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4. RECOMMANDATIONS


4.1 Prises totales nominales
4.2 Efforts et prises par unité d'effort
4.3 Données biologiques

L'analyse des données halieutiques disponibles pour l'évaluation des stocks de la région permet de présenter un certain nombre de suggestions susceptibles de produire à court et moyen termes les améliorations indispensables.

4.1 Prises totales nominales

- Par pays
Pour être en mesure de suivre dans leur intégralité les effets de la pêche sur le volume et la composition des captures et des stocks, priorité doit être donnée à la collecte et à la déclaration des captures (nominales) nationales totales. Même si dans un premier temps il s'avère indispensable d'avoir recours à certaines approximations, il est primordial que chaque pays parvienne au plus tôt à déclarer régulièrement au COPACE la totalité des captures réalisées dans l'aire du COPACE par les bateaux battant son pavillon, et convenablement ventilées:
- par espèces ou groupes d'espèces suivant la liste complète figurant à l'annexe 4;
- par divisions statistiques (voir leurs limites géographiques à l'annexe 2);
- par principaux types de pêche (voir la liste figurant au point ©, page 4).
Lorsque, à la suite d'accords entre deux pays (entreprises mixtes, contrats d'affrètement, importations débarquées directement dans un pays par des bateaux d'une autre nationalité), une flottille battant pavillon étranger opère et débarque ses prises dans un pays riverain, ce pays devrait:
- prendre contact avec les services compétents dans le pays "pêcheur" et mettre au point en collaboration avec ces derniers un programme approprié de collecte de données (ce qui peut impliquer une assistance technique pour la mise au point du programme et une participation financière à son exécution);

- recueillir en priorité les statistiques de capture correspondantes, et les enregistrer en identifiant clairement le pavillon de capture et le pays de débarquement;

- transmettre régulièrement au pays "pêcheur" et au COPACE les statistiques correspondantes. En aucun cas, le pays de débarquement ne doit inclure ces captures dans ses déclarations de production nationale.

- dans chaque pays, les différents ministères devraient s'efforcer de concilier leurs normes statistiques de façon à assurer une approche homogène. Par exemple le service central pour les statistiques halieutiques ne devrait pas considérer comme production nationale les débarquements directs étrangers classés comme importation par le Service des Douanes.

Pour éviter les doubles déclarations, les pays "pêcheurs" devraient également communiquer séparément au COPACE les captures débarquées par leurs navires dans les divers pays riverains, de la région.

Les prises transbordées entre navires de pays non-riverains, et celles capturées par des navire naviguant sous pavillons de complaisance, doivent être déclarées par les pays des pavillons de capture. Dans la plupart des cas il serait nécessaire que les services officiels des pays dont dépendent les armements de pêche s'assurent auprès des services homologues des pays riverains où ont lieu les transbordements et de ceux des pays délivrant des pavillons de complaisance, que des dispositions adéquates sont prises pour assurer la collecte et la déclaration des données de capture. Vu l'importance de ce problème il serait très utile de recruter, dans le cadre du Projet COPACE, un consultant qui serait chargé d'étudier plus avant la situation présente, les dispositifs appliqués pour la collecte de l'information sur l'activité de ces flottilles et de proposer des suggestions pour leur amélioration.

- Par espèces ou groupes d'espèces
Pour faciliter la déclaration par les pays de statistiques conformes aux besoins et aux normes du COPACE, la liste des espèces pour l'évaluation desquelles il est nécessaire de disposer de statistiques séparées devrait être incorporée à celle déjà imprimée sur les formulaires STATLANT 34B ainsi que dans tous les documents pertinents (FAO Fish.Circ. No. 461, formulaire STATLANT 34A, notices explicatives, etc.). On trouvera à l'annexe 4 la liste complète telle quelle pourrait être imprimée à l'avenir sur les formulaires STATLANT 34B. Par ailleurs, la notice explicative accompagnant le formulaire STATLANT 34A devrait souligner que, dans leurs déclarations des captures par divisions statistiques les pays doivent fournir séparément la totalité de leurs prises annuelles pour chacun des 17 espèces et 5 groupes d'espèces retenus aux fins d'évaluations, même s'il s'avère nécessaire pour cela d'avoir recours à certaines approximations.

Cette liste représente la ventilation minimale que l'on souhaite voir appliquée dès à présent pour la déclaration des captures nationales. Cela ne doit pas empêcher les pays qui recueillent déjà leurs données suivant des catégories plus fines de communiquer leurs statistiques avec les mêmes détails, étant donné qu'il est possible ultérieurement de regrouper les catégories nationales pour les faire correspondre à la classification régionale.

Le COPACE ne s'est pas encore assuré si la quasi totalité des pays étaient réellement en mesure de ventiler leurs captures suivant les catégories énumérées à l'annexe 4. Lorsque les données accumulées au Centre de données halieutiques de la FAO auront été mises en tableaux, le Secrétariat devra relever la liste de pays qui ne déclarent pas encore leurs statistiques suivant les normes taxonomiques préconisées, puis vérifier avec les services nationaux concernés pourquoi ceux-ci ne peuvent pas ajuster leurs systèmes nationaux de sorte qu'ils puissent répondre à la fois aux besoins nationaux et régionaux. En fonction des réponses reçues une liste régionale définitive devra être établie. Tous les pays devraient alors transmettre à la FAO des statistiques de capture conformes aux normes ainsi définies. Ces données, transmises sur les formulaires STATLANT NS, 34A et 34B, serviront alors, avec des regroupements différents, à la préparation de l'Annuaire statistique des pêches mondiales et à celle du Bulletin statistique régional.

L'échantillonnage des prises réalisées par les navires péchant pour la production de farine, indispensable si l'on veut suivre les changements dans le temps et l'espace survenant dans la composition spécifique de leurs captures, constitue une des tâches les plus urgentes. Ici aussi les services statistiques et de recherche des pays auxquelles appartiennent ces navires devraient étudier, avec les services homologues des pays riverains à partir desquels opèrent ces flottilles, la possibilité d'une collaboration à l'exécution des programmes d'échantillonnage requis.

L'identification des espèces par le personnel chargé de recueillir et de traiter les statistiques de capture peut présenter certaines difficultés pratiques, en particulier dans les pays qui ne disposent pas des facilités de recherche appropriées. Le Projet COPACE devrait donc veiller à ce que des fiches pratiques d'identification des espèces commerciales, analogues à celles déjà publiées par la FAO pour la Méditerranée ou l'océan Indien oriental, soient préparées dans les plus brefs délais.

- Par divisions statistiques
L'absence d'information, même approximative, sur la localisation - dans et à l'extérieur de la région COPACE - des captures et des activités de pèche constitue la lacune la plus fréquemment observée dans les séries nationales de données archivées au COPACE. Comme il a été noté plus haut il est indispensable de pouvoir répartir par divisions statistiques non seulement les statistiques de capture, mais également les prises par unité d'effort et les distributions de fréquence de longueur. A cet égard, l'amélioration des statistiques nationales dépend de la mise en oeuvre de programmes de surveillance des activités des bateaux de pêche (distribution de cahiers de bord, par exemple). En attendant que de tels programmes soient opérationnels, les pays doivent s'efforcer de répartir de façon approximative - en se basant sur l'information disponible relative aux activités des flottilles nationales - leurs statistiques de capture et de prise par unité d'effort et les distributions de longueur par divisions statistiques ou à la rigueur par groupes de divisions contiguës.

4.2 Efforts et prises par unité d'effort

Les pays qui sont en mesure d'évaluer, pour chaque flottille unitaire nationale, l'effort total exercé sur les principaux stocks, doivent les communiquer à la FAO, avec les captures nominales correspondantes, au moyen des formulaires STATLANT 34B distribués chaque année à cet effet. Mais peu nombreux sont les pays qui sont à même de rassembler des statistiques aussi complètes. Par contre il existe dans les laboratoires de recherche et les armements de pêche de nombreux pays des séries d'efforts de pêche et de prises correspondantes, se rapportant aux activités de groupes particuliers de bateaux. Chaque fois que cela est possible, des formulaires spéciaux devraient être distribués aux armements afin d'assurer le relevé périodique des données de prises et d'effort que ces entreprises recueillent normalement.

Ces données présentent en effet un très grand intérêt pour l'évaluation des stocks, surtout lorsqu'elles portent sur plusieurs années. Elles fournissent en effet des séries indépendantes d'indices de l'abondance des stocks. Ces séries historiques devraient être rapidement inventoriées et compilées. Pour faciliter leur transmission au COPACE, un formulaire spécial a été préparé (voir annexe 5). Pour de nombreux pays qui pêchent dans la région du COPACE, ce formulaire présente les avantages suivants:

- il ne requiert pas de connaître l'effort nominal correspondant à l'activité de la totalité des bateaux d'une même flottille;

- la proportion de l'effort réellement enregistré (par rapport a l'effort total) peut différer suivant les unités d'effort utilisées;

- il permet de ne pas regrouper dans des catégories de taille susceptibles d'être hétérogènes (en termes de puissance de pêche), les statistiques relatives à des groupes très homogènes de bateaux, comme par exemple ceux appartenant à des séries identiques (sister ships).

Par contre il est moins adapté à la transmission des informations de nature économique sur l'effort.

Dans les pêcheries artisanales l'évaluation des prises par unité d'effort et des efforts, tout comme l'échantillonnage biologique (distributions de longueur, etc.), ne constituent que des éléments du problème plus général que pose la mise en place de plans permanents de surveillance et d'échantillonnage. Etant donné que très peu de pays disposent encore des compétences requises pour l'élaboration de systèmes statistiques appropriés, l'assistance technique du statisticien régional est primordiale. Cette aide, à laquelle pourrait également contribuer le statisticien du Projet COPACE, devrait être concentrée sur les pêcheries les plus importantes et les moins bien suivies. Enfin il faut noter que l'amélioration des programmes statistiques nationaux dépend un peu partout des progrès qui seront réalisés dans la formation de spécialistes nationaux.

4.3 Données biologiques

L'accent devrait être mis sur l'échantillonnage et les mensurations des prises commerciales. Une analyse critique au niveau national des programmes en cours devrait donc conduire à une meilleure répartition des moyens disponibles. Parmi la liste des espèces établie par le. Groupe d'étude du COPACE chaque pays devrait se concentrer sur l'échantillonnage des stocks qui présentent un intérêt majeur pour son économie.

L'échantillonnage régulier présente des difficultés particulières pour les flottilles qui opèrent pendant de longues périodes loin des réseaux statistiques nationaux. Pour les flottilles qui opèrent à partir de ports ouest-africains, des améliorations très sensibles devraient résulter de l'établissement de programmes de collaboration entre services homologues des pays riverains et non-riverains concernés. De tels programmes pourraient prévoir l'embarquement régulier de techniciens locaux à bord de navires étrangers appartenant aux entre prises mixtes. Il serait particulièrement intéressant d'étudier la possibilité de mettre en oeuvre de telles formules dans des ports comme Nouadhibou ou Las Palmas, où débarquent ou transitent des tonnages élevés qui échappent en partie aux programmes nationaux d'échantillonnage et de collecte des données.

Enfin chaque pays devrait adopter les normes recommandées par le COPACE pour les mensurations et la déclaration des distributions de longueur, ou signifier au Secrétariat les raisons qui l'empêchent de les appliquer. Dans tous les cas les poids des échantillons mesurés devraient être indiqués.


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