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GROUPE FAO D'EXPERTS DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES
RAPPORT DE LA CINQUIEME SESSION

Rome, Italie, 8 – 11 décembre 1981

I. LE GROUPE D'EXPERTS

Le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières a été créé selon les directives données par la Conférence de la FAO à sa quatorzième session (novembre 1967), comme suit:

“244. Ressources génétiques forestières. La Conférence invite le Directeur général à tenir compte, dans la formulation du Programme de travail et Budget pour 1970–71, de la recommandation No 62 qui figure dans le document C 67/AG/FO/1. Elle reconnaît que, parallèlement au progrès des régions peu avancées comme des régions développées du monde entier, les réserves de variabilité génétique emmagasinées dans les forêts naturelles ont été ou sont de plus en plus déplacées. En outre, les efforts entrepris pour prospecter et rassembler des ressources génétiques forestières sont, à l'échelle mondiale, insuffisants et mal coordonnés.

245. La Conférence prie le Directeur général de constituer un groupe d'experts des ressources génétiques forestières, qui aidera la FAO à organiser et à coordonner la prospection, l'exploitation et la conservation des ressources génétiques forestières, et en particulier aidera à préparer un programme à court terme détaillé et un projet de programme à long terme pour l'action de la FAO dans ce domaine, ainsi qu'à fournir des informations aux Etats membres”.

Le Directeur général a créé le Groupe en 1968. On trouvera à l'Annexe 1 la liste des membres du Groupe.

Le Groupe a tenu sa première session à Rome (Italie) en octobre 1968, la deuxième à Macon (Géorgie, Etats-Unis) en mars 1971, la troisième à Rome (Italie) en mai 1974, et la quatrième à Canberra (Australie) en mars 1977. Les rapports de ces sessions ont été publiés par la FAO en 1969, 1972, 1974 et 1977.

Le Groupe a tenu sa cinquième session à Rome (Italie) du 8 au 11 décembre 1981. Les membres présents étaient les suivants:

R. Morandini (Président, Italie)
F. Ng (Vice-Président, Malaisie)
M. Corbasson (France)
M. Ferreira (Brésil)
R.C. Ghosh (Inde)
M. Hagman (Finlande)
H. Keiding (Danemark)
R.H. Kemp (Grande-Bretagne)
O. Ochoa M. (Honduras)
J.A. Odera (Kenya)
G.O.A. Ojo (Nigéria)
Pan Chih-Kang (Chine)
F. Patiño (Mexique)
J.W. Turnbull (Australie)
C.W. Yeatman (Canada)

MM. T.E. Besbok (PNUE) et L. Naviglio (UICN) ont assisté à la réunion en qualité d'observateurs. Melle C. Palmberg (FAO) remplissait les fonctions de secrétaire. D'autres membres du personnel de la FAO ont assisté à une partie des réunions: MM. J. Prats Llauradó, J.P. Lanly et G. Child de la Division des ressources forestières, N.M. Anishetty de la Division de la production végétale et de la protection des plantes et du Secrétariat du CIRPG, et enfin K. Thelen de l'Unité de coordination du Programme sur l'environnement (AGRE).

Le Groupe a élu à l'unanimité le Professeur R. Morandini comme Président et le Dr. F. Ng comme Vice-Président. L'ordre du jour adopté figure à l'Annexe 2.

II. RECOMMANDATIONS

A. Généralités

1. Aux organisations d'aide internationale et bilatérale

(1) Le Groupe recommande que la somme de 93 000 $US prévue au titre du Programme ordinaire du Département des forêts de la FAO pour l'obtention de semences en 1982/83 soit répartie comme indiqué à l'Annexe 3. Les allocations recommandées aideront les opérations de récolte de 17 instituts en Asie/Australie, 4 en Amérique latine, 3 en Afrique et un en Amérique du Nord. Le Groupe note avec regret que les fonds annoncés pour 1982/83 sont légèrement inférieurs à ceux de 1980/81. Plus des deux-tiers des fonds alloués le seront pour des essences à fins multiples des zones arides et semiarides.

(2) Le Groupe souligne la nécessité de maintenir son rôle consultatif pour la direction et la coordination centrales du Programme de la FAO sur les ressources génétiques forestières. Outre son intérêt direct, le Programme sert de catalyseur pour d'autres programmes financés par les gouvernements et par d'autres organismes d'aide internationale ou bilatérale, leur apportant à la fois une stimulation et une source d'information technique.

(3) Le Groupe souligne l'intérêt des “Informations sur les ressources génétiques forestières”, et recommande que la FAO poursuive leur publication périodique en anglais, français et espagnol.

(4) Le Groupe note que la disparition ou l'appauvrissement des ressources génétiques forestières se poursuit à un rythme croissant, et que les actions entreprises en vue de la prospection, de l'évaluation et de la conservation de ces ressources restent dans l'ensemble insuffisantes. Une action accrue de la FAO concernant les ressources génétiques forestières dans les tropiques serait une suite logique à l'enquête FAO/PNUE sur les ressources forestières tropicales. Le Groupe recommande que, en raison de l'urgence de la situation, les ressources génétiques forestières soient inscrites en bonne place comme sujet de discussion au Comité des forêts. Non seulement il faudra des fonds supplémentaires, fournis soit par le Programme ordinaire soit par un financement extérieur, pour les opérations sur le terrain, mais en outre il est urgent de renforcer de manière appropriée le Secrétariat FAO responsable de la coordination du programme. Cela permettra de tirer le maximum de profit des possibilités de collecte d'information et de matériel de recherche indispensables pour la prospection, l'évaluation, la conservation et l'utilisation judicieuses des ressources génétiques forestières. Le seul poste existant actuellement, pour les “ressources génétiques et l'amélioration des arbres forestiers”, ne correspond plus à l'accroissement considérable du champ d'action et de responsabilités intervenu depuis une dizaine d'années.

(5) Le Groupe accueille avec une vive satisfaction l'élargissement du Project FAO/CIRPG sur les ressources génétiques d'essences des zones arides et semiarides propres à améliorer la vie rurale. Il recommande que soit envisagée l'inclusion dans ce projet d'une plus large gamme d'espèces et de provenances, comme par exemple de nombreuses espèces de Casuarina qui offrent de grandes potentialités et méritent priorité. Il recommande également qu'une attention plus grande soit accordée aux vastes étendues de déserts froids que l'on trouve par exemple en Asie centrale, en Inde et au Pakistan. On connaît peu de chose sur les espèces de ces régions, et une action urgente est nécessaire en vue de prospecter, évaluer et conserver leurs ressources génétiques.

(6) Le Groupe accueille avec satisfaction les exemples récents d'appui financier et technique apporté par des organismes d'assistance pour la création de centres de graines forestières dans des pays en développement. Il recommande que ces organismes prennent favorablement en considération les demandes éventuelles de poursuite de l'appui aux centres de semences existants et à la création de nouveaux centres.

(7) Le Groupe recommande que le Département des forêts de la FAO maintienne une liaison étroite avec l'UICN, l'Unesco (notamment en ce qui concerne le programme MAB8) et le PNUE pour toutes les activités relatives à la conservation in situ.

(8) Le Groupe, notant les résultats favorables obtenus par la Commission forestière de la FAO pour l'Amérique du Nord grâce au recours à des Groupes d'étude, notamment le Groupe d'étude sur l'amélioration des arbres forestiers, recommande que les autres Commissions forestières régionales de la FAO envisagent la constitution de groupes d'étude analogues pour la prospection, la conservation et l'amélioration des ressources génétiques forestières. De tels groupes d'étude sont susceptibles d'assurer un échange rapide d'information technique et une coordination à l'échelle régionale des programmes nationaux de recherche.

2. Aux gouvernements

(1) Le Groupe exprime sa vive satisfaction de la coopération apportée par de nombreux services forestiers et centres de graines forestières, qui ont fourni gratuitement des semences en vue d'essais internationaux (voir Annexes 3 et 4). Dans le passé cette coopération venait principalement de pays des tropiques humides, mais il y a maintenant un accroissement bienvenu des programmes coopératifs dans les zones arides et semi-arides.

(2) le Groupe exprime sa vive satisfaction des divers programmes de fourniture internationale de semences et de prospection, récolte et évaluation des ressources génétiques forestières menés par les gouvernements australien (par l'intermédiaire de la Division de la recherche forestière du CSIRO), danois (par l'intermédiaire du Centre de graines forestières du DANIDA), français (par l'intermédiaire du CTFT) et britannique (par l'intermédiaire du CFI à Oxford). Le Groupe exprime le souhait que ces gouvernements poursuivent, et si possible amplifient leurs efforts dans ce domaine.

(3) Le Groupe note que la fourniture en temps voulu de semences forestières appropriées est l'une des meilleures formes d'assistance que l'on puisse apporter aux pays en développement, car elle permet, pour une dépense relativement modeste, de procurer une base de départ pour une action propre à une échelle que l'on n'aurait pu atteindre autrement. Cependant les ressources disponibles à l'échelle mondiale pour les prospections et récoltes de semences restent tout à fait insuffisantes en regard des besoins des pays en développement. En dehors des usages traditionnels du bois comme bois d'oeuvre ou bois à pâte, l'intérêt nouveau porté aux essences se prêtant à la production d'énergie ou à l'agroforesterie dans les collectivités rurales a suscité un type entièrement nouveau de reboisement, pour lequel l'obtention de la qualité et de la quantité requises de semences sera une des conditions du succès. Le Groupe recommande vivement que les gouvernements, fondations, organismes d'aide internationale et tous les donateurs potentiels accroissent de manière substantielle leur appui en matière de fourniture de graines forestières.

(4) En même temps qu'il reconnaît le rôle essentiel des récoltes de graines aux fins de conservation, le Groupe reconnaît également que les efforts accrus dans ce domaine doivent être appuyés par des réglementations plus libérales concernant l'importation et l'exportation de semences. Le Groupe recommande que les pays révisent leurs règles de quarantaine dans un souci de plus grande efficacité, par exemple en abrogeant des règlements qui imposent des traitements phytosanitaires inutiles.

(5) Le Groupe, notant que l'obtention de semences appropriées est le fondement de la sylviculture aussi bien sociale qu'industrielle, recommande que tous les pays envisagent de développer au plus tôt leurs propres capacités de récolte et de conservation de semences.

(6) Reconnaissant que les sources originelles de semences d'espèces et provenances importantes risquent de ne pouvoir fournir indéfiniment de grandes quantités de semences, le Groupe recommande que les pays utilisateurs établissent dès que possible leurs propres zones de production de semences.

(7) Reconnaissant que la diversité génétique est essentielle à la conservation et à l'amélioration des espèces et à la conservation des écosystèmes, et qu'elle subit une érosion de plus en plus rapide, notamment dans les tropiques, le Groupe recommande que les pays accroissent la protection de leurs ressources génétiques et de leurs écosystèmes grâce à la création de nouvelles aires protégées convenablement situées.

(8) Reconnaissant que les superficies de forêts denses tropicales se sont considérablement réduites et morcelées au cours du dernier demi-siècle, et qu'un grand nombre des essences qui les composent se rencontrent à très faible densité, avec un degré élevé d'endémisme local, le Groupe note que de nombreuses espèces sont sans doute raréfiées à un point au-delà duquel leur survie à long terme n'est plus assurée in situ. Il recommande que les pays dans lesquels existe une telle situation:

  1. identifient les espèces ainsi dangereusement menacées d'extinction;

  2. recherchent et propagent ces espèces par toutes les méthodes disponibles;

  3. établissent agrandissent et entretiennent des arboretums et jardins botaniques nationaux comme centres de propagation et de conservation de ces espèces en même temps que dans un but d'agrément, d'éducation et de recherche.

(9) Le Groupe note que, à mesure que la gamme des essais internationaux de provenances s'élargira et qu'ils avanceront en âge, ils fourniront des informations de valeur croissante. Cette remarque fait ressortir les avantages de méthodes uniformisées pour l'évaluation des essais. En conséquence le Groupe accueille avec satisfaction les méthodes uniformisées de mesure des caractères proposées par le CFI pour les pins tropicaux et par le Centre de graines forestières du DANIDA pour le teck et le Gmelina, et recommande leur adoption la plus large possible par les autres pays pour évaluer leurs propres essais. Il n'est peut-être pas toujours indiqué de mesurer tout l'ensemble des caractères possibles, mais il est souhaitable au moins que ceux qui sont mesurés le soient partout de la même manière.

(10) Reconnaissant la nécessité d'une juste appréciation de la valeur des ressources génétiques forestières par les échelons administratifs supérieurs des pays, le Groupe recommande que les gouvernements envisagent dans les meilleurs délais d'inclure dans la formation donnée aux planificateurs, économistes et responsables de leurs administrations une formation en matière de ressources génétiques, notamment forestières.

B. Recommandations d'ordre technique et opérationnel

(1) Notant que dans le passé les actions de conservation se sont concentrées surtout sur la conservation ex situ, mais que la Consultation FAO/PNUE sur la conservation in situ des ressources génétiques forestières a fourni des directives pour la conservation in situ, le Groupe recommande que les opérations complémentaires de conservation in situ et ex situ soient menées simultanément. Il attire particulièrement l'attention sur l'intérêt de compléter les aires protégées officiellement constituées par des unités de gestion des ensembles génétiques établies dans les forêts de production aménagées, mesure qui concilie rendement soutenu de produits forestiers et conservation de la diversité génétique. Une appréciation de l'impact génétique et écologique prévisible des actions d'aménagement prescrites devrait être incorporée dans tous les plans d'aménagement forestier.

(2) Reconnaissant l'importance des arbres forestiers comme sources potentielles d'aliments, de fourrage et d'énergie, le Groupe recommande que soit davantage mis l'accent sur les ressources génétiques d'essences fruitières, fourragères et à bois de feu, et sur les arbres à fins multiples convenant pour l'agroforesterie. Parmi les groupes particuliers d'espèces qui méritent une attention plus grande qu'on ne leur a accordé dans le passé figurent les bambous, les rotangs et les palétuviers.

(3) Le Groupe réitère sa recommandation précédente selon laquelle la recherche doit être intensifiée, notamment dans les tropiques, dans les domaines de la phénologie de la floraison, des systèmes de reproduction et de la biologie de la reproduction. La recherche fondamentale à cet égard est encore inexistante pour la plupart des essences feuillues tropicales.

(4) Le Groupe note que pour les essences dont les graines ont un comportement normal la récolte et la conservation de semences peuvent remplacer ou compléter les collections vivantes ex situ, et qu'elles doivent être appuyées par un supplément de recherche, notamment en ce qui concerne les insectes parasites des graines pour les essences de zones arides. Il reconnaît d'autre part qu'il peut être fait appel à des méthodes de culture in vitro pour réaliser une multiplication clonale rapide de certaines espèces végétales, faciliter les échanges internationaux de matériel génétique, et conserver du matériel génétique pendant une longue durée. Le Groupe recommande que des recherches sur l'entreposage des semences et sur la conservation et l'utilisation de matériel génétique forestier soient entreprises, ou poursuivies dans le cas d'espèces pour lesquelles ce travail a déjà commencé. Une attention particulière doit être accordée aux techniques in vitro pour les espèces ayant des graines récalcitrantes.

(5) Le Groupe note que les ressources génétiques d'un certain nombre d'espèces restreintes à des écosystèmes insulaires présentent un grand intérêt, et qu'elles sont en danger d'appauvrissement ou de disparition totale. Il recommande qu'une action soit entreprise sans délai en vue d'inventorier, évaluer et conserver les espèces les plus importantes.

III. ACTIVITES DEPUIS LA QUATRIEME SESSION

Le Groupe a pris connaissance de l'état d'avancement des travaux depuis sa quatrième session tenue en mars 1977. Divers membres du Groupe ont pu fournir des rapports récents sur des pays qui leur sont bien connus, mais il est certain que les renseignements sont encore loin d'être complets. On n'a pas cherché à tenir compte de ce qui est fait à l'échelon national en matière d'obtention de semences et dont bénéficient les seuls utilisateurs du pays de récolte, ni des achats et ventes ordinaires de graines en quantités commerciales. Dans quelques cas on a inclus également les progrès réalisés depuis la cinquième session du Groupe, afin de présenter une image plus à jour de l'évolution en cours.

Les divisions régionales correspondent aux zones de responsabilité de chaque membre du Groupe, à savoir : Australie (p. 6) ; Papouasie-Nouvelle-Guinée (p.8); Sud-Est asiatique (p. 8); Chine (p. 9); Inde (p. 10); Danemark (p. 12); Afrique orientale (p.13); Nigéria (p.15); Ghana (p.15) ; CTFT (France et Afrique francophone (p.15); Brésil (p.17); Honduras (p.18); Grande-Bretagne (p.18); Mexique (p.20) Canada et Etats-Unis (p.22); Scandinavie et Europe septentrionale (p.22); Europe méridionale et Afrique du Nord (p.23); FAO (p.24).

Australie

Prospection et récolte. Le Centre de semences de la Division de la recherche forestière du CSIRO a poursuivi les prospections et récoltes de semences en Australie et dans les pays voisins. Il assure un service de coordination pour les graines forestières à l'échelon national et, par son programme spécialisé de récolte, il vise à maintenir un approvisionnement de haute qualité et d'origine bien identifiée de semences convenant pour des projets de recherche.

Le programme de récolte tient étroitement compte des priorités établies par la FAO et par l'Office australien d'assistance au développement (ADAB), et des besoins perçus de matériel de recherche en Australie et ailleurs. Les restrictions financières au cours de la période considérée ont rendu nécessaire, pour la majorité des expéditions de récolte de graines, un financement par des organismes extérieurs, ce qui a dans une certaine mesure restreint la gamme d'espèces récoltées.

Les activités de récolte se sont concentrées sur des essences des zones subtropicales aride et semi-aride, et des montagnes et plaines tropicales. Une attention croissante est accordée aux essences convenant pour le bois de feu et l'agroforesterie.

Au cours de la période 1977–81, 37 grandes campagnes de récolte ont été entreprises par le Centre de semences en Australie, en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La récolte de graines d'Eucalyptus a conservé la priorité. Parmi les projets importants on note des échantillonnages portant sur l'ensemble des aires de répartition d'Eucalyptus delegatensis, E grandis, E. saligna et E. microtheca en Australie, E. brassiana et E. tereticornis en Australie et Papouasie-Nouvelle-Guinée, E. urophylla en Indonésie. Les récoltes de provenances d'Acacia aneura et A. mangium au Queensland ont été achevées, et des récoltes moins intensives portant sur une gamme d'espèces de Casuarina ont été entreprises à travers l'Australie.

Des graines de provenances d'E. globulus ont été distribuées par la Commission forestière de Tasmanie, ainsi que des provenances californiennes de Pinus radiata et P. muricata par la Division de la recherche forestière du CSIRO.

L'ADAB a fourni des fonds pour permettre au Centre de semences de récolter ou acheter des graines forestières en vue d'une distribution gratuite dans la région Asie-Pacifique, et de fournir à la demande une documentation appropriée. Cet arrangement a été étendu en 1980–81 pour inclure certains pays africains. Ces fonds ont été utilisés également pour financer un projet conjoint Australie-gouvernement indonésien de récolte de provenances de basse altitude d'E. urophylla en 1979, et pour distribuer des semences provenant de vergers à graines de Pinus caribaea var. hondurensis au Queensland. Des missions de récolte de semences venues du Brésil, d'Egypte, de France et de Nouvelle-Zélande ont été assistées par le Centre de semences, et des stagiaires venant du Népal, des Pays-Bas, des Philippines, de Sri Lanka et de Thaïlande ont participé à des activités de récolte et de traitement des graines.

Une récolte systématique de semences d'une large gamme d'eucalyptus et autres genres botaniques est actuellement entreprise en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée en vue d'un projet forestier Australie-gouvernement indien proposé dans six Etats de l'Inde. Ce projet comprend notamment un échantillonnage intensif de provenances d'E. tereticornis, qui est déjà largement planté en Inde sous le nom d'“hybride de Mysore”. Le projet est financé par l'ADAB.

Au cours de la période biennale 1979–81 le Centre de semences a reçu 794 demandes de semences qui ont donné lieu à la distribution de 12 227 lots de semences (465 kg) à des organisations en Australie et dans 110 autres pays. L'accroissement du nombre de lots de semences distribués a été aidé par l'introduction d'un fichier informatisé qui facilite la recherche et la documentation. Au cours de la période 1966–78, les expéditions de semences de quatre espèces importantes d'eucalyptus (E. camaldulensis, E. globulus, E. grandis et E. tereticornis) se sont chiffrées à 4 687, dont 92 pour cent destinées à des pays en développement.

Evaluation. La distribution de semences en vue d'essais internationaux de provenances en coopération active avec la FAO et l'IUFRO s'est poursuivie. Des essais d'E. grandis, E. microtheca, E. tereticornis et E. urophylla ont été mis en place, et des essais analogues avec Acacia mangium sont prévus.

Conservation des gènes. Les résultats d'une enquête sur les plantes australiennes rares ou menacées d'extinction ont été récemment publiés par Leigh et al. Ce rapport inclut de nombreuses espèces arborescentes, dont 113 espèces d'Acacia, 111 d'Eucalyptus et 2 de Casuarina. Une enquête plus détaillée portant sur les eucalyptus (Pryor, 1981) conclut qu'il n'existe aucun témoignage d'espèces ayant disparu du fait d'interventions humaines, mais que plusieurs espèces se trouvent dans une situation extrêmement précaire (voir liste de l'Annexe 7.3a). Ces publications reconnaissent d'autre part la nécessité de conserver in situ les ressources génétiques d'espèces qui ne sont pas encore rares ou menacées d'extinction.

Les propositions de la FAO en vue de la conservation ex situ de provenances choisies d'E. camaldulensis et E. tereticornis pour servir de peuplements modèles en vue de raffiner les techniques et les calculs de coûts ont été mises à exécution. Avec l'appui financier du PNUE, des plantations de ces deux espèces ont été établies en Thaïlande, au Nigéria et ailleurs à partir de graines issues de pollinisation libre récoltées sur 25 arbres dans des peuplements naturels d'Australie pour chaque provenance. Les récoltes de graines ont été faites dans six localités.

Information. Le personnel du Centre de semences a continué à fournir à de nombreux pays des avis ad hoc sur le choix des espèces et provenances et sur d'autres aspects de l'utilisation des ressources génétiques. La plus grande partie de cette information est transmise par correspondance, mais des consultations directes ont été possibles en Inde, au Bangladesh, à Sri Lanka et en Malaisie grâce à un appui de l'ADAB ainsi qu'en Chine, en Thaïlande et aux Samoa occidentales en vertu d'autres arrangements. Les potentialités des essences forestières australiennes pour la production de bois de feu dans les pays en développement ont été récemment évaluées (Boland et Turnbull, 1981). Cette publication donne des listes d'essences convenant pour (1) les tropiques humides; (2) les montagnes tropicales; (3) les régions subtropicales arides et semi-arides.

La Division de la recherche forestière du CSIRO a accueilli en août 1981 un Colloque international sur les Casuarina, qui avait pour objectif de rassembler des informations sur tous les aspects, y compris les ressources génétiques, de cette vaste famille. Cette réunion a identifié des espèces potentiellement importantes qui devraient faire l'objet de programmes de prospection et de récolte de graines. Les comptes-rendus de ce colloque ont depuis lors été publiés (CSIRO, 1981).

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Un certain nombre d'essences forestières intéressantes pour les pays tropicaux sont indigènes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des conifères particulièrement intéressants sont Araucaria cunninghamii et A. hunsteinii, et l'on trouve des feuillus importants ou potentiellement importants dans les genres Acacia (A. auriculiformis, A. mangium), Casuarina (C. aff. cunninghamiana, C. oligodon), Eucalyptus (E. brassiana, E. deglupta, E. tereticornis) et Terminalia (T. brassii).

Entre 1977 et 1979 la prospection et la récolte des graines d'Araucaria cunninghamii et A. hunsteinii se sont poursuivies et ont abouti à la récolte de six provenances de la première espèce, et quatre de la seconde. Des provenances d'A. cunninghamii, accompagnées d'un témoin d'A. hunsteinii, ont été envoyées en Malaisie, au Congo, en Côte-d'Ivoire, en Tanzanie, à Porto Rico (Etats-Unis), à Sri Lanka et au Nigéria. Des provenances d'A. hunsteinii, avec un témoin d'A. cunninghamii, ont été envoyées en Malaisie, à Sri Lanka, au Costa Rica et au Congo. De nouvelles récoltes d'Araucaria seront différées jusqu'à ce que l'on dispose des résultats préliminaires de ces essais.

En 1980 et 1981 des récoltes de graines d'E. deglupta effectuées en Nouvelle-Bretagne et dans la province de Monrobe (île de Nouvelle-Guinée) ont fourni cinq provenances pour des essais internationaux. Le personnel du Service forestier a coopéré avec le Centre de semences de la Division de la recherche forestière du CSIRO (Australie) pour la récolte de provenances d'E. brassiana et d'E. tereticornis en Papouasie.

Une mission de reconnaissance des forêts d'Acacia de la Province occidentale a trouvé des peuplements d'A. auriculiformis et A. mangium d'excellente forme situés près de Bensbach, de Dimisisi et d'Oriomo. Des récoltes de graines d'A. mangium ont été effectuées à l'intention du Sabah (Malaisie), et on envisage d'inclure des semences provenant de cette région dans les essais internationaux de provenances d'A. mangium projetés en 1982. La Province occidentale s'avère être une zone très prometteuse pour l'amélioration de la diversité et de la qualité des ressources génétiques d'acacias convenant pour les reboisements, et devrait être hautement prioritaire dans les futurs programmes de récolte.

Les principaux obstacles à une intensification de la récolte et de la distribution de semences par le Service forestier sont l'insuffisance des effectifs de personnel compétent et le coût élevé des déplacements.

Sud-Est asiatique

Une réunion régionale s'est tenue en février 1979 à Chiang Mai (Thaïlande) sur le thème suivant: “Programme coopératif d'amélioration des arbres et de fourniture de semences forestières dans le Sud-Est asiatique”. Cette réunion approuva la proposition de création d'une unité de coordination pour l'amélioration des arbres et la fourniture de semences forestières, devant être située en Thaïlande et desservir la région du Sud-Est asiatique au sens le plus large. Toutefois, des difficultés politiques et financières empêchèrent la réalisation de ce projet. En revanche, les pays du Sud-Est asiatique membres de l'ASEAN (Thaïlande, Malaisie, Philippines, Singapour, Indonésie) purent négocier collectivement et avec succès avec un pays donateur, le Canada, en vue de créer un Centre ASEAN-CANADA de graines forestières. Ce centre, implanté en Thaïlande, commença à fonctionner en 1981. Entre-temps, les pays de l'ASEAN se sont mis en quête d'une aide étrangère en vue de créer un Centre d'amélioration des arbres forestiers, pour compléter le travail du Centre de semences.

La réunion mentionnée ci-dessus a eu un rôle utile en ce sens qu'elle a fait ressortir les besoins et priorités de la région en matière de gestion des ressources génétiques forestières, essais d'espèces et de provenances, obtention, entreposage et distribution de semences. Les participants ont établi une liste des genres botaniques intéressants pour les forestiers de la région (avec mention des questions de conservation des ressources génétiques, obtention de semences, recherche). Cette liste est reproduite à l'Annexe 9.

Les années soixante-dix ont été marquées par les travaux effectués sur les genres Pinus, Gmelina, Albizia, Eucalyptus, Tectona, Acacia et quelques autres bien connus. Certains de ces genres ont été distribués à travers toute la région intertropicale, et gagnent en aire de répartition, en taille de populations et en diversité génétique aux dépens d'autres essences foretières tropicales. Pour ces essences commerciales on a prospecté les provenances, récolté et distribué des semences, et mis en place des essais de provenances et des peuplements conservatoires ex situ. Il apparaît maintenant que certaines sont sensibles à la qualité de la station, résistent mal à la concurrence des adventices, et peuvent exiger une fertilisation. Sur des stations qui ne leur conviennent pas elles n'ont pas montré la rapidité de croissance espérée, et parfois elles donnent de moins bons résultats que les essences feuillues indigènes. Il importe par conséquent d'inclure dans les essais de plantation une large gamme de genres, d'espèces et de stations.

En Indonésie, le personnel de la Sous-Direction des semences de la Direction du reboisement et de la restauration des sols procéda en 1979 à des récoltes de semences d'Eucalyptus urophylla en collaboration avec le CTFT (France) et la Division de la recherche forestière de Canberra. Sept provenances furent récoltées dans les îles de Flores, Alor et Adonara. Plus récemment (en 1982) une provenance d'Acacia mangium a été récoltée à Ceram et une autre à Irian Jaya, pour être incluses dans les essais internationaux de provenances de cette espèce.

Dans les forêts tropicales humides du Sud-Est asiatique il reste un grand nombre d'espèces à nommer et à décrire. Il faudrait un effort bien plus grand de prospection et de recherche taxinomique; tant qu'une espèce n'a même pas été nommée, il est impossible d'évaluer l'état de sa conservation. En Malaisie péninsulaire on établit actuellement une liste d'espèces connues qui sont endémiques et en danger d'extinction; il semble probable qu'elle comprendra plusieurs centaines d'espèces.

Chine

Le gouvernement chinois se préoccupe de la conservation des ressources naturelles du pays. En 1979 le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale a promulgué une Loi forestière. Dans le but de protéger les écosystèmes naturels et les espèces végétales et animales rares, 73 réserves naturelles ont été constituées, dont 44 pour des arbres rares. Elles couvrent 0,2 pour cent du territoire national. La superficie de réserves naturelles sera ultérieurement accrue; la répartition régionale des nouvelles réserves est actuellement à l'étude. En raison de la prospection et de l'exploitation à grande échelle des ressources forestières, de la pénurie de combustibles ligneux, du surpâturage, du développement urbain et de la croissance démographique, il est urgent de protéger les écosystèmes naturels et les ressources génétiques foretières si l'on veut éviter leur perte définitive.

Une liste d'espèces arborescentes (150–200) en danger d'extinction ou de grave appauvrissement génétique a été établie.

Une prospection des essences de valeur, y compris les plus rares, a été effectuée. Le Ministère des forêts prépare actuellement un atlas des essences forestières importantes de Chine, présentant pour chacune d'elles une photographie en couleurs et une brève description.

Des essais de provenances portant sur toute l'aire des principales essences à bois d'oeuvre ont été mis en place (Cunninghamia lanceolata, Pinus massoniana, P. koraiensis, P. tabulaeformis, P. sylvestris var. mongolica, Larix spp., Ulmus pumila, ainsi que différentes essences exotiques : Pinus taeda, P. caribaea, P. elliottii). Ces essais permettront de sélectionner les meilleures sources de semences et de délimiter des zones de production de semences.

Plus de 600 espèces exotiques d'arbres et d'arbustes ont été introduites en Chine. Les régions d'origine les plus appropriées sont l'est des Etats-Unis et l'Australie orientale. L'arboretum de l'Académie forestière de Chine procède à des échanges mutuellement fructueux de semences avec plus de 30 pays.

Des zones de production de semences ont été délimitées pour des essences de la région tempérée telles que Pinus koraiensis, P. sylvestris var. mongolica, Larix spp. Des vergers à graiens de première génération ont d'autre part été établis pour certaines essences méridionales telles que Pinus massoniana, P. caribaea, P. elliottii et Cunninghamia lanceolata.

Des tests de descendance de Cunninghamia lanceolata ont été réalisés. Des zones naturelles de production de semences ont été établies in situ pour certains arbres rares de valeur tels que Metasequoia glyptostroboides ainsi que des essences feuillues. Des banques de clones ont été créées pour Populus. Le greffage et autres méthodes de multiplication végétative sont utilisés pour la propagation d'essences d'intérêt économique (Juglans sp., Camellia sp.).

Inde

L'idée de la conservation a acquis une force considérable dans les activités du Département des forêts. Dans le même ordre de préoccupations un Département de l'environnement a été créé dans le but de mettre en oeuvre les politiques de conservation dans tout le pays. Trois réserves naturelles ont été délimitées dans les régions suivantes:

  1. Région humide du Nord-Est;

  2. Région sèche du Gujerat;

  3. Région humide de l'Inde centrale.

Suivant les recommandations de la Quatrième session du Groupe, un projet a été lancé concernant l'“Amélioration du neem et des légumineuses arborescentes par récolte, conservation, évaluation et sélection génétique”.

Le neem (Azadirachta indica), qui appartient à la famille des méliacées, est une essence bien connue pour sa production de bois, fourrage, huile et autres menus produits. Il présente un intérêt considérable pour la foresterie sociale et le reboisement.

La famille des Légumineuses est très bien représentée sur le sous-continent indien où elle occupe les habitats variés, allant de très humides à très secs. Il en résulte que les essences de cette famille sont soumises à une exploitation intense dans certaines régions, notamment dans les zones arides et semi-arides où l'économie rurale est dominée par le pastoralisme. Dans le passé aucun effort n'a été fait pour leur conservation in situ, et en conséquence des mesures immédiates doivent être prises pour assurer la conservation des légumineuses d'importance économique poussant dans différents habitats. On trouve d'autre part chez de nombreuses espèces des variétés ou écotypes, qui ont déjà été identifiés pour certaines d'entre elles.

Les espèces suivantes de légumineuses figurent dans la liste prioritaire: Acacia nilotica, A. auriculiformis, A. senegal, A. planifrons, A. tortilis, A. farnesiana, A. albida, A. modesta, Prosopis cineraria, P. chilensis, Albizia lebbeck.

Les objectifs du projet sont les suivants:

  1. Commencer le travail de prospection du neem et des légumineuses arborescentes tel qu'approuvé par le groupe de travail constitué par le gouvernment indien. Ce travail fournira des informations sur la variabilité utilisable et sur les mesures de conservation à prendre.

  2. Commencer le travail de sélection et de collection de ressources génétiques par la création de banques de gènes et l'étude des techniques de multiplication végétative, etc.

Un projet de “Récolte, conservation et évaluation de matériel génétique de bambous” a été lancé dans le but d'entreprendre la collecte de matériel génétique des bambous, le conserver dans des banques de gènes en vue d'études intensives ultérieures, et l'utiliser pour l'amélioration d'espèces choisies, de façon à identifier des lignées améliorées qui seront utilisées pour la sélection génétique et pour les plantations futures. Cela aidera également à étudier la variation naturelle et à prendre des mesures pour la conservation in situ de peuplements sélectionnés dans certaines zones.

Tandis que le travail général de prospection et de récolte et conservation de matériel génétique devrait porter sur le plus grand nombre possible d'espèces indigènes de l'Inde, une priorité élevée sera attribuée à l'évaluation et à l'utilisation en amélioration génétique de huit espèces de bambous, appartenant à quatre genres, qui sont d'importance commerciale immédiate: Melocanna baccifera, Dendrocalamus strictus, Bambusa tulda, B. balcoa, B. arundinacea, et trois espèces d'Ochlandra, O. travancorica, O. rheedei et O. ebracteata.

Un vif intérêt est porté également aux ressources en rotin. Le genre Calamus n'a été que trop longtemps négligé et, considérant leur importance d'un point de vue tant écologique qu'économique, les rotangs auraient dû bénéficier d'une bien plus grande attention. Dans un passé récent une grande partie des peuplements de rotangs ont disparu par suite de la conversion inconsidérée de leurs habitats.

Un grand nombre d'essais de provenances ont été mis en place dans cette région par des organismes nationaux aussi bien qu'au titre de programmes internationaux. Les principales espèces concernées sont: Eucalyptus grandis, E. camaldulensis, E. tereticornis, E. urophylla, Gmelina arborea, Tectona grandis, Pinus caribaea, P. taeda, P. pseudostrobus, P. elliottii, Leucaena leucocephala, Prosopis chilensis, Albizia lebbeck.

Au titre du Projet indo-danois de semences forestières, des groupes de travail ont été constitués pour l'amélioration d'espèces déterminées (palissandre, Pinus roxburghii, Tectona grandis, Bombax ceiba, Gmelina spp., Acacia spp.). Ces groupes de travail ont fixé des objectifs pour la sélection d'arbres plus et l'établissement de vergers à graines. Le projet a également fait des propositions pour un Système national de certification du matériel de reproduction forestier. On a également tenté, par l'intermédiaire du projet, de créer dans les Etats de l'Inde des unités de récolte et de certification des semences.

Des cartes des zones de récolte de semences ont été élaborées en consultation avec les services forestiers des Etats. En même temps on a recueilli des informations sur la répartition des espèces et leur fréquence dans chaque zone. Des formulaires normalisés ont été établis et mis en circulation dans les Etats pour enregistrer les arbres plus, les zones de production de semences et les vergers à graines de chaque essence. Sur la recommandation des groupes de travail, le projet a entrepris en collaboration avec les Etats des essais nationaux de provenances de Tectona grandis, Pinus roxburghii, Bombax ceiba et Dalbergia sissoo. Des essais de teck ont été mis en place sur 41 stations dans 17 Etats, de P. roxburghii sur 15 stations dans 8 Etats et deux pays voisins, le Népal et le Bhoutan, de B. ceiba sur 20 stations dans 12 Etats, et enfin de D. sissoo sur 20 stations dans 10 Etats. Des études sur le mode de floraison dans des clones issus de quatre provenances de teck ont été réalisées dans diverses conditions de station.

L'Inde et le Pakistan participent tous deux au projet international FAO sur les ressources génétiques des essences forestières des zones arides et semi-arides.

Une liste des espèces en danger d'extinction est présentée en Annexe 7.3c.

Danemark

L'ancien Centre de graines forestières Danemark/FAO s'appelle maintenant Centre DANIDA de graines forestières. Le programme et le financement actuels du Centre s'étendent sur cinq ans, de juillet 1981 à juin 1986. Le début de cette nouvelle période a coïncidé avec le transfert dans de nouveaux locaux, amplement pourvus en bureaux et moyens de travail. Les principales activités des quatre dernières années ont été les suivantes:

Récoltes de graines. Le projet d'essais internationaux de provenances de Gmelina arborea, mené conjointement par le Directeur de l'Institut de recherche forestière de l'Inde (FRI) et par le Centre, s'est poursuivi par une seconde campagne de récolte de provenances en 1978–79 et la distribution des lots de semences en 1980. La plus grande part des échantillons de provenances a été récoltée en 1975–77 et distribuée en 1977, mais pour avoir une représentation plus complète de la répartition géographique le reste de l'aire de l'espèce a été parcouru dans toute la mesure du possible les années suivantes. Au total 40 provenances ont été distribuées entre 26 pays prenant part aux essais internationaux.

Des échantillons de nouvelles provenances thaïlandaises de teck (Tectona grandis) ont été fournis par le Centre d'amélioration du teck. En même temps que quelques échantillons de l'Inde, ils constituent un fonds utile pour des essais de provenance à petite échelle, pour lesquels le Centre a de fréquentes demandes.

Evaluation. Une évaluation complète des essais de provenances de teck et de Gmelina arborea dans le monde a été préparée, et le travail sur le terrain est prévu pour commencer début 1982. A cette occasion on a établi une méthode normalisée d'évaluation pour le teck, qui sur de nombreux points pourrait s'appliquer également à Gmelina arborea, et sans doute à d'autres essences feuillues. Les résultats préliminaires des essais en pépinière et en plantation de Gmelina arborea ont été rassemblés et publiés.

Conservation. Le Centre de graines forestières a été chargé de la coordination d'un projet de courte durée financé par le DANIDA dans le cadre du Programme mondial pour une utilisation améliorée des ressources génétiques forestières (FAO, 1975). L'objet était d'aider à la création dans le Sud-Est asiatique de nouveaux peuplements de conservation ex situ de certaines provenances de deux espèces de pins d'Amérique centrale et de deux espèces d'eucalyptus, soit au total 16 parcelles de 10 ha chacune. Cet objet a été rempli par la mise en place de peuplements de conservation ex situ aux Philippines et en Tanzanie; en outre un peuplement de conservation in situ de 100 ha de Pinus merkusii a été délimité en Thaïlande, constituant une réserve de ressources génétiques dans une aire de ressources aménagées (Catégorie VIII de l'UICN). La seconde phase du projet, c'est-à-dire l'observation des peuplements conservatoires ainsi créés, est en cours d'achèvement, et un rapport très récent indique que des résultats satisfaisants ont été obtenus.

Autres activités. Le Centre a coopéré avec le Service forestier indien et avec l'Institut de recherche forestière de Dehra Dun pour lancer un plan d'obtention de semences et amélioration des arbres forestiers. Un projet indo-danois sur ce sujet a été mis sur pied en février 1977, et est encore en cours d'exécution.

La coopération avec la Thaïlande s'est poursuivie, et le matériel et l'expérience de valeur accumulés au cours des 20 années écoulées permettent d'espérer qu'elle pourra être encore étendue. Le travail accompli en Thaïlande est susceptible de donner une forte impulsion à la récolte de semences, à l'amélioration des arbres forestiers et à la conservation des ressources génétiques dans la région.

Un des membres du Centre de graines forestières a présenté plusieurs conférences au cours de formation FAO/DANIDA sur l'amélioration génétique des arbres forestiers qui s'est déroulé au Venezuela en février 1980, et pourrait se prolonger par des visites aux participants en 1982.

Une activité importante a été de servir de centre de traitement, entreposage et distribution de semences récoltées dans le cadre du projet FAO/CIRPG/PNUE sur les ressources génétiques d'essences forestières des zones arides et semi-arides propres à améliorer la vie rurale (voir Annexe 6).

Afrique orientale

Conservation. L'Afrique orientale tropicale compte plus de 2 000 essences forestières différentes, dont moins d'une cinquantaine sont régulièrement utilisées. Il est maintenant reconnu que les essences “non commerciales” ont des potentialités considérables, non seulement pour l'utilisation de leurs fibres ligneuses, mais également pour les industries chimiques et pharmaceutiques.

En Ouganda plus de 7 000 hectares de réserves naturelles intégrales avaient été constituées à la date de 1976. Mais la gestion de ces réserves présente des difficultés, dues au fait que la Loi forestière ougandaise préserve certains droits d'usage de la population locale pour la récolte de produits forestiers, et ne contient pas de dispositions juridiques qui permettent de les supprimer dans les réserves naturelles intégrales.

Au Kenya il y a 14 réserves naturelles couvrant au total environ 50 000 ha. L'interdiction de toute chasse a été décrétée en 1977, et en théorie la végétation des parcs nationaux est protégée contre toute forme de récolte, ce qui leur donne le statut de réserves naturelles intégrales, mais en pratique l'administration des parcs nationaux se concentre sur le développement de routes, gîtes, campements et autres équipements touristiques, et cherche à faciliter l'observation des animaux en défrichant la forêt.

En Ethiopie il est projeté de reconnaître, cartographier et éventuellement constituer légalement en réserves certaines forêts naturelles dans le sud du pays.

La conservation est entravée dans de nombreux pays par le manque de connaissances biologiques sur les espèces. La gestion des réserves naturelles et parcs nationaux doit en conséquence être appuyée par des études parallèles ayant pour objet de suivre en permanence les changements dans la diversité génétique entre espèces et à l'intérieur des espèces. Ce genre de recherches dans la région souffre d'un grave manque de fonds. Des inventaires forestiers limités ont été effectués pour fournir des informations sur les volumes sur pied d'essences commerciales connues dans les forêts naturelles, mais même ce travail essentiel ne peut être répété à intervalles réguliers en raison de la pénurie de ressources humaines et financières.

Les services forestiers ont tendance à être sélectifs dans le choix de ce qu'ils conservent dans les réserves de forêt naturelle. Alors que des méthodes de traitement sylvicole sont connues ou sont à l'étude, on a tendance à favoriser les essences commerciales connues, en négligeant ou en éliminant sélectivement, par herbicides ou moyens mécaniques, les essences moins productives ou non commerciales. Cet aménagement en vue d'une production soutenue de bois d'oeuvre commerciaux est peu propre à préserver toute la diversité génétique inter- et intraspécifique des forêts naturelles. On a déjà au Kenya des exemples d'insuffisante conservation de certaines essences (Ocotea usambarensis, Acacia tortilis, Diospyros mespiliformis, Brachyleana hutchinsii).

Les actions suivantes seraient d'une grande utilité pour la conservation des ressources génétiques dans la région:

  1. Rédaction d'un manuel pratique pour la conservation in situ;

  2. Organisation de stages de formation en matière de conservation et gestion des ressources génétiques;

  3. Intervention auprès des planificateurs de la mise en valeur en vue de conserver des portions de forêts en réserves naturelles;

  4. Au plan international, appui aux études fondamentales d'écologie.

Utilisation en reboisement. Les premiers programmes de reboisement étaient axés sur l'introduction d'essences exotiques à croissance rapide, les principaux genres utilisés étant Cupressus, Pinus et Araucaria pour les conifères, Acacia, Eucalyptus, Gmelina, Melia, Populus, Tectona et Terminalia pour les feuillus.

Plus récemment l'attention s'est portée vers les essences convenant pour les reboisements en zone aride et pour l'agroforesterie. Les paysans utilisent traditionnellement des arbres ou arbustes en association étroite avec l'agriculture, par exemple haies vives de Cupressus, Euphorbia, Markhamia, Croton, Eucalyptus, tandis que certaines essences des zones arides constituent d'utiles sources d'aliments de réserve, telles que Carissa edulis, Balanites aegyptiaca, Moringa oleifolia, Ziziphus spp., Tamarindus indicus, Cordeauxia edulis. Jusqu'à une époque très récente il n'y avait pas eu de recherches systématiques sur les systèmes agroforestiers les plus appropriés aux différentes conditions, mais le CIRAF et le CRDI ont apporté dans ce domaine une impulsion utile. Le CIRAF a mené plusieurs programmes de formation, et est en train de créer un centre de recherche en Afrique orientale.

Essences forestières en danger d'extinction. Il y a un risque que de nombreuses essences non commerciales soient perdues de vue en raison du manque de données écologiques fondamentales. Au Kenya on a tenté d'effectuer des prospections rapides dans plusieurs forêts spontanées pour identifier les essences en danger d'extinction ou vulnérables. On se préoccupe de dix essences qui se rangent dans l'une ou l'autre de ces catégories. Des notes sur ces essences sont présentées à l'Annexe 7.3f.

Nigéria et Ghana

Généralités. Certaines des essences commerciales les plus précieuses (Pericopsis elata, Gossweilerodendron balsamiferum, Lovoa trichilioides, Entandrophragma utile, Nauclea diderrichii, Terminalia ivorensis, T. superba, Antiaris africana, Triplochiton scleroxylon, Mitragyna ciliata) sont menacées d'extinction dans leurs aires naturelles en raison de l'exploitation massive des forêts. Leur survie est maintenant plus précaire avec l'abattage de sujets de petites classes de diamètre. Une meilleure connaissance des systèmes de reproduction, de la phénologie de la floraison et de la fructification et de la variation génétique intraspécifique des essences indigènes est un préalable indispensable à une action de conservation efficace.

Nigéria

Le nombre de zones affectées à la conservation in situ au titre de réserves naturelles intégrales est passé de 7 à 11, et elles représentent maintenant 0,3 pour cent du territoire national. L'une de ces RNI a été choisie comme Réserve de la biosphère. Il a également été créé un Parc national à Kainji. Différentes universités ont commencé à constituer des jardins botaniques.

Les peuplements de conservation ex situ de diverses provenances de Pinus caribaea, P. oocarpa et Eucalyptus camaldulensis, mis en place dans le cadre d'un projet FAO/PNUE (voir Annexe 5), font l'objet d'entretiens.

La première journée nationale de l'arbre a été célébrée le 5 juin 1981. Il est prévu de la renouveler annuellement.

On a constaté une amélioration dans l'installation et la croissance des pins, notamment dans la bande centrale chaude du Nigéria, avec l'introduction du champignon mycorhizien Pisolithus tinctorius. Cette espèce supporte des températures du sol très élevées, mieux que Rhizopogon qui avait été introduit vingt ans auparavant.

Les méthodes de récolte, traitement et conservation des graines d'Azadirachta indica (Neem) et de Gmelina arborea sont à l'étude. La nécessité s'en fait sentir à la suite des difficultés éprouvées pour obtenir une bonne germination.

En ce qui concerne la formation, un colloque international d'agroforesterie s'est tenu en 1981 à Ibadan. Il était financé en partie par le CRDI. Un stage international d'agroforesterie s'est tenu en 1981 à Ibadan. Il était financé en partie par le CRDI. Un stage international de formation sur l'aménagement de la forêt dense s'est déroulé en 1982 à Ibadan; l'Unesco assurait une partie du financement.

Ghana

Au Ghana, des propositions de création de nouvelles réserves naturelles intégrales, en plus des deux existantes, en sont à un stade avancé.

CTFT (France) et Afrique francophone

Le CTFT à Nogent-sur-Marne a poursuivi ses activités de récolte et de distribution de graines forestières, en coopération très étroite avec ses centres d'outremer au Congo, en Côte-d'Ivoire et en Haute-Volta et avec le CNRF au Sénégal. Au cours des trois années 1978–80, il a été distribué respectivement 352, 535 et 820 lots de semences des genres africains suivants: Acacia, Canarium, Carapa, Chlorophora, Cleistopholis, Entandrophragma, Khaya, Maesopsis, Mansonia, Prosopis, Tarrietia, Terminalia, Triplochiton. En outre le CTFT, en coopération avec les services forestiers et instituts de recherche locaux, a récolté des graines de neuf provenances de Pinus caribaea en Amérique centrale en 1978, trois provenances d'Eucalyptus urophylla en Indonésie en 1979, et six provenances de quatre espèces d'eucalyptus en Australie en 1980. Des graines provenant de récoltes antérieures d'E. urophylla ont été fournies en vue d'essais internationaux de provenances organisés par la FAO.

Plusieurs actions ont été menées spécialement pour la prospection, la récolte et la conservation de Terminalia superba, essence importante au Congo et en Côte-d'Ivoire mais qui est progressivement appauvrie par une exploitation intensive. Des graines de quatre provenances du sud du Congo ont été récoltées en 1981, et six autres provenances seront récoltées en 1982. Sept provenances ont été récoltées en 1981, et trois à cinq autres le seront en 1982. Une race locale du Burundi (origine: Mayombe au Zaïre) a également été récoltée, et d'autres récoltes seront faites au Cameroun en 1982. Les graines récoltées seront utilisées pour des essais de provenances nationaux et internationaux, et pour la création de peuplements conservatoires dans les pays d'origine.

En même temps des arbres semenciers ont été sélectionnés dans les provenances du sud du Congo, et des vergers à graines de clones sélectionnés greffés ont été mis en place.

Triplochiton scleroxylon est une autre essences importante de Côte-d'Ivoire en voie d'appauvrissement rapide dans son aire naturelle. Des accords ont été conclus en vue de prospecter les provenances de Côte-d'Ivoire, dans le but de sélectionner des phénotypes supérieurs et mettre en place des peuplements conservatoires par plants issus de boutures.

L'exotique Cedrela odorata est maintenant une importante essence de reboisement en Côte-d'Ivoire. Des essais de provenances anciens ont montré la supériorité de deux provenances. Une nouvelle série d'essais, comprenant des provenances récoltées par le CFI d'Oxford, a été démarrée au Congo, au Cameroun, en Côte-d'Ivoire et en Guyane. Des essais de provenances de Cordia alliodora ont également été lancés dans plusieurs pays. En Côte-d'Ivoire les deux provenances Finca la Fortuna (Honduras) et Limon (Costa Rica) ont donné les meilleurs résultats.

L'installation de plantations clonales d'eucalyptus hybrides au Congo a maintenant atteint une échelle industrielle, avec 8 000 ha plantés à fin 1981. Les techniques de pollinisation dirigée et d'enracinement de boutures ont été encore améliorées, et de nouvelles introductions de plusieurs espèces (Eucalyptus grandis, E. saligna, E. urophylla, E. robusta, etc.) ont été faites en vue de croisements et production de nouveaux hybrides.

L'amélioration des conifères exotiques s'est poursuivie, notamment au Congo, en Côte-d'Ivoire et en Nouvelle-Calédonie. Au Congo les plantations locales de Pinus caribaea var. hondurensis produisent maintenant suffisamment de semences fertiles pour planter 1 000 ha par an. Le problème de la faible production de graines des Araucaria reste une contrainte majeure pour l'emploi de ce genre, bien qu'A. cunninghamii et A. columnaris commencent maintenant à en produire de petites quantités au Congo. Les recherches sur la multiplication végétative des Pinus et Araucaria se poursuivent.

Les essais de provenances de teck et de Gmelina en sont maintenant au stade de l'évaluation. Il apparaît que plusieurs nouvelles introductions d'Asie sont supérieures aux races locales, mais il reste à obtenir de plus grandes quantités de semences de ces provenances supérieures, afin d'élargir la base génétique sur laquelle se feront la sélection et l'amélioration.

Pour les zones arides et semi-arides, les essais de provenances se sont poursuivis dans le nord du Cameroun, le nord du Bénin, la République centrafricaine et au Sénégal, plus particulièrement avec Eucalyptus tereticornis, E. camaldulensis et E. microtheca. Le problème du maintien de la viabilité des semences d'Azadirachta indica a restreint le programme d'essais de provenances de cette essence. Une plus grande attention est maintenant accordée aux essences indigènes locales pour les zones très sèches où, quoique poussant lentement, elles survivent souvent mieux que les exotiques à des conditions très dures.

Brésil

Le “Grupo Permanente de Trabalho em Melhoramento Genético Florestal” (Groupe permanent de travail pour l'amélioration génétique forestière) a été créé en 1979 dans le cadre du Programme national de recherche forestière (“Programa Nacional de Pesquisa Florestal”). Ses principaux objectifs sont les suivants:

  1. Analyser les recherches sur l'amélioration des arbres effectuées par les différents instituts membres du groupe de travail.

  2. Fournir des directives sur l'utilisation du matériel génétique forestier de base en vue de programmes d'amélioration génétique et de conservation génétique.

  3. Aider à l'échange de matériel génétique forestier entre les instituts.

  4. Faire des propositions pour l'uniformisation de la terminologie relative à la génétique forestière ainsi que des essais de terrain relatifs à l'amélioration des arbres.

Les membres du groupe de travail comprennent l'Empresa Brasileira de Pesquisas Agropecuarias (EMBRAPA) et ses centres régionaux, l'Institut forestier de l'Etat de São Paulo, et des départements ou instituts des universités des Etats de São Paulo, Vicosa et Parana. L'inclusion des universités permet de faire participer directement des étudiants diplômés et non diplômés aux travaux concernant la conservation génétique forestière.

La création du GPTMGF a entraîné une intensification des activités relatives à la conservation génétique des essences indigènes du Brésil, et en même temps une meilleure coordination en matière d'amélioration des essences exotiques (principalement Eucalyptus spp. et Pinus spp.). Du fait que le Brésil compte de nombreuses zones écologiques différentes, il est indispensable d'avoir une certaine coordination pour la conservation des ressources génétiques forestières. Les allocations de fonds par l'intermédiaire du PNPF se guident désormais sur les priorités recommandées par le GPTMGF. L'Annexe 8 présente les priorités par essences établies par le groupe de travail.

Plusieurs types de forêts de l'Est et du Sud du Brésil sont dans une situation critique. Une action urgente est nécessaire pour les conserver, mais il est parfois impossible d'établir des parcs nationaux, réserves naturelles intégrales ou réserves naturelles dirigées, pour différentes raisons:

  1. Les terrains appartiennent à des domaines privés.

  2. Les forêts subsistantes sont soumises à une pression intense en vue de les utiliser pour la production de combustible.

Une autre problème est que les parcs nationaux existants ne sont parfois pas représentatifs de la variation écologique dans la région.

Honduras

La section de la Banque de semences de l'Ecole nationale de sciences forestières de Siguatepeque a terminé une étude ayant pour objet de délimiter les aires de provenances de Pinus caribaea et P. oocarpa (Robbins et Hughes, 1983). Elle avait pour but: a) de fournir une base rationelle pour l'étude des provenances nationales et l'amélioration des arbres; b) de fournir des lignes directrices pour les mouvements de semences à l'intérieur du pays en vue de programmes nationaux de plantation; c) de définir les limites dans lesquelles on peut mélanger des semences de différentes provenances en vue de l'exportation. Ce dernier point est une condition minima fixée par le Système OCDE de certification de matériel de reproduction forestier faisant l'objet d'un commerce international, auquel la Banque de semences envisage de solliciter son admission comme membre.

Les aires de provenances ont été délimitées en fonction de la répartition des espèces, des facteurs de milieu, des études phénotypiques, et des résultats des essais internationaux de provenances et des études connexes effectuées par le CFI d'Oxford. On espère que l'étude pourra être étendue aux pays voisins: Nicaragua, Guatemala, Salvador, et finalement au Bélize et au Mexique afin d'avoir une délimitation et une description complètes à l'échelle régionale.

On pense que les aires de provenances déterminées pour P. caribaea et P. oocarpa seront applicables également aux espèces de pins associées telles que P. tenuifolia/pseudostrobus, P. tecunumanii, P. ayacahuite, ainsi qu'aux essences feuillues qui ont une répartition très voisine de celle des pins.

La Banque de semences a une capacité de 8 000 kg de graines de pins. L'année précédente 3 000 kg de graines ont été récoltés, principalement de Pinus caribaea, P. oocarpa et P. pseudostrobus, avec des quantités moindres de genres feuillus: Cedrela, Cordia, Enterolobium, Liquidambar, Swietenia et Tabebuia. 2 100 kg de graines ont été distribués à l'étranger. Pour la plus grande part, les forêts de pins se régénèrent naturellement. Un début de réalisation du programme de peuplements semenciers a été la délimitation d'un peuplement de 53 ha pour la production de semences à Guiamaca, et d'un autre de 28 ha à Las Lajas.

Grande-Bretagne

L'Overseas Development Administration (ODA) a poursuivi son appui aux programmes de recherche et activités connexes dans le domaine des ressources génétiques forestières, basés principalement au Commonwealth Forestry Institute (CFI) à Oxford, et portant plus particulièrement sur la région de l'Amérique centrale.

Concernant Pinus oocarpa, des récoltes supplémentaires de provenances ont été faites pour les essais internationaux de première phase. Les récoltes se portent maintenant sur les essais de seconde phase. La distribution des récoltes sur arbres individuels (environ 4 000 lots de semences) en vue d'essais de provenances de seconde phase et de descendance est presque terminée. Les descriptions des sources de semences incluses dans les essais internationaux de P. caribaea et de P. oocarpa ont été publiées (Greaves, 1978, 1979).

La recherche se porte maintenant principalement sur la phase d'évaluation et sur l'emmagasinage, la recherche et l'analyse des données selon le système INTFORPROV d'Oxford. Vingt-huit essais ont été sélectionnés en vue d'une évaluation poussée des caractères, y compris densité du bois et oléorésines. L'analyse des données provenant des essais de P. caribaea montre qu'aucune provenance n'est nettement supérieure aux autres pour toutes les caractéristiques sur tous les types de stations. Certaines provenances sont supérieures pour la production en volume, d'autres pour la densité du bois, la rectitude du fût, l'absence de “queues de renard”, la floraison, etc. Il y a aussi une certaine interaction provenance/milieu en ce qui concerne des caractères importants, et le degré de variation à l'intérieur d'une provenance varie lui-même selon la provenance. L'analyse se poursuit pour P. oocarpa, mais elle est moins avancée.

Une bibliographie annotée et une monographie sur P. oocarpa ont été rédigées. Les récoltes et études de champignons mycorhiziens de forêts naturelles de pins se sont poursuivies.

Un nouveau plan de recherche a été lancé en vue de mettre au point des stratégies de conservation et d'amélioration génétiques pour P. caribaea et P. oocarpa, basées sur les informations recueillies concernant les populations naturelles les plus intéressantes et leurs particularités. Cela implique un nouvel échantillonnage des populations importantes dans leur aire naturelle, et une sélection dans les essais de provenances en vue d'assembler à l'échelle régionale du matériel pour constituer des populations de sélection. Un plan de travail pour l'utilisation optimale des connaissances acquises et des ressources génétiques dispersées a été présenté au colloque de génétique de l'IUFRO qui s'est tenu en 1982 en Allemagne.

En collaboration avec l'INIF (Mexique), des semences de P. pseudostrobus ont été distribuées en vue d'essais de provenances, et on envisage maintenant de faire des récoltes sur des arbres individuels dans les provenances les plus méridionales, en vue d'essais de provenances de seconde phase et de descendance. On a des raisons d'être préoccupé au sujet de la sécurité de nombreuses populations sauvages dans la partie méridionale de l'aire de l'espèce.

Parallèlement à la poursuite des prospections et recherches taxinomiques concernant les principales essences d'Amérique centrale, une prospection botanique de la région a révélé P. tecuumanii comme une essence potentiellement très importante. On a constaté qu'il était plus répandu au Honduras qu'on ne le pensait précédemment. Des semences provenant de récoltes sur des arbres individuels de trois provenances méridionales ont été distribuées, et de nouvelles récoltes sont projetées.

Une attention accrue est accordée également aux provenances les plus méridionales de P. chiapensis, qui pourrait avoir de grandes potentialités pour le reboisement dans les zones tropicales humides. De beaux peuplements ont été localisés à Alta Verapaz (Guatemala).

Des semences d'Agathis spp. ont été distribuées en vue d'essais de provenances initiaux, auxquels participent plus de vingt pays. On espère qu'ils aboutiront à la constitution de peuplements semenciers et conservatoires en dehors de l'aire naturelle de la chenille qui détruit une grande proportion des graines d'A. macrophylla. Des progrès appréciables ont été accomplis dans la production de plantules orthotropiques par multiplication végétative.

Les essais internationaux limités de provenances de Cedrela odorata de 1968 ont indiqué des provenances prometteuses du Bélize et du Costa Rica, et en 1978 on entreprit de nouvelles récoltes. Outre C. odorata, on a inclus dans les 30 nouveaux essais C. angustifolia du Venezuela, C. fissilis, et une espèce non américaine, Toona ciliata var. australis.

Vingt-et-une récoltes de provenances centraméricaines de Cordia alliodora ont été faites en vue d'essais initiaux de provenances sur plus de 100 stations dans 25 pays. Les premières observations montrent que des provenances de la côte nord du Honduras et une du Nicaragua donnent régulièrement de bons résultats.

Les prospections botaniques concernant les autres feuillus ont été axées plus particulièrement sur les zones arides, avec un effort important pour l'identification des taxons rencontrés. Quelques récoltes de semences ont également été commencées en Amérique centrale. Les essences concernées jusqu'à présent sont Acacia deanii, Bombacopsis quinata, Leucaena leucocephala et Prosopis juliflora.

Un programme de recherche a débuté au laboratoire des Royal Botanic Gardens de Kew pour étudier les problèmes posés par l'entreposage des semences d'arbres forestiers tropicaux, en considérant notamment les besoins de la recherche sur les provenances et de la conservation des ressources génétiques. Ce programme s'est jusqu'à présent concentré sur les Agathis et les Araucaria en vue de déterminer quelles espèces ont des graines de comportement normal et d'évaluer les conditions optimales de conservation. Des recherches ont récemment débuté sur des essences feuillues à graines “récalcitrantes”, notamment parmi les diptérocarpacées.

Mexique

En 1977/78 l'“Instituto Nacional de Investigaciones Forestales” (INIF) a été restructuré afin de faciliter le fonctionnement aisé de la recherche au plan national. Le pays a été divisé en huit régions, ayant chacune un centre régional de recherche. L'INIF coordonne et supervise le travail de plus de 300 chercheurs. Son siège central comprend cinq divisions distinctes: recherche, formation, inventaire, services techniques, administration. La Division de la recherche couvre les sujets suivants: aménagement forestier, utilisation multiple, protection des forêts, reboisements, faune, économie et planification, exploitation et produits forestiers. Dans la section des reboisements, les quatre secteurs de recherche sont: a) technologie des semences; b) amélioration des arbres; c) propagation et pépínières; d) plantation et conduite des peuplements.

L'INIF effectue actuellement des récoltes de graines uniquement à des fins expérimentales. Ces récoltes portent non seulement sur des essences à bois d'oeuvre, mais aussi sur d'autres fournissant des aliments, du fourrage, du bois de feu et des médicaments.

Au cours de la période 1977–1981 environ 500 lots de semences ont été fournis à d'autres pays à titre d'échanges. Les 185 lots fournis en 1978 comprenaient 44 essences. La même année 27 provenances mexicaines de Pinus oocarpa furent fournies au CIF à Oxford pour être incluses dans des essais internationaux de provenances organisés par cet institut sous les auspices de la FAO en Afrique, en Asie et en Océanie. L'INIF a en retour reçu des lots de semences de provenances centraméricaines de P. oocarpa récoltées par le CFI, et il a été chargé d'organiser les essais internationaux réunissant des provenances mexicaines et centraméricaines au Brésil, au Cameroun, en Equateur, au Honduras et au Venezuela. Vingtquatre provenances furent envoyées pour des essais sur 16 stations.

Les récoltes de graines de Pinus patula en vue d'essais internationaux se sont poursuivies et, à fin 1981, 17 lots de huit provenances étaient disponibles.

L'INIF, par l'intermédiaire de ses centres régionaux de recherche du Nord-Ouest et du Nord-Est, coopère au projet FAO/CIRPG sur les “Ressources génétiques d'espèces arborescentes des zones arides et semi-arides propres à améliorer la vie rurale”. Une prospection de l'aire naturelle des Prosopis a été effectuée, et des semences de P. laevigata, P. glandulosa et P. juliflora ont été récoltées, ainsi que de l'intéressant Leucaena microphylla en Basse Californie. Dans le cadre du même projet, des provenances de l'exotique Eucalyptus microtheca ont été plantées sur plusieurs stations.

On a poursuivi le travail de délimitation des aires de répartition des différentes espèces de pins et d'implantation de zones de production de semences, ainsi que les études phénologiques sur la floraison et la fructification.

Le programme de conservation porte sur la création de réserves de la biosphère et sur la protection des espèces en danger d'extinction - non seulement les arbres, mais toutes les espèces qui sont importantes en tant qu'éléments de l'écosystème forestier. Des listes d'espèces menacées, comprenant des arbres, des arbustes et des plantes herbacées, ont été établies. La liste des espèces arborescentes en danger d'extinction est reproduite à l'Annexe 7.3e.

Une banque de clones a été établie pour Gmelina arborea. Les études de la variation de Pinus pseudostrobus et P. strobus var. chiapensis sont terminées, tandis qu'un travail d'amélioration génétique a inclus la sélection d'arbres plus de ces deux espèces, ainsi que de P. douglasiana, P. oocarpa, P. patula, P. montezumae et P. arizonica.

En octobre 1980 l'INIF a accueilli à San Felipe Bacalar le colloque conjoint ISTA/IUFRO sur les problèmes de semences pour les essences tropicales. Les discussions ont porté sur les points suivants: échantillonnage et pureté des semences, germination, emploi du tétrazolium, emploi des rayons X, entreposage. L'INIF continue de participer aux réunions du Groupe d'étude sur l'amélioration des arbres de la Commission forestière nord-américaine. Une tâche importante de ce Groupe d'étude est l'élaboration d'un glossaire multilingue de l'amélioration des arbres, en anglais, français, portugais et espagnol.


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