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COMMUNICATION EN PRATIQUE

... pour améliorer la formation

Les moyens audiovisuels illustrent de façon vivante les idées et les techniques nouvelles; ils rendent plus attractifs et plus efficaces les programmes de formation et de développement des ressources humaines.

Les matériels audiovisuels peuvent être produits localement à des coûts raisonnables, puis, reproduits en grandes quantités, ils peuvent soutenir des programmes de formation de la population à très grande échelle.

Les moyens audiovisuels présentent beaucoup d'autres avantages pour leurs utilisateurs. Ils permettent de montrer concrètement et de décomposer de façon didactique - en surmontant les obstacles de l'analphabétisme - des techniques ou des procédures très complexes avant de les mettre en pratique. L'utilisation de moyens audiovisuels permet de bien mieux mémoriser le contenu d'un cours: quatre à cinq fois plus qu'en l'écoutant et neuf fois plus qu'en le lisant.

Avec les moyens audiovisuels, on peut, en une seule séance, explorer les différentes étapes de tout un cycle de cultures, depuis les semailles jusqu'à la récolte, et illustrer les techniques agricoles propres à chaque étape; on peut inventorier les problèmes du déboisement et montrer les meilleures solutions à y apporter, ou bien encore faire voir les différentes formes de malnutrition et la façon d'améliorer l'état nutritionnel de la population. L'image transporte le public dans des lieux reculés où il ne pourrait jamais se rendre. En somme, l'utilisation judicieuse des moyens de communication permet d'abolir le temps et l'espace.

Des dossiers audiovisuels de formation peuvent également être très utiles aux formateurs et agents de terrain. Ces dossiers permettent de leur donner une information uniforme, de haute qualité scientifique, car provenant directement des spécialistes et n'ayant donc subi aucune distorsion; une présentation attrayante et intéressante guidera le cheminement du formateur du début jusqu'à la fin, lui donnant ainsi plus d'assurance et de professionnalisme.

Une meilleure formation et information du monde rural est une priorité qui permet d'éviter des erreurs parfois tragiques, dans le domaine de l'utilisation des substances agrochimiques, par exemple. L'Organisation mondiale de la santé souligne, dans son rapport Global Health Situation and Projections (1992), que «... l'utilisation inadéquate de produits agrochimiques cause quelque 4 millions d'empoisonnements par an dans le monde, entrainant la mort d'au moins 15 000 personnes. Des millions d'individus sont exposés à des produits toxiques à travers les aliments, l'eau qu'ils consomment ou l'air qu'ils respirent». Une meilleure formation dans ce domaine entre autres, par une exploitation systématique des outils audiovisuels de communication, peut sauver des vies humaines et améliorer considérablement la qualité de la vie.

«Ce que j'entends, je l'oublie,
ce que je vois, je m'en souviens,
ce que je fais, je le sais.»

Proverbe paysan du Pérou

Inspirée de ce proverbe, une méthodologie de la formation utilisant la vidéo a été créée au Pérou à l'intention de la population rurale. Elle a eu un tel retentissement qu'elle a été adoptée dans plusieurs pays à travers le monde - au Brésil, dans les Caraïbes, en Chine, au Honduras, en Corée, au Mali et au Mexique.

Au Pérou, entre 1975 et 1986, plus de 1 000 programmes vidéo et dossiers de formation ont été produits et ont touché plus de 450 000 agriculteurs. Une très grande variété de sujets a été abordée: production végétale et animale, ressources naturelles, santé, habitat, mécanisation, foresterie, aquaculture, etc. Ces dossiers de formation proposaient des apports scientifiques ou technologiques modernes, tout en prenant en compte les savoirs paysans.

Les programmes vidéo étaient conçus pour être accessibles à tous, y compris les analphabètes, en nombre important. Ces programes étaient complétés par des manuels destinés aux animateurs et aux participants et par des exercices pratiques immédiatement après la projection.

Une évaluation a montré que 92 pour cent des paysans ont été enthousiasmés par cette approche, car la vidéo donnait un caractère très concret et vivant à la formation. L' équipement vidéo, portable et alimenté par batteries, permettait d'organiser la formation sur les lieux mêmes de vie et de travail de la population. Certaines communautés rurales ont contribué aux coûts, qui s' élevaient au début du projet à 30 dollars par personne formée, mais qui sont tombés à 13 dollars à partir de 1984, année où le projet a atteint sa vitesse de croisière. Le financement extérieur a été assuré par le PNUD, un bailleur de fonds bilatéral ainsi que le Programme de coopération technique de la FAO, mais le projet a aussi directement généré un revenu de 1,5 million de dollars.

L'expérience péruvienne a servi de référence pour la création, au Mali, du Centre de services de production audiovisuelle (CESPA), avec une aide financière du PNUD. Ce centre produit du matériel vidéo intégré dans des dossiers de formation paysanne, et il envisage de proposer ses services à d'autres pays d'Afrique de l'Ouest. Il fournit des conseils aux organismes locaux pour les aider à définir leurs stratégies de communication et assure la formation de leurs agents. Il produit également des documents vidéo à caractère culturel ou institutionnel. Le CESPA est devenu un établissement public à caractère industriel et commercial, ce qui lui permet de générer des revenus et de les gérer de façon autonome. Il a déjà amorti une partie de ses coûts et vise l'autonomie financière.

 

COMMUNICATION EN PRATIQUE

...pour une diffusion rapide de l'information

Il arrive souvent que des informations techniques relatives au développement doivent être très rapidement diffusées à toute la population d'une zone, d'une région ou d'un pays. Les moyens de communication de masse sont un puissant outil de diffusion de l'information aux quatre coins d'un territoire.

L'accès à la presse, à la radio, à la télévision et aux autres médias électroniques a considérablement progressé depuis une quarantaine d'années dans de nombreux pays en développement. Le coût de ces médias est peu élevé, compte tenu du nombre de personnes qu'ils permettent d'atteindre. Des études ont montré, par exemple, que la radio coût de 2 000 à 3 500 fois moins cher, par heure de diffusion, que les agents de vulgarisation. Bien entendu, les vulgarisateurs font beaucoup plus que transmettre de l'information, mais l'intérêt économique des médias est indéniable pour atteindre certains objectifs. En voici un exemple: en Turquie, la télévision, en tant que service public, a accordé des plages d'antenne gratuites pour la diffusion de programmes et de messages consacrés à la santé et à des thémes sociaux comme la grossesse des adolescentes. Une couverture nationale a été ainsi assurée au coût extrèmement modique de 0,02 dollar par personne touchée.

Dans le monde entier, qu'il s'agisse de médias publics ou privés, le public demande des programmes intéressants. La formation, au niveau national, de spécialistes de l'information capables de produire des programmes de qualité couvrant les principaux thémes du développement doit être considérée comme une priorité.

"... SITUATION PLUS QU'ALARMANTE STOP ...
MILLIONS CRIQUETS PÈLERINS ADULTES STOP ...
AUCUN TRAITEMENT INSECTICIDE POSSIBLE STOP ...
MOTIF: OPPOSITION CATÉGORIQUE PASTEURS NOMADES
AUX PULVÉRISATIONS STOP"

Extrait d'un télex adressé par le responsable de la zone de Kalait (Tchad) au Ministère de l'agriculture, N' Djamena, le 1er août 1987.

Quand les redoutables criquets pèlerins s'abattirent sur le Sahel en 1987 pour dévorer toute la végétation et qu'ils menaçaient la survie des êtres humains et des animaux de la zone, le refus d'éliminer le fléau aurait semblé inconcevable à un étranger.

C'est pourtant à un tel refus que l'on s'est heurté dans cette zone importante, qui constituait la ligne de front de la lutte contre la désertification et abritait des projets agricoles de grande envergure. Là, les éleveurs locaux étaient déterminés à ne faire courir aucun risque d'empoisonnement à leurs troupeaux du fait des insecticides. Par ailleurs, le survol de leur territoire par des avions volant à basse altitude, comme c'est le cas des appareils effectuant des pulvérisations l'insecticide, était peu apprécié par la population en raison d'un conflit avec un pays voisin. Les éleveurs avaient donc bloqué l'opération d'urgence sur 3 800 hectares, ce qui mettait en péril la zone tout entière.

Avant qu'il ne soit trop tard, on demanda aux responsables de la radio rurale du Tchad de tout mettre en œuvre pour faire changer d'avis les éleveurs. Au lieu de leur ordonner de coopérer en les menaçant, tactique employée sans succès jusqu'alors, les producteurs de la radio rurale surent imaginer un message différent, qui en appelait à la dignité et au sens de la responsabilité de leurs fidèles auditeurs. La radio proposa une formule très simple: éloigner les troupeaux de la zone pendant trois jours afin de pouvoir la traiter aux insecticides. Ensuite, ils y retourneraient en toute sécurité et une autre zone serait évacuée pour être traitée à son tour.

En moins de 24 heures, la proposition était acceptée par les pasteurs. L'avion fut autorisé à prendre l'air, et les criquets détruits par les pulvérisations. Le savoir-faire en matière de communication avait contribué à vaincre le fléau.

 

COMMUNICATION EN PRATIQUE

... pour une coordination et une gestion du développement plus efficaces

Quand une orientation nouvelle en matière de développement est introduite dans un ministère, quand il faut renforcer le travail d'équipe ou lorsque les planificateurs et décideurs ont besoin d'informations précises provenant du terrain sur les effets sociaux des programmes de développement, la communication revêt une importance cruciale.

Des ateliers de travail réunissant des fonctionnaires à différents niveaux sont le meilleur moyen de favoriser la concertation, de présenter et de faire accepter les orientations nouvelles et de renforcer le travail d'équipe.

Ces ateliers, s'ils sont bien conduits, représentent un excellent entrainement aux techniques de la communication interpersonnelle. Les participants peuvent y analyser les problèmes auxquels ils sont confrontés dans le cadre de leurs projets de développement et chercher ensemble des solutions. Des discussions informelles permettent souvent aux responsables d'évoquer les problèmes qui se posent sur le terrain, en termes plus concrets et authentiques que ceux des rapports officiels. De tels échanges leur donnent également l'occasion de travailler en équipe et de suggérer de nouvelles approches dans un esprit d'échange et de participation entre agents de tous niveaux. Cette approche, très enrichissante, montre concrètement ce qu'est la planification participative et donne à ceux qui s'y engagent le sentiment de d'importance de la mission qu'ils ont à accomplir.

Certains médias, comme la radio rurale et la vidéo, s'ils sont employés de façon interactive, sont un précieux instrument de dialogue avec la population et d'investigation du milieu qui fournira aux décideurs et aux planificateurs des informations provenant directement du terrain et qui permettra en même temps à la population de faire connaitre ses opinions et ses préoccupations dans son propre langage, données que l'on ne trouve généralement pas dans les rapports officiels.

Quant au personnel de terrain, il apprécie également l'information qui lui est proposée sous une forme audiovisuelle par rapport aux habituels documents écrits, rapports, mémorandums et circulaires. Un dispositif de communication régulier, crédible et fiable permet de resserrer les liens entre les responsables à l'échelon central et le personnel de terrain.


La vidéo ouvre les yeux aux décideurs

Même des projets réussis, comme le projet d'aménagement des hassins versants et de plantation de bois de feu de Shivapuri, au Népal, peuvent améliorer leur gestion grâce à la communication. Depuis 1985, ce projet a partiellement remis en état un bassin versant gravement dégradé, grâce au reboisement, à des mesures antiérosives, à de nouvelles plantations de bois de feu, tout en fournissant de nouvelles sources de revenu à la population et en l'aidant à vivre en harmonie avec son environnement.

Toutefois, la stratégie de la seconde phase du projet a été sérieusement revue après que les responsables eurent visionné un document vidéo réalisé par le projet. Ce document contenait des témoignages de la population vivant sur le site et dans ses environs qui mettaient l'accent sur de nombreuses conséquences négatives du projet. L'intervention la plus frappante était celle d'une femme qui, comme d'autres, s'était installée, à la demande du projet, hors de la zone nouvellement protégée: «On nous a demandé de, quitter notre maison pour remettre la forêt en état, mais jusqu'à présent nous ne voyons pas d'amélioration de la forêt: et nous ne sommes pas bien installés. Certains d'entre nous, auparavant agriculteurs, sont maintenant obligés de travailler comme porteurs. Personne n'a bénéficié du projet, ni la forêt ni les gens», déclare-t-elle amèrement dans le programme vidéo.

Le Représentant résident du PNUD au Népal a réagi ainsi: «En regardant cette vidéo, j'ai réalisé que la population n'a pas été impliquée suffisamment tôt dans la planification du projet ... Elle a été associée aux prises de décision sur la manière de procéder, mais pas sur les options fondamentales du projet. Nous aurions du être plus attentifs à cet aspect, et la planification de la seconde phase devra se faire en meilleur accord avec la population ... Nous devons repenser les mécanismes de participation pour l'associer davantage, à tous les stades du projet.»

Ce programme vidéo a permis, pour la première fois, l'intégrer les préoccupations de la population dès la phase de planification du projet, et des situations comme celle qui est évoquée par cette femme ne se sont plus reproduites. Les 2,28 millions de dollars investis dans le projet ont été mieux utilisés et ont permis d'obtenir des résultats plus durables.

 

COMMUNICATION EN PRATIQUE

... pour obtenir l'appui des décideurs

Les décideurs, les organismes d'assistance technique et les bailleurs de fonds qui sont sollicités pour soutenir ou étendre les programmes de développement doivent être informés des progrés et des résultats de ces programmes. Les outils de la communication permettent de mieux capter l'attention des décideurs et d'obtenir leur soutien.

Pendant les réunions et les conférences, des présentations audiovisuelles utilisant des supports comme la vidéo, la photo, la diapositive ou le rétroprojecteur aident à visualiser de façon dynamique des données ou des statistiques que les rapports présentent souvent de façon froide ou indigeste. Les programmes vidéo sont particulièrement utiles, car on peut les distribuer aux décideurs, qui peuvent les visionner au moment qui leur convient.

Les programmes diffusés par la radio ou la télévision, ainsi que les articles de journaux, sont un autre moyen efficace pour attirer l'attention des décideurs. Les lettres d'information et bulletins de liaison, même s'ils s'adressent d'abord aux personnels des programmes de développement, sont également un moyen pour tenir les décideurs informés des succés obtenus et des difficultés rencontrées.

Un programme vidéo pour le Premier Ministre

Le déboisement est souvent un probléme complexe demandant des solutions qui ne le sont pas moins. Pour que les gouvernements soient en mesure de prendre des décisions en connaissance de cause, les spécialistes doivent fournir des explications approfondies que les décideurs doivent examiner avec la plus grande attention. Malheureusement, nombre de ces derniers n'ont souvent pas le temps de mener cet examen minutieux.

En 1991, la FAO achevait, pour le compte du Gouvernement de la Dominique, une étude de deux ans pour comprendre pourquoi plusieurs sociétés d'exploitation forestière implantées depuls le début du siècle avaient, depuis cnq ans, fait faillite et pour connaître le véritable potentiel économique de la forêt tropicale de l'île.

Cette étude avait mis en évidence que la superficie forestière et son potentiel commercial avaient été surestimés. Elle recommandait que l'exploitation de la forêt soit strictement limitée et que des mesures soient prises pour préserver l'équilibre délicat entre l'exploitation du bois, la protection des bassins versants et la conservation de l'habitat de la faune sauvage.

Le législateur aurait-il le temps d'apprécier le plan d'aménagement forestier, un document de 90 pages accompagné de nombreuses annexes? Capter son intérét était pourtant la première des priorités.

Pour y parvenir, un document vidéo de 14 minutes, intitulé «Notre forêt disparaît» a été produit par le Centre de communication rurale, sous la supervision de spécialistes des problèmes forestiers. Cette vidéo fut visionnée par le Premier Ministre et plusieurs membres de son cabinet.

Ils éprouvèrent un choc lorsqu'ils virent à l'écran de quelle manière les forêts de la Dominique avaient été exploitées durant les dernières années. La séance terminée, le gouvernement engagea sur le champ un vaste débat sur les conclusions et les recommandations de l'étude, que plusieurs de ses membres n'avaient pas encore eu l'occasion de lire.

Le Plan national forestier fut adopté quatre mois plus tard. Il reprenait à son compte la plupart des recommandations contenues dans l'étude de la FAO ... sans rencontrer la moindre opposition.

 

 

Contre les feux de brousse, la mobilisation villageoise

Les traditions populaires ne sont pas toujours bonnes conseillères ... les agriculteurs vantent souvent les avantages qu'il y a à mettre le feu aux terres agricoles avant les plantations: le terrain est débarrassé de ses mauvaises herbes, les éléments nutritifs contenus dans les cendres se déposent sur le sol et les rongeurs, insectes et autres ravageurs sont détruits.

Au Tchad, de novembre à juin, les agriculteurs brûlent ainsi leurs terres, se fiant à leurs vieilles coutumes. Mais la tradition n'est pas toujours la meilleure des choses. Le sol en de nombreux endroits est surexploité et dégradé -il s'envole littéralement en poussière. Les feux, souvent mal maîtrisés, dévastent de vastes zones et le désert avance.

En 1991/92, dans deux zones du Tchad, le Ministére du tourisme et de l'environnement, fermement résolu à stopper ce phénoméne, décida de lancer une campagne de communication pour lutter contre les feux de brousse. Deux zones clés comprenant 54 villages ont été identifiées, et une approche délibérément participative a été mise en œuvre avec l'appui d'experts de la FAO.

Des forestiers et des animateurs d'ONG ont été formés aux techniques de communication et envoyés dans ces villages afin d'y engager un débat avec la population en employant différents supports audiovisuels, dont les diapositives et les cassettes audio. Des émissions de la radio rurale souteriaient l'ensemble de l'opération. les communautés villageoises ont été ainsi encouragées à exprimer leurs opinions, à proposer des solutions et à prendre des décisions.

Un an plus tard, les résultats étaient spectaculaires: fréquence des feux de forêt en diminution de 90 pour cent; 22 villages pourvus de comités de lutte contre les feux de brousse et neuf autres se préparant à en faire autant; 10 000 hectares de forêts protégés par des brise-feu dans 17 villages; plantation de 25 000 arbres dans 44 villages et nouvelles pépinières établies ou prévues dans 29 villages. Devant le succés de l'opération, la campagne devait s'étendre à d'autres zones.

Le moral des forestiers s'est nettement amélioré. Comme le disait l'un d'entre eux au cours de sa formation en communication: «Auparavant, on voyait en nous des agents de répression. Cette formation nous a appris que, dorénavant, nous sommes des animateurs du développerment aux cotés des villageois!»

La communication a remplacé le feu de brousse par une flamme d'une autre nature.

 

 

La radio rurale donne la parole à ses auditeurs

Voici le récit d'un villageois enregistré pendant une émission radiophonique consacrée aux feux de brousse:
Mon oncle, m'a raconté comment un feu de brousse a incendié son champ:
«Ce feu était furieux - il chargeait comme un troupeau d'éléphants et ravageait tout sur son passage! Il arriva même tout près de chez nous!»
J'ai dit «N'aie pas peur. Avec les mots justes, un bon chasseur peut arrêter un troupeau d'éléphants qui charge. Nous aussi nous pouvons arrêter les feux de brousse avec les mots qu'il faut »
«Quels mots?»
«Unissons-nous.»
«Unissons-nous?»
«Si le village s'organise pour combattre les feux de brousse, vous naurez plus jamais peur de ces feux!»

Les émissions de la radio rurale peuvent jouer un rôle important dans toutes sortes de circonstances: promouvoir, par exemple, une campagne de lutte contre les feux de brousse au Tchad. Qu'elles soient produites aux niveaux local, régional ou national, ces émissions sont plus efficaces si la population y participe, si elles utilisent les langues et le patrimoine culturel locaux. C'est pourquoi les équipes de production de la radio doivent être multidisciplinaires el mobiles pour dialoguer directement avec un large public et enregistrer des témoignages sur tous les sujets importants.

Outre la diffusion d'informations, la radio pourra ainsi s'acquitter d'autres fonctions importantes: stimuler les débats entre les principaux acteurs du développement, proposer une tribune d'expression et de valorisation du patrimoine culturel au service des communautés rurales, aider les décideurs à mieux comprendre le milieu rural pour savoir ensuite l' aborder comme il convient.

 

 

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