Avant d'emmagasiner ou de semer les graines, il faut évaluer leur qualité physiologique: cela est particulièrement important si l'on doit les conserver pendant une longue période avant de les utiliser.
Les essais de qualité suivants doivent être effectués par un personnel compétent.
Si le volume de semences à tester est important, il faut tout d'abord bien les mélanger pour avoir un lot homogène, après quoi on prélève des échantillons appropriés pour l'évaluation de la qualité. Il convient d'utiliser au minimum deux échantillons pour chaque essai, de façon à pouvoir analyser, comparer et évaluer les résultats.
Pour mesurer le degré de propreté des semences, on sépare les graines pures des graines impures, et on les pèse séparément. Une graine est considérée comme impure si elle apparaît normale en taille, forme et aspect extérieur général. A l'inverse, une graine qui est trop petite, qui a été partiellement dévorée par les insectes, ou qui montre des tâches de moisissure, est considérée comme impure. Un échantillon pour essai de pureté peut comporter de 100 à 1 000 graines.
Le pourcentage de pureté est calculé selon la formule:
L'essai de pureté est simple, mais il peut ne pas être aussi exact que les autres essais pour apprécier la qualité de la semence. Une des difficultés rencontrées est la subjectivité qui intervient dans la séparation des graines pures et impures.
Il est important de connaître le nombre de graines par unité de poids si l'on doit entreposer une récolte de semences, parce que ce nombre, et la vigueur germinative dont nous parlerons plus bas, peuvent servir à calculer le poids approximatif de semences nécessaires pour produire un nombre donné de plants.
Pour déterminer le nombre de graines par unité de poids, on prélève au hasard dans le lot de semences deux ou plusieurs échantillons, de 100 grammes par exemple, et on compte ensuite le nombre de graines pures et pleines, et on les pèse. Comme dans l'essai de pureté, on élimine les graines impures, et on retient toutes les autres.
Le nombre de graines pures par kilogramme peut être aisément calculé par la formule suivante:
Nb. de graines pures/kg =
Le nombre approximatif de graines de Prosopis par kilogramme varie selon l'espèce entre 10 500 et près de 30 000.
La viabilité d'un lot de semences, de même que la germination maxima possible à attendre, sont indiquées par les résultats de l'essai de viabilité.
Le mode opératoire général de l'essai de viabilité est le suivant: prélever dans le lot de semences un échantillon de 100 (ou un multiple de 100) graines pures et pleines; ouvrir chaque graine en la coupant en deux à l'aide d'un couteau, ou en briser le tégument à l'aide d'un petit marteau; examiner les graines et compter celles qui ont un albumen et un embryon sains, pleins et bien développés. Pour cet examen, une loupe est très utile.
Le pourcentage de graines pleines est calculé comme suit:
% de graines pleines =
Il arrive souvent que des graines pleines qui paraissent saines ne germent pas, parce qu'elles n'ont pas été fécondées ou encore parce qu'elles sont trop vieilles. Le moyen le plus sûr pour apprécier la qualité d'une récolte de semences est par conséquent d'en faire effectivement germer un échantillon.
Pour déterminer le pourcentage de germination, on teste des échantillons aléatoires de semences en les soumettant à des conditions de germination favorables. L'essai de germination peut se faire dans des récipients tels que pots ou boîtes de fer blanc utilisés dans les pépinières, ou dans une simple boîte de Petri fermée. On peut utiliser divers substrats, mais il doivent assurer une aération convenable et une humidité suffisante mais non excessive pour chaque graine. En outre il importe que le substrat soit stérile, pour éviter les attaques de champignons.
Les Règles internationales pour les essais de semences (ISTA 1976) prescrivent une température de 30°C pendant 16 heures (jour) et de 20°C pendant 8 heures (nuit) au cours des essais de germination. Ces règles précisent également que les graines doivent être exposées à la lumière au cours de l'essai.
Les échantillons de semences doivent être suffisamment importants pour être sûr qu'au moins un petit nombre d'entre elles germeront. Pour des arbres du genre Prosopis, on peut indiquer de 200 à 500 graines par échantillon.
Comme nous le verrons plus en détail plus loin, un prétraitement des semences de Prosopis est souvent nécessaire pour interrompre leur dormance. A partir de ce moment, la période de germination active est généralement inférieure à 30 jours.
Jusqu'à la fin de cette période, on notera à intervalles réguliers le nombre de semences qui germent normalement. Une fois qu'une graine a germé et a été comptée, on l'élimine pour ne pas risquer de la compter à nouveau.
Les résultats de l'essai de germination peuvent être exprimés de différentes manières: pourcentage de germination, vigueur germinative, faculté germinative.
Le pourcentage de germination, c'est-à-dire le pourcentage réel du nombre total de graines d'un échantillon ayant germé au cours de l'essai est utile pour comparer la qualité de récoltes de graines pour des programmes d'essais, ainsi que pour la recherche.
Un mode d'expression plus valable est la vigueur germinative. C'est le pourcentage de graines d'un échantillon qui ont germé dans un essai jusqu'au moment où le nombre de germinations quotidiennes atteint un maximum. Le nombre de jours nécessaire pour atteindre ce maximum est le délai de germination.
La faculté germinative est le nombre total de graines d'un échantillon ayant germé dans un essai, plus le nombre de graines non germées mais restant saines à la fin de l'essai. On l'exprime en pourcentage. D'un point de vue pratique, cette valeur est équivalente au pourcentage de graines pleines obtenu dans un essai de viabilité.
Les résultats de l'essai de germination sont souvent utilisés pour calculer la quantité de graines à semer pour obtenir un nombre donné de plants. Il faut toutefois se souvenir que le nombre réel de plants survivants sera probablement très inférieur à celui indiqué par l'essai de germination, en raison des pertes dues à des conditions climatiques défavorables, aux rongeurs et oiseaux, aux insectes, et au maladies.
