La méthodologie n'a été appliqué que partiellement. Les différentes données existantes ont été relevées mais elles sont encore insuffisantes ; surtout dans le cadre des aspects bio-écologiques pour conclure sur les dynamiques de la population de Mantella aurantiaca, sur la production maximale par km2 pour les animaux, sur l'estimation du potentiel de menaces, etc..
Pour les espèces animales, les méthodes de collecte de données ne sont pas les mêmes au niveau scientifique. Chaque classe d'animal a sa méthode d'étude propre. Actuellement, peu d'informations scientifiques sont disponibles pour les PFNL animaux : les études fondamentales se limitent sur celles entrant dans le cadre de préparation de mémoire ou de thèse. La plupart des données sont constituées par les résultats d'inventaire qui ne donnent que des aspects généraux de chaque espèce.
Pour le cas de Mantella aurantiaca qui est une espèce d'amphibiens, les données disponibles au niveau biologique ne sont constituées que de celles de mémoire (Ramilison, 1997) et de quelques études de filière (BIODEV, 1995 ; Rakotomavo, 2000). Par contre, les données socio-économiques sont déjà affectées par des méthodes bien établies.
Les éléments sur lesquels on a déjà attribué des méthodologies de collecte de données auparavant, sont la production, l'habitat, la consommation et la commercialisation.
Production
Les données sur la production sont obtenues par la méthode de relevé des états biologiques de la population (comptage des _ufs par femelle, sexe ratio, fréquence de reproduction, taux de réussite de l'éclosion, durée et taux de réussite des développements des formes larvaires, âge de reproduction) reliées à l'étude de la densité.
Au niveau de la densité, la méthode adéquate est la méthode de capture sans relâche sur transects à placettes contiguës pendant quelques jours. Les résultats obtenus sont traités par la méthode de calcul de régression linéaire de Hayne.
Pour la production, la méthode appliquée jusqu'à maintenant se limite au niveau des collectes de données biologiques sans aller plus loin dans le calcul du potentiel démographique.
Les données chiffrées sur la production annuelle ne sont pas encore obtenues jusqu'à maintenant du fait de l'inexistence d'évaluation du potentiel de l'offre bien établi.
Habitat et origine de la ressource
Les études d'habitat et de distribution de l'espèce sont effectuées par la méthode d'enquête auprès des chercheurs et des acteurs de la filière.
Consommation et méthode de récolte
La méthode appliquée jusqu'à maintenant est la méthode d'enquêtes au niveau des acteurs touchés par la filière : ils s'agit des ramasseurs, des collecteurs et des exportateurs. Les enquêtes plus poussées touchant tous ces acteurs ne sont menées qu'au sein de projets d'étude financés par les Bailleurs de fonds (USAID, IUCN ou CITES).
Par contre, il y a la régularité d'arrivée de données au niveau des exportateurs traduites par les déclarations des volumes exportées.
D'après les enquêtes effectuées, la consommation au niveau familial donc locale est inexistante. En effet, Mantella aurantiaca n'est pas considéré comme ayant une vertu thérapeutique par la population locale.
Par contre, au niveau international, d'après les études biologiques effectuées, le genre Mantella du fait de sa forte coloration, renferme des alcaloïdes biologiquement actifs (cf. description biologique). Les chiffres d'exportation des individus exploités pour ces alcaloïdes ne sont pas disponibles du fait de la confusion des utilisations au niveau des services qui enregistrent les données.
Commercialisation
C'est la partie la plus fournie en matière de méthode de collecte de données. Ici, deux niveaux ont été déjà explorés : le circuit national et le circuit international de la filière.
Pour le circuit national, il s'agit de cibler les acteurs et effectuer des enquêtes par niveau : ramasseurs, collecteurs intermédiaires et exportateurs.
Les données sur l'exportation sont obtenues par l'enregistrement des déclarations effectuées par les exportateurs et vérifiées par le service des Eaux et Forêts avant d'être enregistrées au niveau de ce même service (du service des douanes et de l'INSTAT). Ces données sont également envoyées annuellement à la CITES.
Pour les autres éléments clés comme la durabilité du potentiel et de l'offre, la tendance récente de l'utilisation et l'accès aux ressources et droits de propriété, la méthodologie d'enquête mentionnée dans la partie aspect socio-économique est utilisée.
La méthodologie proposée dans ce travail a été appliquée en établissant une fiche d'enquête dont le canevas est (en annexe 8.4) avant toute descente au niveau de toutes les institutions concernées.
Les données quantitatives disponibles sont celles enregistrées par le service statistique de la MEF. Celles-ci démontrent que le commerce international de Mantella aurantiaca a commencé à augmenter de façon considérable à la fin des années 80.
Les statistiques d'exportation de Mantella auriantiaca sont figurées dans le tableau 4 et le la figure 2 suivants :
Tableau 4. Exportation de Mantella auriantiaca
Année |
1988 |
1990 |
1992 |
1995 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Nombre exporté |
280 |
3 237 |
12 000 |
9 793 |
6 700 |
26 598 |
8 599 |
3 557 |
Sources : Statistiques MEF (2000)
Figure 2. Exportation de Mantella auriantiaca
D'après figure 2, 280 spécimens ont été exportés de Madagascar en 1988 (Behra, 1991). Ce chiffre avait augmenté de 3 237 en 1990 et de 12 000 en 1992. Il a peu diminué de 9 793 en 1995 et arrive même à 6 700 en 1997. En contre partie, ce chiffre a fortement augmenté en 1998 car 26 598 individus de Mantella aurantiaca étaient exportés de Madagascar (MEF, 1998).4
Les milieux ainsi que la période de collecte de ces spécimens figurés ne sont pas mentionnés dans la base de données de la MEF.
Les Etats-Unis détiennent toujours la grande partie du marché avec un taux de 34 pourcent pour Mantella aurantiaca (Rakotomavo, 1999).
Aspects éco-biologiques
Les informations issues des différentes enquêtes sur Mantella aurantiaca nous permettent d'établir les tableaux suivants :
Tableau 5. Informations bio-écologiques sur Mantella aurantiaca
Systématique |
Règne : ANIMAL | ||
Nom vernaculaire |
· Sahomena (Malgache) ; | ||
Synonyme |
- | ||
Statut actuel |
· En annexe II de la CITES depuis Novembre
1994 ; | ||
Morphologie · Caractères généraux • Couleur
• Taille (tête +
tronc) · Tête • Yeux · Membres • Nombre de doigts |
Trois types : Entièrement rouge orangé, rouge intense ou
jaune orange
noir
5 | ||
Formes biologiques (œufs, larves, nymphes) |
œ ufs larves adultes | ||
Distribution géographique · Dans le monde · À Madagascar |
Madagascar Région de Moramanga, Anosibe An'ala (au nord), région d'Ambatolampy (au centre) et région d'Ambositra (au sud) | ||
Habitat · Dans le monde · À Madagascar |
Forêt dense humide de moyenne altitude de l'Est | ||
Régime alimentaire |
Insectes | ||
Caractéristiques sexuelles |
Dimorphisme sexuel au niveau de la taille (femelle plus grande que le mâle) et de la couleur (mâle très coloré par rapport à la femelle) | ||
Mode de reproduction |
Reproduction sexuée | ||
Période de reproduction |
Limitée seulement aux premiers mois de la saison de pluie | ||
Fréquence de production |
Une seule fois dans l'année | ||
Caractéristique particulière |
Présence d'alcaloïdes biologiquement actifs | ||
Population en milieu naturel |
Période Mars 1994
Avril 1995 |
Zone Fiherenana Fiherenana Beanana |
Densité (ind/ha) 1 614 à 3 000 968 à 1 052 3 234 |
Population en élevage en captivité |
Sans recensement | ||
Mode d'exploitation · En milieu naturel · Élevage en captivité |
Collecte dans la nature | ||
Niveau d'exploitation |
Zone la plus exploitée : région de Moramanga Pas de données sur la superficie exacte des zones d'exploitation | ||
Impacts écologiques |
· Déséquilibre au niveau de la chaîne trophique suite à des prélèvements non contrôlés ; · Diminution de la population suite à la surexploitation pouvant conduire à l'épuisement voire disparition de l'espèce. | ||
Recommandations |
· Période de collecte : saison de pluie ; · Non collecte des jeunes individus. |
Généralités sur la biologie et l'écologie
· Description : Mantella aurantiaca se caractérise par sa couleur lumineuse rouge dorée d'où son appellation de « grenouille dorée malgache ». Cette espèce endémique a un habitat local endémique où elle s'entasse et ne peut être localisée que par ces cris (Zimmermann. E & Zimmermann H., 1994).
· Systématique : Mantella (Boulenger 1882) aurantiaca (Mocquard, 1900) est dans la classe des Amphibiens, l'ordre des Anoures et la famille des Mantellidae. Les noms vernaculaires sont : Sahomena en malgache, grenouilles pygmées dorées en français et golden frog en anglais.
· Statut écologique : Grâce aux travaux de Zimmermann E. & Zimmermann H. (1992) et de BIODEV (1992) sur la dégradation de son habitat due aux cataclysmes naturels, différentes actions anthropiques, etc ..., la protection d'espèce de grenouilles dorées appelé M. aurantiaca a vu le jour (IUCN/SSC, 1993). La conférence sur la protection des espèces en novembre 1994 au Fort Lauderdale Floride l'a rangé en annexe II de la CITES.
· Morphologie : Si une seule espèce de Mantella aurantiaca est reconnue actuellement, des variations notoires de coloration et de taille ont pu être observées dans la nature. On distingue trois types dans la nature :
• Premier type : Coloration uniformément rouge orangé sauf le tympan en noir ; taille comprise entre 21.7 à 23.4mm ; observée dans la zone de Fierenana (Glaw & Vences, 1994) ;
• Deuxième type : mâle de couleur rouge intense, femelle pratiquement rouge orangé ; taille comprise entre 21.8 et 23.9mm ; observée dans la zone d'Alakambato (Ramanamanjato & al. ; 1994) ;
• Troisième type : Coloration uniformément rouge orangée mais mâle plus intensément coloré et femelle parfois jaune orangé ; taille variant de 24.8 à 26.2mm ; observée dans la zone de Torotorofotsy.
La coloration est due à la présence de cellules pigmentaires appelées chromatophores (Houndry & Beaumont, 1985) et contrôlée par des régulations conjuguées de facteurs externes et internes (Curtis, 1979). Plus les grenouilles sont intensément colorées, autant leur poison est redoutable (Houndry & Beaumont, 1985). En effet, les chromatophores sont en liaison avec des glandes séreuses dont la sécrétion est nocive, répugnante et même toxique pour certaines grenouilles (Mattison, 1987). Pour Mantella, il s'agit d'alcaloïdes biologiquement actifs (Zimmermann H. & Zimmermann E., 1994 ; Vences & al, 1999). Jusqu'à maintenant 150 alcaloïdes ont été recensés dont 90 nouveaux (Andriantsiferana & al, 1999). En plus de la beauté exceptionnelle des grenouilles dorées, cette propriété est la deuxième raison de son succès pour l'exportation.
Les connaissances au niveau de la description sont bien fournies. Les différents types ont déjà fait l'objet d'exploration approfondie. Presque toutes les informations touchant les caractéristiques ont été obtenues par l'étude bibliographique.
D'après ce qu'on a pu collecter, on espère que les utilisateurs directs pourront distinguer les différents types existants.
· Aire de répartition : Avant 1991, Mantella aurantiaca n'a été observé que dans les formations forestières entre Beforona et Moramanga et la rive Nord-Est de Torotorofotsy (Zimmermann, 1994). D'autres localités ont été aussi signalées dans la région de Moramanga : Fierenana plus au Nord et Nosy Be An'Ala, Alakambato et Beparasy plus au Sud ; à Maromiza, à Antsampandranobe qui est la limite Nord de sa distribution ; à Anjaranombimainty dans l'Ankaratra et Ambohimitombo et Antoetra dans la région d'Ambositra comme limite Sud (Ramanamanjato & al, 1994). (cf : cartes de distribution géographique de Mantella aurantiaca)
· Habitats : L'habitat préférentiel est constitué de litière dans les forêts humides à Pandanus pulcher (Glaw & Vences, 1994, Zimmermann E. & Zimmermann H., 1994). M. aurantiaca s'abrite sous les feuilles mortes durant la saison sèche. Au début de l'hiver, M. aurantiaca fréquente les milieux ouverts, les tavy et les lisières de la forêt. Pendant la période de reproduction, elle se déplace sous les plantes vertes se trouvant en bordure des eaux courantes et des fleuves (Rakotomavo, 2000). On la trouve dans les talwegs au-dessus de 900m d'altitude et se raréfie à 1 000 m. Elle est abondante dans les talwegs mais rare dans les interfleuves sèches (Blommers-Schlösser & Blanc, 1991 ; Glaw & Vences, 1994).
· Régime alimentaire : L'analyse quantitative du contenu stomacal montre que le régime alimentaire est constitué de petits insectes tels que des fourmis, des coléoptères, des diptères et divers larves (Blommers-Schlösser & Blanc, 1991 ; Glaw & Vences, 1994).
· Reproduction :
• Dimorphisme sexuel : M. aurantiaca présente un dimorphisme sexuel en taille et en couleur mais la détermination du sexe est difficile en dehors de la période de la reproduction où les femelles sont gravides et les mâles présentent des caractères sexuels secondaires (Ramanamanjato & al., 1999).
• Sexe ratio : Le sexe ratio varie 1/1 (Glaw & Vences, 1994) et 1/3 ([Ramanamanjato & al., 1994] selon les conditions physiques, biotiques et climatiques [Vences & al., 1999]).
• Parade nuptiale : Les mâles en parade nuptiale en premier invitent les femelles tout en criant. A l'approche d'une femelle, les cris s'intensifient et il sautille vers elle : l'étreinte est brève, soit axillaire soit inguinale et le couple s'enfouit sous l'humus où a lieu l'accouplement.
• Période de la reproduction : M. aurantiaca ne se reproduit qu'une seule fois dans l'année. Cette période de reproduction est limitée seulement aux premiers mois de la saison des pluies (Blommers-Schlösser & Blanc, 1993).
• Comportement : M. aurantiaca est une espèce terricole et mène une activité diurne. Les cris nuptiaux sont émis le jour dont l'un aux alentours de 10h et l'autre vers 15h. Ils marquent la période de la reproduction comprise entre décembre et février (Glaw & Vences, 1994).
• Ponte : Le taux de fécondité est élevé avec 15 à 60 _ufs par ponte. Les _ufs de couleur blanche ivoire, de diamètre compris entre 1.5 et 2mm sont enrobés dans une couche de gélatine épaisse et forte. La ponte est déposée sous une litière de feuilles mortes hors de l'eau. Les mâles sont parfois présents pendant la période de la couvée (Blommers-Schlösser & Blanc, 1991 ; Glaw & Vences, 1994).
• Embryogenèse : L'embryogenèse exige une hygrométrie élevée et dure environ deux semaines. Les _ufs éclos donnent des têtards d'aspect plutôt noirâtre et de forme allongée. Ils sont entraînés vers des petites mares par les filets d'eau des fortes pluies estivales de la région.
La métamorphose intervient au bout d'environ 70 jours dans la mare. Les jeunes mesurent à ce moment environ 11mm. L'émergence des membres inférieurs est corrélative avec la réduction complète de la queue. Les jeunes sont de couleur verte olive. Cette coloration tend à disparaître dès que le sujet atteint le stade subadulte vers le 5ème mois (Blommers-Schlösser & Blanc, 1991).
Si la production en milieu naturel a été décrite ainsi reflétant la faible densité de l'espèce dans plus de la moitié des zones étudiées, Zimmermann en 1994, n'a trouvé qu'une femelle élevée dans son milieu naturel mais dans des conditions améliorées. Celle-ci a pondu cinq fois avec 470 _ufs par an. Au total 12 pourcent des têtards auraient complété leur métamorphose au bout de 2.5 à 5 mois.
La durée de vie est de l'ordre de deux à quatre ans (Zimmermann & Zimmermann, 1994).
· Densité de la population : Plusieurs facteurs influent sur la densité de la population de M. aurantiaca. Le climat est considéré comme le facteur le plus important. En effet, cette densité est particulièrement élevée durant la période chaude qui s'étend du mois de novembre au mois d'avril. En plus, cette période coïncide avec la période de reproduction de Mantella.
Au mois de mai 1995, la densité dans le marais de Torotorofotsy variait de 14 à 230 individus/ha. Un an plutôt, cette densité était de 500 à 1 652 indiv/ha à Fiherenana contre 1 614 à 3 000 indiv/ha au mois de mars pour M. aurantiaca. Cette baisse de la densité serait due à la fréquence de la collecte dans cette zone (Ramanamanjato & al., 1994).
En mars et avril 1995, période de post-reproduction, la densité était de 968 à 1 052 indiv/ha et en novembre et décembre 1995 période de reproduction, 983 à 1 092 indiv/ha dans les régions de Fiherenana. On observe une légère hausse de la densité pendant la période de la reproduction (Ramilison, 1997). Par contre, on observe ici une certaine stabilité de la densité de la population qui pourrait être due à la capacité de charge du milieu.
On pourrait dire d'après ces différents résultats que la population est importante dans les zones non perturbées par les collectes. Ces dernières constituent alors une menace importante sur l'espèce.
Production
L'étude de la biologie de la reproduction associée aux études de densité reflétant la dynamique de la population peut permettre l'estimation de la production en milieu naturel.
Les données sur la reproduction sont plus ou moins complètes mais n'ont jamais été utilisées dans le calcul de la production.
Quant aux données sur la densité, les périodes de collectes ainsi que les sites étudiés ne reflètent pas de complémentarité d'études : les milieux d'étude sont différents et les périodes ne sont pas cycliques. Seules les données observées dans le site de Fiherenana présentent deux descentes en phase de reproduction et en phase de post-reproduction de la même année (mars et mai 1994).
Origine de la ressource
Les principales zones de collecte se trouvent aux alentours de Moramanga : dans le marais de Torotorofotsy, à Beparasy et à Nosy Be An'Ala.
Ces zones font partie de la forêt tropicale humide du Centre-Est avec un climat de type tropical humide, et une courte période sèche durant les mois de septembre et octobre.
Le marais de Torotorofotsy se trouve entre 10 à 20 km au Nord-Est d'Andasibe dans une forêt humide et marécageuse. Au Nord, dans les zones exposées au soleil existent des formations primaires à Pandanus pulcher qui est une plante endémique. Le Sud-Est est une zone déboisée où on a planté des Eucalyptus. Quelques tavy entourent ces quelques habitats. Une voie ferrée relie cette zone à celle d'Andasibe (Zimmermann E. & Zimmermann H., 1994, Rakotomavo, 2000).
Durabilité du potentiel et de l'offre
Les deux parties concernées par ce sujet sont principalement le service forestier, gestionnaire des produits de faune et les opérateurs ou plutôt les intermédiaires c'est-à-dire les collecteurs.
En effet, les études biologiques ont montré que la principale zone de collecte qui est le marais de Torotorofotsy n'a plus qu'une faible densité de l'ordre de 14 à 270 individus / ha.
Il est évident que pour une durabilité du potentiel, le service forestier décentralisé doit impérativement orienter les collecteurs à trouver d'autres zones plus riches pour permettre à la zone citée plus haut de reconstituer son stock initial.
Ainsi, l'élevage en captivité hors de la saison des pluies est fortement indiqué pour ne pas entraver la production en milieu naturel. Ce qui assurera l'offre pendant la saison sèche.
Aspects socio- économiques
Tableau 6. Informations socio-économiques sur Mantella aurantiaca
Importance économique · Locale · Nationale · Internationale |
· Source de revenu d'appoint pour les paysans · La plus forte valeur des grenouilles exportées · Utilisation d'alcaloïdes dans un but pharmaceutique · Animaux exotiques de décoration | ||
Acteurs dans la filière |
Paysans ramasseurs, collecteurs, exportateurs et opérateurs économiques | ||
Circuit de la commercialisation |
Ramasseurs · Collecteurs·Opérateurs·Exportateurs | ||
Structure de prix (par unité) |
Niveaux/Années Ramasseurs Collecteurs Exportateurs |
1995 FMG25 à 100 FMG300 à 400 US$15 à 20 |
1999 FMG200 à 400 FMG750 à 1 250 US$6 à 8 |
Valeur économique
Madagascar est renommé par sa richesse en biodiversité faunistique. Ne serait-ce que pour les amphibiens, le taux d'endémisme est exceptionnel, de l'ordre de 99 pourcent selon l'Académie Nationale Malgache en 1995.
Les statistiques au niveau du Service de la Conservation de la Biodiversité du Ministère des Eaux et Forêts ont montré que le genre Mantella et surtout l'espèce Mantella aurantiaca est la plus prisée dans le commerce international.
Ce qui constitue une source de revenus non négligeable au niveau de la population locale riveraine des zones de collecte de l'espèce.
Commercialisation
A Madagascar, le commerce international du genre Mantella a créé tout un réseau de collecte de l'amont à l'aval de la filière.
En effet, les jeunes gens locaux qui sont classés ramasseurs arrivent à collecter une centaine et plus d'individus dans une zone donnée. Ensuite, les collecteurs qui jouent l'intermédiaire entre les paysans locaux et les exportateurs reçoivent des bénéfices énormes. Ce que montre le circuit de commercialisation ci-après au niveau local (cf. structure de filière) (Rakotomavo, 2000).
Figure 3. Circuit de la commercialisation de Mantella aurantiaca
Accès aux ressources et droits de propriété
L'insuffisance de contrôle sur terrain a amené les acteurs concernés par la filière à profiter de l'accès libre aux ressources.
En effet, malgré l'existence de la réglementation en vigueur, (cf annexe 8.2, texte réglementant les produits de chasse), la collecte est libre sans respect des limites du territoire demandé dans l'autorisation délivrée par le service compétent.
39 opérateurs travaillent actuellement sur l'exportation de l'espèce mais une minorité possède des installations adéquates pour l'élevage en captivité.
D'ailleurs, l'élevage n'est qu'une forme de transit pour les individus destinés à être exportés. Les spécimens sont plus vigoureux après quelques semaines dans le vivarium accueillant les individus provenant du milieu naturel
En fait, le régime de propriété joue surtout quand la zone de collecte demandée appartient à l'opérateur, ce qui n'est pas souvent le cas.
Contribution au revenu et à l'emploi
Le réseau de collecte proposé plus haut démontre la répartition non équilibrée des bénéfices à chaque niveau de la filière. Le service forestier et la population locale doit, chacun en ce qui lui concerne, tirer bénéfice de ce circuit de commercialisation. Normalement, le Service de la Conservation de la Biodiversité prélève quatre pourcent du montant FOB comme redevances forestières approvisionnant le Fonds Forestier National.
L'emploi existe au niveau local et national, mais il n'est pas encore rémunérant jusqu'à présent il existe encore une diffénce de prix entre ramasseurs-collecteurs et exportateurs et la ressource n'est pas disponible d'une façon durable.
En effet, les dernières enquêtes qui ont été menées nous ont appris que les ramasseurs ne peuvent collecter qu'une centaine d'individus par zone et par saison de collecte surtout si celle-ci a fait l'objet de plusieurs prélèvements ultérieurement.
Il est à remarquer que lors de la collecte, les ramasseurs ne distinguent ni le sexe ni la taille.
Le tableau suivant montre la structure de prix à chaque niveau de la filière :
Tableau 7. Structure des prix aux différents niveaux
ANNEES |
1995 |
1999 |
Ramasseurs (FMG) |
25 à 100 |
200 à 400 |
Collecteurs (FMG) |
300 à 400 |
750 à 1 250 |
Exportateurs (US$) |
15 à 20 |
6 à 8 |
Source : BIODEV (1995), Rakotomavo (2000)
Au niveau du circuit interne (national), les prix aux ramasseurs et aux collecteurs ont connu une augmentation. Par contre, le prix à l'exportation a diminué du fait que l'offre est beaucoup plus importante que la demande. Ce qui exige une meilleure organisation au niveau de l'exportation. D'autant plus que l'espèce est inscrite dans l'annexe II de la CITES, l'Organe de Gestion CITES Madagascar doit fixer le quota annuel de chaque exportation.
Le fait d'augmenter les prix aux ramasseurs valorise cette ressource et pourrait, de ce fait, participer à la diminution du volume de collecte suivant un quota raisonnable avec système de prélèvement contrôlé qui n'auront pas d'impacts sur l'abondance du stock naturel.
Ceci montre une fois de plus la nécessité d'élaborer un plan de valorisation de cette espèce dans lequel le Service forestier sur place contrôlera aussi bien la production que la sortie des animaux dans sa localité aux fins de gestion rationnelle de cette ressource.
Tendance récente de l'utilisation
L'espèce Mantella aurantiaca est toujours prisée dans le commerce international d'animaux exotiques de décoration et son utilisation en tant que tels constitue une part importante jusqu'à maintenant.
La découverte de sa vertu thérapeutique est encore très récente et encore en cours d'étude jusqu'à maintenant. De ce fait, l'utilisation en tant que médicament n'entraîne pas de collecte massive de cette espèce.
· Le prix au niveau des ramasseurs et collecteurs devrait être augmenté et proportionnel au prix à l'exportation ;
· Les jeunes individus ne devraient pas être ramassés afin d'éviter la disparition de l'espèce ;
· La collecte pendant la saison sèche et la collecte dans les Aires Protégées (Parcs, Réserves) devraient être annulées ;
· La maîtrise du savoir-faire est de recours lors du transport de ces ressources : du milieu naturel vers le collecteur et du collecteur vers l'opérateur ;
· La proposition de l'évaluation du stock doit se faire à partir de l'étude de différents paramètres tels que les densités, sur des logiciels appropriés pour ce genre d'étude ;
· La sensibilisation des villageois sur la collecte seulement des adultes et sur la protection de l'habitat de l'espèce est primordiale ;
· L'amélioration du système de constitution de base de données devrait être considérée ;
· Un système de régulation de l'exploitation devrait être mis en place
· Le suivi de la mise en place effective des sites d'élevage des opérateurs, compte tenu de leur collecte dans la forêt et de l'impact de ce prélèvement dans ce milieu naturel doit être mené par le Service forestier
Proposition d'études complémentaires sur Mantella aurantiaca
Des études complémentaires sont à mener pour compléter les données afin de pouvoir entrer dans les phases d'exploitation et d'analyse des données et dans les phases de stockage et de diffusion des données mentionnées dans la démarche méthodologique de cette présente étude. Elles touchent les rubriques suivantes :
Aspects bio-écologiques
Dans cette partie, des études de densité de quelques populations dans au moins deux sites (site de collecte et de site sans collecte) sont nécessaires dans la complémentarité des données. En effet, les données préexistantes seront considérées comme état t0 et les études à mener cibleront deux des sites déjà étudiés pendant au moins trois périodes : pré-reproduction, reproduction et post-reproduction.
La méthodologie appliquée sera la même que celle mentionnée dans les études initiales et nécessite la participation d'un biologiste expert et d'un assistant herpétologiste.
Les éléments de base utiles et à ressortir de ces études sont :
· la structure des populations ;
· la densité par période ;
· l'appréciation de l'évolution de chaque population par rapport à l'état t0 mentionné ci-dessus ;
· le calcul du potentiel d'évolution de la population à partir de l'utilisation des éléments sur la reproduction avant et pendant les études menées dans le cadre de cette descente de terrain ;
· la mise au point d'une méthode de suivi adéquate pendant l'exploitation éventuelle de l'espèce.
Aspects socio-économiques
Les lacunes au niveau de cet aspect sont la méconnaissance du stock potentiel et de la partie exploitable. En complément avec les études de densité, il faut effectuer des identifications de méthodologie de calcul du volume exploitable chaque année afin de pouvoir estimer les quotas à mentionner dans les permis de collecte pour la durabilité de l'exploitation de l'espèce. Ici, la méthode de Robinson & Redford (1991) (cf. annexe 8.6) est applicable mais nécessite au préalable les différentes études bio-écologiques précédentes.
La définition d'un système d'exploitation et de suivi de celui-ci s'avère nécessaire pendant deux années au moins, cette phase étant considérée comme phase expérimentale avant d'adopter un système définitif qui est conditionné par les réussites et amélioration de cette phase.
La participation d'un socio-économiste et des agents des Eaux et Forêts est nécessaire pour la détermination d'une structure de prix soutenable, pour la méthode de collecte, pour le système de suivi de collecte et leurs enregistrements, et pour les formations au niveau des services déconcentrés et décentralisés.
Stockage des données
Dans cette rubrique, il est nécessaire d'équiper les différents services de contrôle et d'enregistrement de matériels informatiques performants et mis en réseau.
Il est nécessaire de recruter un statisticien et un informaticien pour la détermination de la méthode de stockage et d'analyse des données quantitatives et qualitatives.
Tableau 8. Chronogramme des activitées proposées
Désignations |
Responsables |
Année 2001-2002 | |||||||||||
D |
J |
F |
M |
A |
M |
J |
J |
A |
S |
O |
N | ||
Etudes des aspects bio-écologiques |
Un Expert biologiste herpétologue Un expert forestier |
+ |
+ |
+ |
+ |
||||||||
Etudes des aspects socio-économiques |
Agents des Eaux et Forêts Socio-économiste |
+ |
+ |
+ |
|||||||||
Stockage des données |
+ |
||||||||||||
Mise en place du système expérimental |
Service des Eaux et Forêts central |
+ |
+ |
||||||||||
Année 2002-2003 | |||||||||||||
Suivis des collectes |
Services décentralisés des Eaux et Forêts |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
+ |
Suivis bio-écologiques |
Expert biologiste herpétologue Un expert forestier |
+ |
+ |
+ |
+ |
||||||||
Stockage des données |
Informaticien Statisticien |
+ |
· Au niveau de la biologie de l'espèce, les données collectées par la méthode appliquée sont plus ou moins complètes pour Mantella aurantiaca. Néanmoins, il n'existe pas encore de méthode de suivi écologique mené jusqu'à maintenant. La plupart des résultats sont constitués par des études sporadiques. Les points suivants sont à relever :
• les études descriptives sont les plus fournies ;
• les études de la reproduction et de densité, même si elles étaient effectuées par des auteurs différents, ont un aspect complémentaire et donnent des paramètres permettant de calculer le potentiel de production de la population ;
• il n'existe pas encore de méthode fixe sur le suivi de la population.
· Au niveau des aspects socio-économiques, les données sont un peu plus fournies et permettent de tirer les constatations suivantes :
• les périodes de collecte s'étalent sur toute l'année ;
• le ramassage se fait sans aucune différenciation du sexe et de taille ;
• on a remarqué parfois un taux de mortalité pendant le transport du ramassage vers le collecteur et de ce dernier vers les opérateurs ;
• les enregistrements au niveau des institutions ne mentionnent pas la provenance des animaux ;
• d'une manière générale, le prix est très bas au niveau des ramasseurs et des collecteurs en comparant avec le prix à l'exportation ;
• les niveaux d'exploitation chaque année sont très irréguliers.
Suite à l'existence de plusieurs classes d'animaux dont les caractéristiques sont disparates, la fiche de collecte de données finale contient les différents types au niveau de la morphologie. Ce qui donne la fiche de synthèse suivante :
Tableau 9. Proposition de fiche de collecte de données
Andriatsiferana et al. 1999. Les grenouilles du genre Mantella, Poster, Journée de l'Enseignement Supérieur. Faculté des Sciences, Université d'Antananarivo, MINESUP, Antananarivo
Behra, Rabemananjara, Rabibisoa, Ramilison et Ravoninjatovo. 1995. Etude de la répartition et du niveau de population de deux espèces d'Amphibiens de Madagascar (Mantella aurantiaca et Mantella crocea, sous famille des Mantellinae), rapport BIODEV, Juin 1995.
BIODEV. 1992. Statuts and distribution of reptile and amphibian exported from Madagascar
BIODEV. 1993. Distribution maps of reptiles and amphibians exported from Madagascar, décembre 1993.
Blommers-Schlossers et Blanc. 1991. Amphibiens, Faune de Madagascar 75 (1), Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, pp 263-274
Blommers-Schlossers et Blanc. 1993. Amphibiens, Faune de Madagascar 75 (2), Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, pp 385-397
Curtis, H. 1979. Biology, Third edition, Worth Publisher, inc ; 444 Park Avenue South New York 10016
Glaw & Vences. 1994. A fieldguide to the amphibians and reptiles of Madagascar, Second edition, Zoologishes Forchungsinstitut und Museum Alexander Koenig, Bonn
Houndry, J. & Beaumont, A. 1985. Les métamorphoses des amphibiens, Fondation Singer-Polignac, Edition Masson.
Mattison, C., 1987 : Frogs and toads of the world. Edition Blandford, 191p.
Rakotomavo, E. 2000. Etude de la filière : Mantella de Madagascar, rapport de consultation, O.N.E
Ramanamanjato, J.B. 1993. Contribution à l'étude des reptiles et amphibiens de la forêt ombrophile du Sud-Est de Madagascar, Mémoire de D.E.A, Faculté des Sciences, Université d'Antananarivo
Ramanamanjato, J.B.; Raselimanana, A. et Behra, O. 1994. Etude de la répartition et des niveaux de population de certaines espèces animales malagasy couramment collectés pour l'exportation, Rapport final, TRADEM IIa : USAID/BIODEV. 57p
Ramilison, O.S., 1997. Contribution à l'étude d'une espèce amphibienne malgache Mantella aurantiaca, 199 (ANOURES, MANTELLIDAE) : Etude taxonomique, biologique et écologique dans la région de Moramanga.
Vences M., Glaw, F. et Böhme, W. 1999. A review of the genus of Mantella (Anura, Ranidae, Mantellidae) : Taxonomy, distribution and conservation of Malagasy poison frogs, Zoologishes Forchungsinstitut und Museum Alexander Koenig, Bonn, Hermany, Zoologishes Staatssammlung Münchhausener, München, Germany
Zimmermann, H. 1996. Der schutz des tropishen regenwaldes und ein kleines fröschchen in Ost-Madagascar
Zimmermann, E. et Zimmermann, H. 1994. Reproductive strategies, breeding and conservation of tropical frogs and malagasy poison frogs. Faculty of Biology, University of Konstanz, Germany.
La méthodologie a pu être appliquée seulement de manière partielle. Les informations obtenues proviennent des études bibliographiques et d'une descente de terrain. Les informations sur la production sont obtenues à partir des opérateurs/exploitants par conséquents de source unique et biaisée.
La mise en œuvre des études avec des méthodologies spécifiques comme l'ethnobiologie, nécessite du temps, des ressources humaines et du matériel.
Production
Tableau 10. Production de Catharanthus dans les aires de collecte
Site |
Potentialité/mois |
Productions
réelles/mois |
Méthodes de collectes |
Moyens utilisés |
Cadence de production |
Ambovombe III |
15 - 20 |
7 - 15 |
Collecteurs libres et animateurs d'achat |
Charrette / Camionnettes |
1 fois / semaine |
Tsihombe |
25 - 30 |
9 - 25 |
Collecteurs libres |
Camionnettes / Camion |
1 - 2 fois / semaine |
Beloha |
15 - 18 |
= 14 |
Collecteurs libres + ramasseurs salariés |
Camionnettes / Camion |
1 - 2 fois / semaine |
Ambovombe I |
10 - 15 |
1 - 7 |
Collecteurs libres et achats directs aux paysans |
Camionnettes |
3 fois / semaine |
Ambovombe II |
15 - 20 |
05 - 13 |
Collecteurs libres |
Camionnettes |
1 fois / semaine |
Source : PRONATEX (non-daté)
Consommation
Quant aux propriétés empiriques, les malgaches utilisent les Catharanthus en décoction, macération, pâte et mastication.
En décoction, les Catharanthus servent à traiter la gale, les maux de dent, l'amygdalite, les blessures et les plaies externes. L'infusion moins forte que la décoction aide à soulager la coqueluche, la fatigue musculaire et l'étouffement. Des précautions particulières sont à prendre envers les enfants, les femmes enceintes et les individus à faible tension artérielle.
La pâte est obtenue en broyant finement les racines contre la pierre et en ajoutant un peu d'eau. Enduite sur le front, elle soulage les maux de tête, calme la douleur névralgique et cérébrale. Utilisée en usage externe, elle favorise et active la crevaison des abcès.
La mastication des feuilles possède un effet amnésiant c'est-à-dire faisant oublier la faim et la soif.
Commercialisation
La commercialisation du Catharanthus a débuté à la fin de l'année 1967, le volume de transaction se tournait autour de 30 à 50 tonnes. Elle a ensuite pris un grand essor, car en 1972, l'établissement Emile STHELE-Cie et TROPIC-IMPORT s'occupait déjà de la plantation, de la collecte, et de l'exportation de pervenche.
En 1973, la société PRONATEX a été créée après les événements nationaux de 1972 et 1973, Emile STHELE a dû céder son exploitation à SEAR.
En 1975-1976, il y avait sept sociétés exportatrices de plantes médicinales à Madagascar : PRONATEX, SEVPROMA, SOPRAEX, SOAMADINA, Ets RAZANATSEHENO Henri, VOKATRA VOAFANTINA, et ATSIMO-EXPORT. La demande en pervenche était très élevée dans le marché mondial pendant ces deux années. Ce qui explique l'exportation de 1 200 tonnes en 1975.
En 1981, d'autres nouvelles sociétés rejoignaient le rang des exportateurs de Catharanthus, alors que certaines firmes ont dû abandonner cette filière à cause de la forte concurrence.
En 1984, la CODIMEX, la SOPRACAM, et la COREMA sont venues aussi se rallier à la collecte et l'exportation de pervenche, ce qui explique la remontée de la production en 1984 et 1986.
La demande a fortement baissé à partir de l'année 1988 et seule la PRONATEX-SOAVOANY, a pu continuer l'exportation de cette plante. Notons que cette société tient la première place pour l'exportation des plantes médicinales de Madagascar. Elle a pu surmonter les concurrences et les difficultés liées à la collecte ainsi qu'à l'exportation de Catharanthus roseus (la production se stabilise autour de 350 à 400 t/an actuellement).
Soulignons, que la société PHARMEX assure aussi l'exploitation des feuilles de cette plante dans la région de Farafangana et Vangaindrano (Sud-Est de Madagascar). La potentialité de cette région est évaluée à 50-100 tonnes par an (Andriamanalintsoa, 1995)
Le circuit de commercialisation est démontré dans la figure 4.
Figure 4. Circuit de la commercialisation de Catharanthus roseus
Le Catharanthus roseus fait partie des rares spéculations considérées comme culture de rente dans le Sud malgache. Quand le prix de collecte est assez intéressant, les paysans se ruent à la cueillette à la culture de cette plante. Tableau 11 résume l'évolution du prix de collecte de Catharanthus aux paysans en Androy (Prix en Fmg/kg).
Tableau 11. Evolution du prix à la collecte (en FMG)
Année |
1968 |
1971 |
1971 |
1972 |
1973 |
1974 |
1975 |
1977 |
1978 |
Racines de C. roseus |
10 |
25 |
50 |
50 |
100 |
100 |
120 |
185 |
185 |
Feuilles de C. roseus |
5 |
30 |
50 |
50 |
50 |
50 |
100 |
75 |
Année |
1979 |
1980 |
1981 |
1982 |
1983 |
1984 |
1985 |
1986 |
1987 |
Racines de C. roseus |
190 |
200 |
200 |
200 |
150 |
150 |
150 |
300 |
300 |
Feuilles de C. roseus |
100 |
100 |
200 |
100 |
100 |
150 |
150 |
200 |
200 |
Année |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
2000 |
Racines de C. roseus |
250 |
250 |
250 |
250 |
250 |
250 |
250 |
300 |
500 |
Feuilles de C. roseus |
200 |
400 |
150 |
150 |
400 |
500 |
600 |
Source : Document de synthèse CIREF Fort-Dauphin, paysans producteurs et collecteur
Les tendences actuelles:
· 1988-2000 : La production se stabilisait à 350-400 tonnes ;
· 1996-1998 : Reprise de la culture par PRONATEX pour un temps ;
· 2000 : Le produit malgache de PRONATEX est homologué aux Etats-Unis, la culture reprend.
Perspective d'avenir du PRONATEX
La production-exportation se stabilise à 400t. Selon les responsables, ce chiffre est en harmonie avec l'équilibre naturel. Il ne devrait pas dépasser la limite de 800 tonnes. En résumé, actuellement deux sociétés sont actives : PRONATEX depuis 1972 et SOCOSUD-EST depuis 1999.
Il est à noter que la société SOCOSUD-EST ne fait que de la collecte auprès des paysans et n'envisage pas jusqu'ici à s'investir dans la plantation.
Débouchés :
Les pays acheteurs sont jusqu'à présent les pays Européens. Le tableau suivant illustre la quantité exportée et les pays destinataires.
Tableau 12. Produits exportés (1997-1999)
Année |
Pays |
Quantité (kg) |
FOB (Fmg) |
1997 |
Belgique |
8 000 |
29 764 800 |
France |
138 400 |
537 984 720 | |
1998 |
Belgique |
40 000 |
165 002 040 |
France |
51 220 |
213 710 694 | |
Corée |
2 400 |
76 153 104 | |
Mexique |
100 001 |
425 344 726 | |
1999 |
Belgique |
45 000 |
198 035 775 |
Italie |
60 |
116 598 | |
Mexique |
35 000 |
167 047 650 |
Source : MEF, non-daté
Figure 5. Prix FOB par kg
en FMG
Historique
L'exploitation de Catharanthus roseus débutait en 1967 dans le Sud de Madagascar. C'étaient des opérations de collecte de plantes sauvages faites par des chimistes et botanistes étrangers. Le Catharanthus roseus ou trongatse était considéré comme mauvaise herbe dans les champs ou dans les terrains défrichés.
En 1970, la firme Allemande HOECHST, par l'intermédiaire de Monsieur Raymond GEROLD, a mené une culture de pervenche sur 60 ha de superficie à Bejofo, Alaotra. On a dû abandonner cette exploitation car le coût de production était trop élevé par rapport à la collecte des plantes sauvages dans le Sud. En plus, on a constaté une forte attaque de chenilles de lépidoptères Heliothis armigera et de Prodena qui ont dévasté une grande partie de la plantation. Le rendement de production était trop faible (250 à 350 kg/ha pour les racines et 450 à 600 kg/ha pour les feuilles).
Cette même année, l'établissement Emile STHELE avait acheté une grande concession coloniale de 2 000 ha environ à Ranopiso (42 km au Nord-Ouest de Fort-Dauphin). Cette firme a ainsi défriché ce terrain et a débuté la culture industrielle de Catharanthus sur 1 000 ha en 1971.
Les années 1972-1973 ont été marquées par le début de la vulgarisation et de l'encadrement technique de la culture de Catharanthus chez les paysans en Androy (Sampona, Tsihombe, Faux-Cap, et Ambovombe). Ces actions ont été menées par l'établissement Emile STEHLE, la SEAMP et L'ONG Allemande MISEREOR. Ils ont ainsi axé les opérations d'encadrement sur :
· La distribution des semences (graines) chez les paysans;
· Le développement de la culture attelée (charrues) pour la préparation des terrains;
· La vulgarisation de la culture en ligne et de la culture en billon pour le Catharanthus;
· L'introduction de l'association Catharanthus-Céréales ou Catharanthus-plantes vivrières;
· La diffusion de la nécessité des sarclages pour cette plante;
· Les méthodes de récolte, surtout la conduite de l'effeuillage tous les trois mois;
· L'encadrement de la collecte des produits (surtout les feuilles, et les racines).
C'est l'époque à laquelle on a assisté aux défrichements massifs des forêts locales pour la mise en culture de Catharanthus roseus.
En 1974, la société Allemande BOEHRINGER MANNHEIM a repris la plantation industrielle de Ranopiso et a créé la SEAR ou Société d'Exploitation Agricole de Ranopiso (Fort-Dauphin). Cette dernière assurait encore l'encadrement de la culture de pervenche en Androy, en plus de sa propre exploitation.
En 1978, la culture industrielle de Catharanthus a été abandonnée à cause du coût de production trop élevé. En effet, la collecte des produits auprès des paysans se développait.
En 1984-1985, la société PRONATEX et la Circonscription des Eaux et Forêts d'Androy, ont acheté des semences à Erakoke (Ambovombe) et à Sampona (Amboasary-Sud), qu'ils ont ensuite distribuées chez les paysans producteurs. Les terrains domaniaux au bord des axes routiers ont été ensemencés à cette époque.
Entre 1973 et 1978, le Service Provincial des Eaux et Forêts de Fianarantsoa, a mené des essais de culture de Catharanthus à Mandazaka, Fivondronana d'Ambalavao, Faritany de Fianarantsoa.
En 1976, des expérimentations agronomiques ont été faites par le département recherche agronomique du FOFIFA en Androy, malheureusement les résultats ne sont plus accessibles actuellement.
Le Service Agriculture de l'opération « Androy » a mené des essais de culture de Catharanthus dans ses stations agricoles depuis 1982 à 1989, mais, il se cantonnait à cette époque à la production de manière paysanne ou familiale et n'a pas entrepris de véritables travaux de recherche du type (sélection variétale, fertilisation ...).
Quand il y a eu forte demande de Catharanthus, sa culture s'est développée au détriment des autres spéculations. Alors que les paysans ont transformé les champs de cette plante en parcelle de cultures vivrières. Seuls les produits des aires naturelles sont exploités actuellement.
Durabilité du potentiel et de l'offre
L'analyse de la description systématique et botanique permet de se fixer quant à la durabilité du potentiel.
En effet, le Catharanthus est une espèce se trouvant à l'état spontané dans ses aires naturelles. Il est considéré presque comme une plante envahissante selon les paysans qui s'attellent à d'autres cultures vivrières.
De même, la plantation industrielle effectuée par la société exportatrice PRONATEX sur des milliers d'hectares soutenue par les populations riveraines assure l'offre en matière de plantes médicinales. La répartition géographique citée ci-après confirme la durabilité de l'offre.
La quantification de la consommation locale n'a pas pu être déterminée de façon précise. Il a seulement été possible d'interviewer brièvement les paysans collecteurs.
Accès aux ressources et droit de propriété
L'historique de la production du Catharanthus depuis 1967 montre l'évolution du mode d'accès à la ressource.
En effet, l'espèce se trouvant à l'état spontané, la production a été obtenue à partir de la cueillette libre.
La renommée en tant que plante médicinale contre la leucémie lui a valu une exploitation soutenue à travers la plantation industrielle en 1971. Diverses opérations de vulgarisation et d'encadrement ont été menées pour rentabiliser les investissements dans la culture industrielle.
La demande étant toujours forte, les sociétés exportatrices ne négligent pas la cueillette dans le milieu naturel environnant effectuée par les paysans.
Il est à remarquer que depuis l'amont c'est-à-dire à la cueillette jusqu'en aval à l'exportation toutes les activités y afférentes suivent les normes internationales requises par les firmes importatrices.
Le suivi de la filière de Catharanthus roseus permet de dire que Madagascar devrait avoir un droit de propriété intellectuelle quant à la gestion durable de cette ressource qui est endémique.
Aspects bio-écologiques
Catharanthus G. Don f. appartient à la famille des Apocynaceae. Selon les différents traitements, on reconnaît six ou sept espèces toutes endémiques de Madagascar sauf une, Catharanthus pussillus endémique de Sri Lanka. Les espèces malgaches sont Catharanthus roseus, C. ovalis, C. longinfolius, C. coriaceus, C. trichophyllus groupées dans la section Euchlonera et C. scitulus formant à elle seule la section Androyella. Catharanthus roseus, le plus connu, le plus répandu est le plus exploité. Devenu pantropical et équatorial, il se rencontre sur presque toutes les dunes littorales malagasy en populations éparpillées et forme des formations denses dans le pays Androy surtout dans les champs de culture abandonnées. On le considère souvent comme une mauvaise herbe envahissante.
· Catharanthus roseus possède cinq variétés : roseus roseus à fleurs roses violacées;
· Catharanthus roseus albus : fleurs blanches à gorge jaune;
· Catharanthus roseus ocellatus : fleurs blanches à gorge violette;
· Catharanthus roseus villosus : fleurs roses violacées, feuilles très pubescentes;
· Catharanthus roseus augustus : fleurs roses violacées, plantes ne dépassant pas 15 cm de haut.
Tableau 13. Informations bio-écologiques sur Catharanthus rosues
I)- Systématique |
Règne : VEGETAL Embranchement : CORMOPHYTES Sous-embranchement : ANGIOSPERMES Classe : EUASTERIDES Ordre : GENTIANALES Famille : APOCYNACEAE Genre : Catharanthus Espèce : roseus Synonyme : Vinca rosea |
Noms vernaculaires |
- Heladolo, Arivotambelona (Betsimisaraka Nord) - Felatanamamba (Betsimisaraka Sud) - Felabaratra (Sihanaka) - Sarita (Tanala, Betsileo) - Voninkazo-mbönané ou fleur de bonne année (Farafangana) - Tonga (Fort-Dauphin) Trongatse (Ambovombe, Amboasary Sud) - Befela (Tsihombe), Salotsa Betsileo, Vonenina (Merina) - Tsimatiririnina (Sakalava) |
II)- Statut actuel |
Non encore documenté |
III)- Description botanique - Port |
· Herbe vivace dressée; · Sous-arbrisseau vivace ligneux à la base pouvant atteindre 15 - 75 cm de haut. |
- Fleurs |
· Inflorescences sympodiale pseudo-latérale; · Fleurs généralement par deux corolle rose violacée à gorge plus foncée ou blanche, tubes floraux 15 - 25 mm - Lobes 3 - 8 mm. |
- Feuilles |
· Opposées, à forme oblongue obovée, parfois elliptique obluses au sommet, longuement rétrécies à la base, nervahon peunée, glabres · Pétioles rouges sombres hautes de 1.5 cm |
- Graines |
Oblongues, tronquées, noirâtres, scrobiculées albuminées longues 2.5 - 3 mm embryon central à 3 cotylédons |
- Fruits |
Apocarpes bifolliculaires glabres ou pubescents, méricarpes recourbés et divergents à paroi mince |
- Racine |
Pivotantes peu développée |
IV)- Reproduction |
· Sexuée , pollinisation non encore documentée, généralement anémophile et entomophile · Pouvoir de germination 8 - 16 mois · Données phénologiques : floraison à 3 mois après germination · Phase de végétation en saison humide |
V)- Habitat |
· Habitat naturel : sables humifères, lieux arides, rochers et terrains défrichés du Sud de Madagascar · Besoin altitude 20 - 350 m · Température : 10 - 27°C · Pluviométrie : 300 - 400 mm · Édaphiques : sables littoraux, sables humifères, sables roux, sables blancs, sols de dunes anciennes calcaires, sols ferrugineux tropicaux |
VI)- Distribution géographique |
Dans le monde: Cultivée dans d'autres pays USA A Madagascar: Endémique à Madagascar (Fort-Dauphin, Ambovombe, Amboasary Sud Beloha - Tsihombe) |
VII)- Exploitation |
Mode : arrachage de la plante Impacts écologiques: · Menace d'éradication de l'espèce par arrachage de la plante entière; · Destruction de la population naturelle; · Destruction des niches écologiques des espèces endémiques animales et végétales associées; · Modification de la formation végétale. |
Impacts socio-économiques Apport de revenu supplémentaire pour les ménages récolteurs auprès de quelques villageois |
L'habitat
Rappelons que le Catharanthus roseus est endémique à Madagascar mais actuellement répandu dans nombreux pays tropicaux.
A Madagascar, cette plante peut s'adapter dans tous les coins de l'île. On la trouve le long de la côte Est, partant d'Antalaha jusqu'à Fort-Dauphin. La région d'Ambovombe, d'Amboasary-Sud, de Beloha et de Tsihombe contient l'aire naturelle et est considérée comme principale productrice de Catharanthus.
Pour confirmer cette large distribution géographique, citons certaines appellations ou noms vernaculaires selon les régions :
Heladolo, Arivotambelona dans le Betsimisaraka Nord ; Felatanamamba (Betsimisaraka Sud) ; Felabaratra (Sihanaka) ; Sarita (Tanala, Betsileo) ; Voninkazo-mbônanè ou fleur de bonne année (Farafangana) ; Tonga (Fort-Dauphin) ; Trongatse (Ambovombe, Amboasary-Sud) ; Befela (Tsihombe) ; Salotsa (Betsileo) ; Vonenina (Merina) et Tsimatiririnina (Sakalava).
La répartition géographique des aires naturelles des espèces malgaches est documentée ci-dessous:
· Catharanthus roseus : Sud subdésertique de l'Androy, dunes littorales et voisinage immédiat de la mer;
· Cataharanthus scitulus : bords de la rivière Menarahaka, de Ivohibe à Iakora;
· Catharanthus ovalis grandifolius : Massif gréseux de l'Isalo;
· Catharanthus ovalis ovalis : Ouest, Moyen Ouest et Nord-Est de Madagascar, à l'intérieur des terres, région d'Ivohibe, Ihosy, Betroka, Sakaraha, Ankazoabo, Ikalamavony, Ambatonfinandrahana, Miandrivazo, Manja;
· Catharanthus coriaceus : Massif gréseux d'altitude de l'Itremo, végétation à form ahon de Tapia (Arivonimamo, Ambalavao);
· Catharanthus trichophyllus : dunes tombeuses et inondables du littoral de l'Est de Fort-Dauphin à Ambiraroma, région du Sambirano, Nosy be jusqu'aux Comores;
· Catharanthus lanceus : Hautes terres de l'Imerina et du Betsileo. Région Sihanaka et Bezanozano.
Méthodes de récolte
A partir de six mois, les racines peuvent être récoltées, tandis que l'effeuillage est pratiqué trois fois par an, avant d'extirper les racines.
L'effeuillage nécessite des soins particuliers. Ce sont les femmes qui s'occupent de cette opération, celle-ci se pratique par la cueillette des feuilles bien vertes, indemnes de maladies et de tâches. Certains paysans découpent seulement les branches feuillées sur le terrain, puis les transportent au village pour effectuer l'effeuillage.
L'extirpation des racines concerne les plantes mûres. Cette opération est facile sur les sols sableux. Les plantes récoltées sont ensuite mises en endains et laissées à se sécher sur place ou rassemblées dans un coin de la parcelle.
Les paysans découpent chaque plante au niveau du collet à l'aide d'une hache ou d'une coupe-coupe « Antsibe ». Les racines découpées seront ensuite séchées sur la parcelle même. L'heure de récolte est variable selon la disponibilité des paysans ou de la main-d'œuvre.
Le séchage des feuilles se fait soit sur les champs, soit dans la cour au village. Les feuilles sont étalées dans la cour bien propre, sur des nattes ou des toiles en sisal. Le retournement fréquent des feuilles est nécessaire pour obtenir une qualité homogène. La durée de séchage est de trois à sept jours.
Les racines ne nécessitent pas de soins particuliers, il suffit de les étaler dans les champs ou dans la cour durant quatre à sept jours. Les paysans reconnaissent que les racines sont bien sèches quand ces dernières présentent un noyau jaunâtre et quand leur écorce est difficilement rayable. Les produits biens secs sont ligotés et mis en rondins avant d'être stockés soit à l'abri des branches non utiles de cette même plante dans les champs, soit dans la cour au village.
L'étape suivante consiste à la livraison des produits aux ramasseurs ou directement au centre de collecte - Les procédures de séchage y continue après le pesage. Après le triage, on procède au test du taux d'humidité des lots - Les marchandises présentant un taux de huit à 14 pourcent sont en norme. Elles sont conditionnées en balles de 103 kg avec couverture en toile aérée.
Aspects socio-économiques
Tableau 14. Informations socio-économiques sur Catharanthus roseus
Importance locale |
· Source de revenu pour les paysans temporaire ou permanent; · Utilisation locale contre la gale, maux de dents, hypertension, coqueluche, fatigue musculaire en forêt. | ||
Importance nationale |
· Exportation par rapport à la production mondiale; · Utilisation pharmaceutique. | ||
Niveau d'exploitation |
Zone |
Superficie | |
Androy Sud-Est |
3 500 ha | ||
Acteurs |
Activités | ||
- Paysans |
- Récolte par les paysans locaux |
Valeur économique
Si le Catharanthus a une répartition géographique assez vaste, l'espèce Catharanthus roseus est le fleuron de la région du Sud-Est de Madagascar à savoir l'Androy en matière de valeur économique
En effet, la société PRONATEX domine cette région de par sa vaste exploitation industrielle soutenue par sa plantation de grande envergure.
Les données chiffrées recueillies auprès de la société elle-même de par son rapport d'activités remis auprès de la Circonscription des Eaux et Forêts de Fort-Dauphin et aussi de par son exportation traitée au niveau du Service de la Valorisation Economique montrent l'importance économique de cette ressource qu'est le Catharanthus roseus.
D'après les enquêtes auprès des paysans, le prix actuel vendu à la PRONATEX est de FMG500/kg pour les racines et de FMG600/kg pour les feuilles.
Le prix FOB à l'exportation se chiffre actuellement à FF4.5/kg.
Selon la société exploitatrice il ne semble pas distinguer la racine et la feuille à l'exploitation en ce qui concerne le prix.
Contribution au revenu et à l'emploi
Il est vrai que l'activité agricole reste prédominante au niveau des paysans qui s'attellent à honorer la demande des sociétés exportatrices.
En effet, il a été constaté sur place une vraie organisation de la récolte à travers les nombreuses zones de collecte de la société PRONATEX.
Tous les acteurs concernés par les activités de récolte, de séchage et du conditionnement sont bien conscients du respect des normes pratiquées sinon le fruit de leur travail ne sera pas rémunéré.
De par son existence assez longue dans la région de l'Androy, la société PRONATEX fait travailler un personnel assez important créant ainsi des emplois à chaque catégorie d'acteurs de la filière. Elle s'active également à donner des avantages socio-économiques à son personnel.
Tendance actuelle de l'utilisation de Catharanthus
Les Catharanthus sont des plantes médicinales d'une très grande utilité pharmaceutique en particulier dans le traitement de certaines tumeurs cancéreuses (dont plusieurs formes de leucémie), de la maladie de Ilodgkin, ainsi que dans le traitement des hypertensions artérielles et vasculaires. L'industrie pharmaceutique exploite pour le moment les propriétés antitumorale et hypotensive des Catharanthus. Plus de 80 alcaloïdes sont connus mais sept font l'objet d'une exploitation actuellement : Vincalemoblastine, le Vincaleurocrustine, l'Apmalicine, le Reserpine, Reserpiline, le Serpenline, le Leurasine (tableau 3) récapitulatif des propriétés de C. roseus.
Tableau 15. Utilisation commercielle de Cataharanthus roseus
Alcaloïdes |
Nom commercial |
Propriétés |
Partie de la plante utilisée |
Maladies traitées |
Observations |
Vincaleucoblastine - vincablastine |
Velbe, V.L.B |
Antitumorale, anti-leucémique Hypotenseur |
Feuilles |
-plusieurs formes de leucémie -maladie de Ilodgkin -tumeurs embryonnaires |
Le V.L.B est surtout utilisé pour traiter la leucénie monocytaire et la maladie de Ilodgkin |
Vincaleurocristine Leurocristine Vincristine |
Onlovin V.C.R |
Antitumorale, anti-leucémique Hypotenseur |
Feuilles |
Leucémies aiguës maladie de Ilodgkin |
L'oneovin est dit parfois plus actif que le V.L.B |
Apmalicine Yohimbine |
Raubasine |
Hypotenseur artériel Hypotenseur vasculaire Irrigation et oxygénation cérébrales Le Yohimbine est légèrement aphrodisiaque |
Racines |
Hypotensions artérielles et vasculaires |
médicaments : hydrosarpan (servier) tenserlix (RFA) surtout la Ranbasine |
Résepine |
Réserpine |
Antileucemique excellent hypotenseur mais neurodepresseur |
Racines |
Surtout hypotension artérielle |
Alcaloïde présent également dans la plante Rauwolfia (malagasy) |
Résepine |
Réserpine |
Excellent hypotenseur artériel |
Racines |
Hypotension artérielle |
Moins nocif que la reserpine, alcaloïde présent aussi dans la plante malagasy Rauwolfia |
Serpenline |
Serpenline |
bon hypotenseur |
Racines |
Hypotension artérielle |
Alcaloïde présent dans le Rauwolfia indieu : R. serpentina |
Leuresine |
Leuresine |
Antitumorale |
Feuilles |
Certaines formes du cancer |
Alcaloïde présent également dans Catharanthus ovalis ovalis |
Les données collectées sont assez limitées. Les sources comprennent : la société exploitatrice, le service décentralisé du MEF et les paysans collecteurs. Il n'existe pas de données récentes et précises. Les informations auprès du Service des Douanes ne renseignent ni sur les conditions de collecte, ni sur la quantité réelle enlevées dans les aires naturelles ou les plantations.
Selon la société exploitatrice, l'exportation de Catharanthus (tige), feuilles et racines se base jusqu'à présent sur la collecte dans les aires naturelles. Les plantations sont encore au stade d'essai.
Les données disponibles proviennent surtout de l'exportateur et des Services administratifs et n'illustrent pas la réalité sur le terrain : biomasse réelle disponible, impact de la collecte sur la population naturelle, potentiel de régénération de l'espèce.
Les indications obtenues auprès des paysans pendant la courte descente sur terrain renseignent mais de façon peu précise sur les possibilités de collecte sur le même endroit (trois récoltes de feuilles, une récolte de racine par an, retour au même endroit après six mois).
Les sites de collecte de la société exportatrice sont indiqués mais leurs étendus réelles ne sont pas données de façon précise. Le temps de travail imparti n'a pas permis d'entreprendre des études de la dynamique des populations dans les aires de collecte et les aires intactes. Une carte de distribution, utilisant les moyens modernes tels que le Système d'Information Géographique (SIG) serait d'une grande assistance dans l'évaluation de la situation réelle de l'espèce : biomasse disponible, possibilité de régénération. De telles études permettraient de connaître le statut écologique de l'espèce et d'émettre des suggestions pratiques en vue d'une gestion durable et efficace assurant la conservation de l'espèce, le partage équitable des bénéfices et un vrai développement local.
L'espèce a été exploitée pendant plus de trente années mais les retombées locales et la contribution au développement de la région ne sont pas à présent tangibles.
La fiabilité des recommandations à proposer pour Catharanthus roseus dépend encore de l'entreprise de certaines études scientifiques appropriées.
L'exploitation de Catharanthus roseus présente une portée positive au niveau mondial. Malheureusement la population locale ne semblerait pas avoir bénéficié beaucoup de cette entreprise. Les données de base scientifiques permettant de définir un plan de gestion efficace, en harmonie avec la conservation et assurant le partage équitable des bénéfices seraient d'une grande importance. Dans ce but les recommandations suivantes sont émises :
· évaluer les ressources disponibles de façon scientifique (GIS, biométrie, dynamique de population, régénération) afin de contribuer à la valorisation de l'espèce et au développement réel de la population locale ;
· évaluer scientifiquement les effets de pression exercée sur l'espèce et son environnement ;
· définir les programmes prioritaires pour la gestion durable de cette ressource naturelle.
Les indicateurs mesurables de telles études seraient la localisation et la distribution mises à jour de l'espèce, les données mesurables sur sa potentialité de régénération et de production, son statut écologique, une amélioration visible de la condition de vie des paysans collecteurs.
Andriamanalintsoa, J.J. 1995. Contribution à l'étude de la pervenche de Madagascar ou Catharanthus roseus, cas d'Ambovombe, d'Amboasary-Sud, Beloha et de Tsihombe (Fin d'études 1989-1995)
Maberley, D.J. 1997. The Plant-Book. Cambridge
Rakotomanana, R. 1982. Plantes médicinales de Madagascar : Les Catharanthus
Dans la démarche globale de la méthodologie, la phase préparatoire et la phase de collecte de données ont été testées.
Dans la phase préparatoire, des informations ont pu être collectées à partir de l'exploitation des études bibliographiques. Ces informations d'ordre qualitatif sont présentées dans cette partie.
Figure 6. Teste de méthodologie sur Prunus africana
Dans la phase de collecte de données, l'exploitation des rapports au niveau du service a permis d'avoir certaines informations mais très limitées :
· Production: les données sur les quantités réellement récoltées ne sont pas parvenues au niveau central. Les données existantes se rapportent au nombre de permis octroyés annuellement, par région et la superficie;
· Consommation : la quantification des données y afférentes nécessite des enquêtes-ménages demandant du temps et des moyens.
Seuls les données au niveau de la commercialisation sont exploitables car l'exportation du Prunus africana passe obligatoirement au niveau central, ceci étant un produit CITES.
L'application des méthodes spécifiques proposées pour la collecte des données d'ordre scientifique (inventaire, ...) et d'ordre socio-économique exige la mise en place d'un système permanent de collecte de données proposées dans la deuxième partie en tenant compte des activités, des ressources humaines et financières nécessaires.
Production
Les principales zones de production connues actuellement sont les suivantes :
Tableau 16. Principales zones de production de Prunus africana
ANNEE |
CIREF |
REGION |
SUPERFICIE (Ha) |
Permis d'exploita-tion (nombre) |
1995 |
Moramanga |
Tamatave |
1 | |
Total |
1 | |||
1996 |
Antananarivo |
Antananarivo |
1 | |
Moramanga |
Tamatave |
640 |
2 | |
Ambatondrazaka |
Tamatave |
2 010 |
3 | |
Total |
2 680 |
8 | ||
1997 |
Antananarivo |
Antananarivo |
1 750 |
2 |
Moramanga |
Tamatave |
1 340 |
9 | |
Ambatondrazaka |
Tamatave |
4 125 |
9 | |
Total |
7 215 |
20 | ||
1998 |
Moramanga |
Tamatave |
600 |
6 |
Total |
600 |
6 | ||
1999 |
Ambatondrazaka |
Tamatave |
5 065 |
16 |
Total |
5 065 |
16 | ||
2000 |
Ambatondrazaka |
Tamatave |
630 |
1 |
Total |
630 |
1 | ||
Total Général |
16 160 |
52 |
Le nombre de tiges varie entre cinq à neuf pieds à l'hectare. Un pied adulte peut donner entre 300 kg à 1 200 kg d'écorces.
Remarque : Les données obtenues dans le cadre des études de filière sont incomplètes car ne permettent pas d'avoir la potentialité de l'espèce dans son aire de distribution. Des inventaires doivent être faites si l'on veut avoir des données scientifiques valables afin d'évaluer le quota d'exploitation à octroyer annuellement.
Consommation
Malgré l'existence des différents noms vernaculaires, l'utilisation traditionnelle du Prunus africana à Madagascar reste embrionale par rapport aux autres pays africains.
Utilisée en tisane simple, l'écorce guérit des mictions difficiles dans une hypertrophie prostatique.
Dans quelques régions, on utilise l'écorce des tiges et les feuilles dans la pharmacopée traditionnelle contre le paludisme, la fatigue. Jusqu'à présent, aucune étude n'a été faite afin d'évaluer l'importance de la consommation au niveau locale. Des enquêtes - ménages doivent être menées au niveau des principales zones de production.
Historique
L'exportation de Prunus africana a débuté vers les années 1960 dans la région de Tsaratanana.
Face à la croissance continue de la demande sur le marché mondial. Elle s'est étendue à Bealanana entre les années 70 et 80 par PRONATEX puis à Manditsara pour se prolonger jusqu'à Anosibe.
Au début, le mode d'exploitation s'est fait de manière rationnelle (travaux de collecte organisés, recolteurs encadrés, technique de prélèvement par écorçage sur pied respectée...). Malheureusement plus tard, face à l'importance de la demande, l'exploitation est devenue anarchique (abattage de l'arbre, écorçage jusqu'aux racines, non respect des dimensions minimales exploitables, incursion dans les aires protégées).
Situation actuelle
Le besoin toujours croissant en écorce de Prunus africana ne cesse d'augmenter ne serait que pour satisfaire les besoins annuels de 900 tonnes par an de la Société INDENA-Madagascar.
Cependant, malgré l'aire de répartition très large de l'espèce commençant au Nord à Bealanana et pouvant s'étendre jusqu'à Fort-Dauphin au Sud, la situation reste alarmante.
Durabilité du potentiel et de l'offre
Les études faites dans le cadre de l'étude de filière ne permettent pas encore d'avoir une idée sur la potentialité de l'espèce au niveau national. Seule, la potentialité au niveau régional est connue pour certaines zones comme Ankerambe et Ambongamarina dans région d'Anjozorobe.
Des travaux d'inventaire doivent être menés afin de connaître le stock réel existant sur terrain afin de sortir le quota d'exploitation à attribuer aux exploitants.
Comme il a été souligné dans la partie « Etude générale », une étude de la filière Prunus africana a été entreprises par le Service de la Valorisation Economique de la Direction Générale des Eaux et Forêts en collaboration avec le Bureau d'Etude BIODEV permettant ainsi de mieux appréhender l'analyse des données disponibles.
Aspects bio-écologiques
Tableau 17. Informations bio-écologiques sur Prunus africana
I)- Systématique |
Règne : VEGETAL Embranchement : CORMOPHYTES Sous-embranchement : ANGIOSPERMES Classe : DICOTYLEDONE Ordre : ROSALES Famille : ROSACEES Genre : Pygeum Espèce : africanum Synonyme : Prunus africana | |
Noms vernaculaires |
· Saripaiso ou Sary (Bealanana, Mandritsara, Befandriana Nord) · Paisoala (Betsileo) · Tsipesopeso (Moramanga) · Sofintsohihy ou Kotofihy (Brickaville, Amparafaravola, Vohimena) · Tsintsefintsohihy ou Kotofihy (Ambatondrazaka) | |
II)- Statut actuel |
· En annexe II de la CITES depuis 1996; · Menace de transfert à l'annexe I en 1998. | |
III)- Description ou botanique - Port |
· Espèce arborescente allant jusqu'à 40m de hauteur; · Diamètre dépassant 1 mètre à maturité; · Fût droit, ramification 15 à 20 m de sol. | |
- Fleurs |
· Inflorescences en grappe de petites fleurs blanches à pédoncules rouges de 5 à 7 mm de long, sur la partie inférieure des rameaux de feuilles; · Fleurs parfumées; · Pétales très petits et laineux sur le bord; · Nombreuses étamines fixées directement sur le calice. | |
- Feuilles |
· Crénelées et glabres, de forme elliptique et oblongue avec un apex pointu et une base arrondie ; · Longues de 5 à 15 cm sur 2,5 cm à 6 cm de large; · Phyllotaxie alterne; · Pétioles rouges sombres, hautes de 1.5 cm. | |
- Graines |
Enfermées dans un péricarpe épais dont la couche superficielle est charnue alors que la couche profonde a la consistance du bois | |
- Fruits |
· A noyaux ou drupes, très amers, rouges à maturité, glabres et globuleux; · Drupe de forme ronde ellipsoïde de 0.7 cm de long et de 1.1 cm de diamètre. | |
- Flore |
· Contient le principe actif; · Écorce blanche et fine (pied mâle); · Écorce rouge et épaisse (pied femelle). | |
- Racine |
· Racines pivotantes à large empattement de 10 à 15 m; · Dirigées généralement vers les cours d'eau passant près du pied. | |
IV)- Reproduction |
· Sexuée : plante dioïque, pollinisation par les insectes (abeilles, guêpes) · Multiplication végétative : semis, bouturage. | |
Données phénologiques de la fructification (variable selon les régions à Madagascar) | ||
Région |
Période de fructification | |
Mandritsara |
Avril - Mai - Juin | |
Andilamena - Didy - Ambatondrazaka |
Mai - Juin - Juillet | |
Anosibe An'Ala |
Octobre - Novembre - Décembre | |
Anjozorobe - Beparasy |
Octobre - Novembre - Décembre | |
V)- Habitat |
· Forêts ombrophiles de montagne, sur les versants et les ravines longeant les cours d'eau; · Altitude 1 000 à 2 500 mètres; · Température 9°C - 31°C; · Sol de type « mull forestier » (sols frais et humide où la matière organique fraîche est incorporée par le fait d'une forte activité biologique). | |
VI)- Distribution géographique |
· Dans le monde: Forêts montagneuses de l'Afrique Centrale et Orientale (Cameroun, Angola, Zaïre, Kenya, Madagascar, Soudan, Ethiopie); · A Madagascar: Distribution réduite dans les régions montagneuses du Nord et sur la falaise orientale (Bealanana, Mandritsara, Zahamena, Andilamena, Ambatondrazaka, Didy, Fiherenana, Anjozorobe, Mandialaza, Beparasy, Moramanga, Anosibe An'Ala. | |
VII)- Exploitation |
Mode : Abattage totale de l'arbre suivi d'écorçage. Abandon du tronc en forêt Impacts écologiques: · Menace d'éradication de l'espèce par l'abattage systématique des arbres; · Destruction du groupement végétal par chute de l'arbre; · Destruction des niches écologiques des espèces animales et végétales en relation avec ce Prunus; · Modification de la formation végétale par l'apparition des plantes heliophiles. | |
Impacts socio-économiques: Apport de revenu supplémentaire pour les ménages récolteurs (FMG900 000 à 1 100 000 par an selon un enquête BIODEV à Ambongamarina ANJOZOROBE); Diversification des activités. |
Aspects socio-économiques
Tableau 18. Informations socio-économiques sur Prunus africana
Importance locale |
· Source de revenu d'appoint pour les paysans; · Utilisation locale; · Utilisation de l'écorce de tiges et des feuilles dans la pharmacopée traditionnelle contre le paludisme, la fatigue, la douleur lombaire liée à la blennorragie chronique et la miction difficile; · Bois non valorisés, abandonnés en forêt. | |
Importance nationale |
· La plus forte valeur des plantes médicinales exportées; · Utilisation industrielle; · Depuis 20 ans, écorces utilisées par l'industrie pharmaceutique dans la fabrication d'un médicament contre les maladies de la prostate. | |
Niveau d'exploitation |
Situation des permis octroyés | |
Zone |
Superficie (ha) | |
Anjozorobe |
3 250 | |
Moramanga |
5 000 | |
Andilamena |
570 | |
Ambato (Didy) |
600 | |
Amparafaravola |
600 | |
Niveaux d'activités des filières |
Acteurs |
Activités |
Collecteurs |
· Récolte effectuée par les paysans des villages situés à proximité de la ressource; · Transport à dos d'homme jusqu'au lieu de stockage ou point d'achat du collecteur; · Séchage préalable par les paysans ou les collecteurs. | |
Exportateurs |
· Pré-transformation en extrait mou; · Exportation extrait (SODIP); · Écorces brutes (PRONATEX). | |
Importateur |
Transformation finale en dégageant les principes actifs | |
Circuit de la commercialisation |
Écorce brute
Extrait ferme de Prunus |
Tableau 19. Structure de prix en FMG/kg
DESIGNATION |
ECORCE VERTE |
ECORCE SECHE | |
Prix d'achat aux récolteurs |
1 000 à 1 500 |
2 000 à 2 500 | |
Prix d'achat aux collecteurs intermédiaires |
1 100 à 1 650 |
2 200 à 2 750 | |
Redevances aux Eaux et Forêts |
125 |
125 | |
Ristournes Fokontany |
25 |
25 | |
Frais de transport au poste d'achat à la charge des collecteurs |
100 |
100 | |
Prix rendu poste d'achat |
1 750 à 2 000 |
2 750 à 3 000 | |
Frais de transport du poste d'achat au centre de conditionnement (centre de séchage) à la charge des collecteurs |
200 |
200 | |
Frais de séchage |
350 |
- | |
Prix rendu Moramanga |
2 300 à 2 550 |
2 750 à 3 200 | |
Transport de centre de stockage au centre de transformation |
200 |
200 | |
Prix rendu site |
2 500 à 2 750 |
2 750 à 3 400 | |
Prix de vente à (Ex-SODIP) INDENA |
4 200 à 5 200 | ||
Prix de vente à l'exportation |
15 000 à 20 000 | ||
Marges bénéficiaires |
Acteurs |
Marges dégagées écorces vertes (FMG/kg) |
Marges dégagées écorces sèches (FMG/Kg) |
Paysans récolteurs |
|||
Collecteurs intermédiaires |
100 à 650 |
200 à 750 | |
Collecteurs mandataires |
1 700 à 2 550 |
1 500 à 1 800 | |
Collecteurs exportateurs |
12 500 à 17 250 |
10 800 à 14 800 |
D'après les références bibliographiques, plusieurs études ont été menées concernant cette espèce dans les pays où elle existe.
Des échanges d'expériences avec les autres pays comme le Cameroun doivent se faire en permanence afin d'améliorer la gestion de l'espèce.
Au vu des résultats obtenus dans le cadre de cette étude, les recommandations suivantes sont proposées aux fins d'améliorer la disponibilité des données permettant de prendre des décisions pour une gestion durable et rationnelle d'espèce :
· sur le plan organisationnel
• La mise en place d'un système de collecte de données impliquant les acteurs à la base (population locale), la forme utilisatrice (INDENA), l'Etat (agents forestiers) et éventuellement les projets en place dans la région :
• L'adoption d'une gestion participative de la ressource avec l'établissement d'un contrat mettant en exergue la responsabilité des acteurs. Dans ce contrat, la mise en œuvre des actions pour la gestion rationnelle de la ressource est prioritaire (travaux de régénération, récolte organisée ...);
• Le partage des avantages obtenus de l'exploitation de la ressource se fera de manière équitable.
· sur le plan technique
• Des travaux d'inventaires doivent être menés afin de connaître le stock réel existant sur terrain et ce, afin de sortir le quota d'exploitation qu'il faut attribuer réellement aux exploitations. Ceci a pour but de pouvoir disposer des données scientifiques valables à présenter au CITES afin que le Prunus africana ne passe en annexe 1. Ces données compléteront celles obtenues dans le cadre de l'étude de filière qui sont plutôt des données qualitatives.
• Dans la mesure où notre ressource est menacée, il nous faut procéder à la révision du quota d'exploitation attribué à la société exportatrice. A l'image du Cameroun qui, conscient du danger que représente la surexploitation de la ressource, a eu la volonté politique d'imposer un quota révisé à la baisse à PLANTECAM afin de pouvoir préserver la ressource d'une menace de risque d'éradication.
• L'adoption de la technique d'écorçage sur pied mérite des réflexions : comme il a déjà été stipulé auparavant, des pieds de Prunus ne se cicatrisent pas encore après une trentaine d'années. Il faut donc voir si cela est dû à une variation génétique ou lié à une mauvaise pratique. En effet, lors de l'écorçage, il faut éviter de léser le cambium. De plus, il faut utiliser du matériel adéquat comme un coutelas.
• Au Cameroun, il a été démontré que le rendement en écorces augmente en fonction du diamètre mais diminue à partir de 95 centimètres. On pourrait donc recommander l'abattage de ces arbres dont le rendement est en déclinaison.
• L'octroi des permis doit tenir compte des points suivants :
- cantonnement des exploitations pour faciliter le contrôle et le suivi ;
- implication des locaux dans toutes les activités (inventaire, récolte, contrôle...) ;
- obligation des titulaires de permis à l'exécution des travaux de régénération de l'espèce ;
- et obligation de verser une cotisation annuelle pour financer les travaux de recherche.
• Afin d'éradiquer l'exploitation illégale, la mise en œuvre du système de «joint-contrôle » faisant intervenir l'Etat, les paysans locaux et les institutions est également recommandé.
• L'amélioration du fonctionnement de la filière se fera par l'adoption de la filière intégrée qui verra la participation active de tous les acteurs dans un système dans lequel on retrouve un partage équitable des bénéfices issus de l'exploitation.
• Sur le plan de la recherche, l'approche participative à l'image de la domestication participative adoptée par CERUT est intéressante dans la mesure où les paysans impliqués dès la conception du Projet et associés aux technologies développées pourront assurer la pérennisation des actions entreprises.
• La redynamisation des activités de Suivi-Evaluation est primordiale afin de permettre entre autres de mesurer le progrès vis-à-vis des objectifs de conservation et de voir l'impact des interventions au niveau de l'économie nationale.
Madagascar est privilégié de par l'existence de cette espèce fortement prometteuse au point de vue économique.
Cependant, son exploitation demande un réel effort de gestion rationnelle et durable à travers une amélioration des techniques d'exploitation et surtout la mise en œuvre des travaux de régénération.
Dans cette optique, une commission nationale sur le Prunus africana a été mise en place en 1999, et dont l'objectif est de préparer un Plan d'Action National concerté avec la participation de tous les acteurs de la filière.
Par ailleurs, au mois d'avril de cette année, un technicien du Ministère des Eaux et Forêts a été envoyé au Cameroun dans le but de réaliser une visite-étude sur le Prunus africana. Les objectifs de cette visite-étude est de promouvoir un échange d'expérience entre les (2) deux pays et de développer la collaboration pour la production de matériels d'extension (poster, manuel, dépliants) du Prunus africana à Madagascar avec l'Université de Bangor.
Au mois de Juin, une séance de restitution des acquis de ce déplacement a été organisée auprès du Comité National à la Direction Générale des Eaux et Forêts.
Des points importants ont pu être dégagés tant sur le plan organisationnel (système de gestion) que sur le plan technique et plus particulièrement les travaux de régénération.
Ces acquis ne pourront être que bénéfiques pour Madagascar.
BIODEV. 2000. Rapport final. Etude de Filière Flore sauvage. Prunus africana. Septembre 2000
Rajaonarivony, B.A. 1997. Valorisation et contribution à la relance de la culture du Prunus africana (Mémoire de Fin d'Etude 1993-1997)
Pechard, G. 2000. Regard économique sur les règles du jeu gouvernant le partage des avantages tirés de l'exploitation de la biodiversité (Mémoire de Recherche 1999-2000)
Walter, S et Rakotonirina, J.C. 1996. L'exploitation du Prunus africana à Madagascar
Cunningham, A.B. et Mbenkum. 1993 Sustainability of harvesting Prunus africanum bark en Cameroun. A medicinal plant in international trade. People and plants working paper 2. Paris
Service de la Conservation de la Biodiversite. non-daté. Rapport annuel d'exportation
University of Wales. non-daté. BANGOR - Prunus africana : a Monoopaph
4 Faute d'identification au niveau du Ministère, les données d'exportation de Mantella milotympanum sont encore intégrées parmi les données de l'exportation de Mantella aurantiaca.