Page précédente Table des matières Page suivante


1. GENERALITES

L'état des stocks de merlus a été récemment passé en revue par le Groupe de travail ad hoc sur les merlus dans la zone du Nord COPACE, qui s'est réuni à Ténériffe du 5 au 10 juin 1978. Ce Groupe de travail est parvenu aux mêmes conclusions que les études précédentes, à savoir que ces stocks sont fortement exploités et que l'utilisation de mailles plus grandes ainsi qu'une réduction de l'effort de pèche permettraient d'accroître les captures. Si ces conclusions sont valables pour tous les stocks de merlus, il semble que le ou les stocks de Merluccius merluccius, dont l'habitat se situe principalement dans la partie la plus septentrionale de la zone (notamment du Cap Bojador au détroit de Gibraltar), sont plus fortement péchés que les stocks plus méridionaux de M. senegalensis et M. cadenati. Les premiers bénéficieraient donc davantage d'une augmentation de la dimension des mailles, et une réduction relativement plus élevée de la mortalité due à la pèche leur serait nécessaire.

Bien qu'aucun calcul n'ait déterminé explicitement l'effet d'un agrandissement des mailles sur la pêche des sparidés, le Groupe de travail COPACE sur l'évaluation des ressources a estimé à sa troisième session (Rome, février 1976, section 3.1.2 du rapport) que les conclusions auxquelles on était parvenu antérieurement quant a l'incidence d'une réglementation fixant le maillage à 60 mm (c'est-à-dire quant aux avantages a long terme qui en résulteraient) demeuraient valables.

Ces faits sont connus depuis quelque temps, et, a sa deuxième session réunie à Dakar en mai 1971, le COPACE a approuvé les propositions précises formulées par son Groupe de travail sur les mesures de réglementation pour les stocks démersaux en ce qui concerne la réglementation du maillage pour les merlus, renvoyant la question a son Sous-Comité de la mise en oeuvre des mesures d'aménagement. Ce sous-comité, qui s'est réuni à Rome du 27 au 30 juin 1972, est convenu qu'il était nécessaire de réglementer le maillage, et après avoir examiné les problèmes pratiques que cela posait, a adopté la recommandation suivante:

1. Il est interdit aux personnes et aux navires placés sous leur juridiction d'utiliser, en péchant les sparidés (membres de la famille Sparidae) ou les merlus (genre Merluccius), des filets aux mailles dont le diamètre interne (maille étirée) est inférieur à 70 mm dans la zone de l'Atlantique Centre-Est, à l'exception des eaux de profondeur inférieure à 50 m situées au sud du Capt-Vert. Le maillage sera défini comme, dans la poche du filet, la mesure moyenne de 50 mailles consécutives parallèles a l'axe longitudinal de la poche et, dans toute autre partie du filet, la mesure moyenne de toutes série de 20 mailles consécutives, mesurées à la jauge à pression normalisée (CIEM).

2. Pour éviter que ce règlement ne nuise aux pêcheries visant en premier lieu la capture d'autres espèces, notamment crevettes, poissons pélagiques et céphalopodes, dont certaines, prennent de petites quantités de merlu et de sparidés, la pêche des premières espèces avec des mailles inférieures a 70 mm sera autorisée, pourvu que les captures des secondes faites par les navires intéressés n'excèdent pas lors de toute sortie, 20 pour cent du poids total.

3. Pour tous types de pêche tels que définis dans le paragraphe 1 ci-dessus, l'utilisation par tout navire ou toute personne de tout moyen ou dispositif, autre que ceux décrits au paragraphe 4 ci-après, de nature à obstruer les mailles du filet ou ayant autrement pour effet de réduire leur action sélective est interdite.

4. a) L'utilisation de toile, de filet ou d'autre matériel fixé à la partie inférieure de la poche d'un chalut pour réduire ou prévenir la détérioration sera autorisée.

b) L'utilisation d'engins de protection fixés a la partie supérieure du filet sera autorisée, à condition que leurs mailles aient une dimension au moins double du maillage minimum autorisé pour la poche, et qu'ils ne soient pas fixés à la partie postérieure du filet.

c) Il est interdit de monter tout accessoire à l'intérieur du filet.

A la troisième session du COPACE, réunie à Ténériffe du 11 au 15 décembre 1972, le Comité a été informé que plusieurs pays avaient officiellement avisé le Directeur général de la FAO des mesures qu'ils avaient décidé de prendre. A sa quatrième session (Rome, 8-11 octobre 1974), le COPACE a noté que la réglementation du maillage était la seule mesure d'aménagement pour laquelle il avait formulé une recommandation officielle, mais à aucune de ces sessions, non plus qu'à la cinquième (Lomé, 7-11 mars 1977), le COPACE ne s'est demandé dans quelle mesure les mailles de la dimension recommandée sont utilisées dans la pratique. Il apparaît maintenant que les mailles en usage sont de dimensions inférieures, et dans le cas de certaines flottilles très inférieures, au maillage recommandé de 70 mm.

Il importe donc que l'on examine pourquoi le maillage recommandé n'est pas utilisé, soit en vue de prendre les dispositions qui peuvent être nécessaires pour assurer l'application pratique d'un maillage de 70 mm, soit, au cas du des obstacles rendent cette application irréalisable, pour modifier ou annuler officiellement la recommandation, et pour trouver d'autres moyens de réduire les captures de merlus et de sparidés de petite taille.

Par ailleurs, les participants doivent étudier de près les mesures qui pourraient être prises pour parvenir à une réduction de l'effort de pêche. Pour les merlus, le Groupe de travail récemment convoqué a montré qu'une telle éventualité serait souhaitable, et pour le stock septentrional (M. merluccius) l'ampleur de cette réduction est considérable. En ce qui concerne les sparidés, les analyses dont on dispose jusqu'à présent n'aboutissent pas à des conclusions aussi nettes, mais elles indiquent que les stocks sont fortement exploités. Dans ce cas, a supposer même qu'une réduction de l'effort de pêche ne soit pas immédiatement souhaitable, il serait avisé d'envisager dès maintenant quelles sont les dispositions à prendre pour contrôler, et le cas échéant pour réduire l'effort qui porte sur ces stocks.


Page précédente Début de page Page suivante