Benin

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

Le Bénin s'étend sur une superficie de 112 620 km². La superficie cultivable est estimée à 70 500 km², soit 63% de la superficie totale. La superficie cultivée au cours de la campagne agricole 1992/1993 est estimée à 907 800 ha, soit environ 8% de la superficie totale et 13% des terres cultivables.

La population était estimée à 5,2 millions d'habitants en 1994, et est rurale à62%. La densité moyenne est de 47 hab./km², mais ce chiffre cache de grandes disparités: plus de la moitié de la population vit sur 11 % du territoire national. Le sud est ainsi très peuplé, la densité y varie entre 192 et 322 hab./km², tandis que la densité fluctue dans le nord du pays entre 16 et 21 hab./km². Le taux moyen de la croissance démographique est de 2,8% par an.

L'agriculture est la base de l'économie béninoise. Elle occupe 62% de la population active, contribue pour 41 % au produit intérieur brut et constitue 80% des recettes d'exportation.

Climat et ressources en eau

Deux types de climat sont représentés au Bénin: subéquatorial à quatre saisons (deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches) dans le sud, soudanien à deux saisons (une pluvieuse et une sèche) dans le nord. La zone centrale du pays connaît un climat de transition qui s'apparente à un climat subsoudanien.

Les précipitations moyennes annuelles varient entre 800 et 1 400 mm au sud contre 800 à 1 100 mm dans le nord et sont caractérisées par une très grande variabilité spatio-temporelle.

La température moyenne annuelle varie entre 27° et 29°C.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Benin

TABLEAU 2
Bilan hydrique

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Les principaux fleuves et cours d'eau du Bénin sont l'Ouémé, le Mono, la Pendjari et les affluents du Niger. Les lacs et lagunes occupent une surface importante, malgré leur comblement partiel suites à mauvaises pratiques culturales. Les cours d'eau ont pour la plupart un régime saisonnier marqué par d'importants débits de crue et des étiages parfois nuls.

Les ressources en eaux superficielles internes sont évaluées à 10 km³ dont 1,5 km³ de débit de base provenant des eaux souterraines. La capacité totale de recharge de la nappe en année de pluviométrie moyenne est estimée à1,8 km³ par an. L'exploitation des eaux souterraines ne se fait actuellement de manière significative que pour l'alimentation en eau potable des populations.

Les prélèvements totaux en eau en 1987 s'élevaient à 110 millions de mètres cubes (figure 1). Les prélèvements pour l'alimentation des collectivités s'élevaient en 1993 à environ 33 millions de mètres cubes. Environ 18 millions de mètres cubes étaient ainsi prélevés en zone rurale et 15 millions de mètres cubes en milieu urbain, dont 1,12 millions de mètres cubes dans les retenues d'eau pour les villes de Parakou, de Natitingou, de Djougou et de Savalou.

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

Le potentiel d'irrigation au Bénin est évalué par certaines sources à 300 000 ha. D'autres sources considèrent ce chiffre de terres irrigables comme sous-évalué.

La Superficie totale avec contrôle de l'eau est évaluée à 17 224 ha (figure 2), résultat d'une politique d'équipement qui a commencé en 1969 (figure 3). Ce chiffre ne tient pas compte des micro-périmètres maraîchers dont le recensement est difficile.

Les superficies équipées en maîtrise totale et partielle s'élèvent à 9 786 ha. La quasi-totalité de ces superficies irriguées (99,6%) le sont à partir des eaux de surface (figure 4). Les différentes techniques d'irrigation sont représentées au Bénin (figure 5). Sur un total de 39 périmètres, 5 dépassent 500 ha (le périmètre de Save est équipé sur 4 400 ha) et 8 sont compris entre 100 et 500 ha (figure 6).

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,11 km³ en 1987)

FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau (1994)

FIGURE 3: Evolution des superficies équipés (1969-1994)

Les superficies équipées en maîtrise totale/partielle effectivement exploitées en 1993 totalisaient 955,5 ha, soit moins de 10% des superficies équipées (figure 7). En dehors du périmètre sucrier de Save et de celui de la palmeraie irriguée de Ouidah Nord qui couvrent respectivement 4 400 et 900 ha et qui sont inexploités, bien que disposant d'équipements encore fonctionnels, la quasi-totalité des autres périmètres irrigués sont abandonnés et les équipements hors d'usage. Des cultures sont cependant implantées sur ces périmètres, mais elles ne reçoivent plus que l'eau de pluie.

Les principales cultures irriguées sur les périmètres en maîtrise totale/partielle sont le riz le maraîchage et l'ananas (figure 8). Les différentes structures de gestion des périmètres irrigués sont les groupements de producteurs, les sociétés d'Etat, les coopératives et les sociétés privées: seuls les périmètres gérés par les groupements de producteurs restent irrigués (figures 9 et 10). Le coût moyen de réhabilitation des grands périmètres était évalué avant la dévaluation du FCFA à 9 000 $EU/ha, et le coût moyen de création d'un petit périmètre était évalué à 3 000 $EU/ha à la même époque.

FIGURE 4: Origine de l'eau d irrigation, maîtrise totale/partielle (1994)

FIGURE 5: Techniques d'irrigation, maîtrisé totale/partielle (1994)

FIGURE 6: Typologie des périmètres irrigués en maîtrise totale/ partielle 11994)

FIGURE 7: Superficies équipées en maîtrise totale/partielle: part réellement irriguée (1994)

FIGURE 8: Superficies irriguées par culture, maîtrise totale/ partielle (1993)

Les superficies en bas-fonds s'élèvent à 7 438 ha. Ces bas-fonds restent pour la plupart irrigués de manière traditionnelle, tandis que 450 ha répartis sur une quarantaine de bas-fonds ont été équipés pour une irrigation en maîtrise totale ou partielle (figure 2). Ces bas-fonds sont principalement cultivés en riz, avec parfois un peu de maraîchage. Les bas-fonds équipés sont tous gérés par des groupements de producteurs, et restent généralement irrigués (figure 1 1).

Le coût d'aménagement d'un bas-fond variait entre 700 et 1 750 $EU/ha avant la dévaluation du FCFA.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les principales institutions publiques qui interviennent dans le secteur de l'hydraulique agricole et dans celui de la gestion des ressources hydrauliques sont les suivantes:

• Ministère du développement rural:

• La Direction du génie rural et ses structures décentralisées que sont les Directions de l'aménagement et de l'équipement rural (DAER) des Centres d'action régionale pour le développement rural (CARDER). Elle est chargée notamment de la mise en place de la politique nationale en matière d'aménagements hydro-agricoles et est le maître d'oeuvre de tous les travaux d'ouvrages hydrauliques à buts agropastoraux.

• Ministère de l'énergie, des mines et de l'hydraulique:

• La Direction de l'hydraulique chargée de l'inventaire des ressources hydrauliques et de l'hydraulique villageoise;
• La Société béninoise d'électricité et d'eau (SBEE).

• Ministère de l'environnement, de l'urbanisme et du logement:

• La Direction de l'environnement.

• Ministère de la santé:

• La Direction de l'hygiène et de l'assainissement.

FIGURE 9: Gestion de l'Irrigation: Superficies équipées en maîtrise totale/partielle (total: 9 786 ha en 1994)

FIGURE 10: Gestion de l'Irrigation: Superficies en maîtrise totale/ partielle réellement irriguée (total: 955,5 ha en 1994)

FIGURE 11: Bas fonds équipés: part réellement irriguée (1994)

Le Bénin ne dispose ni d'un code de l'eau, ni d'un code foncier.

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Le secteur rural a représenté entre 20 et 35% du programme d'investissement prioritaire au cours des dix dernières années mais l'irrigation n'y a occupé qu'une place insignifiante. En effet, après une politique volontariste en matière d'irrigation dans les années 60 et 70, qui s'est soldée par un abandon d'une grande partie des surfaces aménagées à cause d'erreurs de conception, d'erreurs techniques de dimensionnement, d'insuffisances dans les études socio-économiques, de graves insuffisances de gestion ou du manque de rentabilité des projets, le Bénin a considérablement réduit ses activités dans le domaine de l'irrigation.

Les seules actions d'envergure menées depuis lors se résument à la réhabilitation d'anciens périmètres rizicoles sur 427 ha, à la réalisation d'un périmètre sucrier de 4 400 ha à Save et à la mise en chantier d'un programme d'aménagement des bas-fonds dont la superficie totale aménagée était de 450 ha en 1994.

La nouvelle politique d'aménagement hydro-agricole du Bénin privilégie les micro-aménagements de superficie excédant rarement 20 ha, de conception et de réalisation simples, peu coûteux, maîtrisables et autogérables par les communautés villageoises bénéficiaires. La politique d'aménagement des bas-fonds déjà commencée consacre cette approche, tout comme l'aménagement hydroagricole des vallées du Mono, du Niger et de l'Ouémé projeté pour les prochaines années qui sera progressivement réalisé en une série de petits périmètres autonomes de superficie égale à 50 ha au maximum.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

BCEOM/SOGREAH/ORSTOM. 1993. Evaluation hydrologique de l'Afrique subsaharienne. Rapport de pays: Bénin.

Centre d'étude de projet de développement rural. 1993. Rapport de l'étude de l'impact socio-économique du projet BEN/91/002 sur les populations bénéficiaires directes et indirectes.

Dekrin Traore, J. 1993. Aménagement des bas-fonds et approche participative au Bénin. Expérience du projet [PNUD/FAO] BEN/84/012.

Direction de l'analyse de la prévision et de la synthèse du Ministère du développement rural. 1993. Compendium des statistiques agricoles et alimentaires (1970-92).

FAO. Dates diverses. Projets BEN/84/012 et BEN/91/002, Inventaire, étude et aménagement des bas-fonds. Rapports divers. Rome.

Institut national de la statistique et de l'analyse économique. 1994. Deuxième recensement général de la population et de l'habitation. Février 1992.

ORSTOM & Direction de l'hydraulique du Bénin. 1993. Ressources en eaux superficielles de la République du Bénin.

Platon, H. 1986. Plan national d'irrigation en République populaire du Bénin. Rapport de la mission d'identification.

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