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1. INTRODUCTION

1.1 Différentes étapes du travail

Ce document est le résultat de la troisième phase des actions, menées dans la commune de Kayove, dans le cadre d'une évaluation interne de l'impact de la vulgarisation, sensibilisation et éducation nutritionnelle fournie par le projet RWA/87/012.

La première phase, exécutée en 1988, a consisté a rassembler des données socio-économiques de base (MAHY, 1989a) du groupe cible, en liaison avec un questionnaire sur les habitudes alimentaires et la connaissance des mères du poisson en tant qu'aliment.

La deuxième phase, exécutée un an plus tard, constituait une analyse de l'etat nutritionnel du groupe cible (examen clinique et données anthropométriques), associée avec une sondage sur la connaissance de la mère sur les sujets comme la nutrition, la santé et l'hygiène (MAHY, 1989b).

Une appréciation de l'état nutritionnel ne se justifie que lorsqu'elle représente le point de départ d'une intervention. Entre la deuxième et la troisième phase des actions de vulgarisation nutritionnelle, faites par le projet, ont eu lieu pendant les six premiers mois de 1990 pour toutes les couches de la population (élèves, enseignants, agents de sante de base, familles, commerçants).

La troisième phase, exécutée en novembre 1990, était une analyse de l'état nutritionnel (examen clinique et données anthropométriques), associée avec une sorte de petit examen sur la nutrition et la santé que les mères de famille ont passé.

1.2 But du travail

recueil des paramètres=>ACTION NUTRITIONNELLE=>vérification des paramètres

Les données de base ont été recueillies; des paramètres nutritionnels suivis pendant 2 années consécutives et des interventions nutritionnelles sont faites. Un changement éventuel de la connaissance de la mère peut alors être mesuré, soit directement (la théorie) par les résultats de l'examen, soit indirectement (la pratique) par les données anthropométriques et la santé de la famille. Le but de ce document est non seulement de donner une idée de l'impact de la vulgarisation, mais aussi de montrer comment il faut l'améliorer, l'adapter à la situation locale pour que le message soit mieux transmis au groupe cible.

1.3 Contraintes

Un échantillon réduit

Du point de vue statistique, l'échantillon (197 individus) est limité. Les résultats obtenus ne peuvent pas être extrapolés. Les résultats de l'enquête peuvent cependant être valable dans le sens qu'ils révèlent des tendances. Des tests de statistique ont été faits pour avoir une idée de la représentativité des données.

Un suivi court

Changer les habitudes alimentaires est un travail de longue haleine. En plus, pour être capable de mesurer des changements, il faut un suivi de plusieurs années consécutives. Les familles de Kayove ont été suivies pendant 3 années au total, leurs paramètres anthropométriques pendant 2 années.

Autres facteurs

La malnutrition a de multiple causes; l'état nutritionnel de l'individu est déterminé par plusieurs facteurs, comme l'analphabétisme, l'environnement malsain, la faible productivité agricole etc… Le modèle causal (ANNEXE 1 dans MAHY, 1989b) montre les facteurs influençant l'état nutritionnel à Kayove. Il n'est par conséquent pas du tout sûr qu'une amélioration de l'état nutritionnel du groupe cible soit le résultat d'une meilleure alimentation: les services de santé pourraient être améliorés (vaccinations, médicaments), amélioration des sources d'eau (eau propre, moins de parasites) etc… L'impact de l'éducation nutritionnelle peut être incorrectement minimisé ou exagéré.

Un nombre limité d'interventions

Pendant une période de 8 mois, 14 sorties ont été effectuées vers Kayove (c.à.d. 2 sorties par mois en moyenne). Il aurait été préférable de s'y rendre régulièrement une fois par semaine pour toucher plus de gens, mais aussi mieux suivre les formateurs sensibilisés par le projet. Les frais de missions étaient la principale limite à l'augmentation du nombre de missions. Compte tenu du nombre de personnes touchés par sortie (TABLEAU 1), le coût devient cependant acceptable!

TABLEAU 1: Nombre de personnes touchés par les vulgarisatrices a Kayove

nombre de sorties : 14
nombre de personnes atteintes directement : 655
nombre de formateurs atteints : 270
nombre moyen de personnes atteintes par formateur: 30
nombre de personnes atteintes indirectement: 7830
nombre de personnes atteintes en total: 8485
nombre de personnes atteintes par sortie: 600

1.4 Méthodologie

L'équipe du projet est formé par la nutritionniste et son homologue, Mlle Mathilde Nyirabazungu.

La méthodologie générale suivie est exposée dans MAHY (1989a) (choix des familles, détermination de la classe sociale, traitement des données, etc…) et MAHY (1989b) (examen anthropométrique et clinique).

Pendant une semaine, en novembre 1990, l'enquête a été exécutée dans le secteur Mushonyi. La semaine suivante, l'enquête à été exécutée dans le secteur Busanza. Puisque les trois derniers jours de l'enquête, Mlle Nyirabazungu devait opérer seule, elle a effectué toutes les tâches pendant plusieurs jours, sous la supervision de la nutritionniste. Elle a bien exécuté les examens et noté sans problèmes les résultats sur les formulaires. L'homologue a bien réagi pour résoudre des problèmes inattendus (p.ex. une balance en panne) et elle a fait preuve d'initiatives intelligentes et appropriées.

Pendant la visite à domicile, un médicament contre les infestations parasitaires a été donné aux enfants (de plus d'un an) qui en avaient besoin (2 comprimés pris sous la supervision de l'équipe; 2 comprimés donnés les 2 jours suivants). Si les familles devraient acheter ce traitement à la pharmacie locale, il leur en coûterait 80% du salaire minimum agricole généralisé (SMAG). De plus, le projet a profité de cette visite pour faire la promotion de son nouveau produit, la farine Isambaza: chaque mère a reçu un sachet de farine.

La caractérisation du statut nutritionnel protéino-énergétique et la définition des malnutritions ont été établies à l'aide du logiciel anthropométrique CASP du CDC, version 3.0, qui utilise les données de références NCHS-CDC.

1.5 Remarque

A plusieurs reprises il a été constaté par l'auteur que les intéressés ne comprenaient pas pourquoi il était nécessaire de connaître les paramètres socio-économiques et anthropométriques (comme le cheptel, les cultures actuelles, la présence et conditions des latrines, le poids et la taille des personnes etc…) pour déterminer l'effet de la vulgarisation nutritionnelle.

Il convient de souligner que la malnutrition est toujours causée par une combinaison de facteurs interdépendants (environnement malsain, faible production agricole, manque de crédit, analphabétisme etc…) (ANNEXE 1; MAHY (1989b)). La condition sine qua non pour faire disparaître la malnutrition (ce qui est le but final) est de connaître et comprendre le mécanisme et les facteurs qui déterminent la situation nutritionnelle. Cette analyse doit être faite avant une intervention quelconque. Il serait illusoire de croire que seulement la disponibilité des Isambaza sur le marché local, ou même la consommation des poissons peut éliminer la malnutrition. L'idéal serait d'intervenir dans plusieurs secteurs (l'agriculture, la nutrition, la santé, les infrastructures, etc…).


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