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DEUXIEME PARTIE
NOTES TECHNIQUES

ANNEXE I.
NOTES SUR LES ACTIVITES DU PROJET D'AMENAGEMENT DES PECHES

1 La commercialisation d'équipement effectuée par la coopérative des pêcheurs

1.1 Justification

Les ruptures de stocks, la mauvaise qualité et la disparité du matériel sont parmi les contraintes les plus graves affectant la pêche dans la zone du projet. Le projet devra pallier cette difficulté en lançant des activités commerciales dans le domaine de l'équipement.

1.2 Les besoins

Les besoins annuels en équipement d'une unité artisanale sont les suivants:

EquipementPrix US$
20 mt cordages nylon de 12 mm22
2 lampes pétrole 250 bougies50
filet complet mailles 6 mm 250 m, $250 cinq ans de durée50
4 poulies en acier, 60$ divisé pour 4 ans durée15
filet maillant complet, mailles diverses, 50 m, 90 US$, divisé pour 3 ans durée30
TOTAL167  

En outre, il faut ajouter du matériel divers (flotteurs, plombes, olives, etc.) pour lequel on a établi la somme forfaitaire de 50 US$/an/unité.

Les besoins de la pêche coutumière sont les suivants :

EquipementPrix US $
Bobine fil en nylon pour palangres 2,5 mm × 300 m50
60 hameçons de diverse grandeur25
filet maillant complet 50 m30
TOTAL105  

De plus, on a prévu 20 moteurs hors bord de 10 et 15 ch, dont les prix sont respectivement de US$ 1.000 et 1.200. Pour les pièces détachées, le montant envisagé est de US$ 11.000 correspondant à 50% de la valeur des moteurs.

1.3 Les fonds de roulement

Le montant prévu est donc le suivant :

équipement catamarans US$ 217 × 1.000 unités:US $ 21.700
pêche coutumière US$ 105 × 50 unités5.250
moteurs hors bord22.000
pièces détachées11.000
TOTAL54.200

Les prix indiqués sont ceux normalement pratiqués sur le marché européen. Par conséquent, il faudra les doubler pour inclure les frais de transport. Le montant total envisagé du marché est donc de US $ 108.400.

On prévoit de couvrir 40% des besoins en équipement avec 2 rotations par année.

Le montant arrondi du fond de roulement sera donc de US $ 25.000.

1.4 Organisation de commercialisation

Les activités de commercialisation seront menées par la coopérative de pêcheurs sous le contrôle et avec l'aide du projet.

La coopérative aura les caractéristiques d'une coopérative de services.

Le Département des coopératives du Ministère du Développement Rural prêtera le personnel nécessaire pour accomplir les activités commerciales, à savoir :

La formation du personnel sera complétée par un cadre associé.

La standardisation du matériel étant un des buts du projet, il faudra créer une liaison entre les importateurs, le Ministère du Commerce et de l'Industrie et le projet pour atteindre ce résultat. Le Comité des pêches représente l'organisation idéale pour atteindre ce résultat.

2. La pêche expérimentale

L'amélioration des techniques de pêche porterait sur les activités suivantes :

a. Amélioration du carrelet

Le système de pêche au carrelet devra être amélioré de la façon suivante :

b. Introduction de nouvelles méthodes de pêche

Cette éventualité est strictement liée aux activités d'expérimentation qui seront effectuées par la technologie de pêche.

Il s'agit de vérifier la rentabilité d'une pêche orientée vers les espèces démersales et semi-démersales dont l'importance des stocks est peu connue.

Compte tenu de l'extension réduite de la plate-forme continentale, les résultats de cette pêche seront probablement limités. Cependant, on estime qu'on pourrait essayer de vérifier cette hypothèse.

c. Equipement pour la pêche expérimentale

Bâteaux et moteurs

2 catamarans
4 moteurs hors bord dont : 2 moteurs 20 ch, 2 moteurs 15 ch pièces détachées pour 4 moteurs
1 bateau en fibre de verre, avec moteur diesel 40 ch longueur coque 7 m largeur 2, 60 cabinat
50 caisses en plastique, longueur 70 cm largeur 40 cm hauteur 20 cm
véhicules : pick-up diesel
autres : 2 balances capacité 100 kg

Matériel de pêche :

Filets
100 kg 6 mm × 1 avec noeud
  50 kg 4 mm × 1 avec noeud
100 m monofilament hauteur 6 m mailles 4 cm
100 m monofilament hauteur 6 m mailles 6 cm
100 m monofilament hauteur 6 m mailles 8 cm

Cordage nylon

200 m 12 mm
200 m 6 mm
  20 kg bobine nylon 1 mm
  10 kg bobine nylon 2 mm
  10 kg bobine nylon 3 mm

Autres

10 poulies pour cordage de 12 mm
20 couteaux
12 lampes 250 bougies, pétrole, lampes immergées électriques
-   pièces détachées des lampes
-   4 extincteurs type CO2 (4 kg)
- 15 ceintures de sauvetage

d. Amélioration des techniques d'entretien

Le projet devra sensibiliser les pêcheurs aux principes suivants :

3. Activités de formation

3.1 Formation au Burundi

a. Les domaines de formation

La stratégie de développement au Burundi passe d'abord par la formation de cadres, de moniteurs et d'observateurs compétents.

Les activités de formation seront effectuées dans les domaines suivants :

b. Organisation de la formation effectuee au Burundi

La formation générale du personnel commencera à l'arrivée du CTP. Par contre, la formation dans le domaine des techniques de pêche améliorées commencera lorsque les résultats de la pêche expérimentale seront évidents.

La formation sera effectuée au siège, avec de fréquentes visites sur le terrain pour une période de 4 mois. Cependant, comme les experts et les cadres contrôleront et stimuleront les travaux des moniteurs et des observateurs, la formation sera continue. En outre, les experts et les cadres organiseront des recyclages annuels d'un mois. Les recyclages représenteront pour les moniteurs une occasion pour confronter et débattre leurs différents problèmes et les expériences acquises sur le terrain.

3.2 Formation à l'étranger : bourses individuelles

A. Bénéficiaires

Les bénéficiaires de cette formation seront les cadres burundais du projet. Leur formation passera par deux phases.

B. Première phase

Les cadres recevront la même formation que les moniteurs et les observateurs du projet. Ensuite, ils travailleront “sur le terrain” pour appliquer dans la pratique la formation reçue et se rendre compte des lacunes éventuelles de leur formation.

C. Deuxième phase

A partir de la deuxième année, ils partiront à l'étranger pour compléter leur formation en revenant tous au Burundi au plus tard à la fin de la troisième année du projet pour travailler avec le CTP pendant la dernière période du projet.

D. Domaines de formation des bourses individuelles

- destinataire:co-directeur du projet
- période:1987–1988
- durée:un an
- destinataire:homologue du technologiste des pêche
- période:1987–1988
- durée:un an
- destinataire:un cadre de la sous-direction des pêches
- période:1988–1989
- durée:un an

ANNEXE II.
ETUDE DES DEPENSES ET RECETTES D'UNE UNITE-PROTOTYPE DE PECHE ARTISANALE

A. Remarque générale

L'unité de pêche retenue pour l'étude est un catamaran construit en bois et équipé d'un filet “carrelet” et de quatre lampes, avec 5 hommes d'équipage.

B. Hypothèses

L'hypothèse est d'un catamaran qui pêche 10 nuits par mois avec des prises moyennes de 50 kg par nuit vendues au prix moyen de 110 FBu/kg.

C. Dépenses en capital

Les dépenses figurant ci-dessous sont calculées sur la base des prix courants des divers éléments composant l'unité de pêche:

ElémentPrix d'achat
2 coques en bois70.000  
1 filet 130.000   
4 lampes20.000  
     220.000 FBu

D. Coût annuel d'exploitation

- pétrole des lampes, 8 litres/nuit à 65 FBu/litre = 520 FBu/nuit × 120 nuits 62.000
- entretien de la coque (10% du coût) 7.000
- entretien du filet (10% de 130.000 FBu) 13.000
- pièces pour lampes (200 FBu/nuit) × 120 nuits = 24.000
TOTAL FBu106.000

E. Amortissements

- coques en bois(durée : 7 ans)10.000
- filet(durée : 5 ans)26.000
- lampes(durée : 3 ans)6.500

F. Coûts d'exploitation

Les coûts annuels d'exploitation sont donc les suivants:

- coûts106.000
- amortissements42.500
TOTAL COUTSFBu 148.000

G. Recettes brutes

-captures - 50 kg/nuit × 10 nuits/mois × 12 mois = 6.000 kg,
au prix moyen de 110 FBu/kg =
660.000
   
H.Recettes nettes 
Recettes brutes660.000
Moins coûts d'exploitation148.000
Marge bénéficiaire512.000 FBu

La marge bénéficiaire d'une unité prototype de la pêche artisanale est de 512.000 FBu/an. Le revenu par pêcheur serait, par conséquent, d'environ 102.000 FBu/an, soit 1.000 US$ environ.

ANNEXE III.

1. Lac Tanganyika

A. Pêche industrielle

Le secteur industriel comprend actuellement 20 unités exploitées par des compagnies à capitaux grecs. Chaque unité comprend un ravitailleur, un bateau plus petit équipé d'une senne tournante de 400 m de long et 80 m de haut, et de 5 embarcations ou davantage munies de lanternes pour attirer le poisson. Chaque unité est composée en moyenne de 30 pêcheurs soit environ 600 hommes pour l'ensemble du secteur.

Les ressources

La principale espèce capturée par les trois types de pêche est un petit clupéide appelé Stolothrissa tanganicae accompagné parfois d'un autre clupéide Limnothrissa miodon.

En 1983, ces deux espèces ont constitué 54% des prises du secteur industriel. Les autres espèces pêchées en quantités appréciables sont des prédateurs, Luciolates stappersii, Lates mariae, L. microlepis.

Evaluation

La mission n'a pas de remarques à faire, car le système de pêche industrielle parait efficace.

Recommandations

Un port de pêche équipé des infrastructures nécessaires devrait être construit pour faciliter les opérations de la pêche industrielle.

B. Pêche coutumière

Les burundais se livrent à deux types de pêche: la pêche coutumière et la pêche artisanale.

La première correspond aux activités traditionnelles : pêche au Lusenga, pêche au Mukwabo et pêche à l'Amakira. Les techniques et le matériel utilisés sont variés, le Lusenga associé aux sennes de rivage, filet droit, palangrier, ailleurs au nord de Rumonge et entre Rumonge et Nyanza-Lac.

Ces techniques s'associent à celle pratiquée avec les catamarans équipés de carrelet. Parmi ces techniques, il en est certaines qui ne peuvent être exercées qu'en fonction d'une morphologie côtière particulière. La senne de rivage, par exemple, ne peut être utilisée que dans les baies sableuses peu profondes. Aussi ne la rencontre-t-on que sur la côte septentrionale du lac et le long des côtes basses de plaine de Rumonge ou Nyanza-Lac. Pour des commodités de plan, nous avons choisi de décrire dans ce secteur, le matériel et les techniques de la pêche coutumière, (Lusenga, senne de rivage, filet droit, palangres, etc.). Dans la terminologie retenue par le Service de pêches du Burundi, la pêche coutumière correspond à toutes les activités traditionnelles exercées sur les côtes burundaises du lac.

Matériel et techniques de pêche au Lusenga

Le matériel comprend une pirogue, un filet dit Lusenga et une source d'éclairage. On rencontre deux types de pirogues en bois, l'une monoxyle, c'est-à-dire taillée dans un tronc d'arbre, l'autre construite en planches.

Le nombre de pirogues en bois n'a cessé de diminuer depuis la naissance de la pêche artisanale au profit des catamarans en bois, résultant du jumelage de deux pirogues. Pirogues de SUPOBU en contre plaqué avec molécole, la longévité des pirogues en planches, est d'environ 4–5 ans, les pirogues de SUPOBU, 10 ans.

L'existence de ces pirogues est prolongée par toutes sortes de moyens; le calafatage de fissures est effectué avec du coton mélangé à du goudron. Le pêcheur utilise une pagaie assez courte, d'un mètre environ. La voile était un moyen supplémentaire de déplacement qui n'existe plus actuellement, et sa disparition est assez étonnante compte tenu de la force et de la régularité des vents du sud qui balaient journellement le lac. Il est vrai que, s'ils constituent un avantage, ils représentent aussi un inconvénient par les vagues qu'ils engendrent et qui mettent en péril les frêles embarcations.

Le filet Lusenga est un genre de grande épuisette qui a une monture en bois et un filet. La monture constitute approximativement un cercle de 2 m ; elle doit être pafaitement lisse pour permettre le coulissage des attaches du filet proprement dit. Le filet est de forme conique de 5 à 6 m à l'ouverture et de 1,8 à 2 m de profondeur. Il est suspendu à 30 ou 40 cm de la monture par une dizaine d'attaches en corde dont deux sont assez espacées pour permettre le coulissage du filet afin de le fermer après la capture et de faciliter son relevage.

La source d'éclairage

On rencontre plusieurs types de lampes à pétrole, qui sont en fait des réductions de lampes utilisées dans la pêche industrielle. La pêche au Lusenga a été quasiment abandonnée depuis l'introduction des catamarans.

Pêche à la senne de rivage

La senne a des dimensions et des formes extrêmement variables. D'une façon générale, elles ne sont pas très grandes, 100 à 150 m de longueur, sur 3,5 à 5 m de profondeur. Les mailles sont environ de 4 cm de noeud. La pêche se pratique tout au long de la journée, mais surtout très tôt le matin ou bien entre 11.00 heures et midi, juste avant que le vent du sud ne se lève. Les captures sont essentiellement composées de poissons liés à la zone de rivages. Il s'agit surtout de tilapias et capitaines.

La pêche au filet droit ou makira

Le makira est un filet dormant de 50 à 800 m de long, selon la richesse du pêcheur qui le possède, et de 2 à 3 m de chute. Les mailles sont de 3 à 5 cm. Ce matériel est surtout destiné à la capture de gros tilapias comme les makoki, le kue (Boulengerochromis), les kambale (Clarias).

La pêche aux palangres

Elle s'effectue pendant la journée principalement dans la matinée lorsque le pêcheur possède un moment libre.

La pêche au Ndowano (palangrotte)

La ligne comprend un fil en nylon de 20 à 30 m, à l'extrémité duquel est attaché un plomb de 50 à 100 grammes, surmonté de 3 ou 4 hameçons. Ces hameçons sont appatés de petits morceaux de Ndagala. La ligne est déroulée jusqu'à ce que le plomb touche le fond du lac. A chaque touche ressentie par des petites secousses sur le fil, le pêcheur essaie de ferrer le poisson en tirant la ligne d'un coup sec vers le haut. Si le poisson a été pris, le pêcheur remonte sa ligne afin de décrocher sa ou ses prises. Ces captures sont constituées de tilapia et quelquefois, avec beaucoup de chance, d'une belle pièce comme un “sangala” (Lates).

Evaluation

On n'a pas de remarques à faire car le système de pêche nous parait efficace.

Recommandations

La pêche à la senne de rivage devrait être étudiée afin de savoir si elle a vraiment un caractère destructeur. Notre avis est de développer la pêche aux palangres, et expérimenter la rentabilité de la pêche avec les nasses.

C. Pêche Artisanale

Matériel et techniques de pêche

Les catamarans : de nombreux pêcheurs coutumiers ont jumelé leur pirogues en bois grâce à de longues perches, celles-ci sont fixées aux pirogues par des cordages ou le plus souvent par des lanières découpées dans de vieilles chambres à air. Les tangons sont taillés dans des branches, et les poulies sont quelquefois de simples moyeux de roues de vélos. L'unité ainsi réalisée pèse de 300 à 350 kg et est facilement manoeuvrable par quatre pagayeurs.

Principales essences dans la fabrication des pirogues

Noms vernaculairesNom scientifiqueQualités et défauts
Umuyove (Kirundi)Entandophragna exelsumAssez fendif, léger excellent bois.
Lungomangoma (Babembe) bosse (Français)Cordia spp.Se travaille facilement; longévité moyenne.
Musofoi (Kirundi)Entadopsis abissinicaFaible longévité.
Maminga (Tanzanie)    "                   "Excellent bois. grande longévité.

Contre-plaqué avec molécole construit par SUPOBU, très léger, difficile à utiliser par les pêcheurs pour leurs réparations, faible stabilité.

La source d'éclairage.

L'éclairage dans les deux unités est effectué à l'aide de quatre lampes de type petromax de 250 bougies.

le filet

Il forme une poche conique de 6 × 6 m à l'ouverture et de 8 m de profondeur. Les mailles du corps du filet mesurent 6 mm de côté et les mailles du sac terminal 4 mm de côté. Ce dernier est lesté d'un cadre métallique d'une dizaine de kg.

La pêche

Dans la partie nord du lac les catamarans pêchent assez loin des rivages (entre 2 et 15 km) où les fonds sont suffisamment grands. Chaque unité de pêche donne de 3 à 5 coups de filet durant la nuit.

Il commence alors une longue attente de plusieurs heures que les hommes occupent soit en dormant, soit en pêchant le gros poisson avec des lignes munies de plusieurs hameçons appatés de Ndagala. Ces unités sont quelques fois motorisées par moteur hors-bord. L'équipe de pêche est en général composée de 4–5 individus; cette main-d'oeuvre est peu stable, et il arrive que le propriétaire ou le patron de pêche soit obligé plusieurs fois par mois, ou même par semaine, de modifier son équipage à cause de la non-disponibilité.

Evaluation

Ces changements fréquents nuisent à la cohésion de l'équipage, et par là même à la rentabilité de l'unité. Les techniques utilisées sont appliquées de façon inadéquate. Les résultats suffisants obtenus actuellement sont à imputer à la bonne productivité du lac et pas aux capacités techniques des pêcheurs. Le métier de la pêche ne s'improvise pas; il ne s'apprend pas non plus en quelques années, même lorsqu' on possède un bon matériel. Cette technique telle qu'elle est appliquée est relativement efficace pour la pêche des Ndagala mais insuffisante pour capturer les prédateurs. Par conséquent, on recommande d'effectuer une pêche expérimentale qui devrait, être basée sur les embarcations et les filets actuellement utilisés, car on estime que le caractère conservateur des pêcheurs pourrait résister à l'introduction d'engins tout à fait différents.

La pêche expérimentale devra vérifier si l'augmentation des captures des prédateurs est possible au niveau artisanal en améliorant simplement les engins employés à présent. Dans le cas où les résultats seraient négatifs, on recommande l'expérimentation d'embarcations et de filets différents. La technique de pêche au carrelet n'est pas appliquée de façon correcte pour les raisons suivantes :

Recommandations

D. La pêche expérimentale

Cette activité du projet portera sur les activités suivantes:

Amélioration des méthodes existantes

Le système de pêche au carrelet devra être amélioré de la façon suivante:

2. Lacs Cohoha et Rweru

La pêche

Neuf camps de pêche hébergent à peu près 300 pêcheurs qui utilisent 250 pirogues monoxyles. Ils emploient les filets dormants à mailles de 2,5 à 4 pouces.

Ces filets sont munis de flotteurs en tiges de papyrus et sont lestés de pierres enrobées de feuilles de bananiers. Les filets posés restent plusieurs jours au même endroit et sont visités et vidés chaque matin par leur propriétaire. La senne de plage serait interdite; cependant, elle est utilisée par les coopératives de pêcheurs qui ont obtenu des permis spéciaux. Les dimensions des sennes varient de 50 à 250 m et leurs mailles sont de 2,5 pouces à 4 pouces. En ce qui concerne le lac Cohoha la situation est différente car le nombre de pêcheurs est réduit par rapport au potentiel exploitable envisagé. On devrait par conséquent conseiller une augmentation de la production par l'amélioration de l'efficacité des filets et un nombre plus élevé de pêcheurs. Toutefois, il est possible que le potentiel exploitable soit plus réduit par rapport aux évaluations des premières études réalisées sur ce lac. On conseille d'effectuer des analyses plus approfondies avant de lancer une exploitation intense des eaux du lac, car il est possible que la densité du poisson ne permette pas une pêche rentable en augmentant l'effort.

La pêche aux palangres

Elle s'effectue pendant la journée. La ligne comprend un fil en nylon de 20–30 m à l'extrêmité duquel est attaché un morceau de brique surmonté de 3 ou 4 hameçons appatés de petits morceaux de poisson. La mission constate que cet engin de pêche est utilisé par un nombre limité de pêcheurs. On a également relevé que la pêche la plus rentable est effectuée en utilisant les filets maillants dormants.

Evaluation

Les filets maillants sont construits de façon tout à fait rudimentaire à cause de la mauvaise distribution du poids des flotteurs et des lests ainsi que du matériel inadéquat utilisé. On remarque que plusieurs pêcheurs filochent eux-mêmes leurs filets sans aucun contrôle, en fabriquant ainsi des mailles au dessous de 5 cm.

Recommandations : lac Cohoha

Recommandations lac Rweru

Compte tenu des techniques rudimentaires employées, on estime que l'efficacité des engins de pêche pourrait être facilement améliorée. Cependant, on estime que l'effort de pêche est déjà à la limite du potentiel du lac. On pense donc que l'amélioration de l'efficacité des filets pourrait entraîner la surexploitation des eaux.

Par consequent, nos recommandations sont les mêmes que pour le lac Cohoha.

ANNEXE IV.
PROPOSITION DE PLANIFICATION DU SERVICE PISCICOLE ENVISAGE

Service piscicoleResponsabilités
1 × Chef de serviceDirectement responsable sous le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage pour l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique d'une stratégie nationales de pisciculture, et pour le fonctionnement journalier du Service.
Département technique et de Vulgarisation
1 × Agronome A1/A2Directement responsable sous le Chef de Service pour:
a. l'évaluation des projets pour les aménagements piscicoles à travers le pays, y compris les offres internationales, bilatérales et des ONG.
b. Supervision et liaison avec le Programme piscicole du Corps de la Paix américain.
c. Supervision et liaison avec les autorités de l'éducation et aide à la préparation du matériel, des programmes pour les cours de formation, pour les animateurs, etc.
Département des centres piscicoles
1 × Agronome A1/A2Directement responsable sous la supervision de Chef de Service pour les programmes des centres d'alevinage.
5 × Agronomes A1/A4Directement responsables sous la supervision du Chef de Service pour le fonctionnement, le bon maintien et les programmes de production journaliers pour les cinq centres d'alevinage proposés.

Centre piscicole national

Ce centre fera partie d'un projet d'aménagement séparé, qui comprendra la formation du personnel aux niveaux et au nombre voulus.

Département du Service administratif

Personnel de Secrétariat et de service administratif pour l'appui au travail du service piscicole.

Note:

A présent, trois membres de personnel avec des années d'expériences sont disponibles à la sous-direction des pêches et de la pisciculture. Parmi eux, un a reçu une formation pour les méthodes piscicoles, les autres fonctionnaires avec des années d'expérience et une formation en pisciculture sont rattachés au Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, mais ne travaillent pas à la sous-direction.

ANNEXE V
PROGRAMME PROPOSE DE 10 ANS POUR L'AMENAGEMENT PISCICOLE AU BURUNDI

A. CREATION DE L'INSTITUTION

  1. Réorganisation de la base administrative

  2. Mise en place d'un centre de formation professionnelle

  3. Formation d'un encadrement

  4. Formation des agronomes

    1. formation complémentaire du personnel déjà établi sur le terrain.

    2. mise en place de cours de formation pour un personnel nouveau

  5. Mise en place d'un Centre piscicole national

B. TRAVAUX DE VULGARISATION

  1. Programme piscicole du Corps de la Paix américain

  2. Mise en place des écloseries

  3. Aménagement d'un Service piscicole et de Services de vulgarisation.

C. APPORTS IDENTIFIES DU PROJET

  1. Mise en place d'écloseries

  2. Mise en place d'un Centre piscicole national

  3. Bourses d'études

  4. Assistance technique

CALENDRIER DU PROGRAMME POUR LE DEVELOPPEMENT
DE LA PISCICULTURE AU BURUNDI

 
  12345678910
1. CREATION D'UN CENTRE DE PISCICULTURE---         
 a) Assistance Technique : Spéc. cadre supérieur en agriculture-----------------------------------     
 b) Assistance Technique : 5 spècialistes-adjoints en piscicul.---------------------      
3. FORMATION PROFESSIONNELLE          
 5 bourses d'études (un an chacun)---------------------       
  --------------        
4. MISE EN PLACE DES CENTRES D'ALEVINAGE          
 a) Préparation et planification d'ensemble du projet----         
 b) Création des Centres province par province en suivant un programme défini ----------------------------     
 c) Aménagement des Centres pour l'extension, vulgarisation et apports des alevins  - - - -- - - -- - - -- - - -- - - -- - - -- - - -- - - -
5. RECONVERSION DE L'ENSEMBLE DE LA STATION D'ELEVAGE A KARUSI          
 a) Préparation d'ensemble du projet--         
 b) Finalisation du projet ----        
 c) Reconversion du Centre (estimée)  -------       
 d) Centre en service   - - - - - - - - - - - -- - - -- - - -- - - -- - - -
 

ANNEXE VI.
PRINCIPES A RESPECTER DANS LA CONSTRUCTION DES ETANGS ET DANS LE STOCKAGE DES ALEVINS

Afin que le Projet Pisciculture assure une fondation forte et durable pour la relance de la pisciculture au Burundi, le Département des Eaux et Forêts recommande que les critères suivants soient satisfait avant qu'un étang ne soit mis en charge avec les alevins Tilapia nilotica du Centre d'Alevinage à Mwisale.

  1. La source d'eau doit permettre une alimentation en eau continue, toute l'année l'arrivée et la sortie d'eau doivent être contrôlables. La source doit être filtrée pour empêcher les espèces sauvages d'entrer dans les étangs.

  2. Il doit y avoir une source alimentaire disponible toute l'année et suffisante pour nourrir les poissons deux fois chaque jour ou pour alimenter un compost suffisamment riche.

  3. La pente des digues ne doit pas être moins de 3:1.

  4. La profondeur maximum ne doit pas dépasser un métre.

  5. L'étang doit être construit avec une qualité de sol valable contre l'infiltration.

  6. La distance minimum du haut de la digue à la surface d'eau doit être d'au moins 50 cm.

  7. Il doit y avoir une quantité de compost dans chaque étang suffisante pour maintenir une floraison phytoplanctonique (10–15% de la superficie des étangs).

  8. L'étang doit avoir une floraison phytoplanctonique établie avant que les alevins ne soient donnés par le Centre d'Alevinage.

  9. Les étangs doivent être construits de telle façon qu'ils puissent être vidés et séchés complètement.

  10. La superficie recommandée pour les étangs est entre 2 et 4 ares, mais les étangs de 1 et 15 ares sont mis en charge si les autres critères sont suivis.

Cité par : US Peace Corps Fishculture Programme, 1985.

ANNEXE VII.
SITUATION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LES REGIONS CONCERNEES PAR LA PISCICULTURE (d'après Lazard, 1984)

Caractéristiques physico-chimiques des eaux burundaises

Lieu et dateTempérature
(°C)
pHConductivité
(ymhos)
Rivière Rwimzobe (Karuzi) alt. 1500 m Décembre 1980-5,927
Complexe rizicole Gihanga (Déc. 1980) alt. 800 m
- canal de dérivation de la rivière Mpanda226,834
- rizière32--
Station de Mwisale (alt. 1555m)
- rivière Rushubi (Déc. 1980)206,830
- étangs (Déc. 1980)21--
- étangs (extrêmes avril à septembre 1984)20–26     5,5–6,5-

Pour compléter ces données, on dispose d'analyses physico-chimiques effectuées sur la Station piscicole de Ruganwa, située au Rwanda à 1380 m d'altitude à proximité immédiate de Kigali.

Etude de quelques facteurs physico-chimiques de l'eau du canal d'alimentation et des étangs de la Station piscicole de Ruganwa, Rwanda (d'après Karangwa, 1982).

Date, heureCanal d'alimentationEtangs
Température
(oC)
pHTempérature
(oC)
pH
13.03.1980 -9 h19,57,022,07,5
15.09.1980 -10h20,06,822,56,5
15.01.1981 -10h21,56,523,07,0
02.04.1981 -9h21,57,024,07,5
02.04.1981 -14h--26,57,5
24.04.1981 -11h23,07,524,07,5
25.04.1981 -8h 3021,07,521,07,5
15.07.1981 -9h--22,06,5

Par ailleurs, la température de l'eau des étangs de la station de Kigembe (Rwanda), située à 1.450 m d'altitude présente des extrêmes de 19°C et 28°C avec une température moyenne comprise entre 20 et 26°C (Moyenne annuelle 23, 5°C).

Température de l'air en fonction de l'altitude (stations d'essais sylvicoles)

StationAltitude (m)
Moyenne des
minimum
Moyenne des
maximum
Température (°C)
Moyenne
Gihanga832183024
Muzinda-    
Nyagatobe1150  183023
Bigiga-    
Mosso1375 202422
Mageyo1800 152620
Teza2100 112116

En première approximation, on peut prédire comme température de l'eau d'étangs construits à une altitude comprise entre 1500 m et 1750 m les valeurs suivantes :

Ecart extrême au cours de l'année:16–30°C
Ecart moyen journalier:20–26°C

ANNEXE VIII
REFERENCES

- R.B. Kiss. Hydrobiologie générale du Bassin de la Kagera et des lacs Cyohoha et Rugwero. FAO, ROME, 1977.

- M.J. Mann, F. Bashirwa, C.M.A. Ellis, J.B. Nahabakomeye and H.O. Enderlein. Preliminary report on Fish Biology and Stock Assessment in Lake Tanganyika (Burundi). FAO, Rome, 1975.

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