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matières - Précédente - Suivante
Chapitre X - Les techniques d'installation
1. L'époque de plantation
2. La densité de plantation et le piquetage
3. La préparation du terrain
4. La mise en place
5. L'entretien
On observera strictement les dates du début et de la fin de la période de plantation qui correspondent en gros à celles de la saison des pluies. Il sera préférable de commencer à planter dés le début de cette saison ou même dés qu'elle s'annoncera, mais d'arrêter la campagne de plantation un peu avant la fin des dernières pluies.
2. La densité de plantation et le piquetage
La densité de plantation à adopter ne pourra être fonction que de la quantité d'eau disponible dans le sol. Cette eau, lorsqu'elle existe, est facilement utilisable par les plantes mais elle ne se trouve pas en quantité abondante et son réapprovisionnement ne dépend que des précipitations faibles et, en général, aléatoires sous un climat aride. Il est évident que les densités de plantation devront être systématiquement faibles, de 400 à 650 plants par hectare pour ne pas épuiser les réserves en eau du sol, tout en assurant à la superficie reboisée un taux de recouvrement suffisant pour supprimer l'érosion éolienne.
Sur la dune, les plants peuvent être installés uniformément à l'intérieur du quadrillage par exemple 3 x 5 m. Ils peuvent aussi être implantés sous forme de brise-vent le long des palissades.
Dans les espaces interdunaires les plants peuvent être installés par tache de forte densité de 1 x 1 m. Cette technique est connue sous l'appellation de placeaux denses espacés. Après la reprise des plants ou des boutures, les éléments centraux, bien protégés par ceux de bordure, accusent une croissance plus rapide qui s'explique par la création artificielle d'un microclimat plus favorable.
3.1 L'identification des différents sites de plantation
3.2 La trouaison
3.1 L'identification des différents sites de plantation
Avant la plantation, il est recommandé de localiser les différents sites (dépressions interdunaires, moyennes et hautes dunes, sommets, etc...) et d'y apprécier les teneurs en humidité en fonction de la profondeur. En effet, le choix des espèces dépendra des caractéristiques du site à ce point de vue, de même que la profondeur optimum de plantation.
A titre d'exemple, des plantations profondes sur les dunes côtières en climat semi-désertique, ont été pratiquées avec de très bons résultats en utilisant de longues boutures de Tamarix plantées aux profondeurs suivantes: 50 à 70 cm dans les dépressions, 80 à 120 cm sur les flancs de dunes, et 1,50 m sur leurs sommets.
La trouaison s'effectue simultanément avec la plantation car s'ils étaient creusés à l'avance, les trous se reboucheraient rapidement avec du sable dépourvu de toute humidité provenant de l'éboulement des parois (figure 25).
4.1 La préparation du matériel végétal
En pépinière, s'il s'agit de plants, une sélection rigoureuse devra être effectuée avant la plantation. Seuls les sujets vigoureux seront choisis et rabattus à 20 cm au-dessus du collet pour réduire la transpiration et la dessication au cours des manipulations qui précèdent la mise en terre. Avant de quitter la pépinière, les plants seront bien arrosés.
S'il s'agit de boutures, celles-ci devront être fraîches et d'un fort diamètre. Ainsi celles de Tamarix aphylla doivent avoir de 1,5 à 2 cm de diamètre à leur partie supérieure, et mesurer 60 cm ou plus de longueur (figure 26). Si elles sont gardées plus de trois jours ou si elles sont trop fines, le pourcentage de reprise sera faible.
Plants et boutures seront transportés à l'abri de bâches et si possible de nuit, pour éviter un excès de transpiration toujours dommageable et souvent mortel.
Il faut veiller, lors de la mise en place, a ce que les plants ne soient pas mis en contact direct avec le sable sec. Pour cela, a l'emplacement de chaque piquet de plantation, on dégagera au préalable, avec une pelle, toute l'épaisseur de sable sec. Une fois la couche humide atteinte, on procédera au creusage proprement dit du trou. L'outil le mieux adapté à cette opération est la tarière mécanique si le chantier est mécanisable, la tarière pédologique dans le cas contraire.
Le rebouchage des trous devra obligatoirement être effectué avec du sable humide provenant soit de l'extérieur soit du rabattement des parois.
Si l'on reboise une dune déjà colonisée par une végétation herbacée il sera nécessaire de bien dégager le pied de chaque arbre, ce qui amoindrira la concurrence des racines pour l'humidité.
Figure 26 - Bouture de Tamarix a - préparation
Figure 26 - Bouture de Tamarix b - plantation
Sous climats arides les désherbages pour protéger les plants de la concurrence des mauvaises herbes sont inutiles, sauf cas particuliers exceptionnels, en raison du faible dynamisme de la végétation naturelle.
Les binages pour éviter la dessication du sol par remontée capillaire n'ont aucune raison d'être sur les dunes; par contre ils doivent être effectués dans les espaces interdunaires avec des plantations faites sur le sol en place.
Ces arrosages ont pour objet d'aider les arbres dans la période capitale de leur plantation où ils n'ont pas encore développé suffisamment leur système radiculaire pour aller puiser l'humidité naturelle en profondeur. L'irrigation sur les sols sableux profonds doit se faire par arrosages peu fréquents mais abondants de manière à humidifier en profondeur, plutôt qu'en applications légères et répétées. Cela est particulièrement vrai pour les plantations profondes. Des arrosages d'intensité inférieure à 10 litres par plante n'humidifieront souvent que les 40 premiers centimètres du sol et s'évaporeront rapidement, tandis que l'on peut considérer 20 litres comme un maximum. Après l'irrigation, on aura avantage à recouvrir la surface de sable sec.
Le besoin d'irrigation est fonction du choix des essences. En conditions arides, l'irrigation initiale peut être un préalable au boisement de la dune, mais, dans les zones où la précipitation annuelle dépasse 300 mm, on a tendance à en surestimer la nécessité.
