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MINAGRI/PNUD/FAOSEM/89/19
PROJET RWA/87/012juin 1989

SEMINAIRE TRENTE ANS APRES L'INTRODUCTION DE L'ISAMBAZA AU LAC KIVU

Gisenyi, 6–7 juin 1989

RESUME DES DISCUSSIONS

Q:   Combien d'alevins ont été introduits dans le lac Kivu?

R:   Pour tous les transports on a dénombré plus ou moins 100.000 alevins introduits dans les différents points du lac. Comme les transports étaient organisés dans des alevinières bien pleines et bien fermées, il a eu peu de pertes.

Comme dit dans l'expose, après l'introduction des alevins dans le lac, ils ont eu suffisamment de temps pour se reproduire en toute quiétude. Seulement au moment des premieres pêches expérimentales, il a été constaté que seuls les alevins de Limnothrissa miodon avaient pu survivre et se reproduire, ceux de Stolothrissa tanganicae sont tous morts.

Q:   Est-t-il possible d'implanter les alevins des deux espèces dans les eaux des lacs intérieurs?

R:   Le Limnothrissa miodon étant un poisson pèlagique et migratoire, il lui faut un grand espace pour se mouvoir. Or les lacs intérieurs étant peu profonds, les alevins ne seraient pas à l'aise et mourraient sûrement. Le seul lac d'Afrique fait de mains d'homme et dans lequel l'introduction du Limnothrissa miodon a réussi est le lac Kariba au Zimbabwe.

Q:   Comment peut-on identifier les larves de Limnothrissa miodon et de Stolothrissa tanganicae, et quelles sont les raisons de l'échec des Stolothrissa tanganicae?

R:   L'identification des larves se fait sous microscope, mais alors il faut les sortir de l'eau et les mettre sur la plaque et elles meurent. Comme les larves des deux espèces portent le même nom “Umugara” l'autre moyen de les reconnaître est l'élevage en aquarium parce qu'à l'âge adulte elles sont facilement reconnaissables. Tout ceci n'est pas réalisable au moment du transport.

Q:   Le projet a fait beaucoup de réalisations; jusqu'a présent comment considerez-vous l'après projet?

R:   L'apres projet est le problème qui préoccupe tout le monde et en particulier le comité de gestion du projet. Le comité n'a pas de solution miracle à proposer; c'est pourquoi il est demandé à chacun d'amener sa contribution dans l'élaboration du document. Il a été demandé au comité de rédaction de faire ressortir les recommandations dans le rapport.

Q:   Comment sont organisées les patrouilles sur le lac Idi Amin?

R:   Le lac se trouve dans le parc, les guides du parc et les gardes-pêche effectuent les patrouilles avec des pirogues motorisées pour chasser les pêcheurs-pirates.

Q:   Quels sont les problèmes rencontrés dans le domaine de la sécurité sur le lac, et les solutions à proposer?

R:   Le problème majeur de la navigation sur lac Kivu est l'immatriculation des bateaux de transport et des pirogues de pêche, les feux de signalisation, le balisage du lac et l'assurance. Du côté zaïrois du lac toutes les pirogues de pêche sont numérotées. Du côté rwandais, les bateaux de transport ont des plaques officielles, cartes roses et assurance; mais les unités de pêche ainsi que les pirogues simples n'en ont pas. Comme une unité est composée de 2 ou 3 pirogues, il faut la considérer comme une entité et immatriculer l'unite avec un seul numéro pour les 2 ou 3 pirogues suivant qu'elle est catamaran ou trimaran. Tous les bateaux naviguant sur le lac devraient avoir des feux de signalisation surtout pour la nuit, pour éviter des accidents éventuels.

Dans le cadre de la CEPGL, le MULPOC a précisé qu'il existe déja un projet de balisage du lac, il recommande la création d'un comité de gestion et d'exploitation du lac, qui serait une entreprise commune d'exploitation de la pêche sur les lacs et les fleuves. Ce point revient principalement aux biologistes, après détermination du potentiel exploitable.

Q:   A-t-on a essayé la pêche avec des lampes immergées?

R:   Les pêcheurs du projet utilisent des lampes columbus no9, à pression de pétrole. Dernièrement nous avons fait des essais avec des Columbus no 15 et 18 et nous avons constaté une meilleure concentration.

Q:   D'après les chiffres cités dans l'exposé on constate qu'il y a diminution du stock, quelle en est la raison?

R:   Les fluctuations de l'abondance du stock dépendent de plusieurs facteurs, parmi ceux-ci, les conditions du milieu et les cycles climatiques agissent sur l'environnement et la disponibilité de la nourriture, donc sur l'abondance.

La dernière prospection de mars 1989, permis d'estimer un stock de 3030 tonnes par an, cette biomasse instantanée est une image du contenu du lac Kivu au moment de la prospection. Nous avons à faire à un système dynamique, le potentiel de capture est la quantité de poisson que l'on peut pêcher par an. Compte tenu de la longévité courte de ce poisson, de son taux de reproduction élévé et de sa croissance rapide, Le potentiel de capture sur un an peut excéder la biomasse instantannée.

Q:   Comme la législation pour le lac Kivu est en préparation, en a-t-on prévu une pour les autres lacs frontaliers?

R:   Au cours de sa mission, le consultant pour l'élaboration de la législation a eu des discussions avec les responsables de la pêche au Burundi, un document préliminaire est déjà prêt, il ne reste qu'à le finaliser.

Des négociations sont en cours par le canal de la CPGL, pour l'harmonisation des textes des diverses législations.

Q:   Quelle est l'importance de la prédation des loutres au lac Muhazi?

R:   Dans le lac Muhazi, il y a 90% de poissons et 10% de prédateurs. Les proportions sont bien gardées et la loutre ne constitue pas un prédateur alarmant. Le Clarias non plus qui est de nature paresseuse.

Q:   D'après les exposés, les introductions au lac Muhazi se font chaque année, quand allez-vous les arrêter et à quel chiffre.

R:   On a déja introduit 250.000 poissons et il est prévu d'arrêter à 500.000 à la fin de cette année.


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