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2. RESULTATS ET CONCLUSIONS

2.1 DANS LE DOMAINE DES PECHES MARITIMES

Afin de répondre dans la mesure du possible aux impératifs immédiats de production, le projet travaillant en coopération avec le Service des Pêches Maritimes a élaboré plusieurs programmes de développement de ce secteur, dont notamment;

un projet de développement intégré de la pêche artisanale englobant les besoins de la construction navale, des équipements de pêche, de la formation des pêcheurs, de la conservation, du traitement et de la commercialisation des produits;

un projet d'exploitation et de commercialisation rationnelle des langoustes;

un projet de promotion de la pêche traditionnelle piroguière, par la création d'un service d'approvisionnement en matériels de pêche, l'amélioration des pirogues, des méthodes de conservation et de commercialisation du poisson.

Par ailleurs, le projet a également assisté plusieurs missions de consultants FAO demandés par le Gouvernement dans le cadre du programme régional de développement des pêches de l'Océan Indien, dont notamment une mission pour la mise au point d'un système de relevés statistiques de base sur les pêches, et une mission d'évaluation de la situation des entreprises industrielles de pêche, suite à la conjoncture économique critique présente, assortie des mesures propres à surmonter ces difficultés. En outre, le projet a assisté le Service des Pêches Maritimes dans toute la mesure du possible, dans le domaine de l'octroi de bourses ou de participation à des séminaires relevant de programmes conjoints PNUD-FAO.

Cependant, il convient de souligner de suite que de 1974 à 1976, la pêche maritime a évolué dans un contexte politico-économique peu favorable à son développement. La période de transition entre la Première et la Deuxième République au cours de laquelle s'est déroulée la plus grande partie de ce projet, a été marquée par un attentisme bien classique en pareille circonstance, aggrâvé dans le cas présent par les répercussions de la crise économique et de l'inflation mondiale qui ont arrêté l'afflux de capitaux extérieurs, ou réduit les aides au développement de ce secteur:

2.1.1 Conclusions

Durant la période 1974–1976, la pêche maritime n'a pas connu un climat favorable à un développement rapide, et sur le plan industriel elle accuse même une nette régression par la cessation de l'exploitation thonière. La pêche crevettière réduite à trois entreprises maintient jusqu'alors une production intéressante, mais elle se heurte à des difficultés économiques indéniables réclamant l'application d'urgence de mesures temporaires de protection et de soutien.

Le Service des Pêches Maritimes dispose d'excellents programmes de développement d'une industrie nationale de pêche artisanale et piroguiere, mais leur mise en application implique un meilleur support budgétaire ainsi qu'un choix prioritaire dans les possibilités offertes par l'aide extérieure et que le Gouvernement, en raison des changements politiques survenus entre temps, n'a pas été en mesure de leur accorder dans l'immédiat. Un développement plus substantiel de ce secteur reste tributaire de certaines infrastructures et superstructures de base importantes, réclamant des investissements très coûteux et ne pouvant se réaliser qu'à plus long terme.

Le problème de l'approvisionnement en matériels et equipements de pêche adéquats inexistants sur le marché local, se pose dans toute son acuité pour le maintien et l'essor de la pêche piroguière traditionnelle, constituant une activité socio-économique vitale pour les populations côtières.

La mise en veilleuse des activités du Centre Océanographique de Nossi Be réclame une attention particulière du Gouvernement pour une reprise de fonctionnement dans les meilleurs délais, l'appui scientifique et technique de ce Centre étant nécessaire à la conception, l'orientation et le contrôle du développement des pêches maritimes ainsi que dans les recherches préalables à la promotion prochaine d'un programme de mariculture.

L'introduction récente, sous l'impulsion privée, d'un nouveau type d'embarcation du genre doris motorisé, dont l'étambot escamotable permet l'échouage direct du bateau sur la plage, doit retenir la meilleure attention des services officiels, car il présente l'avantage énorme de pouvoir se passer de toute infrastructure portuaire. Le doris utilisable partout, est donc susceptible d'une vulgarisation relativement facile et peu onéreuse (construction simple, réalisable localement; seul le moteur est à importer), mais exisgeant cependant une formation préalable des pêcheurs à l'utilisation et à l'entretien des moteurs, à la navigation (bornage simplement), ainsi qu'un appui financier (crédit maritime) leur permettant l'acquisition de ce type de bateau. L'emploi rationnel de ce bateau implique également l'utilisation de la glace pour une meilleure conservation du poisson à bord.

2.1.2 Recommandations

En plus des recommandations très détaillées et toutes d'actualité contenues dans le rapport final du projet FS/MAG/68/515 de développement des pêches (Rapport sur les Résultats du Projet - Conclusions et Recommandations - 1974) à la disposition du Gouvernement, le présent projet aboutit aux recommandations particulières ci-après:

(i) Pêche Industrielle

La pêche industrielle crevettière traverse une période économique des plus critiques; son maintien et son expansion (côte Ouest) sont d'autant plus importants qu'elle procure au Pays une source substantielle de devises fortes, par ses exportations, et qu'elle est génératrice d'une quantité non moins importante d'emplois les plus divers, doublement intéressants puisque la nationalisation des cadres entraîne une promotion sociale encourageante des personnels locaux qualifiés, de maîtrise et d'exécution, employés directement à la pêche (production) ainsi que dans ses activités industrielles connexes (transformation, conservation, froid, gestion, entretien, administration, etc.) Aussi, le projet recommande à l'attention du Gouvernement l'application immédiate des mesures temporaires, pertinentes et objectives, formulées par la mission consultative d'évaluation des pêches industrielles, afin de permettre à ce secteur économique vital de surmonter ses difficultés actuelles, et de créer un climat favorable à son avenir.

Par ailleurs et pour les mêmes motifs, une relance de la pêche thonière serait des plus bénéfiques à Madagascar qui, maintenant ouvert à des horizons plus vastes que par le passé, pourrait vraisemblablement trouver les appuis extérieurs nécessaires (en Corée notamment).

(ii) Pêche artisanale et piroguière traditionnelle

1. Les projets de développement de ce secteur dans lequel l'impact socio-économique serait des plus importants, méritent une attention particulière de la part des autorités gouvernementales décisionnaires; la pêche traditionnelle maritime assure en effet la majeure partie du ravitaillement des populations côtières en protéines d'origine animale. Cette activité essentielle doit progresser et s'améliorer à cour et à moyen termes pour déboucher sur des pêches artisanales plus modernes et plus productrices, de manière à pouvoir répondre correctement à la demande croissante de poisson. En conséquence, le projet suggère que le Gouvernement recherche intensivement dans les aides bi ou multilatérales, les appuis nécessaires à la mise en oeuvre rapide de ces projets hautement prioritaires, comme par exemple auprès de l'Aide Canadienne ou d'organismes tels que SIDA ou NORAD (Agences Suédoise et Norvégienne de développement), ou encore auprès de comités nationaux officiels ou privés de la Campagne Mondiale Contre la Faim, etc.

2. La stagnation notoire de cette activité de base est d'autant plus alarmante qu'elle va inéluctablement vers la régression si des mesures énergiques d'appui technique et financier ne sont pas rapidement mises en application. La pénurie grâve de matériels spécifiques de pêche due à la carence d'initiative des commerçants-importateurs, réclame la prise en mains de ce secteur par les services techniques compétents. Le projet souligne toute l'importance qu'il convient d'accorder sans délai à ce problème; un quota particulier d'importation de matériels et équipements spécifiques de pêche devrait être réservé (sous forme de licences) à un organisme commercial d'Etat-importateur qui pourrait constituer des stocks selon les données techniques que lui fournirait le Service des Pêches Maritimes. A cour terme, la vente de ces matériels indispensables aux pêcheurs pourrait se faire par l'intermédiaire des succursales distributrices de ce même organisme commercial d'Etat couvrant tout le Pays. L'approvisionnement en matériels de pêche tant souhaité se trouverait ainsi mis sur pied, dans le cadre d'une structure de distribution normale, avec toute la technicité voulue et sans alourdissement des charges de l'Etat ni du Service des Pêches Maritimes.

3. Par ailleurs et à moyen terme, le Gouvernement pourrait étudier la possibilité de dégager du Fonds National de Développement Economique (FNDE), un fonds propre au développement des pêches artisanales, réservé sous forme de crédit maritime aux associations de pêcheurs en coopératives ou autres (vulgarisation du doris motorisé et de techniques de pêches améliorées et diversifiées, froid, entrepôts, marketing, etc.). En outre, les Banques Rurales de Développement Agricole dont le Gouvernement projette la promotion à bref délai pourraient également participer au renforcement du crédit à la pêche maritime, de manière à encourager la formation des associations de pêcheurs qui seraient alors encadrées techniquement par le Service des Pêches, grâce à sa large couverture géographique et à la préparation méthodique de ses cadres à de telles activités.

4. Parallèlement à ces actions, il conviendrait de tout mettre en oeuvre pour compléter l'infrastructure économique en intensifiant à court et à moyen termes le désenclavement systématique de toutes les régions côtières productrices, par la création de routes utilisables en permanence et les reliant d'abord aux centres consommateurs locaux et ensuite aux gros marchés urbains de l'intérieur.

5. A plus long terme, l'objectif principal à poursuivre serait l'intensification de la conversion de la pêche traditionnelle piroguière en pêche artisanale mécanisée, impliquant la mise en place d'ateliers d'entretien et de réparation (coques, moteurs, etc.). Par ailleurs, les réalisations de barrages hydro-électriques projetées à moyen terme devraient permettre la mise en place d'une industrie de fabrication d'engines de pêche, en utilisant de l'électricité à bon marché.

(iii) Service des Pêches Maritimes et Budget

Animé de la meilleure bonne volonté, le Service des Pêches Maritimes n'a négligé aucun effort pour élargir et étoffer ses activités, ainsi que pour utiliser son personnel de la manière la plus rationnelle; aussi des progrès remarquables ont été réalisés notamment dans le domaine des statistiques de production et du contrôle des marchés, malgré la faiblesse des moyens mis à sa disposition. Cependant, pour jouer pleinement son rôle principal de promoteur de la production, par la formation pratique des pêcheurs, la vulgarisation des techniques de pêche nouvelles et améliorées, l'impulsion à donner aux mouvements d'associations de pêcheurs traditionnels évoluant vers la pêche artisanale mécanisée, ce Service devrait nécessairement disposer d'un budget annuel plus substantiel, de cinq à dix fois supérieur à celui dont il bénéficie actuellement. C'est une des conditions de base principale pour répondre valablement à la politique gouvernementale relative à la promotion des masses laborieuses dont le pêcheur est un de ses plus dignes représentants, ainsi que pour atteindre les objectifs prioritaires de développement à court et à moyen termes, afin de juguler la carence croissante des produits d'origine animale.

En outre, la décentralisation administrative en cours implique un relévement sérieux de la capacité technique et scientifique des Chefs de Service Provinciaux des Pêches Maritimes (personnel de conception et maîtrise) qui devraient recevoir une formation du niveau d'ingénieur en sciences et industries halieutiques; un tel programme est diffusé aux Facultés de Rennes, et le Gouvernement pourrait vraisemblablement obtenir les bourses d'études nécessaires auprès du Fonds d'Aide et de Coopération (F.A.C./France).

(iv) La Recherche Appliquée

L'arrêt de toute activité scientifique et technique au Centre Océanographique de Nossi Be pose à l'Etat un problème extrêmement important de gestion des stocks marins exploités, faisant partie intégrante du patrimoine national à sauvegarder. En effet, le contrôle, l'analyse et l'évaluation scientifique permanente de l'effort de pêche prévient d'une part, toute dilapidation des stocks et constitue d'autre part, le meilleur garant de la pérennité des industries des pêches, donc des investissements consentis, et dans lesquels l'Etat a une large part.

En conséquence, le projet recommande que le Gouvernement accorde une attention toute particulière à cette question et dégage dans les meilleurs délais, les moyens personnels et financiers, propres à assurer la reprise des activités prioritaires de ce Centre. Le Pays manquant toutefois de chercheurs spécialisés ou expérimentés dans les sciences halieutiques, pourrait dans ce cas faire appel à l'aide extérieure, de manière à constituer rapidement un noyau de spécialistes étrangers qui auraient, en plus de leur mission propre en recherche appliquée, la tâche non moins importante de former les cadres scientifiques nationaux nécessaires.

2.2 DANS LE DOMAINE DES PECHES CONTINENTALES ET PISCICULTURE

C'est au cours du projet FS/MAG/68/515 (1972–73) qu'un programme modeste, mais répondant à des impératifs immédiats de développement des pêches continentales et de la pisciculture a été élaboré en coopération avec la Direction des Eaux et Forêts. La FAO saisie de ce projet par le Gouvernement Malgache, a pu en obtenir le financement en 1974, dans le cadre de la Campagne Mondiale Contre la Faim, par un donateur de la République Fédérale d'Allemagne, “Bröt Fur Die Welt”. Ce projet est devenu de ce fait, TF/MAG/51 (FH); exécuté sous la supervision de la FAO, il a été rendu opérationnel dans le cadre du présent project, MAG/73/009 dont il constitue l'Annexe II.

Le financement initialement prévu (1973) s'élevait à 114 500 dollars E.-U.; mais en raison de l'augmentation des coûts particulièrement notoire de 1974 à 1976, ce montant s'est avéré insuffisant et un complément de 51 900 dollars E.-U. a été octroyé par le Donateur, portant ainsi sa contribution totale à 166 400 dollars E.-U., grâce à laquelle l'ensemble des travaux prévus au plan d'opération ont été menés à bonne fin; ils ont porté notamment sur:

(i) L'Infrastructure Piscicole

Tout le problème du développement de la pisciculture et spécialement de la rizipisciculture d'un intérêt vital pour les milieux ruraux rizicoles malgaches, repose avant tout sur une question de disponibilité d'alevins (production) et de moyens pour distribuer ces derniers dans les campagnes (vulgarisation).

Dans les années antérieures au projet, la Division Pêche et Pisciculture des Eaux et Forêts ne disposait pratiquement que d'une station piscicole principale (Sisaony) en état de fonctionner; aussi, le projet opérant dans les limites du budget disponible, a porté son effort principal dans la restauration, l'aménagement et la finition de deux autres stations piscicoles principales, Analabe et Ambatofotsy, de manière à renforcer l'infrastructure piscicole de base ayant les Hauts Plateaux comme zone opérationnelle. Cette oeuvre primordiale est actuellement terminée en ce qui concerne l'aménagement des plans d'eaux de ces stations dont la situation se présente comme suit:

Sisaony

Les interventions du projet ont porté notamment sur les travaux de restauration et de réaménagement des étangs de la station, pour mieux répondre aux exigences de l'élevage de la Carpe; conversion d'anciens petits étangs à Tilapia en plus grandes pièces d'eau pour l'alevinage et la production de Carpes.

La surface des 36 étangs concernés par la pisciculture est de l'ordre de 3 ha, se répartissant en étangs de production et sélection de géniteurs, de stockage avant/après pose, de ponte, d'incubation, d'alevinage, de stabulation et stockage d'alevins avant distribution, etc.; 24 étangs disposent d'une alimentation en eau individuelle ainsi que d'un système de vidange (moine-pêcherie) permettant une parfaite maîtrise de l'eau; les 12 autres étangs restent moins contrôlables, car situés dans une dépression de terrain sous eau dont le niveau est identique à celui des étangs.

Le projet est également intervenu pour solutionner un autre problème particulier à cette station; son manque d'eau en fin de saison sèche - début des pluies, précisément au moment de la reproduction de la Carpe, époque exigeant une grande souplesse d'utilisation des étangs et impliquant de multiples vidanges, donc de l'eau en abondance. Cette difficulté a été surmontée par la création d'une station de pompage des eaux de réserve prises dans un étang de retenue de 5 ha situé en aval du complexe piscicole; les eaux sont refoulées en amont de ce dernier, en transitant dans une citerne d'une capacité de 100 m3 renouvelable toutes les trois heures, pour être redistribuées ensuite dans les étangs, par le canal d'alimentation normal, et selon les nécessités. Le second objectif non moins important poursuivi en réalisant cette installation était de disposer d'une réserve d'eau propre, capable d'alimenter le future laboratoire de reproduction induite de la Carpe, méthode prévue dans le cadre d'une technique plus avancée à appliquer au cours du prochain projet.

Etant donné le contexte particulier et assez paradoxal de la Sisaony, limitation en eau d'une part, et danger d'inondation périodique d'autre part, toute nouvelle extension de la station ne paraît guère envisageable; il faut donc en tirer le maximum par une utilisation des plus rationnelles de la surface disponible et par une très haute technicité piscicole.

Analabe

Le projet travaillant en coopération étroite avec la Division Pêche et Pisciculture, a épaulé la construction, l'aménagement et la finition de cette nouvelle station qui couvre 2 ha répartis en 18 étangs de 10 ares (stockage et grossissement des géniteurs, incubation, alevinage), 15 étangs de 1 are et 10 de 0,50 are (stockage des géniteurs avant/après pose, sélection, reproduction), et 8 bacs de stabulation et stockage des alevins pour distribution en milieu rural rizipiscicole. Tous ces étangs construits en dérivation disposent d'une alimentation en eau individuelle et d'un système de vidange (moine-pêcherie); la maîtrise de l'eau y est parfaite et la station terminée va entrer dans sa phase de fonctionnement normal à compter de cette année.

Une possibilité d'extension exi te, mais d'une part le coût des travaux serait assez important comparé aux nouvelles surfaces que l'on pourrait mettre sous eau et d'autre part, l station située au coeur d'un reboisement industriel de résineux risque d'être alimentée à long terme par des eaux de plus en plus acides, diminuant d'autant leur valuer biogénique; enfin, le site se trouve dans une position assez excentrique par rapport aux régions à haute vocation rizipiscicole, ce qui alourdit les charges d'exploitation (longs transports pour approvisionnements divers, pour distributions d'alevins, etc.). Dans sa dimension actuelle, cette station se justifie largement pour la promotion piscicole de la zone environnante.

Ambatofotsy

Cette ancienne station laissée inachevée et non aménagée par manque de budget, bien que située dans une région rizipiscicole extrêmement active, a pris sous l'impulsion du projet un tout autre visage. Elle couvre une superficie utile de 3 ha, comprenant 6 étangs de 25 ares (alevinage, grossissement des géniteurs, incubation, production), 10 étangs de 10 ares (stockage géniteurs avant pose, alevinage), 21 étangs de l are (étangs de ponte, reproduction, stockage géniteurs après pose), et 6 bacs de stabulation et stockage des alevins avant distribution. Tous ces étangs ont été équipés de prises d'eau individuelles et d'un système de vidange complet (moine-pêcherie). La mâitrise de l'eau est assurée et comme pour le secteur précédent, cette station entrera en plein rendement cette année.

C'est la station piscicole la plus saine des Hauts Plateaux; des extensions importantes peuvent encore s'y réaliser, qui pourraient faire de ce site une véritable station industrielle pilote de production d'alevins dont l'écoulement dans une zone déjà très sensibilisée, s'inscrivant dans un périmètre assez rapproché et d'accès facile (distribution économique, rentable), ne pose aucun problème.

(ii) Production d'Alevins de Carpe - Technique d'Elevage

Malgré un manque évident de géniteurs dont une bonne partie disparut au cours du cyclone Inès de mars 1975, des progrès remarquables ont été enregistrés pendant le déroulement du projet, tant sur les méthodes de reproduction que dans la conduite des opérations de reproduction et d'alevinage. En plus de l'entretien classique des pièces d'eau et de leurs installations, les interventions particulières ont porté notamment sur les points suivants:

une préparation méthodique des étangs par:

une préparation minutieuse des géniteurs par:

une amélioration de la reproduction naturelle par:

une amélioration de l'alevinage par:

une préparation technique et administrative du personnel des stations par:

L'ensemble de ces diverses mesures ont permis de produire en 1975, malgré des conditions peu favorables, (aménagement des stations en cours, manque et faiblesse des géniteurs en nombre et en poids), 1 200 000 alevins d'une semaine qui ont donné après deux à quatre mois de grossissement 800 000 alevins cessibles aux rizipisciculteurs, (soit un taux moyen de survie de 66 pour cent), et permis un empoissonnement de plus de 300 ha de rizières. Dans les années antérieures, seule la Sisaony produisait en moyenne entre 50 000 et 100 000 alevins cessibles, ce qui représentait une possibilité d'empoissonnement de 20 à 40 ha de rizières. On notera également que pendant l'inter-saison 1976, les étangs des trois stations ayant servi à l'alevinage ont été utilisés comme étangs de grossissement en vue de produire du poisson de consommation. Enfin, les stations piscicoles ont été dotées des équipements et matériels divers, nécessaires à leur bon fonctionnement.

(iii) Distribution d'Alevins

Un appui substantiel a été accordé par le projet à ce secteur des plus importants, consistant notamment en fournitures de base indispensables à l'organisation et à l'exécution de distributions massives d'alevins en milieu rural, telles que:

Une planification de distribution est établie annuellement, en fonction des demandes d'alevins recueillies auprès des collectivités de la région, par les services locaux des Eaux et Forêts qui les transmettent à la Direction Centrale. Des annonces de disponibilités d'alevins sont également faites par voie de radio, en cours de campagne, ainsi que des conférences techniques sur la pisciculture et la rizipisciculture, à l'intention des milieux ruraux. Les résultats de ces interventions auprès des paysans ont été extrêmement positives au point qu'en 1976 certains secteurs ont dû être servis à trois reprises différentes pour satisfaire les demandes. Au cours des distributions, des conseils techniques et pratiques sont donnés aux acquéreurs d'alevins pour une meilleure conduite (et rendement) des élevages piscicoles.

(iv) Elevages Associés

Cette application piscicole particulière et des plus intéressantes s'adresse plus spécialement à la pisciculture familiale; elle a été abordée d'une manière restreinte en raison des limites budgétaires fixées. Néanmoins, le projet a pu aider matériellement à la réalisation de deux installations pilotes rustiques de démonstration d'élevages associés, poissons-porcs. Cette technique, non exclusive, est doublement rentable car l'élevage du porc s'avère une excellente spéculation en pleine expansion dans les milieux ruraux (ou sub-urbains), et le fumier gratuit qu'il procure de surcroît, permet de réaliser sur de très petites surfaces (quelques ares), de manière intensive et sans autre frais, du poisson de grossissement (Carpe - Tilapia) commercialisable ou tout simplement destiné à couvrir les besoins familiaux; en effet, le fumier en décomposition dans l'eau déclenche une prolifération de zoo et phytoplancton, nourriture de base de ces poissons.

(v) Pêche

Au cours de ce projet, la valeur des engins de pêche a quasiment triplé, aussi, les fournitures dans ce domaine ont dû se limiter à l'essentiel; les brigades des pêches du lac Alaotra et des Pangalanes ont été dotées de matériels adéquats leur permettant d'effectuer des pêches de démonstration, dont notamment des éperviers et filets maillants divers en monofilament du nylon, des filets maillants et sennes en cablé du nylon, et accessoires. La construction d'un nouveau type de piroque améliorée, du genre doris motorisable, est à l'étude pour le lac Alaotra. De nouvelles techniques de pêches-pilotes, trous à poissons et “acadjas” [plantation serrée de branchages sur de faibles fonds lacustres (un mètre environ), constituant des supports biologiques sur lesquels se développe une nourriture abondante profitant aux poisson phytophages, tout en mettant ces derniers à l'abri des voraces] sont en cours de réalisation au lac Alaotra et aux Pangalanes. L'arsenal de pêche doit encore se compléter par des fournitures de verveux dont la commande en cours n'a pu être passée qu'après l'octroi du dernier reliquat de fonds par le Donateur.

(vi) Commercialisation

Dans ce domaine également, l'intervention du projet jugée la plus rationnelle a été à la mesure des fonds disponibles. Pour répondre aux objectifs immédiats, une attention particulière a été accordée aux secteurs des pêches les plus importants écoulant directement une partie de leur production, en frais, sur le marché principal de Tananarive. Une opération pilote de mise en service de containers très maniables, d'une contenance de 110 dm3 (construction locale) pour le transport de poisson frais en mélange avec de la glace, se déroule actuellement avec succès dans le secteur très productif du lac Alaotra; une opération identique est en cours de préparation pour le secteur Ouest du Pays, abondant en poisson: Marovoay, Ambato-Boeni, Maevatanana. Cette opération de sensibilisation des collecteurs-mareyeurs, par l'amélioration techno-économique de leurs méthodes de commercialisation est d'autant plus importante que le prochain programme de développement des pêches prévoit la construction de fabriques de glace dans ces mêmes régions.

Le projet a fait également des provisions de matériels propres à la vulgarisation de viviers pour le stockage du poisson vivant provenant des pêches à la senne, notamment au lac Alaotra, ou à l'épervier comme au lac Itasy. C'est le moyen idéal qui permet de conserver le poisson en parfait état et sans frais, jusqu'au moment de son évacuation vers les marchés, et qui met les pêcheurs à l'abri des pertes considérables quand les transporteurs sont irréguliers.

(vii) Formation

A l'origine, le plan d'opérations prévoyait l'octroi de deux bourses de formation en matière de pêche et pisciculture, mais au cours de l'exécution du projet, il a été jugé utile d'accorder une troisième bourse de perfectionnement en technique piscicole plus avancée, afin de mieux préparer le personnel gouvernemental à aborder le problème particulier de la reproduction induite de la Carpe, méthode non encore pratiquée à Madagascar. Le programme de formation des cadres nationaux ainsi renforcé a donc porté sur:

(viii) Suite du Projet

L'exécution du projet TF/MAG/51 avait pour but immédiat principal de poser les bases préalables à la réalisation d'un projet ultérieur de développement des pêches continentales de grande envergure, répondant simultanément aux potentialités et aux besoins réels du pays. Cet objectif se trouve pleinement réalisé et matérialisé sous forme d'un document de projet de développement des pêches intérieures et de l'aquaculture, dont le plan directeur a été conçu en étroite coopération avec la Division Pêche et Pisciculture ainsi que la Direction des Eaux et Forêts. Ce projet a été retenu en priorité par le Gouvernement dans ses propositions de programme soumis à l'approbation du PNUD, dans le cadre de son futur plan quinquennal 1977–1981. Ce nouveau projet d'une durée de cinq ans doit débuter en janvier 1977; il constitue la suite logique, mais à un niveau beaucoup plus large, des activités du présent programme; la contribution du PNUD à ce projet sera de l'ordre de 1,5 million de dollars E.-U.


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