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1. INTRODUCTION

Le Gouvernement de Madagascar, assisté par le Programme des Nations Unies pour le Développement et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture est engagé dans un projet dont les buts principaux sont la mise en oeuvre des recommandations majeures sur le pré-investissement du projet précédent (MAG/68/515) et l'amélioration des techniques de pêche et de la pisciculture dans des zones intérieures sélectionnées. Pour prendre part aux opérations du projet, l'OAA a affecté M. Alphonse Collart comme généraliste expert des pêches à Madagascar de juillet 1974 à septembre 1976.

Le plan d'opérations prévoyait notamment que dans le domaine des eaux douces, le projet assisterait les services gouvernementaux dans l'établissement d'un programme détaillé de développement général et d'exploitation des ressources piscicoles potentielles de ce secteur, comprenant la pêche dans les eaux naturelles, la pisciculture, la rizipisciculture, ainsi que la mariculture. Conformément à ces dispositions, un document de projet de développement des pêches continentales et de l'aquaculture a été élaboré et apprové par le Gouvernement qui l'a retenu en priorité dans le prochain plan quinquennal 1977 – 1981 proposé au PNUD. Ce nouveau programme répond aux impératifs de développement de ce secteur, au niveau national, et constitue la suite logique mais fortement élargie du présent projet, beaucoup plus modeste, qui a servi de phase préparatoire, utile extrêmement positive.

1.1 RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Pendant la période 1974 – 1976, la population de Madagascar a atteint huit millions d'habitants dont 85 pour cent vivent en milieu rural où la plus forte concentration se localise dans les Provinces de Tananarive et de Fianarantsoa. Cette population s'accroît au taux de 2,5 pour cent l'an; elle retire ses principales ressources de l'agricul ture, mais dans l'ensemble elle reste qualitativement assez mal nourrie.

Le secteur des pêches traditionnelles, tant en eaux douces qu'en mer, progresse très lentement, conservant le plus souvent encore un caractère d'auto-subsistance, la pêche constituant en général une activité saisonnière d'appoint, complémentaire aux travaux agricoles. On estime que la production des pêches maritimes artisanales (piroguières) est actuellement de l'ordre de 6.000 à 7.000 Tonnes/an, et que celle des pêches continentales se situe aux environs de 40 000 Tonnes (1975), soit une disponibilité-poisson moyenne par tête, de 6 Kg/an.

Des études de marchés effectuées au cours du premier plan quinquennal du PNUD, dans le cadre d'un projet de développement des pêches maritimes (FS/MAG/68/515), ont mis en évidence une aggravation progressive de l'approvisionnement en produits d'origine animale, en raison de de la croissance beaucoup plus rapide de la population humaine comparée à celle de l'élevage et de la pêche, créant un écart grandissant entre la demande et l'offre, ce qui a par ailleurs entraîné une hausse considérable du prix de ces produits.

En outre, le développement de l'industrie de la pêche visant au ravitaillement du marché intérieur est freiné par l'absence ou l'insuffisance des infrastructures techno-économiques de base; le Pays manque de ports de pêche et accessoires; rares sont les routes practicables en tous temps qui relient les côtes aux plateaux de l'intérieur où se concentrent les populations consommatrices les plus importantes. Les collecteurs des produits de la pêche traditionnelle n'utilisent que très rarement la glace, et il n'existe pratiquement aucun moyen de transport adéquat de la marée fraîche. Jusqu'alors, la pêche industrielle crevettière base toutes ses activités sur l'exportation, sans jouer aucun rôle signifiant sur le marché local. En conséquence, le poisson de mer est autoconsommé dans les zones côtières disposant de voies d'accès; cependant, certaines régions enclavées recèlent d'importantes ressources ichtyologiques qui ne peuvent être exploitées intensivement en raison du manque de moyens de conservation et de transport des produits.

Les services techniques, tant des pêches maritimes que des pêches continentales restent embryonnaires et manquent surtout de moyens de travail qui leur permettraient de promouvoir leurs secteurs respectifs.

Au début de l'année 1974, les études de pré-investissement du projet FS/MAG/68/515 ayant mis en évidence certaines possibilités de développement des pêches maritimes d'une part, et la FAO ayant obtenu d'autre part une source de financement dans le cadre de la Campagne Mondiale Contre la Faim pour un projet gouvernemental de promotion des pêches continentales et de la pisciculture, le Gouvernement a demandé l'assistance du PNUD afin de l'aider, par un expert-conseil détaché auprès de ses services techniques, dans la mise en oeuvre de ces différents projets.

1.2 RESUME DES DISPOSITIONS OFFICIELLES

Au cours du projet FS/MAG/68/515 de développement des pêches (1968–1974) des études de pré-investissement ont abouti à l'identification de plusieurs possibilités de promotion de l'industrie des pêches, tant mari times que continentales. Divers avant-projets ont été élaborés en coopération avec les services techniques respectifs des pêches mari times et des pêches continentales, dont un projet de développement de la pisciculture et de la pêche dans les eaux intérieures pour lequel la FAO, dans le cadre de la Campagne Mondiale Contre la Faim, a obtenu le financement par “Bröt Fur Die Welt”. Par ailleurs, le Gouvernement se proposant de promouvoir l'industrie des pêches a demandé au PNUD la prise en charge des services d'un expert-conseil pendant deux ans. C'est dans ces circonstances que le document de projet comporte deux volets, Pêche Maritime et Pêche Continentale, ayant pour titre “Promotion de l'Industrie des Pêches” a été approuvé et signé le 1er Juillet 1974. La participation du PNUD à ce programme a été de l'ordre de $86 000; celle du donateur C.M.C.F. “Bröt Fur Die Welt”, de $166 400 (en deux phases), et la contribution gouvernementale s'est élevée à quelque $97 600.

Le projet a débuté en août 1974 et a pris fin le 30 septembre 1976.

1.3 OBJECTIFS DU PROJET

Le projet avait pour but immédiat d'assister le Gouvernement dans la mise en oeuvre des divers projets de développement des pêches maritimes qu'il se proposait de réaliser, en fonction des résultats des recherches et études effectuées par le projet FS/MAG/68/515, ainsi que l'amélioration des methodes techniques de pêche et de pisciculture dans certaines zones des eaux intérieures.

Plus précisément, le projet visait à;

a) à long terme

Dans le domaine maritime, jeter les bases d'une industrie nationale des pêches, incluant non seulement la production, mais aussi toutes les activités connexes telles que la construction navale, l'approvisionnement en équipements et matériels le traitement et conditionnement des produits ainsi que leur commercialisation, de manière à intégrer progressivement ce secteur à l'économie nationale.

Sur le plan continental, la mise en valeur de toutes les ressources des eaux douces par leur exploitation rationnelle.

b) dans l'immédiat

L'élaboration et la présentation de projets découlant des recommandations contenues dans le rapport final du projet FS/MAG/68/515 de développement des pêches, en regard de la politique générale d'orientation du développement des pêches définie par le Gouvernement.

La mise au point des techniques de pêche et de pisciculture dans certaines zones choisies des eaux continentales, pour leur application ultérieures dans le cadre d'un projet beaucoup plus vaste de développement des pêches intérieures, avec l'établissement du plan directeur opérationnel.

La réalisation d'un programme de développement de la pisciculture, rizipisciculture et pêches intérieures financé par le donateur “Bröt Fur Die Welt”, dans le cadre de la C.M.C.F., exécuté sous la supervision de la FAO (infrastructure piscicole de base, vulgarisation rizipiscicole, amélioration des techniques de pêche, du traitement du poisson et du marketing, formation de personnels, etc…).

La formation des personnels de la Division Pêche et Pisciculture des Eaux et Forêts, par l'octroi de bourses de perfectionnement dans les domaines de la pêche et de la pisciculture.


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