Les estimations d'abondance obtenues avant 1989, présentaient on l'a vu un certain nombre de limitations: opérateurs multiples; subjectivité dans l'interprétation des échotraces; couverture partielle du lac et matériel de technicité plus ancienne, il n'en reste pas moins qu'elle constituaient à ce moment les meilleurs résultats disponibles. En résumé les estimations anciennes de l'abondance après extrapolation à l'ensemble du lac variaient autour de la valeur moyenne de 6.900 tonnes (LAMBOEUF, 1989a). Les estimations effectuées depuis 1989 conduisent à des valeurs qui sont assez stables autour de 4.315 tonnes. Cette différence qui semble importante est imputable à la valeur du poids moyen des poisson utilisée pour la conversion en tonnes des abondances exprimées en nombre de poisson. On sait que ce facteur de conversion avait été précédemment surestimé car dérivé des captures commerciales où les classes jeunes sont sous-représentées. Le facteur actuel qui est calculé pour chaque prospection sur la base de la structure démographique de la population déterminée in situ par l'analyse des échos individuels de poissons.
Le programme d'échantillonnage biologique mis an place au Rwanda nous fournit aussi des éléments d'information sur le stock de L. miodon. L'analyse des données biologiques en 1989 et 1990 a montré que le L. miodon avait une croissance rapide et une mortalité naturelle “M” voisine de 2. Le niveau optimum d'exploitation a été déterminé à 9.200 tonnes par an (MANNINI, 1991) c'est vraisemblablement une surestimation en raison du fait que les données biologiques ont été obtenues à partir des captures commerciales et l'auteur pense qu'il pourrait être ramené à la valeur plus faible de l'ordre de 7.000 tonnes par an (MANNINI com. pers).
Avec une abondance moyenne instantanée déterminée par les prospections acoustiques à 4.315 tonnes, des captures totales dans le lac estimées à 2.500 tonnes (LAMBOEUF, 1991a), une mortalité totale “M” de 2, on obtient en utilisant les expressions de GULLAND (1981) et l'expression de CADIMA, des valeur des captures optimum allant de 4.315 à 5.565 tonnes de L. miodon par an.
Ces valeur ne représentent que des indications car les conditions d'application ne sont pas toutes satisfaites, notamment le fait que les expressions ne sont valables que lorsque le stock est en exploitation équilibrée. On obtient cependant un ordre de grandeur qui n'est pas a priori incompatible avec celui obtenu par les autres méthodes. D'autre part on a des indications que le stock est relativement loin de son niveau optimum d'exploitation.
