4.3. Production des plants

Back to contents - Previous file - Next file

La production des plants constitue une des activités principales du projet car d'elle dépend le succès de la fixation biologique des dunes. Elle implique entre autres le choix des sites, le recrutement et la formation des pépiniéristes et des populations. Sa durée est de 8 mois, de Janvier à Août.

Au niveau de chaque pépinière, les activités ont été assurées par les populations (hommes, femmes et élèves) encadrées par les pépiniéristes. Les femmes ont joué un grand rôle dans la production des plants car elles constituent 80 à 100% de la main-d'oeuvre. Elles ont fini par s'approprier entièrement la production, sous forme de pépinière privée.

4.3.1. Choix des sites de production des plants

La production des plants a démarré chaque année en Janvier par le choix des sites d'implantation des pépinières et la commande de petit matériel et de fournitures diverses. Au niveau des villages d'intervention elle a fait l'objet de séances de réunion avec les populations de manière à impliquer tout le monde. Les critères de choix des sites sont les suivants:

• la disponibilité en eau de qualité (non salée ou non natronnée) et en quantité suffisante;
• la nature du terrain: un terrain plus ou moins uniforme, à pente faible;
• l'accessibilité facile;
• l'éloignement de la pépinière par rapport au site de protection (distance < 2 kms).

Sur la base des critères ci-haut cités, 4 pépinières ont été créées au cours de la campagne 1990/1991: Mainé Soroa, Chéri, Ambouram Ali et Foulatari. Pour la campagne 1992, trois nouvelles pépinières ont été créées à Adébour, Baboulwa et NGuel Bayli. Celle de Foulatari a été abandonnée. En 1993 une septième pépinière a été créée à Adjidogori.

Dans tous les villages, excepté Mainé Soroa, les pépinières ont été implantées dans des terrains appartenant aux populations.

Toutes les pépinières disposent de puits traditionnels foncés par les populations. A Mainé Soroa, les plants ont été produits à la pépinière centrale du Service d'arrondissement de l'Environnement. La pépinière dispose d'un réseau d'aduction d'eau (SNE).

4.3.2. Recrutement et formation des pépiniéristes

Pour assurer la réussite de la campagne, nous avons recruté des manoeuvres pépiniéristes salariés sur la base des propositions des populations. Ces pépiniéristes ont été formés et encadrés par l'équipe du projet, puis affectés au niveau des différentes pépinières. Ainsi, chaque pépinière dispose d'un minimum de manoeuvres qualifiés chargés d'encadrer les populations.

La production des plants a été assurée par 15, 14 et 15 manoeuvres pépiniéristes payés par le projet, respectivement en 1991, 1992 et 1993.

La motivation et l'engagement des populations durant la campagne 1991, nous ont amenés à initier la privatisation de la production des plants par des groupements de femmes dans les péplières de Mainé Soroa, Adébour et Chéri. Dans les autres pépinières, la production s'est faite sous forme de pépinière collective villageoise avec la participation volontaire des populations. Compte tenu du manque de maîtrise des techniques de pépinière de la part des femmes, nous avons assuré un encadrement minimum en recrutant au niveau de chaque pépinière deux pépiniéristes qualifiés pour leur servir d'encadreurs. En 1994 la privatisation sera étendue à toutes les pépinières.

Cette privatisation a été envisagée dans le but, d'une part de motiver davantage les femmes à prendre part plus activement aux efforts de protection de l'environnement, et d'autre part de susciter quelques retombées économiques dans le milieu. Elle a fait chaque année l'objet d'une convention entre le projet et les groupements de femmes. La convention fixe les modalités et les responsabilités de chaque partie et le prix d'achat par le projet des plants qui est de 15 F CFA par plant réussi. La production a été subventionnée par la distribution de vivres P.A.M.

Dans toutes les pépinières un encadrement technique journalier a été assuré par les AVAF, ATEF avec l'appui de l'équipe de la composante (tab.no.9).

Tableau no.9: Répartition des pépiniéristes en fonction du nombre de plants à produire.

4.3.3. Programme de production des plants

Le programme de production des plants est discuté et arrêté en début de chaque campagne de commun accord avec les populations des sites concernés, en fonction des actions programmées, de leurs propres besoins, de la disponibilité en eau en quantité et qualité.

En 1991, le programme initial prévoyait la production de 86000 plants, mais au cours de l'année, la révision en hausse des objectifs physiques a entraîné une augmentation des prévisions à près de 120000 plants. Ces plants représentent les besoins pour couvrir 57 ha de protection des villages, 21 ha autour des cuvettes, 50 ha de terres de cultures et pour enrichir 100 ha de terrains de parcours (tab.no.10).

Tableau No.10: Prévisions de production de plants par espèce et par site en 1991.

Pour la campagne 1992, les besoins en plants pour couvrir les 190 ha de protection des villages, 75 ha de protection des cuvettes et 40 ha d'essais agroforestiers, sont estimés à environ 313001 plants. Les besoins totaux des plants pour planter les nouvelles parcelles et regarnir les parcelles de 1991 ont été estimés à 353182 plants. En tenant compte des pertes (10%) et des besoins des populations estimés à environ 2500 plants, il a été rempli et ensemencé environ 391000 sachets, à travers 6 pépinières (tab. no.11).

Tableau No.11: Prévision de production de plants par espèce et par site en 1992.

La pépinière de Mainé Soroa a produit des plants pour les sites de Mainé Soroa, Ambouram Ali (34950 plants de Prosopis), Adjidogori (9990 plants de Prosopis), Garoua (22200 plants) et Foulatari (25530 plants).

En 1993, pour couvrir les besoins en plants des 71 ha de protection des villages, 74 ha de protection des cuvettes, les regarnis de 80 ha de fixation des dunes, 10 ha d'agroforesterie, 10 ha des essais d'amélioration des parcours dans les parcelles 1991 et 1992, il faut produire 262350 plants. En tenant compte des besoins des populations (1750 plants) et des pertes (10%), il a été rempli et ensemencé 290510 sachets. La production a eu lieu dans 7 pépinières villageoises dont 3 privées ( Mainé Soroa, Adébour et Chéri).

La pépinière de Mainé Soroa devra produire 42515 pour Mainé Soroa, 18425 pour Garoua, 6100 pour Ambouram Ali, 12310 pour Foulatari, 12310 pour Métaram et 12310 pour Mallouri. Celle de Adébour devra produire 24530 pour Adébour et 22850 pour Ambouram Ali. Celle de Chéri devra produire 32835 pour Chéri et 18425 pour Djajiri (tab.no.12).

Tableau No. 12: Prévision de production de plants par espèce selon les sites en 1993.

Continue