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ANNEXE IV

LE REGIME ALIMENTAIRE DES PRINCIPALES ESPECES DEMERSALES DE

CÔTE D'IVOIRE (ET DU GOLFE DE GUINEE)

par

CAVERIVIERE Alain

Chargé Recherches de l'ORSTOM

Les régimes alimentaires des espèces démersales n'ont guèe été etudies en Cote d'Ivoire. Citons 21 espèces examiinées par le Loeuff et Intes (1973) mais le travail a porte sur peu d'individus récoltés à une seule époque de l'année d'ailleurs non précisés. Seykes quelques recherches ont eu lieu sur un nombre relativement élevé d'individus : il s'agit des études de Troadec (1968,1971) sur Pseudotolithus senegalensis et Pseudotolithus typus, de Barro (1976) sur Brachydeuterus auritus, de Intes et Le Loeuff (1976) sur Dentex angolensis. Nous pourrons compléter et comparer les résultats obtenus en Côte dI'voire avec ceux Concernant d'autres régions de la côte ouest africaine : étude rares elle aussi, parmi lesquelles il faut citer en particulier les travaux de Longhurst (1957, 1960a) qui portent sur 25 espéces de l'estuaire de la Sierra Léone et 71 espéces récoltées des Iles du Cap Vert àFernado Po.

Avant de décrire les régimes alimentaires des espéces dé mersales pour lesqulles nous disposons de renseignements, il nous semble préféable de parler tout d'abord des peuplemnets d'invertées benthiques qui sont d'une grande importance dans l'alimentation de ces poissons, en partculier les crustacés.

1. LA FAUNE BENTHIQUE

Aprés un résumé des connaissances générales ontenues sur la fune benthique de Côte d'Ivoire, nous envisagerons plus en détail la répartition et l'abondance de deux crustacés le Caridae Palaemon hastatus et le Penaeidae Parapenaeopsis atantica, qui peuvent étre particuliérement abondants dans les nols alimentaires des espéces démersales côtiéres de Côtr d'Ivoire.

1.1 Etude générale

Rijavec (1971) indique au Ghana une bonne corrélation significative à 99 %, entre la prise moyenne de poissons démersaux et la quantité d'invertébrés benthiques ramenée dans le filet, et prise comme indicateur de l'abondance sur le fond (le vide de maille du culde chalut étant de 32 mm).

En Côte d'Ivoire une étude de Le Loeuff et Intés (1968) sur la faune benthique, basée sur le méme type d'échantillonnage, a été effectuée à partir des inverébrés en 1966–67 lors des nombreux traits de chalut (vide d maile du cul de 40 mm) effectués sur les radiales de sassandra, Fresco, Grand Lahou, Jacqueville et surtout GrandBassam . Du fait de l'engin utilisé les prises ne concernent que l'épifaune de grande taille, et neuf traits effectués avec un chalut dont les mailles du cul mesuraient 16 mm étirées ont montré l'inadéquation du filet de 40 mm dans I'échantillonnage des espéces benthiques du point de vue du nombre des espéces récoltées et, plus gravement, de leur abondance. L. corrélation obtenue par Rijavec montre cependant la valeur glaonale de la méthode vis-a-vis de la densité pondérale des especes démersales ; on peut méme peser que la correlation obtenue avec ce type d'échantillonnage doit etre melleure que celle que l'on pourrait obtenir à partir d'engins plus classiques de récdolte du benthos téles ceux utilisés par Longhur st 1958 de la Ganble à la Sierra Leone et Buchanan 1958) au Ghana. Ces engins é talent principalement des bennes et qes dragues qui ne pernmettent pas d,écdhantillonner la faune vagile.

Le Loeuff et Intés montrent les variations, en fonction de la profondeur, du nombre des espéces et de l'abondance totale en individus (Figure 1). Ces variations correspondent á des faunes differents ; le nombre d'espéces et dindividus est:

Ces auteurs indiquent égalemaent une augmentation, dans les deux premiéres aries bathymétriques des captures d.onvertébrés benthiques en salson foide et pendant les upwelling éspiosidques . Cette augmentation n'est pas trés visible sur les garaphes mais est bien réelle, tout au moins pour la premiére zone, si l'on considére que l,abondance de Palaemon hastauts, espéce côtiére de saison froide. est trés mal représentée dans les échantillons obtenus par chalutage. La crevette còtiére de plus grade taille Paraopenaeopsis atantica voit également son abondance augmenter du début de la grande saison froide au début de la petite saison chaude . L'augmentation des captures d'invertébrés benthiques en saison froide paraft une conséquence logique des poussées plantiques induite par les remontees d'eaux froides.

Les variations saisonnéres s'acciompagnent chez certaines espéces de migrationverticales, cependant pour la majorité des espéces la répartition des poplutions n'est pas affectée par les variations des condition hydrologiques méme pour les espéces les plus vaqgiles. Le mode de répartiton des organismes sur le fond doit jouer un role trés important dans la considérable variabilité des échantillons.

Pour la zone qui nous intéresse dans cette étude, de la côte a la rupture de pente du plateau continental, Le Loeuff et Intés regroupent les invertébrés benthiques en deux peuplements d'aprés les relations organismes-conditions hydrologiques.

Ces peuplements ont des relations certaines avec les communutés benthiques de Longhurst (1958) et de Buchanan (1958), Leuns limites corresopondent assex bien avec celles des principaux peupleents ou communautés de vertébres démeersaux décrits par Durand (1967) et Longhurst (1969).

L'étude de Le Loeuff et Intés ne porte sur aucun fond dur, ce type de substra n'étant cependant pas rare en cote d'Ivoire du delà de 50-60 m. Au Ghana , ou ils sont majoritaires, les fonds durs (à gogones) sont donnés par Rigavec (1973) comme plus riches en organismes benthiques de grande taille que les fonds mous correspondants, ce qui paraft étre u cas trés général dans les océans. Longhurst (1959) montre que les vases et sables purs sont pauvres en benthos et nous noterons que d'aprés Rijacvec les fonds mous ds radiales effectuées au Ghana sont consitutés de telles vases, Signalons aussi que c'est à 60m, progondeur ou la biomasse bebnthique est la plus faible , que la teneur des élment fins du sédiment atteint son maximum sur la radiale de Grand Bassam.

1.2 Répartition et abondance de Palaemon hastaus et Parapenaeopsis atlantica

1.2.1 Le Caridae Palemon hastatus (Aurivillius)

Cette petite crevette transparente, d'une taille maximale de 7 cm, est une espéce côtiére abondante lors du maximum de productivité planctonique en saison froide . Elle n'a njsque à ce jour, et à notyre connnaissance, pas fait l'objet d'etudes particuliéres en Afrique Occidentale. Elle est présente de juillet à octobre-novembre devant Grand Bassam,. Traoadec (1971) note que des prises attengant hjusqu'à 10 kg par heure de péche ont pu étre obtebnus malgre l'inadéquatuib des naulles du cdhalut à la péche ont pu étre obtenues malgré (1968) l'ont récoltéses sur les fonds de 15 et 20m , aucun renseignement n'étant ét effectuées sur les fonds de 15 et 20m, aucun renseignement n'étent disponible pour les fonds plus côtiers. L'espéce a été éga;ement rencoterées lors des radiales de Sassandra et Grand Lahou, mais sa présence n'apas été mais sa présence n'a pas été constatée lors des radiales de Fresco et Jacqueville, ce qui laisseà penser que sa presence est lie à la proximité d'eaux dessalées. Ce caridé est d'ailleurs aussi connu comme une espéce d;eaux esssalees. Troadec (1971) fait état d'une communication personnelle de Longhurst selon laqulle Palaemon hastatus abonde le long des' côtes nigérianes en période de dessalure de la couche superdficielle. Le Loeuff et Intés indiqunet qu'un certain nombre de femelles étaient ovigéres.

1.2.2 Le Penaeidae Parapenaeopsis atlantica (Balss)

Paraqoenaeopsis atlantica n'a encore été que peu étudiée . Crosnier (1967) lui a consacré une coutre monographie au Conogo, dont les conclusions sont reprises par Crosiner et De Bondy (1967). Cette crevette côtere, qui ne se rencontre jamais en lagune, parait commune sur les fonds vaseux ou vaso-sableux. Les longueurs totales des individus captureés au chalut sont comprise entre 6 et 14 cm.

Son abondance dans le chalut sur la radiale de Grand Bassam n'a jamais été trés forte (max. 20 kg/h). Elle a été pévhée de 15 à 50m, plus particukiérement de 15 à 30 m avec un maximum à 25 m. Elle se rencontre toute l,année mais les variations saisonniéres d'abondance sont importantes. Troadec (1971) donne, pour le poids de l'ensemble des individus et le nombre de Parapenaeopsis atlantica de longueur totale inférieure à 8 cm, les indices d'abondance sur la radiale de Grand Bassam (Figure 2) les meilleures prises ont lieu pendant la petite saison des pluies et la cure des fleuves, en fin de saison froide - début de saison chaude.

1.2.3 Comparaison entre le Côte d Ivoire et le Congo - Essai d'interpretation

Crosnier et De Bondy (1967) pour Parapenaeopsis atlantica et Samba (1974) pour Palaemon nastatus, indiquet qu'au Congo les maxima d'abondance se rencontrent en salsons chaudes, qul correspondent aux crues des fleuves. Nous avons vu qu'en Côte d'Ivoire les abondances maximales pour ces deux especes prenaient place en saison froide et au début de la precipitation à la côte et de décharge correspondent periodes des maxima de prévipitation à la cdote de decharge des fleuves. Les apports d'eaux douces joueraient donc, plutot que la tempèrature, un rôle important sur la variations d'abondance de ces deux crevettes dans les zones de pêche des poissons dèmersaux côtiers.

La dessalure en elle méme ne paraft cependant pas avoir une influence directe sur l'augmentation d'abondance car en Côte d'Ivoire c'est pendant les périodes de crues que, a part une mince couche d'eau dessaléee en surface, la salinite sur le fond a son maximum du fait de la remontée par des phénoménes d'upwelling de l'eau centrale sud atlantique.

Dandonneau (1973) et Binet (1976) ont montré sur le plateau continental ivoirien que les apports de sels nutritifs par les eaux continentales auraient un rôle prépondérant sur l'accroissement des biovolumes planctoniques. Binet (1970) ne signale pas de phénoméne comparable au Congo, les biovolumes de zooplancton montreraient méme une baisse important au large de Pointe-Noire pendant la grande crue du Congo, quand les prises de Parapenaeopsis atlantica sont les plus importantes. L'augmentation d'abondance des deux crustacés ne parait donc pas liée une richesse planctonique simultanée des eaux.

Binet (1970) indique qu'au Congo les larves de décapodes Natantia - essentiellement des larves de Caridae et, moins nombreuses, de Penaeidae(*) - sontabondantes en saison chaude au contraire de la majorite des autres taxons du zooplancton; les maxima se situent pendant les deux crues.

Un phénomène assez analogue (période d'anondance en saison chaude, mais des maxima pendant la grande saison des pluies et la crue des fleuves) a lieu en Côte d'Ivoire pour les larves de décapodes (Binet, 1976a). Cependant la différenciation n'est pas suffisante à l'intérieur de cet ordre pour l'attribuer à Palaemon hastatus et Parapenaeopsis atlantica.

(*) : Qui sont problement pour la plupart des larves de Parapenaeopsis atlantica

De l'ensemble des observations precédentes il semble se dessiner que les augmentations d'abondance de Palaemon hastatus et Parapenaeopsis atlantica sur les fonds de pêche des poissons demersaux côtiers (augmentations apparaissant dans le bol alimentaire de ces denniers) seraient en liaison avec de forts apports d'eaux continentales. sans que les variations de facteurs tels que la température, la salinite, l'abondance planctonique sur ces fonds, paraissent entrer en ligne de compte. Les frotes abondances observees coincideraient avec la période de reproduction de ces espéces, comme l'indiquerait l'observation de femelles ovigéres de Palaemon hastatus en Côte d'Ivoire et l'augmentation du nombre de larves de Caridae et de Penaeidae au Congo. En périodes de reproduction les adultes pourraient avoir une répartition plus profonde ou étre plus vulenérables. Nous ne formulerons pas d'hypotheses sur les mécanismes directs ou indirects qui induiraient la reproduction des deux espéces etudiées pendant les saisons de décharge. Le Reste (1973) et Garcia (1977) ont deja signale l'importance des précepitations et des crues des fleuves sur le déclenchement des pontes de Penaeus indicus á Nosy-Be (Madagascar) et de Penaeus duorarum en Côte d'Ivoire Le premier auteur ecrit que l'on peut supposer que “les variations pluviométriques sont l'horloge de la reproduction”.

2. LES REGIMES ALIMENTATIRES

2.1. Moyens d'etude et presentation des donnees commentees

2.1.1. Moyens d'étude

Le principal moyen est l'analyse des contenus stomacaux. La méthode la plus simple pour ce faire consiste á denombrer (occurence) les estomacs contenant tel ou tel groupe de proies, le pourcentage d'occurrence étant la proportion des estomacs non-vides contenant l'espéce ou la famille considérée. Ce procédé ne tient pas compte des quantités ingerees, mais Jones (1954) a montre une bonne corrélation entre l'augmentation du poucentage d'occurrence et celle du poids de chaque type de nourriture. “En effet, si pour une proie donnee la quantite totale consommée individuellement par un lot de predateurs croît, la possibilite de rencontrer cette proie dans un plus grand nombre d'estomacs augmente” (Troadec, 1971, loc. cit. p.152). Les pourcentages d'occurrence ne sont pas cumulables car dans un méme estomac les divers groupes peuvent étre presents et la somme depasser largement 100%.

Plusieurs réserves peuvent étre faites concernant la précision des études sur les régimes alimentaires et elles sont bien développées par Troadec (1971). La principale provient de ce que la vitesse de digestion varie suivant les proies. de ce fait, les animaux qui ont des piéces anatomiques dures (squelettes des vertébrés, tests calcaires) pourront étre déterminés plus longtemps aprés leur ingestion que dautres, tels que les petites crevettes et les polychétes.

Deux autres indices sont aussi par fois utilises dans l'étude de l'alimentation des poissons: il s'agit de l'indice de repletion et du facteur de condition. Ils peuvent fournir des informations uniquement quantitatives sur les variations saisonniéres du régime alimentaire.

L'indice de ráplátion est souvent exprimé en quarts de volume stomacal (empli au quart, á la moitié, au trois-quart et plein).

Le facteur de condition exprime la relation entre le poids et la longeur du poisson, il traduit son embonpoint. Il est souvent de la forme (poids/longueur au cube). Les variations de ce rapport sont indépendates de la longueur des poissons quand l'exposant de la relation longueur-poids est egal ou tres proche de 3. Dans le cas contraire des biais apparaissent (Freon, 1979) et il taudra, pour les eviter, modifier l'eposant de la longueur od effectuer une correction (Troadec, 1971). Pour que le facteur de condition donne une meilleure mesure de l'embonpoint, il sera bon d'eliminer du poids du poisson celui du contenu stomacal. La valeur moyenne du facteur de condition n'est souvent pas directement représentative de l'abondance de la nouriture á un moment donné. En effet le facteur de condition ne dépend pas que de l'alimentation et, entre autres, pourna traduire les variations de poids des gonades. D'autre part, méme sil est principalement assujetti aux quantites de nourriture ingérées, il sena, encore faible au début d'une période d'alimentation intense et encore fort quelques temps aprés sa fin; c'est le sens de variation du facteur qui devra, plutot étre considére. Notons aussi qu'en période de reproduction une diminution de l'alimentation pourra agin sur le facteur de condition sans que l'abondance des proies soit en cause.

2.1.2 Présentation des données commentées

Dans cet apercu nous ne mentionnerons que les espéces du plateau continental qui ont une certaine importance quantitative ou qui présent un type d'alimentation particulier. Les espéces relativement abondantes dont le rôle de prédateur est bien connu ne seront pas mentionnées : requins, mérous, barracudas. Pour la plupart des autres espéces du golfe de Guinée, nous renvoyons aux auteurs cités en introduction et á Cadenat (1954). Ce dernier a examiné les contenus stomacaux d'individus pêchés au Sénégal et appartenant á 120 espéces démersales et pélagiques.

Nous avons regroupe sous une forme synoptique dans les tableaux 1 á 3, á partir des donées de Le Loeuff et Intés (1973), Longhurst (1960) et de celle d'autres auteurs ayant etudié une espéce particuliére, les informations concernant l'alimentation des principales espéces démersales de la region. Les indications fournies par Cadenat (1954) ne seront utilisees dans le texte que dans le cas ou, pour l'espéce considéree, les renseignements obtenus á partir des aauteurs précedents manqueraient ou ne proteraient que sur un faible nombre d'estomacs; ceci een supposant que l'alimentation de l'espece dans le golfe de Guinee (sensu stricto) ne doit pas etre, en ce qui concerne la répartition entre les grands groupes zoologiques composant le bol alimentaire, tres differente de celle du Sénégal.

Du fait des pourcentages d'occurrence dont le total est namene á une valeur proche de 100 chez Longhurst, les valeurs indiquees par cet auteur et celles tournies par Le Loeuff et Intes ne sont pas directement comparables, aussi utiliserons-nous dans les tableaux i á 3 quatre symboles pour indiquer les niveaux de presence, éleves á faibles, des grands groupes zoologiques. L'ordre de classement de gauche á droite de ces groupes dans les tableaux correspond grossomodo au passage des espéces les plus vagiles á celles qui sont pratiquement fixes.

Dans son travail de 1957, Longhurst regroupe la plupart des especes en trois classes suivant que leur nourriture est principalement composee de:

Nous conservons cette classification, malgre le caractere parfois trop schematique de ces ensembles, en ajoutant une classe pour les especes dont l'alimentation est trés variee.

2.2 Communaute des Scianenidae

2.3 Communauté des Sparidae

2.4 Communauté des espéces eurybathes ou de la thermocline

L'étude des contenus stomacaux a été aboreée par Thiam (1978) au Sénégal, le régime alimentaire serait variá á base de mollusques et de crustacés, du même type que celui des deux especes de cynoglosses dont nous avons deja parle pracemment c'est a dire basé principalement sur 1'epifaune sédentaire et surtount 1'endofaune.

3. CONCLUSION - DISCUSSION

Un examen, meme rapide, des tableaux 1 a 3 montre la grande importance des crustacés dans le régime alimentaire des especes démersales du golfe de Guinée et de la Cote d'Ivoire en particulier, cette importance, déja signalée par plusieurs auterus, est notable pour les trois communautés examinées , En général les petits crustacés et les crevettes dominent. Cependant chez les espéces eurybathes et de la communauté des Sparidae le group des crabes et pagures a souvent un poutcentage d'occurrence élevé. Pour les espéces côtiéres, qui sont économiquement les plus importantes en côte d'Ivoire, l'importance du caridae palaemon hastatus et dans une moindre mesure du Penaeidae Parapenaeopsis antlantica a été souvent mise en évidence. Les juvéniles de poissons sont trés sovent representés en quantité plus ou moins grande , dans le bolm alimentaire des espéces étudiéces . Il semblerait que leur occurrence soit en général plus grande pour les espéces de la communauté des Sparidae que pour celles de la communauté des sciaenidae. Cela pourrait étre une conséquence de la diminution de la faune benthique en dessous dela la thermocline.

Dans un peuplement donnè, tous les types d'alimentation peuvent être rencontrès avec une dominance des prèdateurs actifs. D'apres Longhurst (1957) le pourcentage d'estomacs vides diminuerait en passant des ichthyophages aux espéces se nourrissant principalement á partir de l'endofaune, la valeur calorique des poisson ingèrès ètant forte par rapport aux autres groupes de proies.

D'apres 1'ensemble des reseignements recueillis 1'alimentation de toutes les espéces démersales présenterait des variations saisonniéres en relation avec 1'hydroclimat, ce dernier induirait des variations d'abondance des groupes de la faune benthique composant 1'essentiel des proies. En Cote d'Ivoire les saisons froides serient les périodes favorabl;es pour la grande majorité des epéces ; il en serait de meme au Congo pour Pseudotolithus senegalensis et Pseudotolithus typus (Trodec, 1971; poinsard et Troadec, 1966). Deux exceptions sont actuellement connues:

Les proies sont en général de petite taille parrapport a celle du rédateur d'une maniére le leur taille monenne augmenterait pour une espéce donnée en founction de la longuer de 1'individu étuide importance des groupes zoologiques entrant dans le régime alimentaitre peut varner de ce fait. Le choix des proies, qui parait la régle , a blen mis en evidence par Troadec (1971) pour 1'espéce Pseudotolithus seneqalensis. Cet auteur a pu écrire : “La limite bathymtrique inferieure de ce peuplement (60m) sur lequel se nourrissent les Pseudotolithus senequlensispourrait expliquer que ces poisson ne gagnent pas périodoquement des profondeurs plus grandes lorsque les conditions hydrologiques correspondent a celles dans lesquelles on les recontre courammernt a des niveaux plus eleves”. La diminution de certaines proies entrainerait une variété plus grande du régime alimentaire quand la nourriture préférentielle se raréfie, cette diversification est , toutefois, souvent impuissante a éviter un amaigrissement saisonnier . L'adaptation, souvent certaine limite, des espéces démersales a la nourriture disponible expliquerait les quelques divergences parfois relevées entre différentes études en ce qui concerne le régime alimentaire d'une espéce; elles sont cependant toujours en accord sur ses grandes lignes.

Un bon exemple de cette faculté d'adaptation peut etre vu dans differences relevees par Longhurst (1957,1960a) entre les contenus stomacaux de poissons de memes espéces captures , d'une part dans 1'estuaire de la Sierra Leone River , et d'autre part en mer. Dans le premier millieu le premier milieu le nombre d'estomacs vides est plus faible que dans le second , ou le benthos serait moins abondant (Longhurst, 1959), et 1'occurrence relative des polychétes , specialement abondants dans la faune estuarienne,est en général plus élevée.

Ii y a peu de renseignements sur les variations nycthémérales de 1'alimentation des espéces démersales du golfe de Guinée. Longhurst (1960a) fournit des indications pour Pagrus ehrenberqi qui doivent pouvoir etre étendues a de nombreuses autres espéces. Un pic d'activité aurait lieu a 1'aube et au crépuscule. Les céphalopodes seraient ingérés principalement de jour ainsi que les organismes sédentaires; le pourcentage d'occurrence des invertébrés mobiles ne montre pas de tendance marquée sur 24 heures, la varibilité est grande.

Notons enfin, d'aprés mème auteur, que la chaline alimentaire condusiant aux poissons dèmersaux du plateau continental du golfe de Guinèe serait relativement longue.

(*) : De ce fait , la crevette Penaeus duorarum, dont les tailles en mer sont généralement élevées, est assez peu recontréee dans les bols alimentaires.

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TROADEC, J.P., 1968 : Le régime alimenaire de deux espèces de Sciaenidae ouest-africaines (Pseudotolithus senegalensis V. et Pseudotolithus typus Blkr.). Centre Rech. Océanogr. Abidjan, Doc. Scient. Prov., n°30 : 24p.

TROADEC, J.P., 1971 : Biologie et dynamique d'un sciaenidae ouest-africain, Pseudotolithus senegalensis (V.). Centr. Océanogr. Abidjan, Doc. Scient., vol. II. n°3 : 225 p.

Fig. 1

Fig. 1 Niveau de richesse en benthos suivant la profondeur sur la radiale de Grand Bassam (d'après Le Loeuff et Intès, 1968)

Fig. 2

Fig. 2 Indices d'abondance de Parapenaeopsis atlantica sur la radiale de Grand Bassam (Troadec, 1971)

Fig. 3

Fig 3 Abondance de Palaemon hastatus de Parapenaeopsis atlantica dans les estomacs de Pseudotolithus senegalensis (Troadec, 1971)

TABLEAU 1: Régimes alimentaires. Espèces de la communauté des Sciaenidae.
ESPECEESTOMACSPOISSONSCEPHALOPODESPETITS CRUSTACESCREVETTESCRABES PAGURESSSTOMATOPODES THALASSINIDESENSEMBLE CRUSTACESMOLLUSQUESOPHIURESPOLYCHETES ECHIURIENSCATEGORIEAUTEURS
 NN'            
Dasyatis maragarita15074   ·DDO·O 2–3Longhurst (1960a)
Ilisha africana87·  D  D   2Le Loeuff et Intès (1973)
28454D ·D  ·   2Longhurst (1960a)
Pentanemus2323 ··D ·  O2Le Loeuff et Intès (1973)
quinquarius15439D ··O ·   2Longhurse (1960a)
Galeoides decadactylus950175 ···D·DOD2Samba (1974) (Congo)
2020D ···D·DOD2 ®3Le Loeuff et Intès (1973)
630192D ···O·OOD2Җ3Longhurust 1960a)
Pomadasys              
jubelini34970  D ·D·4Longhurst (1960a)
             Crustaces 
Brachydeuterus23161633OO·D  ·OOOplancto-Barro (1976)
auritus            niques 
 38677 ·O  ·D 4Longhurst (1960a)
Pteroscion4732  ··O ·   2Le Loeuff et Intès (1973)
Peli24839DO·O  ·D  2Longhurust (1960a)
Pseudotolithus elongatus??D ·DOO·O  2Le Guen (1971 et com. pers)
Pseudotolithus senegalensis34372814DO·OO·O  2Troadec (1968, 1971)
Pseudotolithus typus18641645DOD·  ·O  2Troadec (1968)
Chloroscombrus chrysurus1918· ·D  ·   2Le Loeuff et Intès (1973)
 Macroplancton 
Vomer sstapinnis53··   ·   2Le Loeuff et Intès (1973)
 Macroplancton 
Cynoglossus browni1414  ····· ·3Le Loeuff et Intès (1973)
C. goreensis15162  ODD O ·3Longhurst (1960a)

·occurrence élevée

■ assez élevée

D peu élevée

O faible

N = Estomacs examinés ; N' = Estomas non vides

1 = Inchthyophages ;

2 = Poissons et épifaune active ;

3 = Epifaune sédentaire et endofaune ;

4 = Très varié

TABLEAU 2 : Régimes alimentaires, Espèces de la communauté des Sparidae.
ESPECEESTOMACSPOISSONSCEPHALOPODESPETITSCREVETTESCRABES PAGURESSTOMATOPODESENSEMBLEMOLLUSQUESOPHIURESPOLYCHETESCATEGORIEAUTEURS
  NN  CRUSTACES PAGURESTHALASSINIDESCRUSTACES  ECHIURIENS  
Fistularia villosa87·         1Le Loeuff et Intès (1973)
Priacanthus arenatus22··  ·   2Le Loeuff et Intès (1973)
Pentheroscion m'bizi773·        1Longhurst (1960a)
Pseudupeneus222· ···O 4Le Loeuff et Intès (1973)
Prayensis3621 ·   ·· 4Longhurust (1960a)
Pagrus4268134·    ·DDD2→3Rajavec (1973) (Ghana)
ehrenbergi1148373·DDDO·DD2→3Longhurst (1960a)
Dentex4202129·    DDD2Rijavec (1973) (Ghana)
canariensis3320  ··  ·  2→3Longhurust (1960a)
Dentex7386· ··D·D D2→3Le Loeuff et Intès (1976)
angolensis              
 4754164·    DDD2Rijavec (1973) (Ghana)
Pagellus3324 O ·O··4Le Loeuff et Intès (1973)
coupei291105 DDD· ·4Longhurst (1960a)
Uranoscopus sp.278·  D  D   1→2Longhurst (1960a)
Trigla lineata33 ·· ·   2→3Le Loeuff et Intès (1973)
Lepidotrigla16616· DD   2®3Longhurst (1960a)
cadmani              
Cephalacantus77D ···D·· 4Le Loeuff et Intès (1973)
volitans5139· ·D· D ·D4Longhurst (1960a)

· occurrence élevée

■ assez élevée

D peu élevée

O faible

N = Estomacs examinés; N' = Estomacs non vides

1 = Ichthyophages ;

2 = Poissons et epifaune active

3 = Epifaune sédentaie et endofaune ;

4 = Très varié.

TABLEAU 3 : Régimes alimentaires. Espèces eurybathes ou de la thermocline.
ESPECEESTOMACSPOISSONSCEPHALOPODESPETITSCREVETTESCRABESSTOMATOPODESENSEMBLEMOLLUSQUESOPHIURESPOLYCHETESCATERORIEAUTEURS
 NN  CRUSTACES PAGURESTHALASSINDESCRUSTACES OURSINSECHIURIENS  
Raja miraletus182123DOO·D·OO O2Longhurst (1960a)
Trichiuris lepturus95·         1Le Loeuff et Intès (1973)
 8327·       1–2Longhurst (1960a)
Cynoglossus?52  ·DðD··3Thiam (1978)
canariensis              

· occurrence élevée

■ assez élevée

D peu élevé

O faible

1 = Ichthyophages ; 2 = Poissons et épifaune active ;

3 = Epifaune sédentaire et endofaune ; 4 = Très varié.


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