FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.3 - décembre 2004 p.3
Afrique de l’Est
La production agricole de 2004 est estimée inférieure à la moyenne dans plusieurs pays de la sous-région, du fait de l’irrégularité des pluies saisonnières et des conflits en certains endroits. Cela aggravera la situation déjà précaire des disponibilités alimentaires. Des rapports sur les récentes missions FAO/PAM dans la sous-région devraient être diffusés dans les prochaines semaines.
En Somalie, une grave crise humanitaire persiste en plusieurs endroits du pays et selon les estimations, 700 000 personnes dépendent de l’aide alimentaire.
En Érythrée, du fait de l’insuffisance répétée des pluies saisonnières et des effets encore sensibles de la guerre avec l’Éthiopie, le nombre de personnes tributaires de l’aide alimentaire est estimé à 1,4 million, et un demi-million d’autres seraient en danger.
En Éthiopie, les précipitations insuffisantes et irrégulières dans les zones pastorales, en particulier dans la région des Somalis, ont entraîné de graves pénuries de vivres et d’eau. À l’échelle nationale, malgré l’amélioration de la production agricole, un grand nombre -*-de personnes devrait avoir besoin d’une aide alimentaire.
Au Kenya, une récolte de maïs de la campagne principale nettement inférieure à la moyenne, associée aux mauvaises campagnes consécutives dans la plupart des zones pastorales, a provoqué une situation alimentaire précaire. Dans l’ensemble, on estime que près de 2,7 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire.
Au Soudan, on estime que plus de 4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, principalement du fait du conflit. La crise humanitaire qui sévit dans le Grand Darfour est particulièrement préoccupante mais les secours nécessaires dans le sud du Soudan sont aussi importants, malgré l’amélioration de la sécurité.
En République-Unie de Tanzanie, la situation globale des approvisionnements vivriers est satisfaisante suite à une récolte céréalière supérieure à la moyenne. Toutefois, une douzaine de districts du nord et du centre de la Tanzanie sont touchés à divers degrés par des pénuries alimentaires.
En Ouganda, la situation globale des disponibilités alimentaires reste stable mais les prix sont relativement élevés du fait des récoltes vivrières réduites de la campagne principale de 2004. Près de 2 millions de personnes situées dans le nord du pays ont besoin d’une aide alimentaire, essentiellement du fait du conflit.
Afrique australe
Selon les prévisions, les conditions météorologiques pour la campagne agricole 2004/05 qui vient de démarrer devraient être normales.
Au Zimbabwe, les prix élevés et les pénuries de maïs en certains endroits suscitent de graves préoccupations sur le plan de la sécurité alimentaire. Les pénuries généralisées d’intrants essentiels tels que semences, engrais, carburant et puissance de traction devraient persister pendant la présente campagne de semis. Quelque 4,8 millions de personnes, soit environ 40 pour cent de la population totale, ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence.
Au Swaziland et au Lesotho, une grande partie de la population n’a pas accès à la nourriture et a besoin d’une aide alimentaire d’urgence et d’intrants agricoles, principalement du fait de l’impact de la sécheresse de 2004.
En Angola, une aide alimentaire doit être fournie à près de 717 000 rapatriés et autres personnes vulnérables, malgré les bonnes récoltes rentrées en 2004.
Au Malawi,environ 1,3 million de personnes vulnérables, y compris celles touchées aussi bien par les mauvaises récoltes que par le VIH/SIDA, ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence de l’ordre de 56 000 tonnes de céréales pendant la campagne de commercialisation 2004/05 (avril/mars).
Pour s’attaquer au problème de l’insécurité alimentaire provoqué par la pandémie de VIH/SIDA, le PAM a lancé dans la région une Intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR) d’une durée de trois ans, pour laquelle 656 573 tonnes de vivres seront nécessaires.
Afrique de l’Ouest
Après une série de missions conjointes FAO/CILSS/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires envoyées dans les neuf pays du Sahel membres du CILSS en octobre, on estime que la production céréalière totale restera proche de la moyenne quinquennale (environ 11,6 millions de tonnes), bien que les effets conjugués de la sécheresse et des invasions acridiennes aient gravement endommagé les cultures et les parcours en certains endroits dans bon nombre de communautés rurales, en particulier dans les régions septentrionales de la plupart des pays.
En Mauritanie, pays le plus touché, la production céréalière de 2004 devrait chuter de 44 pour cent par rapport à l’an dernier et les pâturages ont subi de graves dégâts.
Le Cap-Vert a beaucoup souffert de l’insuffisance des précipitations et des invasions acridiennes et connaîtra un déficit vivrier plus important que d’habitude en 2004/05.
En Mauritanie et au Cap-Vert, ainsi que dans d’autres pays touchés, de nombreuses familles d’exploitants auront besoin de semences et d’autres intrants pour les cultures de contre-saison, voire pour la prochaine campagne principale, en sus de l’aide alimentaire destinée aux populations les plus touchées.
En Côte d’Ivoire, l’escalade de la violence a poussé des milliers de personnes à se réfugier au Libéria depuis début octobre.
En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, une aide alimentaire reste nécessaire pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés.
Afrique centrale
En République centrafricaine, la forte reprise de l’agriculture est limitée par la persistance de l’insécurité.
En République du Congo, la précarité de la sécurité continue d’entraver les opérations d’aide humanitaire.
L’accroissement des tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo suscite la crainte d’une reprise du conflit armé.
Du fait du temps sec qui a sévi au début de la campagne agricole principale en septembre-octobre au Burundi et au Rwanda, les perspectives préliminaires pour la campagne A de 2005 sont défavorables.