Le Gouvernement de Côte d'Ivoire, assisté par le Programme des Nations Unies pour le développement par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a été engagé dans le projet “Développement de la Pisciculture en milieu rural” (IVC/84/001)1 dont l'objet principal est de former des vulgarisateurs dans le domaine de la pisciculture et de la pêche en eaux continentales et de développer la pisciculture dans les lacs et d'établir des fermes agricoles pilotes.
Dans le cadre des activités du projet, la FAO a désigné M. Khouja, du 21 octobre 1986 au 9 décembre 1986, avec le mandat suivant:
En collaboration avec le conseiller technique principal et la Direction nationale à Bouaké, l'Expert-Conseil sera responsable de:
étudier la possibilité d'introduire le petit crédit rural en vue du développement de la pisciculture;
définir les modalités/procédures à suivre pour ce type de crédit en collaboration avec une banque locale, spécialisée dans ce domaine;
proposer un projet pilote de crédit rural et en discuter le financement et l'exécution avec le PNUD et le Gouvernement, et;
préparer un rapport détaillé sur ces sujets.
Initié en 1978 par la Direction des Pêches avec le concours technique et financier de la FAO, du PNUD et du FISE, le projet a eu pour mission “d'amener le monde rural à s'intéresser à la pisciculture pour produire lui-même, ses propres besoins de consommation et pour assurer éventuellement des revenus supplémentaires par la vente des surplus de production”.
Dans le cadre, le projet a mis en place des structures d'encadrement dans les différentes régions identifiées comme étant les plus défavorisées en matière de protéines animales d'origine aquatique. Quoique initialement conçu à l'échelle nationale, il a été finalement décidé de limiter le champ d'action du projet aux neuf régions suivantes: Aboisso, Bondoukou, Bouaké, Daloa, Korhogo, Man, Touba, Ferkessedougou et Gagnoa.
La structure mise en place comprend le Siège du projet, situé à Bouaké, chargé de la conception, de la gestion et de la coordination des unités de terrain. Deux services d'inspection situés l'un dans la savane à Bouaké et l'autre dans la forêt à Daloa, coordonnent l'activité des neuf secteurs (voir annexe 1, tableau 1).
Un Directeur de projet, assisté par un conseiller technique principal, dirige et coordonne l'activité du personnel comprenant notamment deux experts de la FAO, 22 cadres, 30 moniteurs, 37 encadreurs, 51 agents fonctionnaires et 79 journaliers.
L'essentiel de l'effort a porté sur la vulgarisation des techniques d'élevage piscicole et sur l'encadrement des pisciculteurs sur le terrain.
Les techniques suivantes ont été maîtrisées:
élevage de tilapia monosexe mâle;
élevage associé tilapia-poulets;
utilisation d'un aliment composé, fourni par le projet adapté à l'élevage intensif en étang appelé (3A);
une nouvelle espèce, le silure (Clarias) sera vulgarisé en 1987.
Les objectifs de lancement du projet ont été généralement atteints: environ plus de 1 000 pisciculteurs ont installé 2 300 étangs intensifs sur une superficie totale de 8 000 ares dans la zone (voir annexe 1, tableau 2).
1.4.1 Intensification de la pisciculture par l'introduction du crédit
Même si la pisciculture est une spéculation connue et vulgarisée aujourd'hui dans la zone du projet, les moyens généralement insuffisants mis en place par les pisciculteurs n'ont pas permis l'installation d'exploitations d'une taille suffisante et les revenus modestes dégagés n'ont pas permis l'intensification de l'activité. Cependant les pisciculteurs ont perçu cette nouvelle activité comme un complément à leur activité principale.
Afin d'améliorer cette situation et de mettre en évidence le caractère rentable de l'activité piscicole, il s'agit, grâce à l'introduction d'un système de crédit adéquat, de favoriser la création dans le cadre d'un programme étalé sur une période de cinq ans, d'un certain nombre d'exploitations d'une taille suffisante et disposant de moyens permettant d'intensifier la production et de dégager des revenus suffisamment encourageants pour intéresser dans une deuxième phase d'autres candidats pisciculteurs.
