4.4. Fixation biologique

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La plantation qui est l'aboutissement de tout ce qui précède est réalisée durant les mois de Juillet et Août.

Elle comporte entre autres opérations:

• Transport des plants sur le chantier: il s'est fait à la fois par les populations (principalement les femmes) et à l'aide de véhicules (camion, pick up et tracteur).
• Piquetaqe et trouaison: à l'aide d'une corde, on piquette selon un écartement constant donné, généralement 3 x 3 m. Il est fait par des équipes de 3 à 4 personnes. L'équipe de piquetage est suivi d'une autre de 5 à 15 personnes pour creuser les trous de plantation à l'aide de pelles carrées. La profondeur des trous varie entre 30 et 40 cm.
• Mise en terre des plants: la mise en terre se fait avec le plus grand soin possible de manière à ne pas endommager le plant. Les plants sont libérés de leur sachet à l'aide d'outils tranchants (couteaux, lames de rasoir, etc.) avant d'être mis dans le trou. Une fois le plant mis dans le trou, celui-ci est rebouché soigneusement.

4.4.1. Plantation sur les dunes

En 1991, la plantation avait démarré le 14 Juillet. La superficie totale plantée dans le cadre de la fixation des dunes est de l'ordre de 57 ha pour la protection des villages, avec près de 60000 plants et de 21 ha pour la protection des cuvettes avec près de 23300 plants (tab.no.15).

En 1992, la plantation a démarré le 10 Juillet. Il a été planté autour des villages 215 Ha sur 190 prévus, soit 113,2% et autour des cuvettes 46 ha sur 75 prévus, soit 61,3%. Le nombre total de plants utilisés est 293214 plants dont 204352 pour la protection des villages, 54591 pour la protection des cuvettes et 34271 pour le regarni des parcelles de 1991, contre 319050 plants prévus, soit un taux de réalisation de 91,9 % (tab.no.15). Ce décalage est dû aux difficultés rencontrées lors de la production des plants. Toutefois nous avons pu couvrir les superficies prévues en adoptant dans certains cas des écartements plus grands: 4 x 4 m au lieu de 3 x 3 m sur certaines dunes et 5 x 10 m et 10 x 20 m pour les opérations d'enrichissement des parcelles de mise en défens.

En 1993 la plantation a démarré le 15 Juillet et pris fin le 25 Août. Elle a été faite à un écartement de 3 x 3 m et 4 x 4 m. Il a été planté au total 268850 plants dont 177059 autour des agglomérations et 91791 au niveau des cuvettes, à des écartements de 3 x 3 m et 4 x 4 m.

La main d'oeuvre a été entièrement assurée par les populations composées d'hommes, femmes et enfants. Il faut souligner que dans tous les sites, les femmes ont été le pivot du bon déroulement des travaux de plantation.

Tableau No.15: Superficies plantées entre 1991 et 1993

Au cours des trois campagnes d'activités, il a été planté au total autour des agglomérations 457,3 ha dont 315,8 réussis, soit un taux de 69,1%; et autour des cuvettes 177,9 ha dont 112 réussis, soit un taux de 63% (tab.no.16).

Tableau No.16: Superficies réussies par rapport à celles plantées au niveau de chaque site.

Durant ces trois campagnes, il a été planté 644184 plants sur les dunes dont 461596 autour des agglomérations et 183626 autour des cuvettes.

Le tableau 17 ci-dessous donne par année le nombre de plants plantés au niveau des différents sites.

Tableau No.17: Nombre de plants plantés par site et année

4.4.2. Plantation d'ombrage

En 1991 des plantations d' ombrage ont été réalisées à Ambouram Ali près de l'école du village, à Foulatari près du dispensaire et à l'intérieur du village et à NGuel Bayli. Des plants ont été également distribués aux populations pour des plantations au niveau des maisons. Environ 4000 plants ont été utilisés.

En 1992 et 1993, près de 3000 et 2045 plants, respectivement ont été distribués aux populations et plantés par elles-mêmes dans leurs consessions. La ville de Mainé Soroa absorbe plus de 60% des plants (1382 sur 2045 plants en 1993).

4.4.3. Suivi du taux de survie des plantations

Il a été mené un suivi régulier et l'entretien des palissades au niveau des anciennes parcelles de 1991 et 1992, afin de garantir un bon développement des plants.

Le taux de survie des plants a été évalué périodiquement sur toutes les plantations (tab.18).

L'évaluation effectuée à la fin du mois d' Octobre 1991 donne les taux de survie suivants: 60 à 70% à Mainé Soroa, 95% et 70% à Ambouram Ali, 90 à 95% à Chéri, 95% à Foulatari et 65% à NGuel Bayli. Les faibles taux enregistrés au niveau de Mainé Soroa et NGuel Bayli sont dus à des attaques de sautériaux au mois d'Août.

Le suivi des réalisations et l'évaluation du taux de survie des plants des essais d'agroforesterie, ont montré une adaptation différentielle des espèces, avec comme les plus résistantes à la sécheresse: Acacia senegal, Acacia albida, Balanites aegyptiaca et Bauhinia rufescens. Les autres telles que Acacia raddiana, Leucena leucocephala et Zisiphus mauritiana se sont révélées les plus sensibles, enregistrant dans certains cas des taux de mortalité parfois de 100%.

4.4.4. Regarnis des parcelles de 1991 et 1992

Des regarnis ont été réalisés au cours des campagnes 1992 et 1993 dans les parcelles de 1991 et 1992. Ainsi, en 1992 il a été réalisé dans les parcelles de 1991, 20 ha avec 21965 plants autour des agglomérations et 11 ha avec 12306 plants autour des cuvettes. En 1993, il a été réalisé 26 ha avec 28793 plants autour des agglomérations et 42 ha avec 46190 plants au niveau des cuvettes dans les parcelles de 1992.

Les taux élevés des regarnis sont dus à la forte mortalité enregistrée par les plants introduits dans des parcelles non protégées mécaniquement avant la plantation. Le manque de protection livre les plants à la mercie des sables qui les ensevelissent rapidement.

4.4.5. Suivi de la croissance des plantations de 1991 et 1992

Au cours de la campagne 1993, nous avons matérialisé au niveau des sites des placettes (20 à Ambouram Ali et 9 à Adébour) de suivi du comportement des plantations dans les parcelles de 1991 et 1993 à Ambouram Ali et Adébour.

Le suivi a porté sur l'évolution de la hauteur et de la circonférence et sur le comportement phénologique des arbres.

Le tableau 19 donne les valeurs en cm des hauteurs et circonférences moyennes des arbres de la parcelle 1991 à Ambouram Ali et 1992 à Adébour.

Tableau No. 18: Taux (%) de survie des plantations des parcelles de 1992 (Mars 1993)

Tableau No. 19: Hauteur, circonférence et largeur du houppier des arbres des parcelles de Ambouram Ali et Adébour.

Les résultats de ce tableau montrent une bonne croissance des arbres dans les deux sites. La comparaison de ces sites mon trent qu'après deux ans de croissance, la circonférence moyenne de la parcelle de Ambouram est double de celle de 1 an de Adébour, alors que les hauteurs moyennes ne sont différentes que de 0,9 m. Le suivi de l'évolution de la hauteur et du houppier ne manquera pas de donner des enseignements sur la conduite des plantations.