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2. RESULTATS DE L'ENQUETE

2.1 Les cultures actuelles

TABLEAU 2: Nombre moyen et répartition relative (en aliments de base, aliments riche en protéines et fruits et légumes) des cultures cultivées dans les champs des familles enquêtées

 nombre moyen de culturessRépartition relative
aliments de base (%)saliments riches en protéines (%)sfruits et légumes (%)s
Mushonyi14,64,236,17,711,24,952,78,9
Busanza18,54,935,58,711,92,952,510,6

Il y a quelques observations à faire, basées sur le tableau cidessus. La différence entre les deux secteurs concernant le nombre total des cultures actuelles reste en vigueur (comparé avec les résultats de 1988) : à Busanza significativement plus de cultures poussent dans les champs. Mais dans les deux secteurs les familles cultivent significativement moins d'aliments de base et plus de fruits et légumes en 1990.

Que la presque totalité des familles cultive les patates douces, du maïs et de la colocase en deuxième et troisième lieu, se confirme selon les données de 1990. Il est remarquable qu'en 1990 les familles cultivent significativement plus de manioc dans leurs champs. Du point de vue nutritionnel, ceci n'est pas encourageant, le manioc, étant un tubercule, il contient une quantité inférieure de certains vitamines et minéraux compare aux céréales. De plus, le manioc peut contenir des substances goitrogènes qui ont une action inhibitrice sur la thyroide (goitre!). D'un point de vue agraire l'augmentation de la culture du manioc n'est pas encourageante non plus: quand la production des terres diminue, les agriculteurs tendent à planter des cultures de subsistance comme le manioc (en effet, beaucoup de femmes se sont plaintes que leurs champs donnent moins qu'avant).

En ce qui concerne les aliments riches en protéines la situation est identique à celle de l'année 1988 sauf qu'on cultive plus de petits pois.

Pour les fruits, on cultive d'avantage de mangues, papayes, maracujas, prunes de japon, oranges et citrons. Cette observation est cependant douteux car les interrogatrices semblent avoir attaché plus d'attention à la culture des fruits que l'année dernière. Cependant la culture des papayes et maracujas a été contrôlée, puisque ces plantes poussent toujours tout près de l'habitation.

Enfin, pour les légumes, significativement plus de dodo (une feuille verte indigène) est cultivé (voir anémie; 2.5.1.1).

Aucune famille ne possède un endroit de stockage pour les récoltes. Dans MAHY (1989a) une des recommandations est qu'il est nécessaire d'informer les familles sur le stockage effectif des récoltes afin d'avoir un effet positif sur la gestion du budget familial.

2.2 Le cheptel

Le TABLEAU 3 donne le nombre moyen d'animaux par famille dans l'échantillon.

TABLEAU 3: Nombre moyen d'animaux domestiques et écart-type (s) par famille

 nombre moyenécart-type
vache0,71,4
mouton0,41,5
chèvre2,22,9
poule0,50,9
lapin0,40,9

Les familles, qui possédaient des animaux domestiques en 1988, les ont toujours en 1990, mais elles en possèdent en moyenne moins. Il y a une exception: significativement plus de familles élèvent des lapins. C'est une bonne chose car le petit élevage ne demande pas un investissement initial élevé et il est une source excellente de protéines animales (une famille peut plus facilement tuer un lapin qu'une vache pour avoir de la viande).

Le capital intrinsèque a été calculé sur la base des données existantes et le prix de vente des animaux domestiques, (6.3.1 dans MAHY (1989a)) puis comparé aux résultats de 1988 (TABLEAU 4).

TABLEAU 4: Capital intrinsèque moyen par famille de l'échantillon en 1988 et 1990 (en FRW)

19881990
3181819315

Le capital intrinsèque moyen a significativement diminué: les familles sont devenues plus pauvres.

2.3 Le groupe cible

Les mêmes familles ayant fait l'objet de l'timentaire et socio-économique (MAHY, 1989a) et anthropométrique (MAHY, 1989b), dans les secteurs de Mushonyi et Busanza ont été visitées. Le TABLEAU 5 donne la composition de l'échantillon de l'enquête selon le sexe et l'âge.

Le groupe cible est constitue de  -la mère de famille.
-les enfants de la famille de moins de (ou égal a) 18 ans.

Une description socio-économique des mères enquêtées a été faite dans les documents RWA/87/012/DOC/TR/17 et 21.

TABLEAU 5: Composition de l'échantillon selon le sexe et l'âge

 MushonyiBusanzaTotal
Mères232447
Filles443680
Garçons283664
Filles<= 5 ans15  520
> 5 ans293160
Garçons<= 5 ans  7  916
> 5 ans202747
Total échantillon9697193  

3 familles ont déménagé (ou n'étaient pas disponibles); 5 enfants sont nés et 2 sont morts.

2.4 Quelques paramètres d'hygiène

2.4.1 Les latrines

La disposition de latrines, leur état et leur usage sont de bons indicateurs permettant l'evaluation de l'hygiène du milieu. La condition des latrines a été contrôlée chez les familles.

A Mushonyi à peu près toutes les familles ont des latrines sur la parcelle dont 40% sont très bien entretenues. L'effet d'un contrôle des latrines est sensible à Busanza: 83% des familles ont maintenant des latrines sur la parcelle dont 41% sont bien entretenues (en 1989: seulement 58% avaient des latrines!). Il est regrettable que la moitié des familles possédant des latrines, n'utilisent pas le couvercle qui doit maintenir l'obscurité totale dans la fosse.

2.4.2 Le récipient d'eau

L'hygiène dans la cuisine est un des facteurs qui influencent l'état nutritionnel de la famille (voir le modèle causal; ANNEXE 1, MAHY (1989b)).

Pendant la visite a domicile, le récipient d'eau à été contrôlé sur sa propreté et la facilité de le laver. Les femmes étaient souvent gênées de nous montrer le récipient. Dans 77% des cas, un grand jerrican est utilisé pour chercher et stocker l'eau, dont 36% étaient propres (les jerricans ont un petit goulot, ils sont difficile à laver); 47% des récipients étaient fermés (protégés contre mouches et saletés).

2.4.3 La santé des enfants

Dans 36% des familles un enfant était malade la semaine avant l'interrogation (diarrhée, fièvre, vers); la moitié des malades (59%) a été soignée dans le Centre de Santé.

2.5 Détermination de l'état de santé

2.5.1 L'état de santé des mères

2.5.1.1 L'anémie ferriprive

Parmi les mères examinées

17 % présentent le stade +

7 % présentent le stade ++

et 6 % le stade +++

Le nombre de femmes avec le stade + a diminue significativement comparé à 1989; pour le stade ++ et +++ il n'y a pas de différence.

Puisque chez les enfants aussi, la prévalence du stade + a diminué significativement (voir 2.5.2.1), une explication de ce phénomène peut être donnée. Si la culture de fruits et légumes est comparée avec 1989, on peut constater que significativement plus de familles cultivent le dodo. C'est une feuille verte, facile à cultiver, sans aucun investissement initial, riche en fer. De plus, on cultive significativement plus de fruits riches en vitamine C (maracujas, prunes de japon, etc…) qu'en 1989 et la vitamine C augmente la biodisponibilité du fer alimentaire.

2.5.1.2 L'avitaminose A

Chez 83 % des mères, des tâches de Bitot (X1B) ont été détectées. Ce chiffre est très élevé comparé à 1989 et par conséquent très douteux (il est parfois très difficile de distinguer les tâches fumeuses d'autres tâches chez les adultes). Néanmoins, les mères qui avait les tâches de Bitot en 1989, n'ont pas une amélioration de leur condition; dans 3 cas les 2 yeux présentent maintenant stade X1B au lieu d'un oeil (en 1989).

2.5.1.3 Le goitre

Les TABLEAUX 6 et 7 résument les résultats de la détection du goitre chez les mères de l'échantillon en 1989 et 1990.

TABLEAU 6: Prévalence du goitre chez les mères examinées selon les stades en 1989

IaIbII
29%8%8%

TABLEAU 7: Prévalence du goitre chez les mères examinées selon les stades en 1990

IaIbIIIII
26%9%9%2%

La prévalence du goitre reste plus ou moins constante depuis 1989. Puisque les sujets se soumettent souvent à un traitement traditionnel (qui consiste à faire des incisions dans le cou) il est clair que la population a besoin d'une information sur la cause, le traitement et la prévention de cette maladie nutritionnelle. Si on ne fait pas le traitement adéquat (sel iodé, injections d'huile iodé) pour guérir le goitre, il n'y aura jamais d'amélioration de ce problème de santé publique.

Le coût de production et de distribution de sel iodé a été calculé par WHO, UNICEF (1984): 2–4 cents d'un dollar américain par personne par an. Ceci doit être considéré comme relativement bon marché comparé avec les avantages sociaux à gagner.

2.5.2 L'état de santé des enfants (0–18 ans)

Dans les FIGURES 1 et 2 la répartition de l'échantillon selon le sexe et l'âge par secteur est représentée.

FIGURE 1

FIGURE 1: Répartition de l'échantillon des enfants (0–18 ans) du secteur de Mushonyi selon l'âge et le sexe

FIGURE 2

FIGURE 2: Répartition de l'échantillon des enfants (0–18 ans) du secteur de Busanza selon l'âge et le sexe

Le TABLEAU 8 montre les mêmes données que les figures ci-dessus mais la répartition relative est ajoutée.

TABLEAU 8: Répartition de l'échantillon des enfants (0–18 ans) des secteurs Mushonyi et Busanza selon l'âge et le sexe (absolu et relatif)

âge (mois)0–2324–5960–119120–179180–216total
Mushonyi      
 Féminin510169343
 3,6%7,3%11,7%6,6%2,2%31,4%
 Masculin4397427
 2,9%2,2%6,6%5,1%2,9%19,7%
 Total9132516770
 6,6%11,8%16,4%13,8%2,6%51,3%
Busanza      
 Féminin14108932
 0,7%2,9%7,3%5,8%6,6%23,4%
 Masculin271014235
 1,5%5,1%7,3%10,2%1,5%25,5%
 Total31120221167
 2,2%8,0%14,6%16,1%8,0%48,9%

L'échantillon des enfants reste plus ou moins identique: depuis l'année dernière 5 naissances et 2 décès ont été rapportés.

2.5.2.1 L'anémie ferriprive

Parmi les enfants examinés, presque la moitie a le signe clinique d'anémie:

stade +++:4,8% dont 2,0% sont des filles (augmentation significative comparée à 1989)
stade ++:12,2% dont 2,0% sont des filles (pas de différence significative comparée à 1989)
stade +:28,6% dont 17;0% sont des filles (diminution significative comparée à 1989)

Dans ce cas, il peut être observé qu'il y a une diminution de la prévalence du stade +, une stabilisation du stade ++ et une augmentation de la prévalence du stade +++.

Aucun enfant de moins d'un an ne montre les signes cliniques d'une anémie (ces enfants sont couverts les 6 premiers mois gràce à leur réserve de fer).

Les résultats pour les mères et les enfants confirment qu'une carence légère de fer peut facilement être ajustée par une augmentation du fer alimentaire. La guérison des stades ++ et +++, au contraire, demande un effort d'ajustement plus grand que les sujets ne font apparemment pas.

2.5.2.2 L'avitaminose A

Les résultats de l'examen des yeux sont présentes dans le TABLEAU 9. Il n'y a pas de différence significative du nombre de cas entre 1989 et 1990.

Même s'il y a significativement plus de papayers et manguiers plantés, la prévalence de l'avitaminose A reste en vigueur. Ces cultures donnent évidemment des fruits après une ou plusieurs années.

TABLEAU 9: Prévalence du stade X1B chez les enfants (0–18 ans)

fillesgarçonstotal
3,4%0%3,4%

Dans notre échantillon il n'y a pas d'enfants de 0–5 ans présentant le stade X1B, ce qui peut indiquer que l'avitaminose A n'est pas un problème de santé publique (%critique: 2%).

2.5.2.3 Le goitre

Les résultats (FIGURE 3) nous montrent de nouveau que le goitre peut être un problème de santé publique: plus que la moitié de l'échantillon présente le signe clinique du manque d'iode! Le nombre de cas Ia a augmenté significativement. De ces nouveaux cas Ia, 25% sont des enfants de moins de 5 ans, chez lesquels il est plus difficile de bien déterminer le stade Ia. Un an après le premier examen, le stade Ia pourrait être plus évident.

FIGURE 3

FIGURE 3: Prévalence des stades Ia, Ib et II du goitre chez les enfants de 0 à 18 ans (en %)

2.6 Résultats anthropométriques

2.6.1 Résultats anthropométriques des mères

Les FIGURES 4, 5 et 6 montrent les résultats anthropométriques des mères de familles en 1990. Pour faciliter la comparaison des données avec celles de 1989 ces résultats sont aussi présentés (petit dessin).

FIGURE 4

FIGURE 4: Résultat du paramètre poids par rapport à la taille (en %) de l'échantillon des mères

Le nombre de mères sous-poids selon la taille (19,2%) a diminué, comparé avec 1989. Cette baisse n'a pas été prouvée comme éfstant significative.

FIGURE 5

FIGURE 5: Résultats de l'indice de Quetelet (en %) de l'échantillon des mères

L'indice de Quetelet (poids sur (taille)2) des mères reste très bas: 61,7% des mères sont maigres ou très maigres. Comparée avec les données de 1989, ce pourcentage est légèrement plus bas, néanmoins cette baisse n'est pas significative.

FIGURE 6

FIGURE 6: Résultats du tour de bras (en %) de l'échantillon des mères

Même si le tour de bras des mères n'a pas changé globalement par rapport à 1989, 14,9% des mères ont un tour de bras trop petit (moins de 80% du tour de bras standard). Ce dernier pourcentage ne diffère pas significativement de celui de 1989.

De ces résultats on peut conclure que les paramètres anthropométriques des mères se sont légèrement amélioré, cependant cette conclusion ne pouvait pas être établie de façon significative.

2.6.2 Résultats anthropométriques des enfants (0 – 18 ans)

2.6.2.1 Poids/âge

Des 148 enfants examinés, la moitié est sous-poids. 9,5% des enfants ont un poids moins de 60% du poids de référence. Il n'y a pas de différence significative entre les résultats de 1989 et 1990.

2.6.2.2 Taille/âge

64 enfants (43,5%) ont une taille qui est moins de 2 écart-types de la taille “normale” (selon l'âge). Ces enfants souffrent de malnutrition chronique. L'âge moyen de ces enfants sous-taille est 103 mois (8 ans 7 mois). Compare aux données de 1989, le taux des enfants sous-taille a légèrement augmenté, mais pas significativement.

2.6.2.3 Poids/taille

Le nombre absolu d'enfants de faible poids selon pour leur taille est 5 (3,38%) (le poids corporel est moins que la médiane diminuée de deux écarts-types). Ce nombre est égal à celui de 1989. Ces enfants sont considérés comme souffrant de malnutrition aiguë.

2.6.2.4 La circonférence brachiale

Les FIGURES 7 et 8 montrent la circonference brachiale moyenne par classe d'âge et par secteur. Il n'y a pas de différence significative entre les données de 1989 et 1990 pour tous les enfants de moins de 18 ans. Dans la classe d'âge 1 à 5 ans, il y a 6 enfants (4,1% des enfants) avec un tour de bras de moins de 13,5 cm. Ces enfants risquent de souffrir de malnutrition modérée. De plus, tous ces enfants ont un rapport taille sur âge qui est moins que 2 écart-types de la taille normale (malnutrition chronique). Un de ces enfants a un tour de bras de moins de 12,5 cm ce qui est une indication de malnutrition sévère. Le nombre d'enfants à risque a augmenté significativement par rapport à l'année dernière.

FIGURE 7

FIGURE 7: Circonférence brachiale moyenne (en cm) par classe d'âge et par sexe, des enfants examinés à Mushonyi en 1990.

FIGURE 8

FIGURE 8: Circonférence brachiale moyenne (en cm) par classe d'âge et par sexe, des enfants examinés à Busanza en 1990.

2.7 Les résultats de l'examen du cours données aux femmes

2.7.1 Le cours

Les familles concernées ont été invitées par écrit (invitation avec un calendrier du mois et la date indiquée) et personnellement (cette invitation a été donnée par le Monagri du secteur) en insistant pour que non seulement la femme mais aussi le père de famille soit présent: la nutrition et la santé doivent être une responsabilité des parents! Le projet demandait aux invités d'amener une portion de patates douces (ou d'un autre aliment de base), des légumes (feuilles indigènes) et une portion de bois. Le projet à son tour fournissait les poissons séchés, le sel, l'huile, les casseroles et les assiettes.

Les cours ont été donnes dans le centre CCDFP du secteur (en février 1990). Le cours commençait à 10 heures du matin et était terminé vers 13 heures (préparation et dégustation du repas y compris). Le cours était donné en Kinyarwanda; les participants ont eu l'occasion de poser des questions.

Le compte-rendu en français du cours (avec les instructions pour la monitrice) se trouve en ANNEXE 1.

2.7.2 Les questions

Toutes les questions demandées aux mères de famille se trouvent en ANNEXE 2. Sur la feuille d'enregistrement, les réponses pouvaient rapidement être notées grâce au système des choix multiples. Cependant aucune réponse n'a été suggérée à la femme.

Les questions sont groupées par sujet:

Pour les questions 4, 5 et 6 de l'examen du cours, l'enquêteuse montrait la figurine qui a été utilisée pendant le cours.

La question 9 de l'examen du cours était un exercice pratique: dix figurines d'aliments différents devaient être mises dans le groupe d'aliments correct.

Pour la question 14, l'enquêteuse montrait 2 fiches de sante (voir FIGURE 5, MAHY (1989b)): une courbe de croissance d'un enfant en bonne santé et une courbe de croissance d'un enfant en mauvaise santé. La femme devait expliquer les deux courbes de croissance.

2.7.3 Les notes

Les questions 2 à 16 de l'examen ont été notées: la réponse exacte et détaillée 2 points; la réponse bonne mais moins détaillée 1 point; une réponse bonne mais incomplète 0,5 points. Le total est de 30 points.

Il faut remarquer qu'entre le cours et l'examen 8 mois sont passés.

2.7.4 Observations

Parmi les 44 femmes qui ont participé à l'examen, 15 (34%) ont un résultat supérieur ou égal à 15/30. La moyenne des notes est 12,6/30.

Avez vous appris quelque chose pendant ce cours?
69,0% des femmes ont répondu comment il faut classer les aliments; 11,9% comment il faut préparer les Isambaza.

Connaissez-vous les groupes d'aliments?
23,8% des femmes savent énumérer les groupes d'aliments; la plupart citent les aliments sans les distinguer.

Expliquez le symbole du groupe du feu, de la maison, du cadenas
Environ un tiers des femmes savent expliquer d'une façon correcte les symboles. Il est remarquable que certaines femmes avaient des difficultés pour reconnaître les images.

Qu'est-ce qu'un repas complet; donnez un exemple
23,8% des femmes peuvent donner une définition descriptive d'un repas complet. La plupart des femmes ne peuvent exprimer une définition; elles donnent un exemple d'un repas complet pour le définir. Cependant 83,3% savent donner un exemple juste!

Mettez les aliments dans le groupe correct
7,1% ont réussit à faire cette exercice sans fautes;
16,7% avaient 3 fautes ou moins;
76,2% avaient plus que 3 fautes.

On a de nouveau remarqué que certaines femmes (11,9%) éprouvent des difficultés à établir la relation entre une image et ce que cette image symbolise: ces femmes peuvent dire exactement, par coeur, les 3 groupes alimentaires et les aliments qui s'y retrouvent; cependant elles ne peuvent pas faire ce même exercice en classant les figurines!

Quelle est la cause de la maladie qui s'appelle le Kwashiorkor et que feriez vous si votre enfant souffrait de cette maladie?

Personne ne peut correctement expliquer la cause du Kwashiorkor; pourtant 42,9% savent que le Kwashiorkor est cause par une malnutrition. Puisque les femmes savent que le Kwashiorkor est une maladie nutritionnelle, 73,8% vont donner des aliments varies à leur enfant pour le guérir (bouillie, légumes, viande, haricots, tous ce qu'il veut manger, etc…). Il n'y a pas de différence significative concernant les réponses sur cette question entre 1989 et 1990. La fréquence de citation des aliments à donner a été calculée (TABLEAU 10).

TABLEAU 10: Fréquence de citation des aliments contre le Kwashiorkor

Légumes69,5%
Bouillie de sorgno30,9%
Injanga, Isambaza (Limnothrissa miodon)28,9%
Haricots26,4%
Lait25,7%
Viande22,5%
Soja20,7%
Oeufs12,1%
Ndugu (Haplochromis spp)11,4%

Comparé au TABLEAU 10 dans MAHY (1989b), relativement plus d'aliments riches en protéines sont cités et la fréquence est plus haute. Néanmoins, les légumes sont toujours mentionnées comme aliment guerrisant le Kwashiorkor. Ceci peut être explique par le fait que les légumes sont classifies dans le groupe des aliments qui protègent contre les maladies. Le nom de ce groupe induit en erreur: les femmes vont donner les légumes chaque fois que leur enfant a une quelconque maladie.

Quels éléments nutritifs trouve-t-on dans les Isambaza?
Un tiers des femmes savent un des deux éléments nutritifs principaux (protéines, calcium); de plus, 9,6% savent qu'il faut donner des Isambaza aux enfants souffrant de Kwashiorkor.

Qu'est-ce que la bonne croissance d'un enfant?
Plus de femmes (1990: 33,3% ; 1989: 20,4%) savent établir la relation entre le bon développement de leur bébé et une augmentation du poids (courbe de croissance).

Expliquez les courbes montrées
40,5% des femmes peuvent bien interpréter les courbes de croissance. Ceci est un résultat inacceptable puisque toutes les mères ont des fiches de santé et plus que la moitié ne savent pas les interpréter! Les Centres de Santé doivent bien expliquer la fiche de santé aux mères, quand elles viennent le jour de vaccination. La courbe de croissance est un moyen tellement facile et peu couteux pour les mères de suivre le développement de leurs enfants. Comme déjà mentionné dans les recommandations dans MAHY (1989b), il est nécessaire que les Centres de Santé prennent l'habitude de peser les enfants (de moins de 5 ans) à chaque consultation et que leur poids doit être noté sur la fiche de santé.

Peut-on devenir malade en buvant de l'eau claire et qui semble propre?
En 1990, significativement plus de femmes (69,0%) savent que de l'eau claire peut contenir des “choses qui donnent des maladies”; 57,5% des mères ajoutent même spontanément qu'il est nécessaire de bouillir l'eau avant de le boire.

Enumérez les symptômes d'un enfant souffrant de Kwashiorkor
Presque toutes les femmes (92,9%) savent énumérer les symptômes principaux d'un enfant souffrant de Kwashiorkor (cheveux défrisés, gonflement du visage, pieds et mains, manque d'appétit).

Qu'est-ce que vous et votre famille avez mangé hier comme repas principal?
66,7% des familles ont mangé un repas complet; 52,4% des mères savent qu'elles ont préparé un repas complet; 57,1% des mères pensent qu'elles ont préparé un repas complet. Chez les familles qui n'ont pas mangé de repas complet, il manque soit un aliment du groupe de construction, soit un aliment du groupe de protection. S'il manquait un aliment du groupe de construction (haricots, viande, soja etc…) la raison était: le manque d'argent. S'il manquait un aliment du groupe de protection (légumes, fruits), la raison était: le manque de temps pour aller le chercher dans les champs (feuilles indigènes).

2.7.5 Profil de la mère qui a réussit l'examen

Comme déjà dit en 2.7.4, 34% des mères ont réussit l'examen du cours de nutrition. Ce groupe de mères (groupe SUCCES) a été comparé avec le groupe des mères qui avaient échoué l'examen (groupe ECH).

Le groupe SUCCES a un âge moyen significativement plus bas (36 ans) que groupe ECH (48 ans).

Le groupe SUCCES a été a l'école significativement plus longtemps (4ième primaire) que le groupe ECH (lière primaire). Il y a une corrélation significative entre les résultats de l'examen et la scolarité. Plus la scolarité est haute, plus le succès de l'examen est élevé.

Plus de femmes du groupe SUCCES (35,7%) sont inscrites dans un Centre de Santé ou un CCDFP que dans le groupe ECH (15,4%) (FIGURE 9).

Les familles du groupe SUCCES ont toutes des latrines, tandis que 85% du groupe ECH en ont (FIGURE 10).

FIGURE 9

FIGURE 9: Comparaison du groupe SUCCES et ECH pour la formation adulte des mères

FIGURE 10

FIGURE 10: Comparaison du groupe SUCCES et ECH pour la présence des latrines

Dans le groupe SUCCES il y a une mortalité infantile significativement plus basse que dans le groupe ECH; il n'y a pas de différence de la morbidité infantile. Il y a une corrélation négative significative entre les notes de l'examen et la mortalité infantile: plus la note à l'examen est élevée, plus la mortalité infantile dans la famille est basse. Aucune différence entre les groupes SUCCES et ECH ne pouvait être mise en évidence pour les paramètres anthropométriques et signes des maladies nutritionnelles.

Il n'y a pas de différence significative entre les groupes SUCCES et ECH en ce qui concerne la classe sociale.

On peut conclure que l'éducation de la mère, dans sa jeunesse, ou par la formation adulte, est très importante: elle peut avoir un effet positif sur la santé des enfants!!!

2.7.6 Remarques

Le cours donné aux paysans et paysannes était toujours fortement apprécie par les participants: c'est un événement social, les gens se rencontrent, ils apprennent et de plus ils préparent ensemble un repas complet (aliment de base, Isambaza, légumes) et ils le mangent.

Voici cependant quelques remarques concernant le cours:

2.8 La consommation des poissons

5 questions spécifiques sur les poissons ont été posées.

Quels poissons connaissez-vous?
Puisque cette question a été posée en 1988, une comparaison peut être faite. Au total, il n'y a pas de différence concernant le nombre de poissons différents que les mères connaissent. En 1990, significativement plus de mères (1988: 10%; 1990: 57%) ont mentionné le nom Isambaza. Par contre, significativement moins de mères mentionnent le nom Injanga. Le nom Isambaza est mieux connu.

Où est-ce que vous pouvez trouver des Isambaza?
Les femmes du Secteur de Busanza trouvent les poissons au bord du lac. Les femmes du Secteur Mushonyi mentionnent les marchés locaux (Bugabo, Kabahima, Gakeli, Nkora) mais aussi la Coopérative de la Commune, qui est devenue un client régulier du projet (Isambaza séché et farine d'Isambaza). En 1988, personne mentionnait cette coopérative; en 1990 30% des mères la connaissent).

Trouvez-vous les Isambaza régulièrement?
Plus de femmes trouvent les Isambaza régulièrement (1988: 56%; 1990: 64%). Néanmoins, cette différence n'est pas significative.

Préparez-vous les Isambaza?
Le nombre de familles qui préparent les Isambaza a augmenté: de 78,0% à 87,2%. De plus, la fréquence de préparation a augmenté significativement à Mushonyi (en 1988: 1,5 fois/mois; en 1990: 2,7 fois/mois). A Busanza (le secteur près du lac) la fréquence de consommation n'a plus augmenté. La différence de fréquence de consommation entre les secteurs reste la même.

Est-ce que vous changez la préparation pour les plus petits enfants?
34,1% des mères qui préparent les Isambaza les préparent différemment pour leur petits enfants: 5 femmes enlèvent la tête des poissons (âge moyen de leur enfant: 3,3 ans); 5 femmes font de la farine d'Isambaza (âge moyen de leur enfant: 1,4 ans); 2 mères donnent de la sauce avec le goût du poisson (âge moyen de leur enfant: 11 mois).


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