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6. Approvisionnement des villes

Rythme de l’urbanisation

6.1 La population urbaine dans les pays en développement progresse de 3,4 pour cent par an, et d’environ 5 pour cent en Afrique subsaharienne. D’ici à l’an 2000, il y aura quelque 200 villes comptant plus de 1 million d’habitants et 21 «mégalopoles» de plus de 10 millions d’habitants. Cela dit, la majorité des citadins vit dans des villes de moins de 500 000 habitants. Un taux d’urbanisation qui augmente plus vite que les infrastructures et les mécanismes institutionnels requis caractérise globalement le monde en développement de ces deux dernières décennies. Cette dynamique continuera à modifier l’équilibre entre villes et campagnes, à tel point que d’ici à l’an 2010 toutes les grandes régions du monde seront urbanisées à plus de 35 pour cent. La population des villes des pays les moins avancés devrait s’accroître de 4,6 pour cent par an, et d’ici à l’an 2025, l’on s’attend à ce que 43 pour cent des habitants de ces pays soient des citadins. Les villes accueillent actuellement plus de 60 millions de personnes par an (ONU, 1995).

6.2 D’énormes progrès ont été accomplis pour assurer l’approvisionnement alimentaire des villes. Néanmoins, la croissance urbaine ne cessera de poser d’énormes problèmes pour la commercialisation des vivres. Qui plus est, les simples chiffres tendent à masquer la complexité du problème. D’une part les revenus de certains secteurs de la population urbaine progressent rapidement, entraînant une demande accrue de certains produits plus coûteux, tels que le poisson, les produits horticoles, les produits de la forêt (par exemple les épices), ainsi que les produits de l’élevage et les produits permettant une alimentation variée, qui sont transformés pour une plus grande facilité d’emploi. Par ailleurs, la majorité des citadins des pays en développement restent extrêmement démunis et ont un pouvoir d’achat très limité. Pour ceux-ci, la distribution efficace d’aliments peu coûteux mais nutritifs est une préoccupation de plus en plus urgente.

Nécessité de disposer de systèmes de distribution de gros

6.3 Bien qu’il y ait encore matière à encourager la production potagère familiale et la production périurbaine, la plupart des approvisionnements alimentaires des villes proviendront de zones éloignées, ce qui nécessite une amélioration des liaisons entre campagnes et villes et, partant, la réalisation d’investissements soutenus dans le réseau routier, les transports et les infrastructures commerciales, telles que les marchés de regroupement dans les zones productrices et les marchés de gros et de détail dans les villes. Si les systèmes de transport, d’entreposage et de commercialisation ne sont pas à la hauteur, les coûts de commercialisation seront élevés et conduiront à une hausse des prix des denrées alimentaires et à des difficultés d’approvisionnement pour les groupes à faibles revenus. Cela montre bien l’importance de la planification, la création et l’efficacité de l’infrastructure commerciale. Malheureusement, les planificateurs nationaux et ceux qui sont chargés de l’aménagement du territoire ont tendance à ne pas tenir compte des besoins des agriculteurs, des négociants et des consommateurs. Il existe de nombreux exemples de nouveaux marchés urbains qui ont eu du mal à s’implanter parce que les négociants ou leurs employés hésitent à y travailler suite à des erreurs dans le choix du site, à une conception erronée ou encore à l’absence d’infrastructures d’appui.


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