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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION
Le Cap-Vert est constitué de 13 îles situées dans l'océan Atlantique, à 600 km des côtes du Sénégal, et couvre une superficie totale de 4 030 km²
La superficie des terres cultivées ne s'élève qu'à 37 000 ha, soit 9% de la superficie totale. La population totale était estimée à 381 000 habitants en 1994. Elle est à 71 % rurale. La densité de population est de 95 hab./km², mais varie entre 5 sur Boavista et 225 hab./km², sur Sao Vicente. La croissance démographique de la population capverdienne est de 2,7%, mais la croissance de la population résidente (constituée de plus de 54% de femmes) est de 1,5 %, l'émigration étant très importante.
TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population
Superficie du pays | 1992 | 403 000 ha |
Superficie cultivable | - ha | |
Superficie cultivée | 1990 | 37 000 ha |
Population totale | 1994 | 381 000 hab. |
Densité de population | 1994 | 95 hab./km², |
Population rurale | 1990 | 71 % |
Accès à l'eau potable | ||
Population urbaine | 1990 | 98 % |
Population rurale | 1990 | 45 % |
Le secteur agricole représentait 9,2% du PIB au cours de la décade 1980-90, et concerne 50% de la population totale. Les trois quarts de la population agricole exercent une activité complémentaire.
Climat et ressources en eau
L'archipel, dont neuf îles seulement sont habitées, peut être séparé en deux: le groupe des îles au vent (au nord) et le groupe des îles sous le vent (au sud), dont le climat est beaucoup plus sec. Le climat est de type tropical sec avec une précipitation moyenne annuelle de 60 mm sur les îles basses et de 240 à 500 mm sur les îles montagneuses, la quantité variant avec l'altitude et l'exposition. La pluie est concentrée sur les mois de juillet à novembre, mais les versants exposés au nord-est bénéficient de novembre à mars de l'humidité des alizés.
Les ressources en eau de surface sont estimées à 180 millions de mètres cubes par an, mais ce sont surtout les ressources en eaux souterraines (120 millions de mètres cubes/an) qui sont utilisées. L'équipement d'exhaure permettrait au mieux de mobiliser chaque année 35 millions de mètres cubes, mais seuls 24 à 25 millions de mètres cubes (dont 22 à 23 pour l'irrigation) sont réellement extraits selon les années.
TABLEAU 2
Bilan hydrique
Ressources en eau: | |||
Précipitations moyennes | 228 | mm/an | |
0.9 | km³/an | ||
Ressources en eau renouvelables internes - totales | 0,3 | km³/an | |
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant | 1994 | 787 | m³/an |
Ressources en eau renouvelables globales | 0,3 | km³/an | |
Indice de dépendance | 0 | % | |
Capacité totale des barrages | 1985 | 0 | km³ |
Eau désalinisée | 1990 | 2 | 10 6 m³/an |
Prélèvements en eau: | |||
- Agriculture | 1990 | 22,6 | 10 6 m³/an |
- Collectivités | 1990 | 2,7 | 10 6 m³/an |
- Industrie | 1990 | 0 5 | 10 6 m³/an |
Total | 25,8 | 10 6 m³/an | |
par habitant | 1990 | 70 | m³/an |
en % des ressources renouvelables internes | 8,6 | % | |
Autres prélèvements | 1990 | 0 | 10 6 m³/an |
Eaux usées: | |||
Production | - | 10 6 m³/an | |
Traitement | - | 10 6 m³/an | |
Réutilisation des eaux usées traitées | - | 10 6 m³/an |
TABLEAU 3
Irrigation et drainage
Potentiel d'irrigation | 1988 | 2 987 | ha |
Irrigation: | |||
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée | 1988 | 2 779 | ha |
- irrigation de surface | - | ha | |
- irrigation par aspersion | - | ha | |
- micro-irrigation | - | ha | |
Partie irriguée 3 partir des eaux souterraines | - | % | |
Partie irriguée 3 partir des eaux de surface | - | % | |
Partie de la superficie équipée réellement irriguée | 1988 | 65 | % |
2. Superficie irriguée par épandage de crues | - | ha | |
3. Marais et bas-fonds équipés | - | ha | |
4. Autres marais et bas-fonds cultivés | - | ha | |
5. Superficie en cultures de décrue | - | ha | |
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1 +2+3+4+5) | 1988 | 2 779 | ha |
- En pourcentage de la superficie cultivée | 1988 | 7,5 | % |
- Augmentation sur les 10 dernières années | 1978-1988 | 1,2 | % |
- Partie irriguée par pompage | - | % | |
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: | Critère | ||
Grands périmètres | > - ha | - | ha |
Périmètres moyens | - | ha | |
Petits périmètres | < - ha | - | ha |
Nombre total de ménages | 1993 | 7 359 | |
Cultures irriguées: | |||
Production totale de céréales irriguées | 1985 | 100 | t |
en % de la production totale de céréales | 1985 | 2,5 | % |
Cultures irriguées (maîtrise totale/partielle) | 1985 | 2 307 | ha |
- canne 3 sucre | 1985 | 1 022 | ha |
- tubercules | 1985 | 653 | ha |
- fleurs | 1985 | 293 | ha |
- fruits | 1985 | 239 | ha |
- autres | 1985 | 100 | ha |
Drainage - Environnement: | |||
Superficie drainée | - | ha | |
en % de la superficie cultivée | - | % | |
Superficie protégée contre les inondations | - | ha | |
Superficie salinisée par l'irrigation | - | ha |
La mobilisation des eaux peut se faire par trois types:
La désalinisation de l'eau est réalisée dans les îles où les ressources souterraines sont les plus faibles. Sur l'île de Sao Vicente, la ville de Mindelo, seconde ville du pays, est approvisionnée en eau uniquement à partir d'une usine de désalinisation. L'eau désalinisée constitue globalement une ressource importante: environ 2 millions de mètres cubes viennent ainsi s'ajouter aux 24 millions de mètres cubes d'eaux souterraines qui sont utilisés chaque année (figure 1).
DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION
Les terres irriguées (2 780 ha équipés pour une irrigation en maîtrise totale/partielle, mais seulement 1 800 ha irrigués en moyenne), dont la propriété était répartie entre 7 359 personnes en 1993, représentent moins de 5% de la surface cultivée au Cap-Vert. Elles sont concentrées principalement sur les îles de Santiago et Santo Antão (figure 2), mais apportent une valeur ajoutée très importante car l'irrigation seule permet la mise en place des cultures exigeantes en eau, comme la canne à sucre, la banane, le maraîchage ou les fleurs (figure 3). L'eau d'irrigation vient des captages, des puits et des forages (figure 4).
Les possibilités d'irrigation dans chaque île varient fortement suivant les zones et les expositions:
FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,026 km' en 1990)
FIGURE 2: Localisation des surfaces réellement irriguées en 1985
FIGURE 3: Cultures irriguées (1985)
C'est dans cette dernière zone que des programmes de développement de l'irrigation à partir des ressources souterraines ont été projetés (forages, drains, captages alluviaux) (figure 5). Mais ces programmes rentraient en concurrence avec les programmes d'approvisionnement en eau potable. Aussi ont-ils été réduits.
Sur la majeure partie des périmètres, l'eau est gratuite, ce qui n'incite pas à une économie de l'eau. Cependant, contrairement aux périmètres irrigués à partir de puits, de drains ou de captages de source, l'eau des forages n'est pas gratuite: elle coûte environ 0,12 $EU/m³, ce qui ne couvre pas les frais d'exhaure et d'entretien, mais permet de limiter la surconsommation et le gaspillage.
ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL
Les autorités compétentes sont:
- d'étudier la distribution et la valorisation des ressources en eau;
- de réglementer l'utilisation des ressources en eau;
- de définir les normes de gestion des ressources, et les normes de qualité des eaux;
- de réaliser les études hydrologiques et hydrogéologiques pour la mise en exploitation des ressources en eau.
FIGURE 4: Origine de l'eau d'irrigation
Il existe un Code de l'eau (loi N° 41/11 de 1984) qui définit le rôle de 1' Etat et les modes d'administration et d'utilisation de l'eau. D'après ce code, I 'Etat est seul compétent pour prospecter, capter, exploiter les ressources en eau, mais peut déléguer cette compétence à des personnes ou collectivités. L'exploitation de l'eau est soumise à un régime de licences et de concessions.
EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU
L'évaluation des superficies potentiellement irrigables montre une diminution sensible au cours des dernières années (3 350 ha en 1985 et 2 987 ha en 1988). Avec l'accroissement de la population et des besoins en eau potable, l'objectif affiché est désormais une rationalisation de l'irrigation pour diminuer les pressions sur les ressources du pays. Exploiter le plus rationnellement possible les 1 788 ha déjà irrigués en 1988 et mieux maîtriser l'irrigation sur les 1 000 ha équipés mais non irrigués en 1988 par des techniques de captage, de stockage, et d'arrosage plus économes en eau, sont les axes actuels du développement de l'irrigation.
Les projets de conservation des eaux et des sols, qui concernent 43% des terres, permettent de freiner les pertes en sols et de capter les eaux de pluie, étalant ainsi la disponibilité en eau et économisant la ressource.
Pour mieux satisfaire l'approvisionnement en eau potable, un mouvement de décentralisation est engagé, avec la responsabilité de la distribution de l'eau potable qui peut être transférée de l'INGRH vers les municipalités.
PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION
CILSS [Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel]. 1989. Etude sur l'amélioration des cultures irriguées au Cap-Vert. Rapport de synthèse. Ougadougou.
FAO. 1994. Programme d'hydraulique agricole, Rapport d'identification. Cap-Vert. FAO/CI rapport 18/94 ADB/CVI 9. Rome.
Ministério de desenvolvimento rural e pescas. 1986. Documento de apresentação do plano sectorial do desenvolvimento rural.
PNUD/CNAG [Conselho nacional de aguas]. 1993. Schéma directeur pour la mise en valeur des ressources en eau (1993-2005). Rapport préparé par le projet CVI/81/001, Assistance à la JRH.
PNUD/FAO. 1993. Esquisse d'un programme d'action national pour l'agriculture irriguée. INGRH [Instituto nacional de gestão de recursos hidricos].