Cote d'Ivoire

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

La Côte d'Ivoire est située en Afrique de l'Ouest, au bord du golfe de Guinée, avec une superficie totale de 322 462 km² Celle des terres cultivables s'élève à 17 millions d'hectares, soit 53% de la superficie totale du pays, tandis que les forêts classées représentent 5 millions d'hectares. La superficie cultivée est de 6 millions d'hectares, soit 35% de la superficie cultivable et 19% de la superficie totale du pays.

La population totale était de 13,8 millions d'habitants en 1994, dont 60% de ruraux. Le taux de croissance démographique est de 3,7% par an. L'agriculture emploie 55% de la population active du pays.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 32 246 200 ha
Superficie cultivable 1994 17 000 000 ha
Superficie cultivée 1994 6 000 000 ha
Population totale 1994 13 780 000 hab.
Densité de population 1994 43 hab./km²
Population rurale 1990 60 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1990 37 %
Population rurale 1990 56 %

Climat et ressources en eau

La pluviométrie moyenne annuelle est de 1 377 mm, mais elle varie de 1 000 mm dans le nord à 2 500 mm/an sur le littoral sud. Trois zones écologiques se partagent ainsi le pays du nord au sud: grande savane sèche, savane forestière et forêt tropicale humide.

Les ressources en eau renouvelables internes s'élèvent à 76,7 km³/an Sur les 444 km³ d'apports pluviométriques sur le territoire ivoirien, la part traduite en écoulements de surface s'élève à 39 km³ soit 9%. Les ressources renouvelables souterraines sont estimées à 37,7 km³/an dont 35 km³ dans la zone de socle et le reste dans le bassin sédimentaire côtier. Les ressources non renouvelables souterraines sont quant à elles estimées à 85 km³ dont 78 km³ dans la zone de socle et 7 km³ dans le bassin sédimentaire côtier.

La répartition de la consommation de l'eau par grand secteur est évaluée à 0,7 km³/an en 1987 (figure 1). Des estimations faites en 1994 font état d'une consommation totale de 1,26 km³ la consommation en eaux de surface représenterait environ 1,10 km³/an tandis que la mobilisation actuelle des eaux souterraines s'élèverait à 0,16 km³/an La consommation des grands périmètres irrigués est évaluée à 0,7 km³/an L'évolution des besoins en eau, telle qu'elle est actuellement projetée, entraînerait une consommation de 12,2% des ressources renouvelables du pays en l'an 2025 contre 1,6% actuellement.

Cote d'Ivoire

TABLEAU 2
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   1 377 mm/an
    444.1 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   76.7 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1994 5 566 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   77 7 km³/an
Indice de dépendance   1,3 %
Capacité totale des barrages 1993 38,1 km³
Eau désalinisée   - 10 6 m³/an
Prélèvements en eau:      
- Agriculture 1987 475 10 6 m³/an
- Collectivités 1987 156 10 6 m³/an
- Industrie 1987 78 10 6 m³/an
Total   709 10 6 m³/an
par habitant 1987 64 m³/an
en % des ressources renouvelables internes   0 9 %
Autres prélèvements   - 10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production   - 10 6 m³/an
Traitement 1994 0 07 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1994 475 000 ha
Irrigation:      
1. Irrigation maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1994 47 750 ha
- irrigation de surface   - ha
- irrigation par aspersion   - ha
- micro-irrigation   - ha
Partie irriguée à partir des eaux souterraines 1994 0 %
Partie irriguée à partir des eaux de surface 1994 100 %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée 1994 92 %
2. Superficie irriguée par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés 1994 25 000 ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés 1994 16 250 ha
5. Superficie en cultures de décrue   - ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1+2+3+4+5) 1994 89 000 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1994 1 5 %
- Augmentation sur les 10 dernières années   - %
- Partie irriguée par pompage   - %
Gestion des périmètres an maîtrise totale/partielle: Critère    
Grands périmètres > - ha - ha
Périmètres moyens   - ha
Petits périmètres < - ha - ha
Nombre total de ménages   -  
Cultures irriguées:      
Production totale de céréales irriguées   - t
en % de la production totale de céréales   - %
Cultures irriguées (maîtrise totale/partielle) 1994 43 540 ha
- canne à sucre 1994 20 220 ha
- fruitiers 1994 6 000 ha
- riz 1994 1 750 ha
- autres (semences vivriers..) 1994 15 570 ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée   - ha
en % de la superficie cultivée   - %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l irrigation   - ha

La capacité totale des barrages est évaluée à38,1 km³ L'ensemble des cinq grands aménagements hydro-électriques (Buyo, Kossou, Taabo, Ayamé I et II) ont une capacité de stockage de 37,6 km³ soit presque toute la disponibilité en eau de surface du pays. A ce chiffre, on peut ajouter 0,5 km³ de retenues pour l'Irrigation: les retenues construites par les Sociétés de développement seraient au nombre de 80 pour une capacité de stockage estimé à450 millions de mètres cubes, tandis qu'environ 70 autres retenues construites et gérées par des particuliers ou des sociétés privées disposeraient d'une capacité de stockage de plusieurs dizaines de millions de mètres cubes.

La station expérimentale de lagunage de Dabou est le seul exemple de recyclage des eaux usées dans le pays: le volume traité est de 200 m³/j et la production piscicole de tilapia est estimée entre 600 et 1 000 kg par an.

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

Le potentiel des terres irrigables peut être estimé à environ 475 000 ha répartis en 175 000 ha de bas-fonds, 200 000 ha dans les grandes plaines et 100 000 ha de marais côtiers.

Sous ses différentes formes, l'agriculture avec contrôle de l'eau représente 89 000 ha (figure 2).

La superficie équipée en maîtrise totale/partielle est de 47 750 ha. Elle comprend 36 000 ha correspondant à six complexes construits pour l'implantation de la canne à sucre. De cette superficie équipée, seule une partie (31 970 ha) est encore irriguée. Deux des six complexes ont été reconvertis (soit 11 750 ha irrigués), l'un pour la production semencière (riz et maïs notamment) et l'autre pour la production vivrière. Les quatre autres complexes restent cultivés en canne à sucre pour un total de 20 220 ha irrigués. L'eau d'irrigation est généralement distribuée sous pression par enrouleurs et pivots dans les complexes sucriers. Outre ces six complexes, on recense 1 750 ha de petits périmètres rizicoles irrigués par pompage, 6 000 ha de périmètres fruitiers et 4 000 ha de périmètres maraîchers (figure 3).

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 0,7 km³ en 1987)

FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle do l'eau (1994)

La superficie de marais et de bas-fonds équipés est évaluée à 25 000 ha. De cette superficie, seuls 20 000 ha sont actuellement irrigués, dont 16 600 ha au fil de l'eau et 3 400 ha à partir de barrages (figure 4). La superficie de marais et bas-fonds cultivés bien que non équipés, y compris les marais côtiers, est difficile à évaluer. Au moins 16 250 ha seraient cultivés régulièrement de manière traditionnelle, mais ce chiffre parait sous-estimé.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les principaux Ministères intervenant dans le domaine de l'eau sont les suivants:

Les principales agences sont:

FIGURE 3: Cultures irriguées, maîtrise totale/partielle (1994)

FIGURE 4: Origine de l'eau d'irrigation, bas-fonda et marais équipés, partie réellement irriguée (1994)

La multiplicité des intervenants dans le secteur de l'eau rend difficile une planification intégrant tous les usages de l'eau, la gestion prévisionnelle de la ressource et la police des eaux. On ignore l'importance de la pollution due aux activités domestiques, industrielles et agricoles.

Ces diverses contraintes appellent la définition et la mise en place d'un cadre juridique cohérent. A cette fin, le Gouvernement a mis en chantier une étude de réforme institutionnelle du secteur de l'eau avec pour objectif le renforcement et la promotion du rôle de l'eau dans le développement de la Côte d'Ivoire.

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

En Côte d'Ivoire, l'irrigation joue encore un rôle marginal par rapport à l'agriculture pluviale. On considère que cette dernière assure 80% de la production rizicole actuelle. Pourtant, le potentiel des bas-fonds et des marais côtiers favorables à la riziculture irriguée, soit 275 000 ha, n'est exploité qu'à 15% alors que la Côte d'Ivoire est le premier importateur de riz du continent africain et le cinquième importateur mondial. La dévaluation du FCFA rend la production nationale compétitive envers l'importation. Tous ces facteurs devraient augurer d'une relance de la riziculture irriguée. Pour 1995, il est prévu d'aménager 917 ha de nouveaux périmètres rizicoles et de réhabiliter 1 000 ha d'anciens bas-fonds rizicoles. De 1992 à 2015, l'expansion de la riziculture irriguée devrait concerner 34 000 nouveaux hectares. Le développement de l'irrigation reste cependant également dépendant de la résolution des problèmes fonciers.

D'autres cultures irriguées que le riz font l'objet de nouveaux programmes d'irrigation. Quatre instituts de recherche étudient l'irrigation d'autres cultures telles que le mais, l'igname, le coton (Institut de développement des Savanes - IDESSA), l'ananas, la banane, le manioc (Institut de recherche des fruits et légumes - IRFA), l'hévéa (Institut de recherche du caoutchouc - IRCA), le café, le cacao (Institut de recherche du café et cacao - IRCC), ou encore les cultures maraîchères, et en particulier l'oignon.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

ANADER [Agence nationale d'appui au développement rural]. 1994. Aménagements rizicoles.

CIDT. 1987. Programme production rizicole en zone de savanes de la Côte d'Ivoire 198791.

DCGTX, Ministère de l'agriculture et des ressources animales. 1994a. Projet de développement rural dans le Nord-Est, Amélioration des irrigations et extension du périmètre de KPODA.

DCGTX. 1994b. Données d'hydraulique villageoise.

Direction de l'eau, BEP Service hydro-assainissement. 1985. Réactualisation des critères de conception.

FAO. 1991. Projet de développement rural dans la région forestière ouest. Mission de préparation. Rapports Volumes I et II. Rome.

Kouadio Y. 1994. Rapport sur l'agriculture irriguée en Côte d'Ivoire

Ministère de l'agriculture et des ressources animales. 1993. Projet de développement de la riziculture irriguée et des productions alimentaires connexes dans les régions Centre et Centre-Nord de la Côte d'Ivoire

Mott MacDonald International. 1991. Evaluation hydrologique de l'Afrique sub-saharienne. Pays de l'Afrique de l'Ouest. Rapport de pays: Côte d'Ivoire

PNUD. 1991. Coopération au développement: Côte d'Ivoire

Regnault, D. 1994. Données générales sur la SODECI.

SODESUCRE. 1993. Situation de l'irrigation.


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