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4. DESCRIPTION DES PECHERIES

4.1 URSS

Les captures soviétiques ne dépassent plus le niveau de 9.000 à 10,000 tonnes/an, depuis 1977. Actuellement, cette pêche s'effectue seulement dans la zone 34.1.3 et le merlu constitue une espèce secondaire (2% de toute la capture). On peut dire que l'exploitation au chalut du merlu a été très importante jusqu'en 1976–77 (15% à 20% du tonnage total, soit 59.000 tonnes n 1976, annexe 13). A partir de 1977 la pêcherie soviétique est devenue presque totalement pélagique.

4.2 Sénégal

Il n'existe pas de pêcherie nationale axée sur le merlu. Seule la flotte espagnole exerce une exploitation importante. Il existe deux sources de statistiques :

  1. les déclarations de captures des armateurs espagnols au Secrétariat d'Etat à la Pêche Maritime du Sénégal;

  2. les données obtenues par les marins-observateurs sénégalais, embarqués sur les bateaux étrangers.

Il n'y a pas d'information disponible sur les changements éventuels survenus dans la pêcherie. L'observation de trois chalutiers de pêche fraîche espagnols a conduit à une capture de 620 tonnes de merlu en 1983. Pendant cette période, il y avait environ 15 bateaux espagnols pêchant dans les eaux du Sénégal, mais leur capture totale de merlu n'est pas connue officiellement. En revanche, les données sur la pêche crevettière espagnole, sont disponibles.

4.3 Espagne (1982)

Les pêches de merlu et de crevettes ont été décrites de façon détaillée par Cervantes et Goñi (1983).

4.3.1 Merlu blanc (Merluccius merluccius)

a. Pêche mixte dirigée vers le merlu et la crevette P. longirostris

Les bateaux sont des chalutiers de pêche fraîche avec des chaluts de 40 mm et 60 mm de maillage, selon que l'espèce cible est la crevette ou le merlu. Dans la capture totale de la pêche effectuée avec un maillage de 40 mm, le merlu représente 18% et les crevettes 40%. Les bateaux se caractérisent par un TJB de 95 t (près de 90% ont moins de 150 TJB), une puissance de 320 cv et une longueur de 20 m. Les ports d'attache sont dans la région andalouse : Huelva, Cadix, Puerto de Santa Maria, Malaga. Les zones de pêche s'étendent de 35° 30'N à 29°20'N à des profondeurs de 100 à 700 m. Le tableau I.1 montre l'évolution de la flottille de pêche durant la période 1976–1983 et indique les prévisions jusqu'en 1986.

TABLEAU I.1 - Evolution de la flottille de pêche espagnole (Merluccius spp. et Parapenaeus longirostris dans les divisions 34.1.3 et 34.3.1 du COPACE. et prévisions.
Merluccius spp.P. longirostris
 Division 34.1.3Division 34.3.1Division 34.3.1
AnnéesEmbarcationTJBEmbarcationTJBEmbarcationTJB
1979--    
1980329983133989399791
1981277667    
1982225892    
19831225694206642215214
19842307119    
1985-(5174)3    
1986-(4804)3 4    
1986 (4434)3 5    

1 janvier-juillet
2 1er et 2ème trimestres
3 Prévu dans l'accord de pêche du 1er août 1983, entre le Maroc et l'Espagne
4 1er janvier 1986
5 1er août 1986.

b. Trios 1

Ce type de pêche, réalisé par trois bateaux pêchant en rotation avec un maillage de 60 mm, un ensemble d'espèces cibles, Merluccius merluccius, représente 39% des captures obtenues par cette méthode. Le port de mise à terre est Cadix. Les caractéristiques moyennes des bateaux sont : 217 TJB, 602 cv. et 31 m. de longueur. La zone de pêche se situe entre 24°N et 28°N. Parfois, les bateaux vont jusqu'à 31°N. Les profondeurs exploitées vont de 100 à 500 m.

1 groupes de 3 bateaux pêchant selon un système de rotation et pratiquant le chalutage en boeuf.

TABLEAU I.2 - Evolution de la flottille de pêche espagnole (merlu et crevettes) dans la division 34.1.1 du COPACE.

ChalutiersAutres types de pêche
AnnéesEmbarcationTJBEmbarcationTJB
19791375324201786477
1980347315371556692
1981365306571775805
1982353291341495632
1983384226421616874
19842306244121395949
19853 (21823) (5265)
198634 (20264) (4889)
198635 (18706) (4513)

1 3ème et 4ème trimestres
21er et 2ème trimestres
3Prévu dans l'accord de pêche du 1er août 1983, entre le Maroc et l'Espagne
41er janvier 1986
51er août 1986.

c. Volanta (filet maillant)

Cette pêche vise essentiellement à capturer le merlu blanc, qui représente 38% des prises par cette méthode. En 1983, il y avait 36 bateaux avec les caractéristiques moyennes suivantes : 73 TJB, 293 cv et 120 m de longueur. Les ports d'attache sont en Galice (Riviera) et le port de débarquement est Algeciras. La zone de pêche est située à 34°N, à des profondeurs de 350 à 450 m.

d. Palangre

Au cours du dernier trimestre de l'année 1982, la campagne de pêche s'est déroulée avec 7 bateaux, les merlus représentaient 70% de la capture par cette méthode. Les caractéristiques moyennes des bateaux sont : 99 TJB, 459 cv. et une longueur de 25 m. Les ports d'attache sont en Galice (Riviera) et le port de débarquement Algeciras. La zone de pêche est située à 34°N, à des profondeurs allant de 350 à 450 m.

4.3.2 Merlu noir (Merluccius senegalensis)

Ce type de pêche est effectué par des trios, des filets maillants et des chalutiers (60 mm) appelés Bous (dans la division 34.1.3 + 34.3.1).

La pêche du merlu noir par des trios ne représente que 2% des captures par cette méthode. Les caractéristiques des bateaux sont les mêmes que celles qui concernent la pêche de Merluccius merluccius.

M. senegalensis représente 20% de l'ensemble des captures par la méthode Volanta (les caractéristiques de la flottille ont déjà été décrites).

Les captures de merlu (Merluccius senegalensis et M. polli) par des Bous représentent 92% du total recueilli par 17 à 23 bateaux. Les caractéristiques moyennes sont 327 TJB, 1090 cv et une longueur de 36 m. 33% des marées sont effectuées entre 21° et 23°N, à des profondeurs allant de 200 à 700 m. Le tableau I.1 indique l'évolution de la flottille au cours de la période 1976–83 et les prévisions jusqu'en 1986.

4.3.3 Crevettes (P. longirostris)

Elles sont directement exploitées uniquement par la flottille de chalutiers d'un maillage de 40 mm déjà décrite dans le paragraphe se rapportant à la pêche au merlu blanc. Les autres crustacés représentent 7% des captures effectuées par cette méthode (maillage de 40 mm).

Le tableau I.2 montre l'évolution de la flottille durant la période 1976–83 et les prévisions jusqu'en 1986.

4.4 Mauritanie

Il n'y a pas de pêcherie national dirigée au merlu.

Cette espèce apparaît dans les prises secondaires des autres exploitations.

Les statistiques de Merluccius spp. existent pour 1980 (1862 tonnes), pour 1981 (251 tonnes) et pour 1982 (781 tonnes) (cf. annexe 12).

Le merlu de la zone mauritanienne est également exploité par l'URSS (espèce non prioritaire) avec 30 chalutiers et également par d'autres pays dans le cadre d'accords de pêche (Espagne 1, Portugal, RDA, etc..). Avec le développement de la pêche pélagique, l'importance de la pêche directe au merlu a beaucoup diminué. La part des merlus dans la capture totale durant les dernières années oscille entre 0.3– 0.7%.

4.5 Maroc

Le Maroc et l'Espagne restent encore les principaux pays pêcheurs exploitant directement le stock de merlus sur la côte atlantique-Nord marocaine.

L'évolution de la flotte marocaine est caractérisée par une augmentation en nombre et en taille des chalutiers depuis 1972, période pendant laquelle elle a plus que doublé en tonnage. Le merlu est aussi pêché par d'autres types de bateaux de faible tonnage, marocains, espagnols et portugais, utilisant palangres et filets maillants. Comme il a été souligné précédemment, la flotte espagnole pêche dans les profondeurs supérieures à 150 m, alors que les bateaux marocains (chalutiers) pêchent entre 150 m et la côte.

Des éléments nouveaux résultent du dernier accord de pêche entre le Maroc et l'Espagne et concernent le maillage et l'effort de pêche.

Pour ce qui est du maillage, la maille réglementaire est passée de 40 mm à 50 mm pour la pêcherie espagnole de crevettes. En ce qui concerne l'effort de pêche espagnol, il doit être réduit de 40% sur une période de quatre ans, soit une réduction de 10% par an à partir de 1983.

1 Il existe une flotte affrêtée de 10 navires espagnols qui pêchent régulièrement du merlu débarqué directement à Cadix et dont les statistiques de capture ne sont pas disponibles, ces bateaux n'embarquant pas de contrôleurs/observateurs, il n'existe pas non plus de mensurations.

4.6 Pologne

La pêche polonaise a été effectuée par différents types de bateaux. Dans les années 1979–80, la flotte a été complétée par des chalutiers du type B-29 adaptés pour la pêche pélagique. On peut rappeler que dans la période 1966–75, le bateau du type B-23 était en revanche le plus utilisé et pouvait être considéré comme le type de bateau standard pour la pêche polonaise dans la région du COPACE. Lors des premières années de présence dans la région (1962–1966), la flotte polonaise s'orienta principalement sur la pêche au chalut de fond, des sparidés.

Après 1966, elle commença à exploiter préférentiellement les stocks de maquereaux et de chinchards. A cette époque, a eu lieu un changement partiel de cible vers les espèces pélagiques. Les chaluts pélagiques et de fond étaient utilisés alternativement avec un maillage minimum d'environ 40 mm. Les captures polonaises ont été réalisées dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1, à une profondeur d'environ 350 m.

A partir de 1972–73, la majorité des flottes étrangères a quitté la division 34.3.1 pour aller pêcher sur le plateau continental situé au large du Sahara. C'est à ce moment qu'a débuté l'exploitation de la sardine saharienne et que le merlu a disparu dans les captures polonaises. Le merlu apparaît de nouveau en 1976 dans les captures polonaises, après la signature d'un accord de pêche entre le Sénégal et la Pologne. Les quantités de merlus capturées étaient cependant négligeables car, presque tout l'effort de pêche était dirigévers les sardinelles en utilisant le chalut pélagique.

4.7 Portugal

La pêcherie portugaise traditionnelle du merlu au chalut, très importante depuis les années 1960, a connu une remarquable réduction ces dernières années (cf. annexe 13). Ainsi, des 50 chalutiers (environ) qui ont pêché au début des années 50, 23 seulement (13 réfrigérateurs et 10 congélateurs) restaient en 1980, et ce nombre s'est encore réduit en 1982, Les quantités de merlu débarquées de 1975 à 1983 ont baissé de 19 à 1,4% du total débarqué dans la zone Nord du COPACE.

Les chalutiers qui pêchent dans la région ont entre 300 et 500 tonneaux de jauge brute et débarquent presque la totalité de la capture dans le port de Lisbonne.

Ces dernières annèes, les merlus ne sont pas les principales espèces recherchées par la flotte qui s'est orientée vers d'autres poissons comme les Sparidae, par exemple.

Cette pêcherie chalutière est complétée par une pêche avec des filets maillants et des palangres.

Les statistiques de cette pêcherie, appelée “artisanale” car réalisée avec des bateaux de faible tonnage, ne sont pas disponibles. Cette activité se développe principalement dans les divisions 34.1.1 et 34.1.3 et les profondeurs de pêche sont très variables suivant les bancs de pêche. L'information présentée au Groupe de travail contient quelques données concernant les variations de la pêcherie portugaise dans le secteur Nord du COPACE pendant ces dernières années.


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