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5. CONDITIONS HYDROLOGIQUES ET CONSEQUENCES SUR LA BIOLOGIE DE LA REPARTITION DES ESPECES


5.1 Description de l’hydrologie
5.2 Influence des conditions hydrologiques sur le cycle biologique des espèces

5.1 Description de l’hydrologie

La zone étudiée appartient à deux grands systèmes hydrologiques: l’un de type tempéré intéressant la partie nord de la zone jusqu’à 10° N, l’autre de type équatorial situe au sud des îles Bissagos.

Le système nord est domine par l’upwelling lie au système de courants des Canaries et marque par une différenciation très nette entre une saison froide et une saison chaude au niveau du plateau continental. La première saison débute en allant du nord au sud, d’octobre à décembre et se termine en allant du sud au nord, en mai et juin. Elle correspond à la période d’extension maximale vers le sud de l’upwelling entraînant le déplacement d’un front thermique du cap Blanc aux Bissagos. En saison chaude, les alizés disparaissent faisant place à un régime de vent de secteur ouest à sud-ouest, entraînant la disparition de l’upwelling. Le front thermique remonte alors jusqu’au cap Blanc (Rébert, Annexe 9, Fig. 1 et 2).

Des variations dans l’intensité de l’upwelling ont été mises en évidence depuis 1959; de 1959 à 1963, l’upwelling est fort; il est faible de 1964 à 1970 et de nouveau intense de 1971 à 1974. Il diminue de 1975 à 1976 (Sedykh et al., Annexe 10).

Le système sud présente des contrastes thermiques très atténués et il est caractérisé par la présence de quatre saisons hydrologiques (deux saisons chaudes et deux saisons froides) de durée variable. L’importance de la deuxième saison froide, centrée sur le mois d’août, augmente progressivement vers l’ouest (Annexe 9, Fig. 3) et devient prépondérante à partir du cap des Trois Pointes (Berrit et Rébert, 1977).

5.2 Influence des conditions hydrologiques sur le cycle biologique des espèces

Les chercheurs soviétiques (Sedykh et al., Annexe 10) ont étudié les relations entre les conditions hydrologiques et les cycles biologiques de diverses espèces. Chez les poissons, des relations étroites ont pu être mises en évidence dans différents aspects du cycle biologique. En particulier les variations d’intensité de l’upwelling ont été mises en parallèle avec les variations de la période de maturation sexuelle, de la vitesse de croissance, de l’abondance des classes d’âge et de la biomasse totale.

En ce qui concerne la période de maturation, des études ont porte sur Sardina pilchardus et Scomber japonicus; elles ont montre que plus l’upwelling est intense, plus précoce est la maturation. Pour cette première espèce, la croissance serait d’autant plus rapide lorsque l’upwelling est fort. De même, pour ces dernières années, on a mis en évidence de bonnes corrélations entre les variations interannuelles de l’effectif des classes d’âge et de la biomasse totale de cette espèce d’une part, et des indices d’intensité de l’upwelling d’autre part.

Au Sénégal des études ont été menées sur les relations pouvant exister entre les variations de la pue de Sardinella aurita des sardiniers dakarois et divers paramètres du milieu physique de la zone sénégalo-mauritanienne: température de surface, salinité, pluviométrie, débit des fleuves et composante des vents induisant l’upwelling. Il en résulte que des corrélations significatives ont été trouvées entre les variations de pue et celles de l’intensité des vents induisant l’upwelling mesuré à Nouadhibou. Elles restent difficiles à interpréter. Les pue ne paraissent pas liées de façon nette aux autres caractéristiques du milieu, si ce n’est dans une certaine mesure les températures de surface qui influencent probablement la disponibilité de la fraction de stock étudiée (Rébert, Annexe 11).


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