par
K.A. SEDYKH et collaborateurs
(Atlant-NIRO, Kaliningrad, URSS)
RESUME
Létude de lupwelling comme facteur déterminant dans la formation de la production biologique a été entamée par l'Atlant-NIRO en 1971. Une série suivie de campagnes océanographiques a été effectuée à louest de la cote africaine entre 12 et 21° N. Les observations ont été faites en septembre 1971-mai 1972 et on a accompli neuf campagnes suivant le système des stations.
A laide des données collectées sur lhydroclimat et le plancton on a réussi à montrer que le secteur dupwelling stable est situé essentiellement dans la zone des déplacements de la limite de lalizé du nord-est. Avec le déplacement de cette limite au sud au cours de lautomne et de lhiver, la zone dupwelling le plus intense se déplace également, au printemps le mouvement inverse (vers le nord) se produit.
La vitesse des mouvements ascendants au large peut être comparée à celle au niveau du plateau continental, mais lupwelling du large est moins stable à cause de la grande amplitude du déplacement journalier de la limite des alizés.
Les variations saisonnières de lintensité de lupwelling exercent une grande influence sur la communauté planctonique. On voit changer non seulement les effectifs et les biomasses de phyto et zooplancton, mais aussi toute la composition de la communauté planctonique: on observe la substitution progressive des groupes dominants dalgues, de la composition par âge et trophique du zooplancton, de la profondeur de son habitat. Les diatomées réagissent aux changements de lupwelling plus rapidement par des changements de densités et de dimensions des cellules et cela non seulement pour ce qui est des fluctuations saisonnières, mais aussi des variations à courte période (Fig. 1 et 2).
Pour étudier le changement dannée en année de lintensité de lupwelling et ses variations saisonnières, on a utilisé les valeurs du transport dEkman, mesurées suivant des carrés de cinq degrés au cours des années 1957-77. On a montré que lupwelling le plus fort a lieu entre 15 et 25° N, que dans la même zone, lintensité de lupwelling est la plus prolongée et que la date de lupwelling maximal se situe de plus en plus tard à mesure de sa progression du sud au nord, de janvier-mars au sud de 15 jusquà août-septembre et même jusquau mois doctobre au nord de 30° N (Fig. 3).
On note que le changement considérable dans lintensité de lupwelling dannée en année met en évidence de fortes valeurs lors des années 1959 et 1963 ainsi quau cours des années 1971-74 (Fig. 4). Au cours des années 1975-76 lintensité de lupwelling a diminué et on pouvait estimer que le cycle sétait terminé. Mais en 1977 lupwelling est de nouveau brusquement devenu plus fort, le début de lannée 1978 atteste que lupwelling est modérément fort entre 20 et 30° N et au sud de 15° N. Entre 15 et 20° N, les valeurs du transport dEkman en janvier-mars sont au-dessous de la moyenne. Ainsi il y a lieu de supposer que le cycle de lupwelling anormalement fort se termine.
La comparaison des indices dintensité de lupwelling avec certains paramètres biologiques des poissons tropicaux montre la grande influence de lupwelling sur les rythmes biologiques saisonniers aussi bien que sur le taux de croissance et la maturation sexuelle, les effectifs et la répartition des poissons (Fig. 5, 6, 7 et 8).
Ainsi la Figure 8 représente les effectifs des premier, deuxième et quatrième groupes dâge de sardine. Lintensité de lupwelling est caractérisée au cours de toute la période par un transport dEkman qui dépasse le niveau annuel moyen, cest-à-dire celui de 200 t par seconde pour une longueur de 100 mètres de cotes. La forme de cette courbe coïncide avec celle, montrée à la figure précédente, bien quelle en diffère aux deux extrémités. On a choisi la période moyenne la plus longue, parce quon considère les conséquences les plus éloignées de lupwelling. La courbe de leffectif des individus âges dun an (Figure 8) correspond dune façon exacte au maximum des années 1972-74 et la diminution de lintensité de lupwelling en 1975. Pour les individus âgés de deux ans les pics des courbes sont déplacés et leffectif du quatrième groupe dâge varie dune façon inverse par rapport à lupwelling. Mais si lon déplace ces courbes de manière quelles correspondent à des conditions de la première année de vie de ces cohortes (sur la Figure 8 limportance et la direction de ce déplacement sont indiquées par les flèches, les courbes déplacées pour les individus de deux ans - par la ligne hachurée, pour ceux de 4 ans - par la ligne de pointillés), il devient évident que les conditions de la première année de vie de la sardine ont exercé une influence sur leffectif au cours des quatre années suivantes.
Fig. 1 - Dynamique du développement du phytoplancton
Fig. 2 - Valeurs moyennes mensuelles de certains paramètres de la communauté planctonique
Fig. 3 - Déroulement saisonnier moyen de lintensité de lupwelling (transport dEkman, t/s pour 100m de littoral)
Fig. 4 - Changements dintensité de lupwelling dannée en année
Fig. 5 - Changement de lintensité de lupwelling dannée en année (M-moyenne pour janvier-mars) et celui des tailles à lâge dun an des sardines (ls), du dente à gros yeux (D ld) et du pagre argenté (D lp)s
Fig. 6 - Taille des femelles adultes de Sardina pilchardus Walb. (--), de Dentex macrophtalmus (-x-) et de Pagellus acarne (-.-) et intensité de lupwelling (moyenne max. M) au cours de la même année
Fig. 7 - Tailles des femelles adultes de Sardina pilchardus Walb. (--), Dentex macrophthalmus (-x-) et Pagellus acarne (-.-), liées à lintensité de lupwelling au cours de la première année de vie
Fig. 8 - Effectifs (milliards dexemplaires) du premier (N1), du deuxième (N2) et du quatrième (N4) groupes dâge de la sardine, intensité de lupwelling (M) au cours de la première année de vie