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2. DISTRIBUTION

2.1 Merlus

Trois espèces sont bien décrites dans la littérature concernant la région:

Merluccius merluccius (Linnaeus, 1758) ou merlu blanc; Merluccius senegalensis (Cadenat, 1950) ou merlu sénégalais et Merluccius polli (Cadenat, 1950)= M. cadenati (Doutre, 1960) ou merlu noir (selon Fischer et al., 1981).

Ces distinctions sont confirmées par les observations effectuées dans les différents pays concernés.

Dans la pratique, cependant, la distinction des deux dernières espèces par un observateur non averti est délicate; ainsi, leur ventilation dans les captures commerciales n'apparaît-elle que rarement et elles sont regroupées sous le nom de merlu noir.

2.1.1 Répartition géographique et bathymétrique

Les observations réalisées confirment la répartition géographique constatée lors du précédent groupe de travail (figure 1): au nord de 29°N (Sidi Ifni): M. merluccius seul; de 29°N au Cap Blanc: M. merluccius + M. senegalensis; du Cap Blanc à 12°N (Casamance): M. senegalensis + M. polli; au sud de 12°N: M. polli.

La répartition bathymétrique des merlus est très large, ces espèces ètant pêchées entre 25 et 1 000 mètres de profondeur. Les données fournies par Turner et El Ouairi (1986) illustrent la distribution bathymétrique de Merluccius merluccius (figure 2) en zone marocaine. Des travaux sont actuellement en cours pour mieux préciser cette distribution.

Au Sénégal quelques individus de M. polli ont été capturés dans la strate bathymétrique 900–1000 mètres lors des campagnes de pêche expérimentale hispano-sénégalaises de 1982 à1984. M. senegalensis, plus côtière, ne dépasse guère l'isobathe de 800 m en saison chaude, la limite maximale de distribution étant à 500–600 m en fin de saison froide (Caverivière et al., 1986).

2.1.2 Migrations saisonnières

Les résultats des campagnes hispano-sénégalaises confirment l'existence de migrations saisonnières en latitude. M. senegalensis semble éviter les eaux chaudes lorsqu'elles remontent du sad en été. Le phénomène inverse se produirait à l'arrivé des eaux froides du nord en hiver. Le même processus migratoire affecterait M. polli dont la distribution est plus méridionale. Ces schémas migratoires devraient cependant être affinés.

2.1.3 Relation entre abondance et profondeur

L'abondance des merlus augmente avec la profondeur jusqu'à une limite qui varie selon les espèces et la latitude (voir rapport du précédent groupe de travail - FAO, 1986).

2.1.4 Relation entre la taille et la profondeur

D'une façon générale, on observe une augmentation de la taille moyenne avec la profondeur (voir figure 3 du précédent rapport - FAO, 1986). Cette observation est aussi confirmée pour M. polli et M. senegalensis par les résultats des campagnes expérimentales hispano-sénégalaises (figures 3, 4) et également mauritaniennes (voir annexe L).

2.2 Crevettes

Six espèces de crevettes profondes sont communément capturées dans la région:

Parapenaeus longirostris (Lucas, 1846)
Plesiopenaeus edwardsianus (Johnson, 1867)
Aristeus antennatus (Risso, 1816)
Aristeus varidens (Holthuis, 1952)
Plesionika martia (A. Milne Edwards, 1833)

De toutes ces espèces, seul P. longirostris est capturé en abondance. Au Maroc, cette crevette est rencontrée en mélange avec une autre crevette pénéide, Penaeopsis serrata (Bate, 1883), d'Agadir au Cap Juby.

Plesiopenaeus edwardsianus arrive au second rang des captures de crevettes profondes au Maroc. Cette place est tenue par Aristeus varidens au Sénégal.

Figure 1

Figure 1 Répartition géographique des trois espèces de merlus (Merluccius, merluccius, Merluccius senegalensis et Merluccius polli) entre 10° et 36°N, selon Braco de Laguna (1982) également Wysokinski (1986)

Figure 2

Figure 2 Distribution des abondances relatives en nombre, par strates de profondeur et classes de taille (données Turner et El Ouairi, 1986)

Figure 3

Figure 3 Evolution des tailles moyennes de M. polli selon la profondeur. Campagne SENEGAL 8402. (Caverivière et al., 1986)

Figure 4

Figure 4 Evolution des tailles moyennes de Merluccius senegalensis en fonction de la profondeur. Campagne SENEGAL 8402. (Caverivière et al., 1986)

2.2.1 Répartition géographique et bathymétrique

P. longirostris se rencontre au large de l'Afrique, vers le sud à partir de l'Espagne, entre les profondeurs de 50 à 500 mètres.

A. varidens, espéce plus profonde que P. longirostris, se rencontre seulement à partir de l'isobathe des 400 mètres. La distribution bathymétrique s'étend jusqu'à 1 000 mètres.

P. edwardsianus se rencontre entre 500 et 800 mètres, mais toujours en quantités très faibles.

2.2.2 Relation entre l'abondance et la profondeur

Le maximum d'abondance de P. longirostris se situerait entre 200 et 300 mètres, quelles que soient la saison et la zone géographique. La présence de A. varidens est plus significative entre 400 et 800 mètres.

2.2.3 Relation entre la taille et la profondeur

D'une façon générale on note pour P. longirostris et A. varidens une augmentation de la taille avec la profondeur. Les femelles sont plus grandes que les mâles dans toutes les strates de profondeur.


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