de préparer minutieusement ceux-ci (Annexe 6).
3.1.7. Malgré le succès des essais réalisés, il serait hautement souhaitable de répéter les expérimentations au cours de la saison prochaine, dans chacune des Stations Piscicoles. Ceci permettrait de compléter et renforcer la formation technique du personnel national en fonction. Bien que celui-ci soit généralement bon exécutant, le transfert et la maîtrise de technologies plus avancées ainsi que la gestion de Stations Piscicoles améliorées requièrent du personnel ayant une meilleure formation de base. Il serait donc indiqué de recruter des cadres moyens ayant une bonne formation de base en biologie et en agriculture (élevage) de manière à orienter les activités piscicoles futures vers des productions plus intensives.
Pour résoudre au moins partiellement le problème aigu de l'alimentation en eau, il est recommandé de fixer une vanne de 20–25 cm de diamètre à l'extrémité de la canalisation de décharge du moine du réservoir amont. En outre, il faudrait: ajouter un simple déversoir; nettoyer et enfermer proprement la zone des sources; et introduire une gestion stricte de l'eau.
Il y a lieu de considérer la possibilité d'utiliser le réservoir aval servant au pompage des eaux comme un étang de production, en réalisant les constructions proposées (Sec. 2.1).
Il faudrait aménager les étangs de ponte en bacs cimentés, pour la reproduction induite, l'éclosion et le premier nourrissage des larves de carpes.
Afin d'augmenter la production, il faudrait promouvoir l'utilisation répétée des bassins d'alevinage (2 à 3 fois l'an) par l'extension aussi longue que possible de la saison de reproduction de la carpe, et/ou en restockant périodiquement les étangs avec de jeunes larves, produites par exemple dans l'écloserie de Périnet.
La gestion locale devrait être améliorée pour permettre de faire face aux objectifs d'augmentation de production d'alevins de carpe.
L'étang de distribution des eaux situé à la sortie du moine doit être fermé hermétiquement afin de conserver l'eau tout au long de la saison sèche. De même, les moines des étangs doivent être bien fermés.
Il est recommandé d'utiliser les étangs les plus profonds pour stocker séparément les géniteurs sexés. Ces étangs doivent être maintenus exempts de plantes aquatiques et le “sexage” doit être exécuté avec précision.
Il est recommandé d'utiliser les étangs déjà construits pour la production d'alevins et d'arrêter la tendance actuelle à l'expansion de “bassins pour la riziculture”. Si les mesures d'économie en eau sont strictement suivies, il y a de l'eau en suffisance pour l'ensemble des étangs disponibles.
La productivité des étangs peut être augmentée par l'épandage adéquat, et régulier de fumure. Le réservoir amont devrait être utilisé pour la production piscicole extensive, au départ de gros alevins de carpe (10 à l'are). S'il existe de la nourriture et de la fumure bon marché, elles peuvent être utilisées pour augmenter la production.
Il faudrait allonger la saison de reproduction de la carpe jusqu'en décembre afin d'augmenter la production de la Station.
Il est recommandé de stocker le réservoir avec 3.000–4.000 gros alevins de carpe afin d'y produire des géniteurs, des donneurs d'hypophyses, etc. De l'autre côté du canal de drainage, il existe une zone marécageuse pouvant être convertie en étang (environ 0.5 Ha), dans les mêmes buts.
Il est conseillé de ne pas démarrer la saison de reproduction annuelle avant le 20 septembre, en conservant 20–25 femelles en réserve pour reproduction en novembre. Ceci permettrait d'augmenter la production d'alevins de la Station. Les étangs dont les alevins seront récoltés au début de novembre pourront être remis en charge ou bien utilisés pour la reproduction naturelle des femelles négatives précédemment (pontes tardives).
Il faudrait agrandir la surface productive de la Station (Section 2.4)
Il est recommandé d'améliorer l'élevage de porcs en vue d'une meilleure utilisation de leur fumure pour la pisciculture.
L'élevage expérimental canard-poisson devrait également être modifié afin d'en augmenter les rendements.
Il est recommandé de construire des étangs-réservoirs en chaîne, en amont du présent réservoir de la Station, ainsi que dans les endroits non-utilisés des vallées de la périphérie. La production de poisson pourrait avantageusement y être pratiquée et expérimentée.
Il n'est pas indiqué de construire davantage de petits étangs n'ayant aucune valeur expérimentale.
L'utilisation de la Station pour la reproduction, l'alevinage et l'expérimentation nécessite au préalable une solution aux problèmes des gambusies et de l'entrée des tilapia dans les étangs. Ils infestent ceux-ci et y empêchent l'alevinage de premier âge.
Les cinq plus petits étangs devraient être convertis en bacs cimentés utilisés pour la reproduction et le conditionnement.
La Station devrait être équipée de petites moto-pompes pour la mise à sec totale des étangs non-utilisés.
Il est recommandé de construire une écloserie moderne (Sec. 2.5).
Cette Station utilise actuellement des techniques périmées, notamment pour la reproduction artificielle de la truite et l'alevinage. S'il est jugé, dans le cadre du développement piscicole national, de développer ce genre de production, une formation technique adéquate du personnel devrait être envisagée.
