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II. - STRUCTURE DE LA PÊCHE MAURITANIENNE ET ORGANISATION DES EVALUATIONS

Pour organiser son travail, le Groupe est parti de l'examen de la structure de la pêche mauritanienne. Celle-ci est représentée de façon schématique sur la figure 1.

Figure 1

Figure 1- Structure schématique de la pêche mauritanienne: relations entre les ressources, les flottilles, les lieux de débarquement, les marchés, et les régimes de régulation de l'accès aux ressources (*bateaux nationaux et affrétés).

Deux constatations apparaissent immédiatement:

  1. il n'existe que très peu de pêcheries unitaires- c'est-à-dire d'ensembles autonomes de stocks et de flottilles susceptibles d'être aménagés séparément; mises à part les stocks côtiers et profonds de crevettes et de merlus, ou le stock de praire, la plupart des ressources sont exploitées par plus d'une flottille; de même, à l'exception des chalutiers est-européens et des thoniers communautaires, les mêmes flottilles exploitent différents stocks au cours de l'année; même la pêche thonière communautaire exploite des stocks qui le sont également, hors de la ZEE mauritanienne, par d'autres flottilles;

  2. les flottilles écoulent leurs produits sur des marchés différents; selon le lieu du débarquement (en Mauritanie ou non) et les marchés,les flottilles sont soumises à des régimes différents en matière de régulation de l'accès:

    * pour la fraction de sa production écoulée sur le marché national, la flottille artisanale n'est soumise à aucune régulation;

    * par contre, les flottilles qui approvisionnent le marché international le sont:

    • soit indirectement, par un système de redevance sur les captures (taxe à l'exportation); c'est le cas des flottilles nationales - industrielles et artisanales -, ainsi que des flottilles affrétées dont les captures sont transbordées;

    • soit directement, par un système de licences; les flottilles étrangères dont la production ne transite pas par la Mauritanie paient une redevance en échange du droit de pêcher.

Cette structure de la pêche mauritanienne a des conséquences, d'une part, sur l'organisation du travail d'évaluation des ressources et des pêcheries et, d'autre part, sur le choix des méthodes de régulation de la pêche. Le principe selon lequel les évaluations biologiques et économiques devraient être effectuées par pêcheries unitaires, reflète le besoin d'ajuster la capacité de capture des flottilles à la productivité des stocks unitaires. Si cet objectif est valide, la structure de la pêche mauritanienne rend ce principle directement inapplicable. Compte tenu de la pluri-activité des flottilles, une régulation qui impliquerait une ségrégation pérenne de l'activité des flottilles sur la base de la structure de la ressource serait difficile à appliquer, et coûteuse pour les entreprises. A l'inverse, un régime de régulation qui conserverait une souplesse dans le choix des stocks cible, améliorerait, en permettant des transferts temporaires de surcapacités, la capacité des flottilles à suivre les fluctuations des stocks, des cours, du prix de l'énergie, ou des taux d'intérêt. L'application de plans d'aménagement par pêcheries unitaires n'apparaît donc pas comme la meilleure façon d'ajuster les capacités de capture aux capacités des ressources.

Sans préjuger des stratégies d'aménagement les mieux adaptées, les travaux d'évaluation des stocks et des flottilles, et l'élaboration des systèmes de régulation doivent respecter la structure du secteur. Pour cela, les évaluations doivent porter sur les principaux systèmes qui les composent, à savoir:

Le Groupe a donc conduit ses travaux en se scindant en commissions et sous-commissions (annexe 2, § 2a):

  1. les biologistes ont évalué les stocks sur la base de la structure des ressources; si pour des raisons opérationnelles, les évaluations ont été conduites sur une base méthodologique (modèles analytiques, modèles globaux, prospections et méthodes semi-quantitives), les résultats obtenus par ces différentes méthodes ont ensuite été intégrés conformément à la structure des stocks, à savoir:

    * ressources démersales:

    • céphalopodes,

    • poissons démersaux du plateau continental;

    • poissons démersaux du talus;

    • stocks de crustacés et de bivalves faisant l'objet de pêches spécialisées;

    * petits pélagiques côtiers;

  2. de leur côté, les technologistes des produits, les économistes et le sociologue ont sélectionné une série de questions prioritaires au vu des opportunités de développement et des besoins d'aménagement, à savoir:

    * évolution récente des pêcheries artisanales et industrielles;

    * revue de l'information sur les marchés des petits pélagiques;

    * évaluation du système de taxation des exportations pour la régulation de l'accès aux ressources;

    * investigations nécessaires à l'évaluation des perspectives de développement de la pêche des petits pélagiques dans l'éventualité d'un déclin de l'activité des flottilles de l'Europe de l'est;

    * valorisation: revue des méthodes de transformation potentiellement transférables en Mauritanie, et conditions de leur assimilation.

Sur la base de ces analyses, le Groupe a finalement examiné les perspectives de développement, et les besoins et les mesures d'aménagement.

Les différentes commissions et sous-commissions ont rédigé des rapports de leurs travaux. Ces contributions ont été ensuite intégrées dans le rapport final. Le nom des rapporteurs est donné à l'annexe 2 (§ 2a). Comme la structure du rapport final s'écarte quelque peu de celle des sous-commissions et commissions, il n'a pas été possible de rendre compte du travail des rapporteurs autrement qu'en signalant par des notes infrapaginales les contributions des rapporteurs à la préparation du rapport.


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